Maria, di sguincio, addossata a un palo
Ed. Im Waldgut

E non sarebbe forse meglio
chiuderlo, l’alato, a prender velo
- ah ma sottile, di zendado
con cura ricamato, e a mano,
che si intrecci tra le maglie
a trama la sua voce
intensa nel suo ascolto, inascoltata -
non sarebbe meglio, forse
chiudere il desiderio
nella clausura delle sue radici?

E prenderlo, poi
raccoglierlo tra le mani a conca, chiuse
sentirlo, sempre, ardente,
percorrere col pensiero
la linea delle ali.

****

Arroccata chiusa ferita
diniega conforto, nemmeno
al rancore notturno di sogni
concede voce, li irride, respinge
repinge la clausola d’obbligo
(... ricerca, ricerca al fondo
le radici malate della pena...)

la pena vietata spodestata assapora
il tacere, negarsi:
e lo sguardo minaccia vendetta.

****

Hanno visto, e dentro
dentro mi hanno guardata
a sguazzare in un bagno di sangue.

Non lo nego:
ho nutrito speranza,
dalla stessa ferocia del rosso,
che venisse Ciriatto in figura
Farfarello e Cagnazzo con ganci
e gli uncini ed i raffi et i roncigli
a tirarmi, strapparmi in lacerti
alla riva, purchessia
a una riva.

****

Sempre mi scordo di te, sempre
mi perdo, ardo per altro, guardo
agli incanti, dove attenti
stanno in agguato trabocchetti,
lacci, e la ventura. Inseguo
i mulinelli tutti,
l’aria sventata dei libecci in fuga
su verso il bosco che ignaro trascolora
et si dipinge ancora
avanti il sonno.
Cerco qua e là
come a caccia di mirtilli,
fuori disegno,
spinta e malsicura.

Se ti ritrovo, se a te ritorno, è allora
alla stagione degli alberi di cachi
coi neri rami nudi carichi d’oro.

 

Marie, de biais, appuyée contre un pieu

Et ne vaudrait-il pas mieux peut-être
l’enfermer, cet ailé, prendre voile
- ah mais vaporeux, une soie
piquée à la main, soigneusement,
pour que sa voix s’entrelace en trame
parmi les mailles,
intense dans son écoute, non écoutée -
ne vaudrait-il pas mieux, peut-être
enfermer le désir
dans la clôture de ses racines?

Et le prendre, ensuite,
le recueillir entre ses mains en conque,
entre elles refermées, le sentir, toujours, brûlant,
parcourir en pensée
la ligne de ses ailes.

****

Retranchée fermée blessée
en refus de confort, elle ne concède pas même
à la rancœur nocturne des songes
sa voix, elle se moque, rejette

rejette la clause obligée
(...recherche, recherche au fond
les racines malades du mal-être...)
le mal-être interdit dépossédé goûte
le silence, la négation de soi,
et le regard jure vengeance.

****

Ils ont vu, et dedans
dedans, ils m’ont regardée
patauger dans un bain de sang.

Je ne le nie pas:
j’ai nourri l’espoir,
de la même férocité de rouge,
que viendrait Ciriatto en personne
Farfarello et Cagnazzo, les diables de Dante,
avec des crocs, des griffes, des grappins et des fourches
à me tirer, me hisser en lambeaux
sur n’importe quelle rive, pourvu qu’elle soit
une rive.

****

Toujours, je te chasse de ma mémoire, toujours
je me perds, je brûle pour autre chose, je lorgne
vers les enchantements où en attente
des pièges demeurent à l’affût,
des liens, et l’aventure. Je saisis
tous les tourbillons,
l’air étourdi par les vents en fuite
vers la forêt qui change de couleur
et se farde encore
avant de s’endormir.
Je furète ici et là
comme à la chasse aux myrtilles,
outre mesure,
poussée et incertaine.

Si je te retrouve, si je te reviens, alors
ce sera à la saison des arbres à kakis
avec leurs branches nues et noires chargées d’or.

Traduit de l’italien par Monique Laederach