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Fanz Hohler

Notice biographique

 


Nachtleben

Jetzt spricht
meine Frau
zu unserem Sohn
der zittert und weint

und er hat
eine Mutter
die zu ihm spricht

und diese Mutter
ist meine Frau
und diese Frau
ist nicht meine Mutter

Und das ist das
was uns trennt
meinen Sohn
und
mich.

 


Vie nocturne

Ma femme à présent
parle
à notre fils
qui tremble et qui pleure

et il a
une mère
qui lui parle

et cette mère
est ma femme
et cette femme
n’est pas ma mère

et c’est ce qui
nous sépare
mon fils
et
moi.

 

 


Verhaftung

Eines Nachts
wenn du heimgehst, vielleicht
wird dir der Tod
mit der Taschenlampe
ins Gesicht zünden
dich kurz mustern
und über die Schulter
zu seinen Männern sagen :

Dieser da !

 


Arrestation

Une nuit
quand tu rentreras, la mort
va peut-être t'illuminer
le visage avec sa lampe de poche
te scruter brièvement
et dire à ses hommes
par-dessus son épaule :

Celui-là !

 

 


Nähe

So nah bei dir
so nah
ist mir so warm
als wäre ich
in einem andern Land
als hätt ich
Grenzen hinter mir gelassen
die ich gar nicht kannte
und hielte Rast
auf einer wahrhaft
ungeheuren Reise
unterwegs
ins Herz der Welt.

 


Proximité

Si proche de toi
si proche
je me sens au chaud
comme si j’étais
dans un autre pays
comme si j’avais
laissé derrière moi des frontières
que je ne connaissais même pas
pour faire halte
dans un voyage
réellement colossal
en route
vers le cœur du monde.

 

 


Hohe Gäste
(Poème inédit)

Heute waren
in meinem Garten
drei Prinzen zu Besuch.

Sie sassen
auf den Büschen
vor meinem Fenster

Ihre durch und durch weissen Gewänder
zeigten an
sie kommen aus einem
fernen Land
und verlangen
nach würdigem Empfang.

Doch
als ich
das Fenster öffnete
und ihnen zurief
sie sollten
das Beste picken
was Busch und Baum
zu bieten hätten

flogen sie
scheu und lautlos davon
und kamen
nicht mehr zurück.

 


Des hôtes importants (Poème inédit)

Aujourd’hui j’ai eu
dans mon jardin
trois princes en visite.

Ils étaient assis
sur les buissons
devant ma fenêtre.

Leurs vêtements d’une blancheur incomparable
indiquaient
qu’ils venaient d’un
pays lointain
et requéraient
un accueil digne d’eux.

Mais
lorsque j’ai
ouvert la fenêtre
pour leur crier
de picorer
le meilleur que l’arbre et le buisson
pouvaient offrir

ils se sont envolés
craintifs, sans un bruit
et ne sont plus
revenus.

 

 


Vormittag (Poème inédit)

Ich hole die Äpfel aus dem Keller
ich hole die Briefe aus dem Briefkasten
ich finde einen alten Zettel im Garten
auf dem steht
“ Franz und Ursula ”.

Ich glaube, das wird ein guter Tag.

 


Matin (Poème inédit)

Je vais chercher des pommes à la cave
je vais chercher le courrier dans la boîte aux lettres
je trouve au jardin un vieux billet
sur lequel est écrit
“ Franz et Ursula ”.

Je crois que ce sera une bonne journée.

 

 


Solaruhren (Poème inédit)

Deine Uhr
neben meiner Uhr
auf dem Fenstersims
in der Vormittagssonne.

Gemeinsam
trinken sie Licht
damit sie stets
ihre Pflicht erfüllen können
uns anzuzeigen
wie wir langsam
zusammen älter werden
du und ich.

 

Extraits de “ Vierzig vorbei ” - “Passé quarante ans”,1988
© Franz Hohler

 


Montres solaires (Poème inédit)

Ta montre
près de ma montre
sur le bord de la fenêtre
au soleil matinal sont exposées.

Ensemble
elles boivent la lumière
afin de pouvoir constamment
assumer leur devoir
nous montrer comment,
peu à peu et ensemble,
nous vieillissons
et toi et moi.

 

  Notice biographique

 

Franz Hohler est né à Bienne en 1943. Il est encore étudiant lorsque, déjà, il monte sur scène comme chansonnier – s’accompagnant d’un violoncelle le plus souvent, parfois même d’un violoncelle en planches. Son œuvre de cabarettiste est vaste, Kabarettbuch, Vierzig vorbei, mais Hohler ne se contente pas de cultiver cet art, il écrit également des récits et des romans, dont Der neue Berg ou die Sintflut. Il vit à Zurich.

Traduction : Monique Laederach

 

Page créée le: 02.05.02
Dernière mise à jour le 02.05.02

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