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Erica Brühlmann-Jecklin

Notice biographique

 


Zeitlos

Bevor du die Stunden zerhackst,
in Minuten und Sekunden,
lass dich fallen
hinein in die Zeit,
damit sie dich trage
und du lebst.

(1989)

 


Hors du temps

Avant de hacher les heures
en minutes et secondes,
laisse-toi tomber
à l’intérieur du temps
afin qu’il te porte
et que tu vives.

 

 


Samenkorn

Noch ungewiss
Ob dein Wachsen geplant,
dein Werden wahr wird,
gewiss,
dass du bist,
dass es dich gibt,
du kleines Samenkorn
in mir,
als Hoffnung,
Hoffnungskorn,
wenigstens ein Körnchen
Hoffnung.

(1990)

 


Semence

Pas sûr
que ta croissance
est programmée,
que ton devenir sera véritable,
mais il est sûr
que tu es,
que tu existes,
petit grain de semence
en moi,
un espoir,
un grain d’espoir,
pour le moins un petit grain
d’espoir.

(1990)

 

 


Lichtschmerz

Lass mich das Gras wieder riechen,
das geschnittene,
das Emd,
und lass mich die Schatten wieder sehen,
die von der Sonne geworfenen,
wenigstens so lange,
bis die Helle des Lichts
nicht mehr schmerzt.

(1988)

 


Douleur de la lumière

Laisse-moi à nouveau humer l’herbe
fauchée,
le regain,
et laisse-moi voir à nouveau les ombres
jetées par le soleil,
au moins jusqu’à l’instant
où la clarté de la lumière
ne sera plus douloureuse.

(1988)

 

 


Umweltschutz

Wer sich schützt,
dem nützt’s.

Oberst, Oberst an der Wand,
wohin mit dem Dreck in meiner Hand?

Jedes Ding an seinen Ort
erspart uns Gift und böse Wort.

Den Inhalt ins Kröpfchen,
die Flasche ins Töpfchen,
Bewusstheit ins Köpfchen.

Kompostier-Camion.
Batterien-Camion.
Alu-Camion.
Grünflaschen-
Weissflaschen-
Braunflaschen-Camion.

Bleifrei-Benzin.
Sonnenkollektoren-Panzer.
Windmühlekraft-Kanonen.
Wasserrad-Strom.
Receycling-Uniformen.

Oh wie gut, dass niemand weiss,
wie das Ding in Wahrheit heisst.

(Juni 1992, Arna-Veranstaltung in Solothurn)

 


Protection de l’environnement

Qui se protège
est fin stratège.

Petit miroir du chef, miroir joli,
où déposer l’ordure que je tiens ici?

Chaque chose à sa place
nous évite poison et grimace.

Contenu dans le jabot,
Contenant dans le pot,
et dans la tête, conscience à fixer.

Camion pour le compost.
Camion pour les batteries.
Camion pour l’alu.
Camion pour bouteilles vertes,
bouteilles blanches,
bouteilles brunes.

Essence sans plomb.
Panneaux collecteurs solaires.
Canons mus par anémomètres.
Courant hydraulique.
Uniformes recyclés.

Quelle chance que personne ne sache
Sous quel nom ce machin se cache.

(1er juin 1992)

 

 


Eden

Sag mir,
warum der Weg
ins Paradies
durch die Hölle führt.

(1988)

 


Eden

Dis-moi
pourquoi le chemin
vers le Paradis
passe par l’enfer.

(1988)

 

 


Berührung

Stunden danach
der Schmerz,
der schützt
vor Spürlosigkeit.
Als Seelenwort
Unbekannt,
unbenannt.
Seelenspür ist
Traurigkeit.
Vielleicht.

(1994)

Traduction : Monique Laederach

 


Contact

Des heures après
la douleur,
qui protège
de l’insensibilité.
Inconnu
innommé
en tant que parole de l’âme.
Sentir une âme est
tristesse,
peut-être.

(1994)

 

  Notice biographique

 

Erica Brühlmann-Jecklin est née en 1949 dans les Grisons. Après une formation d’infirmière et dix ans d’enseignement de l’anatomie et de la physiologie dans diverses écoles d’infirmières, elle fonde en 1974 la SGMK, Société suisse alémanique contre la myopathie. Puis, mariée, et mère de deux enfants, elle entreprend des études de psychothérapie et de psychologie. Parallèlement, tout en pratiquant la psychothérapie, elle écrit des poèmes, des chansons, des livres pour enfants. Irren ist ärtzlich, 1986, prix de la ville de Lucerne. Vogelbeeren, 1989 ; Wolkenkind, à paraître, de même qu’un livre écrit en collaboration avec un malade grave de la myopathie : Ich lebe gerne, Marco Muller et Erica Brühlmann- Jecklin.

 

Page créée le: 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01

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