Bruno Füchslin
Brief an die Gegangenen
IHR,
die Gegangenen -
erzählt!
ERZÄHLT,
wie es ist,
gegangen zu sein -
erzählt!
VON der
Schwerkraft
der Erde
entbunden -
erzählt!
ABGETRENNT
von der Sorge des Ichs -
erzählt!
ERZÄHLT
Schweigend von
einem anderen Sein,
von dem mir
Bruchstücke erscheinen,
oft . . .
VON
Strassen, nicht
Staub, nicht
Asphalt, unterwegs
Lichttropfen atmend.
ERZÄHLT,
Gegangene,
wie ich den Rost
aus meinem Herzen
entferne, den Zaun
meines Gartens
erweiternd
ich heimatlos werden,
Heimat finde dadurch
Im Nichts.
ERZÄHLT,
wie
eine verlorene Nacht
das Hintergrundlicht erspürt, die
neue Sonne,
welche gnadenlos
Gesternreste
verbrennt.
ERZÄHLT,
Gegangene,
erzählt,
erzählt, Gegangene,
erzählt,
erzählt!
SCHWEIGT
nicht mehr länger,
Gegangene!
SCHWEIGT
nicht mehr
über den Schmalgrat
des Lebens,
so nahe
am Tod, über
jene Brücke,
die so wenige gehen,
weil ihr Antrieb
zum Aufbruch
mehr und mehr
im Erdschlamm
versinkt . . .
SCHWEIGT
nicht mehr
für die
Halbzufriedenen, die
ihr Leben absitzen,
als seien sie
Passagier eines Zuges,
stets
von andern gelenkt.
SCHWEIGT
Nicht mehr
Über das Neuwerden,
über die Moleküle,
gelagert im Innern,
auswendig lernend.
SCHWEIGT
nicht mehr
über illusionäre
Seelendistanzen
zwischen mir
und
diesem anderen mir,
das mit mir
in mir geht,
fortwährend
Schatten aufhellend.
SCHWEIGT
nicht mehr,
Gegangene,
schweigt,
schweigt,
schweigt nicht mehr!
ODER
erzählt schweigend
für die, welche hören,
den Lichthunger
nicht durch
Süssspeisen
verdrängen, auf
dem einsamen Pfad
einzig
ihrem flüsternden
inneren Wegweiser
vertrauen.
ERZÄHLT
schweigend
in allgegenwärtiger Stille.
DENN
legt die Erdseele
ihre Tarnkleider ab,
ist deren Stoff
einzig
ein Traum aus
Gefühlen, und
im Wahrnehmen
nehme ich wahr,
was ich war.
SCHWEIGT
nicht mehr,
Gegangene,
erzählt!
DASS
ich mich
Erinnern kann an das,
was ich bin,
erinnern an die Glut
meines inneren Feuers.
SCHWEIGT nicht
mehr,
Gegangene!
ERZÄHLT,
Gegangene,
erzählt,
erzählt!
ICH
will doch auch
Gegangener
und nicht länger
Gefangener sein . . .
Traduction française
Monique Laederach
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Lettre aux disparus
VOUS,
les disparus -
racontez!
RACONTEZ
comment c'est
d'être disparu -
racontez
DELIVRES
de la
gravitation
de la terre -
racontez!
SEPARES
du souci du Moi -
racontez!
RACONTEZ
Silencieux, un
être différent
dont quelques
bribes m'apparaissent
parfois
DE
routes, non pas
poussière, pas
asphalte, inhalant
en chemin
des gouttes de lumière.
RACONTEZ,
disparus,
comment
abrasant
la rouille de mon cur,
espaçant
la clôture
de mon jardin
je suis sans-patrie,
trouvant par là patrie
dans le Rien.
une nuit perdue
discerne la lumière de
l'arrière-fond, le
soleil neuf
qui brûle sans pitié
les restes d'hier.
RACONTEZ,
disparus,
racontez,
racontez, disparus
racontez,
racontez!
NE
GARDEZ PAS
plus longtemps
le silence, disparus.
NE
GARDEZ PLUS LE SILENCE
sur la crête ténue
de la vie
si proche
de la mort
sur ce pont
que si peu de gens traversent
parce que leur énergie
à se mettre en route
s'enlise de plus en plus
dans la boue.
NE
GARDEZ PLUS LE SILENCE
face aux mi-satisfaits qui purgent leur existence
comme les passagers
d'un train
toujours conduit par d'autres.
NE
GARDEZ PLUS LE SILENCE
sur le renouvellement,
apprenant par cur
les molécules
stockées
à l'intérieur.
NE
GARDEZ PUS LE SILENCE
sur les distances illusoires
entre moi et
cet autre moi,
qui va avec moi
en moi
illuminant sans cesse
des ombres.
NE
GARDEZ PLUS LE SILENCE,
Disparus,
ne gardez pas,
ne gardez pas,
ne gardez plus
le silence.
OU
BIEN
racontez en silence
pour ceux
qui entendent,
ne refoulent pas
la famine de lumière grâce à
des sucreries, ne font confiance qu'aux chuchotements
de leur guide
intérieur.
RACONTEZ
en silence
dans la tranquillité omniprésente.
CAR
si l'âme de la terre ôte ses déguisements,
leur étoffe n'est qu'un
rêve tissé de
sentiments, et
par l'intuition de moi
je déduis
qui je suis.
NE
GARDEZ PLUS LE SILENCE,
Disparus,
racontez!
QUE
je puisse
me souvenir de ce
que je suis,
me souvenir de la braise
de mon feu intérieur.
NE
GARDEZ PUS LE SILENCE
Disparus!
RACONTEZ,
Disparus,
racontez,
racontez!
JE
veux aussi
être un Disparu
et non plus
un détenu.
|
des Todes
Schlaf, des Todes
kleiner Bruder, der mir
eine Lücke jenes Mantels
öffnet, dessen Innenfutter
reines Licht.
Dieses Todes
sanftes Kind, mich
für Stunden
in die Arme nehmend, das mich dem Rastlosen entreisst und
Tagesnarben glättet.
Fallenlassen
auf eine Wolke
wie
auf eine Seelenmatratze,
liegend schweben
ohne Zutun
einfach fort,
fort,
nicht flüchtend
von nichts.
Einfach reisen
unendlich, das Unendliche
so plötzlich in Nähe,
unmittelbar, ohne Erschrecken, nur Wärme
unter der Decke,
dehnbare Wärme
in mich hinein.
Schlaf, den Zauber
des Nichts offenbarend,
mein eigen Unendliches,
das, tageswach, sucht
und sucht nach dem Kern,
der schlafend hervortritt
im Dunkel, das lichter ist
als die vielen Sonnen
des Tages.
Schlaf
wie eine Verbindung nach drüben, schwebend tanzend
auf der Hängebrücke der Raumzeit.
|
Morgen
erwartet mich nur
die Welt
aus anderer Sicht, sich
ins Neue verwandelt
das Alte.
Schlaf,
des Todes Kleinbruder,
der mich handlos hält
wenn das Einschlafen
wie Aufwachen ist
und
das aussen Gesuchte sich
in mir wiederfindet.
Der Atem wie
Wellenschlag dieses einen Meeres, in dem
alle Meere Kleinseen sind,
verlorene Tümpel, von
den Gezeiten geplagt
den Winden gepeitscht
den Ufern verschluckt.
Dahinter
atemlos
mein Atem,
kommend und gehend,
lose vom Selbst und
in sich selbst lose.
Schlaf, kleiner Bruder
?
träumend und taumelnd ich,
neben dir her, als
wüsstest du, dass hinter
der Nacht
ein schmaler Durchgang
sich schlängelt ins
Atemlosstaunen.
Schlaf, Augenzwinkern
des Unvergänglichen
hinter allem, was nur erscheint und nie
wirklich
Wirklichkeit ist.
Schlaf, mein Bruder.
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De la Mort
Sommeil,
petit
frère de la mort
qui m'ouvre un pan de ce
manteau dont la doublure
est lumière pure
Doux
enfant
de cette mort
me berçant pendant
des heures dans ses bras, qui
m'arrache à l'incessant manège et
aplanit les cicatrices du jour.
Laisser tomber
sur un nuage
comme
sur un matelas d'âme,
planer couché
sans rien faire,
allant simplement
allant
ne fuyant
rien.
Simplement voyager
infiniment, l'infini
si soudainement proche,
immédiat, sans
panique, seulement de la chaleur
sous la couverture,
une chaleur extensible
qui me pénètre.
Sommeil,
révélant la
magie du Rien,
mon propre infini qui,
bien éveillé, cherche et cherche
le noyau
qui se manifeste dormant dans
cette obscurité plus lumineuse
que les
nombreux soleils du jour.
Sommeil
comme un lien vers
l'au-delà, planant, dansant
sur le pont suspendu
espace-temps.
Demain
m'attend seulement
le monde
d'une autre perspective, l'ancien
se transforme
en nouveau.
|
Sommeil
petit frère de la mort,
qui me tient sans aucune main
lorsque s'endormir est comme
un éveil
et que se retrouve en moi
ce que je cherche à l'extérieur.
Le
souffle comme
le battement des vagues de cette
mer unique, dans laquelle
toutes les mers sont des étangs,
des flaques perdues,
tourmentées par le ressac,
fouettées par les vents
englouties par les rives.
Derrière
quoi. hors d'haleine
mon souffle,
qui va qui vient,
délié de.
Sommeil,
petit frère -
moi, rêvant et chancelant,
à tes côtés, comme si
tu savais que derrière
la nuit un étroit passage
serpente vers
l'étonnement souffle coupé.en soi-même
Sommeil,
clin d'il
de l'impérissable
derrière tout ce
qui seulement paraît et n'est jamais
réellement
la réalité.
Sommeil,
mon frère.
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Notice biobibliographique
Bruno Füchslin est
née an 1953; il a grandi à Richterwil où il habite
encore. Il est journaliste et photographe.
Publications
Wandelgefühle,
poèmes, Nimrod, 1999
Gluttropfen,
poèmes, Nimrod, 2001
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