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CH Creatio Helvetica

  CH Creatio Helvetica


ÉDITION «CH Creatio Helvetica»
cherche à témoigner de la vitalité des artistes suisses.
Son premier numéro réunit sur 110 pages, 15 articles bilingues qui sont autant de créations.

Une nouvelle revue pour témoigner d'une Suisse créative

Peut-être l'aurez-vous déjà repérée sur les rayons des kiosques et des librairies. Avec sa couverture rose violet, au motif agrandi d'emballage en plastique-bulle, on la remarque. D'autant que sa couverture est estampée d'un bel ovale marqué CH comme une plaque d'immatriculation. C pour Creatio et H pour Helvetica. CH Creatio Helvetica se veut une revue nouvelle, annuelle, sur la création en Suisse de part et d'autre de la Sarine. Comme le proclament les feuillets de promotion: "Creatio Helvetica est un pari. Celui de montrer que les différences linguistiques sont une chance pour l'ouverture culturelle. Ou simplement celui de prouver qu'il existe encore de la place pour les idées nouvelles et les revues différentes." En quoi consiste sa différence? Comment se lance-t-on dans un tel pari? Ces questions, Le Temps les a posées à deux de ses initiateurs, François Canellas et Sandra Minotti.

Le Temps: Votre idée n'est pas ordinaire. Comment vous êtes-vous lancés dans l'aventure?

François Canellas: L'idée m'est venue lors de vacances en Islande. Comme je suis graphiste, je me suis demandé ce que je pouvais faire de nouveau dans l'édition. Le principe m'est apparu de conserver les structures existantes de travail, d'annonceurs, d'impression, de diffusion mais d'en changer le mode de fonctionnement.

- Encore faut-il connaître ces structures?

-Je suis effectivement de la partie. Mais je me suis aussi dit que je ne pouvais pas conduire cette tâche seul, que je devais m'entourer d'autres compétences. C'est ainsi que Sandra Minotti, qui est historienne d'art, m'a rejoint, qu'un libraire, bibliothécaire, Paul Ghidoni, a été contacté et que trois autres personnes se sont associées à l'affaire. Nous avons du reste fondé une association. Laquelle s'est réunie pendant plus d'un an à raison d'une fois par semaine pour mettre au point le concept global. Ensuite, depuis une année, le comité - c'est-à-dire Sandra, Paul et moi-même est passé à la réalisation.

- Quel est donc le concept original de cette revue?

- Elle est annuelle et parle de la création au sens large. Aussi bien culturelle que scientifique, sociologique ou architecturale. En français aussi bien qu'en allemand. L'originalité, par rapport aux structures d'édition classiques, où personne ne se rend compte de ce qui se passe d'un bout à l'autre de la chaîne, a été de considérer chaque article de la revue comme une entité autonome. De faire en sorte que cette entité soit prise en charge par un créateur, qui s'entoure lui-même de collaborateurs pour créer son article.

Sandra Minotti: D'habitude, lorsqu'un créateur est invité à s'exprimer dans une revue, c'est le plus souvent par le biais d'une interview, d'une présentation de ses réalisations ou pour décliner sa biographie. Avec CH Creatio Helvetica, nous leur offrons des pages blanches à remplir selon leur envie. Nous avons, par exemple proposé un espace au jeune dramaturge genevois Olivier Chiacchiari, qui a eu l'idée - en collaboration avec le directeur de la Comédie de Genève, Claude Stratz - d'un entretien à transformer en dialogue de théâtre. Il a demandé ensuite à un graphiste, Sébastien de Haller, de mettre en forme cette matière, lequel a conçu sa propre mise en scène. Enfin, Olivier Chiacchiari a demandé à une traductrice qu'il connaît de s'occuper de la transcription en allemand. Tout autre a été l'option de l'artiste Patrick Weidmann. Celui-ci nous a rendu une sorte de calendrier mais nous a laissés nous occuper du reste. Nous avons donc faxé ses textes à une graphiste bâloise que nous connaissions mais qui ne le connaissait pas. Et selon son propre goût, elle les a mis en forme. Voilà différentes manières d'envisager les participations.

-J’imagine cependant qu'il y a des limites au jeu?

S. M.: La seule contrainte est financière.

- Précisément, quels sont vos moyens?

Fr. C: Nous nous finançons par la pub, mais toujours en cherchant à la présenter différemment. Et comme nous avons constaté que tous les gros annonceurs de Suisse possédaient une collection d'œuvres d'art, nous leur avons demandé de présenter une œuvre en leur possession dans notre revue. Pour ce premier numéro nous avons bénéficié d'un soutien de la ville de Genève et de la Fondation Oertli. A l'avenir nous chercherons à nous autofinancer. Mais le principal était de lancer l'aventure.

Philippe Mathonnet

4 juin 1998

 

Page créée le 23.10.99
Dernière mise à jour le 23.10.99

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