Le Bateau Inter-lignes
Ce qu'ils en ont pensé....
Angela Bürger |
metteur
en scène indépendante, Près-Givisiez (Fribourg)
"Le 23 septembre, le peuple fribourgeois
a rejeté de justesse la loi favorisant la langue partenaire
du canton; dans le débat, peu de voix ont fait part
du bonheur de naviguer entre deux cultures. J'étais
donc spécialement impatiente de monter sur le Bateau
Inter-lignes. Je n'ai pas été déçue.
Seuls les traducteurs littéraires atteignent la perfection
en matière de bilinguisme. Quel plaisir de se ressourcer
'au sommet'!
J'ai beaucoup apprécié
l'atelier "théâtre" avec Valère
Novarina, qui sait initier son public au rythme secret qui
résonne dans ses écrits. Or, c'est justement
le rythme qui est fragilisé lors des traductions pour
le théâtre. En allemand, il faut réinventer
jusqu'au limites du 'grammaticalement juste'. C'est aux comédiens
et au metteur en scène de retrouver les vibrations
dans d'autres registres que celui des mots. Au quotidien,
le travail entre deux langues me met constamment devant ces
obstacles. Mais quel bonheur quand on sent qu'une oeuvre se
trouve enrichie par la sensibilité propre de l'autre
langue! Sur le bateau, j'ai rencontré des gens qui
se posent les mêmes questions, et cet échange
me ressourcera jusqu'à la prochaine traversée!"
|
|
Emmanuel Malherbet |
responsable des éditions
Alidades, Thonon.
"Brouillard et pluie
aidant, il est bon de se retirer du monde pour
des choses qui ont aussi un effet sur le monde.
Même si pour beaucoup cet effet passe inaperçu
et paraît secondaire, vain. Les pierres
lancées contre les balles, les urnes vidées
de leur sens... Sans doute! Mais il y a aussi
des bateaux de paix, sans insolence, parce que
la paix est discrète."
|
|
|
|
|
Antonella
Piazza |
traductrice, St.-Gall.
"Ce bateau, c'est une excellente
initiative. Moi qui suis traductrice, je souhaiterais quelque
chose de plus pointu. Je sais bien que le public n'est pas
constitué uniquement de traducteurs, ce qui explique
que la discussion ne soit pas très spécialisée,
mais je voudrais retirer plus de ces journées du point
de vue de mon métier.
Un autre bémol: je me demande
si la dépense est justifiée. Le repas offert
au château, pour autant de participants, c'était
trop généreux. La somme aurait pu être
utilisée par exemple pour subventionner une traduction
littéraire."
|
|
Markus
Hediger |
traducteur, Zurich
"Ce que je trouve dérangeant,
c'est que la présidente de la Collection ch (qui est
d'ailleurs une amie) et une autre membre de la même
institution soient invitées à s'exprimer officiellement
en qualité de traductrices sur ce bateau organisé
par la Collection ch elle-même. Et puis il y avait trop
de monde. Trop de gens "vaguement intéressés".
Au début, le bateau inter-lignes était plus
professionnel. Je regrette cette évolution. Quant à
moi, je n'irai plus. Toutes les personnes que je souhaite
rencontrer, je les rencontre par mes contacts personnels ou
à travers le groupe d'Olten."
|
|
Jean-Luc
Badoux |
responsable Service de Presse
Suisse, Lausanne.
"Une très belle journée.
J'ai fait de belles rencontres, dont certaines déboucheront
probablement sur des résultats concrets. Et je me réjouis
de voir un public non seulement nombreux, mais intéressé,
content d'être là."
|
|
Eugène
- Jérôme Meizoz |
Eugène
écrivain , Lausanne
"La traduction me semble être
l'essence même de la littérature (et pas un phénomène
annexe lié à elle, ou lié au multilinguisme
suisse). Car, après tout, un écrivain ne fait
que "traduire" ses émotions et sa pensée
dans une langue, dans le style qu'il s'est choisi. C'est pourquoi
de telles réunions doivent être multipliées.
L'atelier avec Novarina m'a beaucoup
interessé. Ça aurait pu être plus long.
J'ai moins apprécié le fait que nous n'étions
pas invités à intervenir avec des questions
("ce n'est pas un débat malheureusement; c'est
une conférence" a chuchoté une organisatrice
à l'oreille de ma voisine qui avait osé poser
une question...).
Quant aux huis-clos, ils m'ont toujours
paru propices aux échanges et aux discussions. Mais
là, vu la météo pluvieuse, c'était
le huis-clos parfait."
Jérôme Meizoz
et Eugène - Écrivains
Jérôme
Meizoz,
Maître-assistant en littérature
française à l' Université de Lausanne.
C'est surtout la possibilité
de rencontrer des gens qui m'attirait sur le bateau, et j'ai
de fait beaucoup apprécié la sociabilité
qu'a permis cette manifestation. S'il est vrai que je ne venais
pas chercher de la matière théorique, je n'en
ai pas moins été satisfait par la qualité
de l'atelier et les questions qu'il a fait surgir.
|
|
Geneviève
Dalbin |
directrice
de l'ARALD
(Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation),
Annecy, associée cette année à l'organisation
du bateau inter-lignes.
"La journée a vraiment
été dense, riche en informations, et aussi très
vivante. J'ai été très agréablement
surprise par le nombre de personnes présentes, qui
sont parfois venues de loin malgré le mauvais temps.
L'atmosphère était agréable, pas trop
guindée, ce qui n'est pas évident dans ce genre
de rencontres. Pour l'ARALD, c'était l'occasion de
prendre des premiers contacts avec certains organismes officiels
ou autres, en particulier du côté de la Suisse
alémanique (plus lointaine géographiquement
et linguistiquement que la Suisse romande, avec laquelle nous
avons déjà des contacts). Ça nous donne
envie de revenir, même si nous ne sommes plus associés
à l'organisation de la journée."
|
|
Pierre
Lepori |
journaliste Radio Svizzera Italiana
"Dans un pays partagé en
régions linguistiques (pas toujours communicantes!),
non seulement la traduction est une clé de voûte
de la connaissance réciproque, mais la rencontre des
traducteurs est un moment d'échange culturel très
important!
Certes, on peut se demander s'il est
nécessaire de répéter l'expérience
chaque année, et si le coûteux principe de l'organiser
sur un bateau n'est pas un peu mégalomane pour une
manifestation de ce type. Mais on débarque le soir
avec beaucoup de rencontres et d'échanges dans les
bagages, et on se réjouit de pouvoir faire fructifier,
dans le travail, ce capital de confrontation culturelle réciproque."
Page créée le: 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01
|
|
© "Le Culturactif
Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"
|
|