Revue des Arts et des lettres fondée
en 1975
Espaces No 229 Juillet-Août
2000 / Sommaire |
Au sommaire de ce numéro 229/2000
- Editorial
: Bientôt les vingt-cinq ans de la revue ESPACES
- Les valeurs
sûres de la littérature française :
"Le Veilleur" de Roger Grenier, par C.-A.Borgeaud
- Lettre ouverte
: Jean-Claude Fontanet et l'effritement
- Le Salon ovale
: par S. Corinna Bille
- La Grande
Ourse : Autour de Charles-Albert Cingria
- Du côté
des revues : La revue : "TROU"
- Communiqué
: Grands Prix littéraires, le dérapage d'une
Fondation
- D'autres accords
: Gaston Cherpillod, Daniel Tschumy
- Poète
de la Belle Epoque : Charles Cros
- Claude Schmidt
: par Jacqueline Thévoz
- Géographie
et voyages : Islande
- Waldemar Deonna
: par Guiseppe Patanè
- Edition de
l'Aire : Nouvelle parutions
- L'art du vitrail
: Yoki
- Au memento
- Espace félicite...
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Editorial |
Bientôt les 25 ans de la revue ESPACES
La nouvelle Maison
villageoise de Syens, place de léglise.
(Photo Marie-Claire Durussel)
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Cet anniversaire sera fêté
à
Syens-près-Moudon
le samedi 21 octobre 2000.
Il débutera à
14h00 à léglise par un concert
du célèbre Quatuor
du Jaquemart et se poursuivra à
la Maison villageoise (notre illustration) par
une partie officielle et une collation.
Les partenaires et
associations culturelles amies et abonnées
proposeront dans cette salle (galerie) une petite
exposition de leurs activités et de leurs
publications.
Léquipe de
rédaction vous prie dores et déjà
de réserver un bon accueil à sa
carte de fête, donnant droit:
- au concert du Quatuor
du Jaquemart à léglise
- à la partie officielle
- à lexposition « Les amis
dESPACES sexposent »
- à la collation qui sera servie dans cette
même salle
- à un stylo à bille rétractable
de qualité (Adler) gravé en souvenir
dESPACES 1975-2000, val. Fr. 5.-.
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Cette carte de fête, dont le
montant correspond à un abonnement annuel, sera envoyée
avec bulletin de versement à chaque abonnée
et abonné au début du mois de septembre prochain.
Pour le comité dorganisation
:
P. et R. Morel, M.-Cl. et A. Durussel
Prochain numéro : centré
sur le thème de lHistoire culturelle, il présentera
luvre de Denis de Rougemont, dEmmanuel Mounier,
et, plus près de nous, des pages inédites consacrées
au plurilinguisme en Suisse (Norbert Furrer, Syens) et aux
monuments de lEglise libre vaudoise (Dave Lüthi,
Lausanne), tandis quYvonne de Pourtalès (Etoy)
évoquera lhistoire dune vocation, celle
de Marguerite Waddington-Delmas, sa grand-mère.
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Le Veilleur, par
Roger Grenier |
Les Valeurs sûres de la littérature
française : Roger Grenier / Le Veilleur
Certains écrivains occupent
dans la littérature française une position singulière,
en retrait. On leur reconnaît du talent, leurs livres
sont lus, et pourtant ils se maintiennent en marge de lactualité
littéraire et des prix, et, quand ils en obtiennent
un, cest comme à leurs dépens dirait-on.
Roger Grenier est de ceux-là, comme autrefois le fut
Marcel Arland.
Journaliste dabord à Combat
(1944-47), puis à France-Soir (1948-63), Grenier devient
dès 1964, conseiller littéraire chez Gallimard.
Il a publié à ce jour une bonne vingtaine de
romans et de nouvelles, ainsi que de très beaux essais
sur les écrivains quil aime, présents
dans son uvre comme de bons anges tutélaires
: Camus, dont il fut lami, Scott Fitzgerald et surtout
Tchékhov. Son bel essai, Regardez la neige qui tombe,
dans lintéressante collection « LUn
lAutre » chez Gallimard, est une très belle
introduction à Tchékhov, fine et sensible. Chez
Roger Grenier, les essais sont toujours des critiques dadhésion
et de sympathie qui tissent un lien de fraternité entre
lauteur et lui-même.
On retrouve dans Le Veilleur, son dernier
roman, les thématiques qui lont intéressé
chez ces romanciers (lengagement, léchec,
la mélancolie). A son tour, Grenier crée différents
personnages, qui font revivre la période de lOccupation,
en province et à Paris. Le même contexte du reste
qui avait déjà fait connaître Grenier
au grand public avec Les Embuscades en 1958.
La citation dArthur Schnitzler,
que Grenier place en exergue, donne à ce roman à
lécriture si sage et si lisse une coloration
plus douloureuse et plus inquiétante que ne lexprime
directement lauteur : « Il suffit de peu de choses
pour réveiller le mépris de nous-mêmes
qui continuellement sommeille en nous, et quand cela se produit,
il nest pas de crétin, de crapule avec qui nous
ne contractions dans notre for intérieur une alliance
contre nous-mêmes ».
Roger Grenier : Le Veilleur (Edit. Gallimard,
printemps 2000, 142p
Claude-Anne Borgeaud
(avec la bienveillante autorisation
de Worldonline-Loisirs du 18 avril 2000, où Claude-Anne
tient une rubrique fort appréciée)
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Lettre ouverte à
Jean-Claude Fontanet |
Cher Monsieur,
Vous aviez cinquante ans lorsque jai
lancé ESPACES et, durant ce quart de siècle,
je nai hélas que très parcimonieusement
parlé de vos livres
Est-ce peut-être pour
cela que vous me dédicacez courageusement la réédition
de « LEffritement » dans la célèbre
collection « Poche Suisse » de lAge dHomme
? En tout cas, je vous remercie beaucoup de cet envoi et,
cest promis, nous en parlerons dans notre futur numéro
de juillet-août prochain. Nous reviendrons sur ce Jean
Vlade, narrateur-acteur éclaté, comme lécrit
si bien Ginette Moussa. Mais je vois que dans le supplément
« Tempo », lAgenda culturel du Temps No
105, Isabelle Martin présente cet ouvrage en disant
que vous expérimentiez là, pour la première
fois, le récit dinvestigation psychologique.
Ainsi, même sans la modeste contribution future de notre
publication, qui a attendu lâge de LEffritement
pour disparaître à son tour, le public est informé
au sujet de cette uvre intéressante, un peu comparable
au Préau de Georges Borgeaud, par le foisonnement dun
récit où le narrateur a voulu tout mettre et
assumer ses maladies jusquau bout (p. 162).
Pour ma part, aux antipodes de lEffritement,
je place toujours « LEspoir du monde » au
sommet de votre production littéraire et jai
toujours considéré ce roman comme le contrepoison
à la célèbre petite phrase dAlfred
(p. 159) : Toute la merde du monde
Voilà, cher Monsieur, ces quelques
lignes que je tenais à vous adresser au terme de cette
grande et belle aventure dEspaces. (Je vais avoir soixante-deux
ans en septembre prochain et je souhaite pouvoir écrire
aussi un peu pour moi
).
Bien cordialement
André Durussel (Espaces)
L'effritement
LEffritement nous convie à
la traversée dune existence, à un regard
sans indulgence sur le temps vécu. Enfant prodigue,
élève exceptionnellement doué qui fait
ladmiration de ses maîtres et de ses condisciples,
Jean Vlade ségare et sétouffe rapidement
dans la vie adulte. (
) Le récit de ces années
trop vite épuisées, de cet enchaînement
des jours jusque vers le milieu de la vie, ce mûrissement
qui nest quérosion ou effritement, est
conduit avec une sûreté remarquable, une lucidité
agressive et pourtant généreuse jusque dans
la satire. Rien ne paraît tenir sous le regard corrosif
du narrateur, mais il se moque autant de lui-même que
des autres et ses coups de griffe, ses jugements ironiques,
son impatience, ses dégoûts, ses refus ne visent
pas seulement un milieu social et ses habitudes, son hypocrisie,
ses murs surannées, ils trahissent davantage
un malaise de lexistence, une difficulté dêtre.
Georges Anex
Jean-Claude
Fontanet est né
à Genève en 1925. Il a rarement quitté
son pays, préférant les « voyages intérieurs
». Une dizaine de romans publiés, parmi lesquels
Mater dolorosa et lEspoir du monde, six petits-enfants,
et pour religion la musique.
LEffritement, dont le manuscrit
fut refusé par dix-huit éditeurs, devait obtenir,
sitôt paru, deux importants prix littéraires.
Il vient dentrer dans la célèbre collection
« Poche Suisse » (No 175) à lAge
dHomme, ISBN 2-8251-1184-8, avec un dessin de couverture
dEgon Schiele. La revue ECRITURE, dans son récent
No 55, publie en outre quelques pages très émouvantes
du « Journal 1997 » de Jean-Claude Fontanet, intitulées
« Pour que tu me gardes ». (« Pour qui écrivent-ils
? » tiré à part, 6 pages, mai 2000, Imprimerie
Bornand F. et P. à Aubonne).
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Le Salon ovale,
par S. Corinna Bille |
Le Salon ovale : Nouvelles
et contes baroques de S. Corinna Bille
Ce recueil, publié initialement
à Vevey en 1976 par les Editions Bertil Galland, vient
de faire lobjet dune belle réédition
aux Editions Empreintes (CH-1510 Moudon) avec une postface
de Jean-Paul Paccolat. Il contient 23 textes. Il est suivi
dune bibliographie exhaustive des 58 ouvrages écrits
par S. Corinna Bille, mise à jour à fin 1999.
Dès les premières lignes,
le lecteur est saisi, immergé dans la mouvance de linforme
originel, tandis que surgissent de cette sorte de genèse
aquatique féconde les corps des personnages eux-mêmes,
tous resplendissants de jeunesse, de souveraine indifférence
et de beauté lascive :
Cétait lautomne,
le plus rouillé des automnes, les vignes jaunes, mangées
de vert-de-gris, la terre autour de nous trempée deau.
Lair sentait la feuille pourrie et les ruisseaux qui
stagnent. Un marais proche commençait à se figer
pour lhiver. Nous en avions fait le tour, nos bottes
à talons très hauts senfonçant
dans les bourbiers, les tourbières ; mais nous savions
encore nous élancer sans peur sur les passerelles de
bois. Et je vis ce que je nosais croire, je le vis dans
ce miroir deau endormie : jétais redevenue
aussi jeune quau premier jour.
Dans la nouvelle intitulée «
Etangs de brume » (p. 29 à 34), on retrouve cette
même buée daube propice aux ébats
clandestins, ce mélange de lumière et dhumidité
si favorable aux nymphes et aux amants. De même, «
LIle » (p. 129) est un véritable joyau
avec son labyrinthe dans les buis. Lart de S. Corinna
Bille est semblable au corps de cette jeune femme. Il brille
dans la pénombre dun éclat mat, dune
blancheur dorée.
A. Dur.
Le Salon ovale, par S. Corinna Bille,
Edit. Empreintes, rue Grenade 34, 1510 Moudon, 208p. ISBN
2-940133-38-7, automne 1999.
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Un inédit
et un colloque autour de Charles-Albert Cingria |
Autour de Charles-Albert Cingria
: Un inédit et un colloque
Mais de quel Charles-Albert sagit-il
? De M. Antille, le nouveau conseiller national radical valaisan,
né le 18 octobre 1944 ? Ou encore de M. Charles-Albert
Michalet, professeur en sciences économiques à
lUniversité de Paris-Dauphine ? Non, vous ny
êtes pas ! Il sagit, bien sûr, de Charles-Albert
Cingria (1883-1954), le frère dAlexandre (1879-1945),
un « loufoque qui en impose » comme le définissait
Gilbert Guisan, et dont les loufoqueries nous ravissent encore
aujourdhui. De même, dans son ouvrage de référence
désormais classique, Daniel Maggetti situe fort bien
en quelques lignes lhomme et ses écrits :
« Ayant choisi une vie libre
et itinérante, C.-A. Cingria ne se fixera jamais, ni
dans une activité, ni dans un lieu, bien quil
séjourne régulièrement à Paris
». Il avait « le cosmopolitisme dans le sang »
selon Pierre Olivier Walzer et saffrontera violemment
à Gonzague de Reynold et Robert de Traz dans le cadre
des « Pénates dargile », puis de
« La Voile latine ». Ses écrits sont aussi
inclassables que le personnage lui-même : il sagit
dessais et dévocations où la description
et létude érudite cèdent souvent
le pas à des digressions de tout genre ».
(Linvention de la littérature
romande, 1830-1910, Payot, 1995)
Or, cest bien lune de ces
évocations savoureuses que vient de publier la NRF/Gallimard.
Inédite jusquà ce jour, elle sintitule
« La Grande Ourse ». Dans cette évocation,
il est souvent fait mention de Romanshorn, cette petite ville
« à lautre bout de la Suisse » qui
est fort semblable à Tarsis où voulait fuir
le célèbre petit prophète biblique Jonas
dont les aventures rocambolesques ne sont dailleurs
pas très éloignées de celle de «
notre » Charles-Albert :
Romanshorn
Jai découvert quelque chose
mais jy ai mis le temps.
Le propriétaire de la ferme
est chauffeur de locomotive. Il gagne quarante-cinq francs
or par jour ce qui lui fait onze mille sept cent septante-cinq
francs or, donc à peu près six millions au change
français actuel, par an. Il pourrait se retirer, mais
il ne le fait pas car sa vie est pleine dagrément.
Le matin vers cinq heures il se réveille au son dune
boîte-à-musique-réveil qui lui joue un
air complet, se lève, fait un quart dheure à
pied à travers des cerisiers et des toits mouillés
et puis fout le camp à lautre bout de la Suisse,
à Locarno qui est le Brésil, ou bien à
Genève qui est le Canada. Le soir vers cinq heures,
son fils, quand il a fini de geindre pour avoir cinquante
centimes, ou dimprimer avec des tampons de caoutchouc,
ou de regarder le lac de Constance tout nu dans de leau
de savon en fumant une rose, ce gosse, dis-je, vient me prendre
gentiment par la main et nous allons à la gare attendre
cette grosse chose noire torride qui arrive et lhomme
qui saute et nous tend sa bonne main, tiède et grasse
davoir tenu et lancé aux cent mille diables par-dessus
des bananiers et des sapins et des rivières et des
glaces, des chiffons exultants dusure. Alors on sattable
et on rigole. Ensuite on revient.
Ch.-Albert Cingria, (op. cit. p. 49).
Les actes
dun premier colloque
Le deuxième ouvrage, publié
chez le même et prestigieux éditeur, est beaucoup
plus volumineux (502p.). Il contient les contributions fort
savantes, foisonnantes et abondantes, du premier Colloque
International Charles-Albert Cingria, organisé conjointement
par le Centre de Recherches sur les Lettres romandes (CRLR)
et lAssociation des Amis de Charles-Albert Cingria,
les 16 et 17 octobre 1997, à Lausanne, par Mesdames
Doris Jakubec et Maryke de Courten.
Dans limpossibilité de
citer ici toutes ces études (il y en a 26), bornons-nous
à signaler lavant-dernière, celle du poète
Frédéric Wandelère, intitulée
« Les funiculaires de Charles-Albert » (p. 471-493).
Dans la nombreuse famille des «
Machines à voyager » empruntées et nommées
dans luvre de Charles-Albert Cingria, les deux
catégories les plus importantes à tous égards
sont en effet les bicyclettes et les trains, alors quaujourdhui,
ce serait peut-être la trottinette pliable.
Il y a ainsi, dans les pages que cite
F. Wandelère, « Mon plus beau souvenir de Noël
», un texte paru initialement en 1931, puis remanié
en 1944. Il sachève ainsi :
« Le train était parti,
et tout ce monde. Je mengageai à pied sur la
voie, une joie indescriptible dans lâme ».
Oui, tout le mystère de cette
éblouissante liberté de Charles-Albert Cingria,
cest cela : une polyphonie, une succulence verbale,
à laquelle il faut encore ajouter sa conception toute
particulière de lorthographe (voir sa lettre
du 15 juillet 1903, par exemple).
André Durussel
1) Charles-Albert Cingria : La Grande
Ourse. Ed. Gallimard, avril 2000, ISBN 2-07-075874-5, 91p.
2) Charles-Albert Cingria, érudition
et liberté. Lunivers de Cingria. Actes du Colloque
1997.
Edit. Gallimard, avril 2000, ISBN-2-07-075873-7, 502p.
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Après avoir beaucoup craint leur disparition, le peuple
fribourgeois aura eu la satisfaction dassister en 1997
au maintien de deux symboles de la Ville et du Canton de Fribourg
: le funiculaire et la brasserie Cardinal. Suite à
une pétition visant au maintien du funiculaire, les
Transports en commun de la ville de Fribourg (TF) décident
en effet, à la fin du mois doctobre, que cet
élément important du patrimoine industriel fribourgeois
sera maintenu sous sa forme actuelle et quune opération
de sauvetage corrigera les erreurs du passé. Pour leur
plus grande joie, les Fribourgeois sont ainsi assurés
de retrouver le bon vieux funiculaire vert de Charles-Albert
Cingria qui affirme, dans Musiques de Fribourg, « que
cest un des plus effrayants de notre planisphère
». Seule différence, la couleur sera rouge !
Marius Michaud (ALS)
www.grangeneuve.ch/bcu
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La revue "Trou" |
La revue
TROU, mise en page et réalisée par Roger
Voser aux Editions de la Prévôté (ISSN
1015-9207), présente dans son onzième numéro
(mai 2000) les travaux du photographe sicilien Ferdinando
Scianna, du peintre Gottfried Tritten, du sculpteur Gaspard
Delachaux et de lartiste de Crémines Arno Hassler,
(Visite guidée) accompagnés dun texte
de Barbel Dalichow.
Mais cest aussi et surtout, dans
ce beau numéro, le texte de lécrivain
Gaston Cherpillod, intitulé « Du pareil à
la même » qui retient lattention. Isaac
Pâquier, manuvre engagé sur une bitumeuse
pour la réfection des routes cantonales, puis décédé
dans sa cinquantième année à la suite
dun cancer des poumons, nest pas un personnage
littéraire unique en son genre ; le rédacteur
dESPACES a aussi connu de telles victimes durant ses
dix années passées aux Fonderies de Moudon
Lauteur du célèbre
« Chêne brûlé » et du «
Maître des Roseaux » signe ici un texte très
fort.
André Durussel
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Grands prix littéraires,
le dérapage d'une Fondation |
Communiqué : Grands prix
littéraires, le dérapage dune Fondation
Après Etienne Barillier en 1987,
Philippe Jaccottet en 1991, Jacques Chessex en 1992, Jean
Pache en 1993, Anne Cunéo recevait en 1994 le grand
prix de littérature, dun montant de Frs 100'000.-,
décerné par la Fondation vaudoise pour la promotion
et la création artistiques.
Six années plus tard, quel grand
écrivain contemporain, et si possible domicilié
dans le Canton de Vaud, allait-il recevoir cette importante
consécration ? Suzanne Deriex (pour rester chez Bernard
Campiche éditeur
) ? Gaston Cherpillod ou Mireille
Kuttel (LAge dHomme) ? ou encore Corinne Desarzens
(LAire) ?
En remettant ce grand prix le mercredi
24 mai écoulé en la salle du Grand-Conseil à
Lausanne à Monsieur Bernard Campiche, éditeur
à Orbe, cette Fondation, présidée par
M. le Conseiller dEtat Claude Ruey, nous a profondément
surpris et déçus. Bernard Campiche avait déjà
reçu des mains de cette même Fondation un prix
« Jeunes créateurs » de Frs 15'000.- en
1990, ce qui était entièrement justifié.
Mais pourquoi attribuer aujourdhui le grand prix de
littérature à un éditeur qui na
écrit personnellement aucun ouvrage, fût-il le
meilleur, comme il aime à le répéter
?
Cette « dérive émotionnelle
» est affligeante et symptomatique. Les grands quotidiens
ne lont point relevé, ou alors en mentionnant
ce grand prix, mais sans préciser quil sagissait
de celui de littérature. Ce dérapage atteste
quil ny a plus un seul écrivain valable
et méritant dans ce canton, mis à part les Editions
Bernard Campiche et leur animateur, quelque lourds et légitimes
que soient actuellement ses soucis comme jeune père
de famille ou ses ambitions pour rééditer les
uvres de C.F. Ramuz.
André Durussel
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Un texte de Daniel
Tschumy |
Pourquoi porter si tard le poids
de la journée ?
Pourquoi porter si tard le poids de
la journée au creux des reins, garder en bouche larrière-goût
de la pluie fermentée, pourquoi puisque rien ne compte
désormais que cette combe émaillée de
cierges, cette lune tamisée, les nuages qui glissent
sur elle à la manière de grands oiseaux migrateurs
aux ailes laiteuses ?
Daniel Tschumy
(Un autre accord, p.25)
« Je marche sur le rivage qui
héberge les mots du monde. Je les vois dans leur grande
confusion, grains de sable, galets, roches, tous mélangés
(
) rejetons dune génétique anarchique,
orpheline à élever, un tamis à la main
».
Tel est pour Daniel Tschumy la mission
jaimerais mieux dire « le travail »
- du poète. Il ne vole pas, il marche. Il a les pieds
dans le sable, non dans les étoiles. Il voit les mots
du monde dans leur grande confusion et lune de ses tâches
est de les ordonner, de les trier, au crible de la poésie
:
« Un poème neuf scelle
nos retrouvailles, pur mais conscient de sa fragilité,
tracé dune craie obstinée sur lardoise
de la nuit et tout girond à lannonce de laube
(
) un poème droit, rebelle aux avances des faiseurs,
outre pleine en vue du jour qui madoptera ».
Chaque texte souvre sur un réseau
dinterprétations possibles. Toutes, cependant,
témoignent de le quête du poète : entre
le monde et lui « lurgence dun autre accord
».
Denise Mützenberg
Editions Samizdat
32, rue Moillebeau
CH-1209 Genève
Daniel Tschumy
est né en 1964 à Lausanne, où
il enseigne depuis plusieurs années. Après le
premier pas (Prélude, Eliane Verney, 1995), il sest
mis en route avec Filatures (LAge dHomme, 1997),
dautres voyages et dautres vux, à
exaucer
Un autre accord se présente sous
la forme dun recueil de 64p. en format 12/17 cm. Prix
Frs 20.-.
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Charles Cros - Tristant
Corbière : Les poètes de la belle époque |
Qui était Charles Cros ?
Chaque année, des CD sont récompensés
par le prestigieux Prix de lAcadémie Charles
Cros. Mais que sait-on de Charles Cros lui-même, cet
inventeur génial, ce poète, père du phonographe
et du « Hareng saur » ? Il est décédé
le 9 août 1888, à quatre heures de laprès-midi,
miné par « la noble chanson des liqueurs ».
(Les Hydropathes). A loccasion du centenaire de la mort
de Charles Cros (1842-1888), lAtelier du Gué
à F-11300 Villelongue dAude, dans le cadre des
journées « Fabrezan à la Belle Epoque
», avait publié un petit ouvrage fort intéressant
(1) doù nous avons extrait « Dans la clairière
». On sétonnera peut-être ici de
cette ouverture dans lérotisme proposée
par Espaces ? Mais il faut se souvenir quEros et Thanatos
nont jamais cessé dêtre ensemble
depuis le rapt de Perséphone et que les artistes allemands
de la Renaissance ont admirablement illustré cela dans
« La jeune fille et la Mort » (ainsi Niklaus Manuel
Deutsch en 1517, Hans Baldung Grien, et Edvard Munch en 1894).
1) Charles Cros, inventeur et poète.
15.5/11cm. 157p. ISBN 2-902333-02-1 Atelier du Gué,
F- 11300 Villelongue dAude, 1988.
Mis en miroir, le poème de Tristant
Corbière (1845-1875) est intéressant, mais beaucoup
plus sage.
André Durussel
Dans la clairière
( A Adolphe Willette)
Pour plus dagilité, pour le loyal duel,
Les témoins ont jugé quElles se
battraient nues.
Les causes du combat resteront inconnues ;
Les deux ont dit : Motif tout individuel.
La blonde a le corps blanc, plantureux, sensuel ;
Le sang rougit ses seins et ses lèvres charnues.
La brune a le corps dambre et des formes ténues
;
Les cheveux noirs-bleus font ombre au regard cruel.
Cette haie où lon a jeté chemise
et robe,
Ce corps qui tour à tour savance ou se
dérobe,
Ces seins dont la fureur fait se dresser les bouts,
Ces battements de fer, ces sifflantes caresses,
Tout paraît amuser ce jeune homme à lil
doux
Qui fume en regardant se tuer ses maîtresses.
Charles Cros
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Duel aux camélias
Jai vu le soleil dur contre les touffes
Ferrailler. - Jai vu deux fers soleiller.
Deux fers qui faisaient des parades bouffes ;
Des merles en noir regardaient briller.
Un monsieur en ligne arrangeait sa manche ;
Blanc, il me semblait un gros camélia ;
Une autre fleur rose était sur la branche,
Rose comme
Et puis un fleuret plia.
- Je vois rouge
Ah oui ! cest juste : on
ségorge
-
Un camélia blanc - là - comme
Sa gorge
Un camélia jaune, - ici - tout mâché
Amour mort, tombé de ma boutonnière,
- A moi, plaie ouverte et fleur printanière !
Camélia vivant, de sang panaché !
Tristan Corbière
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Claude Schmidt,
un Francis Jammes Genevois |
Pendant plus dun demi-siècle,
feu le poète Claude Schmidt adressa à ses amis
ses vux de Nouvel-An toujours sous forme dun nouveau
poème où salliaient pureté dinspiration
et beauté de la rime. Aussi le Cercle romand de poésie
classique et les Poètes du Mardi viennent-ils de les
réunir en un charmant recueil, « Poèmes
de fin dannée », en y joignant un ouvrage
posthume, « Confidences », publié selon
le souhait de lauteur. Cest peut-être ce
dernier livre qui illustre le mieux ce que fut lavocat
retraité Claude Schmidt : un poète délicieux,
à lintelligente naïveté, un Francis
Jammes protestant, qui vécut seul dans une vieille
maison avec des livres partout et des murs disparaissant sous
les peintures, de Hodler surtout. Cest par ces «
Confidences » quon apprend lexistence de
son (unique ?) amour raté : « Davoir tardé
mon erreur fut profonde./ Je pense à vous alors quil
est trop tard:/ Jétais perdu dans quelque vaine
étude
» Mais il se fait une raison et ses
poèmes sont dautant plus savoureux quil
nous y dépeint sa vie de vieux garçon : ce livre
dhistoire quil découvre en cherchant un
autre ouvrage et dont il chasse la poussière en sextasiant
sur ce quil était au temps de sa savante adolescence,
et puis la flaque dans laquelle il a mis le pied, un jour
de pluie, alors quil « cherchait à sortir
dune tristesse bête » en regardant une «
fille au sourire clair » (« Le sourire a passé
et rien nen restera./ Mon pied resté mouillé
lentement sèchera »). Il naime ni le ciel
quand il est gris (il porte alors une « longue écharpe
bleue »), ni les orages («
et lon
na pas besoin dune pareille rage
»)
ni la bise, mais dans ce vent du nord, attendant son bus,
il reçoit le sourire dune femme qui « se
tient droite et fonce avec courage » (« Elle ne
peut savoir à quel point je ladmire » !)
Il chante aussi les « petits haricots dont il avait
envie » et la crémerie où, devant «
un bon café et le sucre et la crème »,
il « réfléchit au programme du jour »
et « soigneusement compte les centimes./ Craignant lerreur
qui ferait des victimes ». Il nous fallait un tel poète,
qui termine son recueil et son existence par « Paroles
dun vieux » (« Voici que maintenant on dit
que je suis vieux ! »). Il y énumère tout
ce qui ne va plus (mémoire, vue, souffle) et découvre
que les femmes ne le regardent plus (« Si je mapproche
un peu dune belle apparue./ Elle voudrait maider
à traverser la rue
»). Pourtant il apprécie
encore chaque jour que Dieu fait, et les fleurs, les arts,
les repas, les amis
Inoubliable Claude Schmidt, doux
et bon, avec son air un peu penché, comme lenfance
Jacqueline Thévoz
Poèmes de fin dannée
1945 à 1998, de Claude Schmidt (1910-1999), 66p. et
« Confidences », poèmes de Claude Schmidt,
76p. Imprimerie Pot, Livres à la carte, Grand-Lancy,
Genève, 1999.
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Géographie
et Voyages : Islande |
Islande, Aux origines de la
terre par Jürg Alean
Photographe : Erwin Stegmann
Ce nest pas daujourdhui
que les volcans islandais fascinent : le célèbre
roman de Jules Verne, le Voyage au centre de la terre sy
déroule et raconte comment trois savants pénètrent
dans le cratère du Snaefellsjökull pour explorer,
au prix de nombreux dangers, lintérieur de notre
planète. Mais il nest pas nécessaire davoir
la trempe de héros de science-fiction pour jouir de
spectacles exceptionnels A la surface de la terre, les vertes
étendues de mousse, les champs de lave noire, les paysages
façonnés par les glaciers et les eaux de leur
fonte ont de quoi fasciner.
On se tromperait pourtant en imaginant
que ces sites volcaniques remontent à la nuit des temps.
En fait, ces superbes paysages comptent parmi les plus jeunes
de notre planète. Il ny a que 25 millions dannées
que lîle sest formée à la
suite de la dérive des plaques continentales nord-américaine
et européenne.
La galerie dimages panoramiques
du nouveau livre Mondo nous révèle lIslande
dans toute la splendeur de ses contrastes : glaciers gigantesques,
geysers impétueux et volcans crachent le feu, chutes
deau tumultueuses et lacs tranquilles, cratères
dénudés et prairies dun vert éclatant.
Le guide de ce voyage passionnant est le glaciologue Jürg
Alean qui, à côté dexplications
sur la géologie du pays et la vie et lhistoire
de ses habitants, fournit nombre de renseignements pratiques
à tous ceux qui seraient tentés par la découverte
de cette île à nulle autre pareille.
Se commande directement aux éditions
MONDO SA, 1800 Vevey, au prix de 29.50 francs + 500 points
MONDO ou, au prix de 55.- francs sans la contrepartie en points
Mondo. Peut également sobtenir en librairie au
prix sans les points.
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Exposition : Waldemar
Deonna |
Waldemar Deonna (1880-1959) archéologue
et photographe
Au Musée dart et dhistoire de Genève,
jusquau 27 août :
Un archéologue derrière
lobjectif, de 1903 à 1939
Né en 1880 à Cannes,
Waldemar Deonna fait ses études à Genève,
Paris et Athènes où il séjourne trois
ans. Professeur darchéologie classique et orientale
à lUniversité de Genève, docteur
en archéologie, il dirige le Musée dart
et dhistoire de 1922 à 1951. Il crée en
1923 la revue GENAVA favorisant le développement de
larchéologie régionale et la diffusion
scientifique des recherches concernant le monde antique. En
plus dune grande activité denseignant,
il laisse une bibliographie de plus de 800 articles et ouvrages.
Cest à une exposition
inhabituelle que le public est convié, à une
superbe première exposition de photographie, prises
par Deonna sur tout le pourtour méditerranéen
(Grèce, Sicile, Asie Mineure).
3542 négatifs forment le fonds
laissé par larchéologue genevois ; ils
constituent autant de témoignages uniques de lhistoire
de larchéologie et des monuments ainsi que de
la vie quotidienne au début du XXe siècle.
Le présent accrochage comprend
150 photographies ; des paysages idylliques alternent avec
détonnantes vues archéologiques. Dans
les campagnes traversées à pied ou à
cheval, le savant ou le guide-conférencier sintéresse
également à la vie de ses contemporains vaquant
à leurs activités laborieuses et festives dans
des agglomérations oubliées de lère
industrielle.
A travers lobservation aiguë,
cest aussi le témoignage précieux de létat
de la culture comme survivance des temps anciens qua
étudié le grand archéologue.
Guiseppe Patanè
Mettant laccent particulièrement
sur la qualité des photographies, sans omettre le contenu
documentaire avec des légendes développées,
une publication est éditée pour loccasion.
« Waldemar Deonna. Un archéologue derrière
lobjectif, de 1913 à 1939, de Jacques Chamay,
Chantal Courtois, Serge Rebetez. Avant-propos de Stelio A.
Papadimitriou, président de la Fondation A.S. Onassis.
Préface de Cäsar Menz, directeur des Musées
dart et dhistoire de Genève.
Format 24/22 cm. 200 pages, 201 illustrations.
Editions : Jean Genoud, Le Mont-sur-Lausanne. Prix pendant
lexposition : Frs. 48.-.
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Nouvelles parutions
des Editions de l'Aire |
Cet automne, les Editions de lAire
vont publier plusieurs manuscrits de qualité qui ont
retenu lattention de Michel Moret. Leurs auteurs confirmés
ont été présentés à plusieurs
reprises dans notre revue et nous sommes heureux de signaler
ici ces futures parutions :
Avant, par
Silvia Ricci Lempen. Elle a déjà publié
chez cet éditeur de Vevey, en 1991, « Un homme
tragique », puis, en 1996, « Le sentier des éléphants
».
Contes du réfrigérateur,
par Corinne Desarzens, lauteur d«
Aubeterre » 1 et 2 et de « Ultima Latet »
présenté dans ESPACES No 228, en juin 2000.
Comme un acte
de mémoire, par Gilberte Favre, spécialiste
de S. Corinna Bille (le vrai conte de sa vie, Editions Z,
1999) :
Les Jours
funestes dAlgernon Logan, un étrange roman
de Marie-Claire Dewarrat, qui
avait publié à lAire, en 1997, «
LAme obscure des femmes » et, en 1988, le désormais
classique « Carême », lequel demeure un
chef-duvre. Algernon Sydney Logan, qui a écrit
« Not on the Chart » était un correspondant
dEmile Zola, daprès le Centre détudes
du 19ème siècle français Joseph Sablé
à lUniversité de Toronta (Ontario).
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L'Art du Vitrail
par Yoki |
Né à Romont le 21 février 1922, Emile Aebischer,
dit « Yoki », travaille dès 1938 dans latelier
de larchitecte Fernand Dumas. Cest lépoque
du renouveau de lart sacré, animé en Romandie
par des artistes comme Severini et Alexandre Cingria, qui encouragent
ses premières créations. Il fréquente à
Zurich latelier de Germaine Richier et, dès la
fin de la guerre, celui de Lhote à Paris. Il travaille
ensuite avec Maurice Barraud pour lUniversité de
Fribourg. Après sêtre révélé
peintre de chevalet, il entame une carrière consacrée
à lart appliqué en devenant essentiellement
verrier et tour à tour fresquiste, mosaïste et licier.
Dès 1949, il exécute
de nombreux vitraux et des décorations murales pour
des églises et des édifices en Suisse et en
France, comme aussi en Allemagne, en Angleterre, en Israël,
en Italie et en Afrique, Créateur, à Nazareth,
de vitraux pour la coupole de la basilique, il réalise,
plus récemment, ceux de léglise du Sacré-Coeur
de Bâle, de Corsier-Vevey, de Châteauneuf-de-Galaure
en France.
Yoki est cofondateur du Musée
du vitrail de Romont et auteur du livre « Vitraux modernes
en Suisse ». Il est le père de Patrick Aebischer,
président de lEPFL, depuis le 17 mars 2000.
André Durussel
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Mémento d'Espaces |
Musique classique à Lucerne
Cette année, le Festival
international de musique de Lucerne qui durera jusquau
16 septembre, débutera le jeudi
17 août à 19h30 déjà, par
un concert dinauguration du nouvel orgue de la récente
salle. Il sagit dun instrument de conception romantique
française de 60 jeux. LOSR, placé sous
la direction de Fabio Luisi, nous propose le programme suivant
:
- Le Prélude festif op. 61 (1913)
de Richard Strauss
- Les « Paysages euskariens » (1930) dErmund
Bonnal pour orgue solo
- Le Concert pour orgue, timbales et cordes (1938) de Francis
Poulenc
- La Symphonie No 3 en do mineur, op 78, de Camille Saint-Saëns.
Solistes : Olivier Eisenmann, Philippe
Laubscher et Franz Schaffner (orgue).
Ce festival donnera en outre une série
de trois concerts pour les septante-cinq ans de Pierre Boulez,
qui dirigera lui-même lOrchestre symphonique de
Londres, les 19, 20 et 21 août, tandis quAndràs
Schiff interprétera, en 6 récitals, dès
le 30 août, lintégrale de luvre
de Jean-Sébastien Bach pour piano. Signalons encore
le 24ème Concert symphonique du vendredi 15 septembre
: lOrchestre symphonique de Vienne placé sous
la direction de Zubin Mehta, dans la célèbre
« Turangalîla-Symphonie » composée
de 1946 à 1948 par Olivier Messiaen (où Eros,
Thanathos et Theos sont liés), avec Yvonne Loriod au
piano et sa sur Jeanne aux Ondes Martenot. Il existe
par ailleurs un CD de Valérie Hartmann-Claverie de
cette oeuvre de Messiaen, réf. : RCA 0902615202.
André Durussel
et à Montreux
Samedi 26 août
à 19h30, lAcadémie de Musique ancienne
et le Chur des Musiciens du Louvre, sous la direction
de Paul Goodwin, donnera en lAuditorium Stravinski à
Montreux le célèbre
opéra en trois actes de Georg Friedrich Haendel, «
ALCINA », avec Joan Rodgers dans le rôle
de la sorcière Alcina et Monica Groop dans celui du
chevalier Ruggiero, ainsi que Lisa Larsson, qui sera Morgana.
(Rue du Théâtre 5, 1820 Montreux 2).
et à Yverdon-les-Bain
Dans le cadre de « La carte musicale
de lété », au Temple dYverdon-les-Bains,
le 6 août à 19h00,
le Trio Arpeggio donnera des pièces
de Mozart et Ravel avec Anne-Frédérique
Léchaire, violon, Frank Schwenter, violoncelle, et
Virginie Falquet au piano. Autres concerts : 13 août
avec Valérie Monnin et Teresa Martin, lOctuor
SOTTO VOCE dirigé par Olivier Piguet le 20 août,
Pierre Pincemaille à lorgue, le 27 août,
dans des pièces de Duruflé, Franck Louis Vierne
et improvisations.
Anne-Frédérique Léchaire
vient dobtenir au Conservatoire de Fribourg un premier
prix de virtuosité avec félicitation du Jury.
et à la Bibliothèque
municipale de Lausanne
Cuno Affolter et son équipe
nous proposent, dans une conception signée François
Jolliet, Guy Nicolier et Antoine Hane :
Cités idéales de la BD
une exposition thématique ouverte
jusquau 31 août, du lundi au vendredi de 12h00
à 21h00. Place Chauderon 11, CH-1003 Lausanne.
Dans
le jardin des livres : Hortus deliciarum
La Bibliothèque cantonale et
universitaire de Lausanne est heureuse de sassocier
aux manifestations prévues dans le cadre de la nouvelle
édition de Lausanne-Jardins en proposant une présentation
de livres anciens richement illustrés ayant
pour sujet la conception et lornementation des jardins,
de la Renaissance au XIXe siècle.
Des grands ouvrages à gravures
consacrés à des jardins prestigieux (Versailles,
Beloeil, Chantilly, Rome, Hellbrun, Stowe, etc.) aux traités
esthétiques et pratiques (La Quintinie, Dézalier
dArgenville, Hirschfeld), etc.), cette exposition présente
un choix douvrages précieux autant par la qualité
de leur iconographie que par leur intérêt pour
lhistoire des plus beaux jardins dEurope.
Exposition visible du 7 juin au 30 septembre,
Place de la Riponne à Lausanne. Réalisation
: Silvio Corsini.
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Espaces félicite... |
Notre fidèle abonné
de Grignan (Drôme), le poète et traducteur Philippe
Jaccottet, qui a passé le cap de son septante-cinquième
anniversaire le 30 juin écoulé. Philippe Jaccottet
avait cinquante ans lorsque nous avions lancé ESPACES.
Son uvre était déjà largement reconnue
comme celle de lintériorité sensible et
profonde face à lillimité.
Philippe Jaccottet a toujours suivi
avec attention notre travail éditorial. Sa marraine,
Madame Eglantine Chalet, habitait à Hermenches.
André Durussel
Page créée le 10.07.00
Dernière mise à jour le 09.10.01
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