FIORI
per Vita
Come soldati in trincea, rannicchiati
sotto i fili del recinto
sporgiamo la testa a spiare il nemico,
l'uomo del cavallo che allaccia fascine
sopra il carro - quello
che d'estate va a torso nudo nel fieno
e un giorno ha colpito col falcetto
il giovane ladro di ciliege. Clandestini
penetrati oltre il confine della STRADA PRIVATA
nel marzo che schiude il verde sepalo
al giallo chiaro del corniolo,
dimentichiamo l'autostrada del piano
gli sgarbi, il nòcciolo duro del mondo
in questa tana. Ti guardo
come si guarda un ramo
una farfalla che svola improvvisa
sopra l'erba. Poi s'alza
il suono della tua primula e ce ne andiamo
dai ragazzi con maglie azzure e rosse;
ma ce ne stiamo sul dosso, un po' distanti
un po' fuori mano.
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FLEURS
pour Vita
Comme soldats dans les tranchées, blotties
sous les fils de l'enclos
nous penchons la tête pour épier l'ennemi,
le propriétaire du cheval qui charge de fagots
sa charrette -celui qui l'été
s'avance torse nu dans les foins
et d'un coup de serpe a déjà blessé
le jeune voleur de cerises. Clandestins
qui passent la frontière du CHEMIN PRIVÉ
quand mars entrouvre le vert sépale
au jaune clair du cornouiller,
nous oublions l'autoroute de la plaine
les impolitesses, le dur noyau du monde
en ce refuge. Je te regarde
comme on regarde une branche
ou le papillon qui s'envole impromptu
au-dessus de l'herbe. Puis s'élève
la voix de la primevère et nous partons à la rencontre
des garçons aux maillots rouge et bleu;
mais nous restons sur le talus, un peu à distance,
un peu à l'écart.
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