  
         Revue des Arts et des lettres fondée 
        en 1975 
      
       
      
         
          |   Espaces No 225 novembre-décembre 
            1999 / Sommaire | 
         
         
           
            
               
                |  
                    
                    Au sommaire de ce numéro 225/1999  
                  
                    -  Un poème 
                      : Coucher de soleil en novembre, poème dAngela 
                      Ghelber.
 
                    - Musique classique : 
                      Max Reger (1873-1916) organiste.
 
                    - Mineralogie : 
                      avec Bruno Ehret, Michel Septfontaine, Stephan Ansermet 
                      et Peter Heitzmann.
 
                    - Des livres 
                      : 
 
                      Les chevaux du crépuscule, 
                      un roman dEdith Habersaat lu par Jacqueline Thévoz. 
                      José Saramago Tous 
                      les noms, par Claire Julier 
                      Actualité de la nouvelle : Le 
                      cri du dinosaure de Jean-Michel 
                      Junod  
                      Le Voyage de lAnge, 
                      roman de François Berger. 
                    - Chronique littéraire 
                      : par André Durussel
 
                    - Le Centre Dürrenmatt 
                      : Neuchâtel, par L. Carducci.
 
                    - Exposition : 
                      Au Musée dArt et dHistoire de Genève 
                      : Firmin Massot (1766-1849) au MAH de Genève, par 
                      G. Patanè.  
 
                    - Le Mémento : 
                      Une conférence de Michel Thévoz (UPL) et nombreuses 
                      autres informations 
 
                       
                     
                   
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          |   Coucher de soleil 
            en novembre, parAngela Ghelber | 
         
         
           
            
               
                 
                  Coucher de soleil en novembre 
                   
                  Ce soir-là de novembre 
                    une entaille dans la masse sombre des nuages 
                    me laissait entrevoir, 
                    comme léclat dune fête 
                    dont jétais exclue, 
                    la flamme dun lointain couchant 
                    resplendissant sur des paysages invisibles. 
                  Et je regardais dans la nuit 
                    cette lumière-là 
                    comme un mendiant ne peut pas 
                    détacher son regard 
                    des croisées illuminées 
                    dun palais. 
                  Angela Ghelber 
                  © (Extrait de " La Lumière 
                    des Arbres " Coll. Caractères, dirigée 
                    par Nicole Gdalia, Rue de lArbalète 7, F-75005 
                    Paris. Ed. 1999, 
                    ISBN 2-85446-257-2, 108p.) 
                   
                    
                 | 
               
             
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          |   Autour de l'oeuvre 
            pour orgue de Max Reger | 
         
         
           
            
               
                 
                  Musique classique : Autour de luvre pour orgue de 
                  Max Reger  
                  Mes pièces pour orgue sont réputées 
                    difficiles. Elles exigent un interprète qui domine 
                    souverainement la technique et dont le jeu est plein desprit. 
                    On me fait souvent la remarque : pourquoi écrivez-vous 
                    ainsi ? Je réponds toujours ceci : il ny a aucune 
                    note de trop dans ces pièces. 
                  Max Reger (1873-1916) 
                    
                  En septembre 1899, alors quil 
                    réside à Weiden depuis une année, Max 
                    Reger écrit deux préludes de choral de lop. 
                    40, dont le "Wie schön leucht unser Morgenstern" 
                    . Il est âgé de vingt-six ans. Cent années 
                    se sont écoulées. Cette pièce étincelante 
                    et paisible sera à la fois notre hommage à Max 
                    Reger et notre entrée dans ce dernier Avent du siècle. 
                  André Durussel 
                  Pour en savoir plus : Max Reger, Sämtliche 
                    Orgelwerke, Band 7, Editions Breitkopf 8497. 
                  
                    
                 | 
               
             
           | 
         
         
          |   Quelques pierres 
            précieuses de Bruno Ehret | 
         
         
           
            
               
                 
                  Prose contemporaine : Quelques pierres précieuses de 
                  Bruno Ehret  
                  LOPALE DE FEU  
                  Gemme orange au lever daube, 
                    lopale de feu a la turbide incandescence dun éclat 
                    détoile. Aurore minérale aux rayons incendiaires, 
                    lopale de feu a les reflets solaires de lannonce 
                    du jour. Lumière caressante aux angles fauves, lopale 
                    de feu diffuse un éther de chaleur à pierre 
                    dinfini. Joyau luminescent au toucher dabricot, 
                    lopale de feu inonde latmosphère de son 
                    aura fruitière. 
                  LATACAMITE LUNAIRE  
                  Minéral noir aux cristaux vert 
                    profond, latacamite dort comme un sel du désert. 
                    Mystère lunaire aux éclats phosphorescents, 
                    latacamite brille dune absence de lumière. 
                    Masque volcanique aux brisures dangles, latacamite 
                    a lopacité fébrile de lapparente 
                    incertitude. Pierre de lune aux reflets ténébreux, 
                    latacamite aux formes providentielles a le sombre rayonnement 
                    dun profond tombeau. Des épingles dazur 
                    aux rappels dastres irradient la nuit silencieuse aux 
                    relatives successions du temps. 
                  LA GEODE CRYPTIQUE  
                  Conque blanche effilée en amande, 
                    sarcophage minéral aux ondulations rugueuses, la géode 
                    tumulaire repose dans le silence dune grotte souterraine. 
                    A son image elle s'ouvre vers une profondeur mystérieuse 
                    quéclaire un soleil différent. Lavancée 
                    nébuleuse dans cette cristallisation galactique est 
                    encombrée de pics et de crevasses qui se relayent dans 
                    un paysage glaciaire conduisant au centre dun monde 
                    merveilleux. Paisible demeure dune dimension multiple, 
                    tombeau secret ou sanctuaire terminal, la géode aux 
                    effets de crypte respire dun sommeil dun calme 
                    infini. 
                  Lauteur, domicilié à 
                    F-83310 Cogolin (Var, France) joue avec la préciosité 
                    des adjectifs comme avec celle des pierres. Ce nest 
                    pas de la poésie, ni la mise en perspective de quelques 
                    termes savants, mais, comme il lécrit lui-même, 
                    des " latitudes minérales " hautes en couleurs. 
                  ESPACES est heureux de vous proposer 
                    un petit échantillon inédit en provenance de 
                    cet écrin personnel. 
                  André Durussel 
                  Pour en savoir plus 
                  LAssociation suisse des cristalliers, 
                    collectionneurs de minéraux et fossiles (ASCMF) comprend 
                    16 sections régionales. Pour notre région, sadresser 
                    à la Société vaudoise de minéralogie 
                    (SVM) dont le siège est à Lausanne et le Secrétariat 
                    à CH-1820 Veytaux,( M. Christian Croset.) 
                  Dans le même et vaste domaine, 
                    signalons la récente plaquette de Michel Septfontaine 
                    et Stefan Ansermet intitulée " Belles et utiles, 
                    pierre de chez nous ". 
                  En vente au prix de Fr. 15.- à 
                    la boutique du Palais de Rumine, Pl. de la Riponne 6, 1005 
                    Lausanne. Renseignements : Odile.Crot@sst.unil.ch. 
                    
                  Signalons aussi : "Minéraux 
                    Les plus beaux de Suisse" 
                  Auteur : Peter Heitzmann. Photographe : 
                    Fernand Rausser 
                  Chaque année, les Alpes grandissent 
                    de un à deux millimètres. Mais cela ne signifie 
                    pas quelles deviennent toujours plus hautes, car simultanément 
                    lérosion fait aussi son uvre. Cette " 
                    croissance " a pourtant une conséquence importante 
                    : en mille ans, un point donné de la roche peut se 
                    déplacer dun mètre vers le haut. Cest 
                    ainsi que les trésors que recèle lintérieur 
                    de la Terre parviennent lentement à la surface. Mais 
                    comment naissent les cristaux et leurs formes, à la 
                    fois étranges et admirables ? 
                  Il y a 20 millions dannées, 
                    les Alpes se sont formées à la suite de la collision 
                    des plaques continentales européenne et africaine. 
                    Ces plaques se brisèrent et sentassèrent 
                    les unes sur les autres, provoquant des failles. Des liquides 
                    bouillants purent ainsi circuler dans ces cavités où, 
                    après refroidissement, les substances quelles 
                    transportaient donnèrent naissance à une multitude 
                    de minéraux. 
                  Cest de cette époque de 
                    la genèse des Alpes que date la plupart des cristaux 
                    que lon trouve aujourdhui. La Suisse peut se vanter 
                    de posséder les veines de quartz les plus remarquables 
                    au monde : cest en effet dans le massif de lAar, 
                    entre le col du Grimsel et la Reuss, que se trouve le site 
                    le plus célèbre. Au 18e siècle, on a 
                    extrait des roches du Zinggenstock (BE) plus de 50 tonnes 
                    de cristal de roche incolore, dont le plus gros spécimen 
                    pesait 400 kg. A lépoque, les cristaux de quartz 
                    étaient très recherchés ; une fois taillés, 
                    ils étaient souvent montés en bijoux. 
                  De nos jours, le Binntal (VS) est certainement 
                    le site le plus connu des amateurs. Sa situation géologique 
                    très complexe a permis la croissance d'une multitude 
                    de minéraux, dont certains ne se trouvent qu'en ces 
                    lieux. Leurs noms  wallisite, imhofite, nowackiite, 
                    etc.  rendent hommage au canton, aux cristalliers ou 
                    aux savants. 
                  Se commande directement aux Editions 
                    MONDO SA, 1800 Vevey, au prix de Fr. 29.50 + 500 points Mondo 
                    ou, au prix de Fr. 55.- sans la contrepartie en points Mondo. 
                    Peut également sobtenir en librairie au prix 
                    sans les points. 
                  
                  
                    
                 | 
               
             
           | 
         
         
          |    Centre Dürrenmatt 
            de Neuchâtel | 
         
         
           
            
               
                 
                  Le Centre Dürrenmatt à 
                  Neuchâtel bientôt ouvert  
                  Le Centre Dürrenmatt, sur les 
                    hauts de la Ville de Neuchâtel, ouvrira prochainement 
                    ses portes au public. Il marque le lieu de vie de quarante 
                    années de lécrivain Friedrich Dürrenmatt 
                    (1921-1990), dont les uvres complètes ont été 
                    publiées chez Diogenes Verlag à Zürich 
                    de 1991 à 1996. Que ce centre se trouve là et 
                    pas en Suisse alémanique résulte essentiellement 
                    de la ténacité de Charlotte Kehr Dürrenmatt. 
                  Sans faillir et malgré les difficultés, 
                    elle a voulu fixer le souvenir de lécrivain dans 
                    le lieu où il a vécu et réalisé 
                    lessentiel de son uvre. Très isolée 
                    au début, elle a fini par convaincre les autorités 
                    en faisant don à la Confédération de 
                    la première maison de son mari, ainsi que du terrain 
                    adjacent. La Confédération a donc accepté 
                    ce " cadeau ". La construction elle-même ne 
                    devrait pas dépasser le montant de six millions de 
                    francs. LOffice des constructions fédérales 
                    pour lOffice fédéral de la culture en 
                    assume la moitié, à lusage de la Bibliothèque 
                    nationale. Le canton de Neuchâtel apporte également 
                    sa contribution à la construction. Les frais de fonctionnement, 
                    ainsi que des charges annuelles estimées à 350'000 
                    francs seront supportés par la Confédération 
                    ; une partie néanmoins serait payée par la Ville 
                    de Neuchâtel. Rappelons que Mario Botta lui-même, 
                    larchitecte de cette réalisation, a renoncé 
                    à ses honoraires en reconnaissance pour un écrivain 
                    qui lui a beaucoup apporté. 
                  Le bâtiment semi-enterré 
                    présente une façade courbe dominant la pente. 
                    Elle ne comporte pas dautres ouvertures que des petits 
                    hublots carrés qui seront autant de points lumineux 
                    lorsque le centre sera éclairé. Les mêmes 
                    se trouvent répartis sur la tour daccès. 
                    De nuit, ces discrets lumignons disposés dans cette 
                    zone peu habitée, à lorée de la 
                    forêt, font penser à une station spatiale. 
                  Laurence Carducci 
                  Daprès la revue " Chantiers 
                    ", No 6-7/1999, Av. Planches 22, CH-1820 Montreux. 
                    Mario Botta, larchitecte du Centre Dürrenmatt. 
                   
                    Point de rencontre privilégié 
                      avec Dürrenmatt, réservé aux chercheurs 
                      et aux étudiants, la bibliothèque de lécrivain 
                      est respectée dans sa disposition même. On 
                      replacera les livres sur les rayons en se basant sur des 
                      photos prises avant les travaux. 
                   
                    
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          |   ESPACES a lu... | 
         
         
           
            
               
                 
                  ESPACES a lu  
                  "Les chevaux du crépuscule" 
                    d'Edith Habersaat 
                  On sétait habitué 
                    au style très personnel dEdith Habersaat, tout 
                    de poésie et de musique, et dans chacun de ses romans 
                    on retrouvait leur auteur et ses états dâme 
                    évoluant sous dautres noms et dautres cieux, 
                    mais toujours bien reconnaissables. Or, dans ce nouvel ouvrage, 
                    " Les chevaux du crépuscule " (les messagers 
                    et lavant-garde de la Mort), la romancière sest 
                    vraiment renouvelée. Le titre est magnifique, rehaussé 
                    encore par le dessin de couverture de Nathalie Habersaat, 
                    et le style est toujours aussi typé (leitmotive, apartés, 
                    réminiscences donnant sel ou poivre à laction, 
                    etc.) mais leur auteur a choisi de ne plus suivre son chant 
                    intérieur, de soublier, en somme, pour servir 
                    une seule idée, un idéal : lutter, avec ses 
                    armes décrivain, contre la peine de mort. Et 
                    ses armes sont redoutables, car Edith Habersaat possède 
                    une sensibilité qui lui permet non seulement de ressentir 
                    profondément la souffrance des autres, mais encore 
                    de lexprimer avec la plus grande acuité. Aussi 
                    cette romancière transformée (même sur 
                    la photo de dernière page, où le visage de jeune 
                    femme des portraits antérieurs a fait place à 
                    un regard denfant, à lunettes rondes
) parviendra-t-elle 
                    à ses fins avec ce livre, lequel aura certainement 
                    un grand retentissement, car il convainc. A vrai dire, je 
                    nétais pas une proie facile vu que jai 
                    toujours considéré la peine de mort comme infiniment 
                    préférable à la prison à vie, 
                    qui est la mort lente, la mort par petits bouts, une interminable 
                    agonie. Car dans les noires prisons on ne vit plus, alors 
                    que lEternité est vie et lumière. Car 
                    dans les inhumaines prisons (" 
les yeux monstrueux, 
                    haineux, dans le judas de la porte à barreaux
 
                    ") on souffre, alors que dans lAu-delà on 
                    est libre et heureux
 Mais en un seul soir (ce bouquin 
                    se dévore dune traite), jai vraiment eu 
                    limpression davoir vécu la courte vie de 
                    ce jeune Ben, cet " enfant noir analphabète (rejeté 
                    par sa mère, une prostituée éthylique, 
                    et sans père connu) à la limite de larriération 
                    mentale, victime de sévices sexuels et atteint très 
                    tôt de troubles psychiatriques, notamment à la 
                    suite dun accident
 " Aussi cette peine de 
                    mort alors que Ben aurait encore toute une existence devant 
                    lui, et ces derniers moments atroces parce que " la veine 
                    qui devait recevoir la dose mortelle a cédé 
                    sous la pression de linjection
 Au lieu de dix 
                    minutes lexécution a duré une heure et 
                    quart
 " mont-ils horrifiée. Surtout 
                    que cela sest vraiment passé, le 22 avril 1998, 
                    sous un autre nom, sous dautres cieux
 (Ne porte-t-il 
                    pas bien son nom cet ouvrage dit de la Collection " Voix 
                    dEurope " ?). 
                  Jacqueline Thévoz 
                  Edith Habersaat, les cheveaux du crépuscule, 
                    Editions LHarmattan, 1999. Collection " Voix dEurope 
                    ".  
                    Dessin de couverture et photo de lauteur : Nathalie 
                    Habersaat, 175pages. 
                  Un regard denfant, à lunettes 
                    rondes
 
                    Edith Habersaat (photo Nathalie Habersaat) 
                    
                  "Tous les noms" de José 
                    Saramago 
                  Les nuits de Monsieur José 
                  Monsieur José est un homme un 
                    peu vieux, un peu pusillanime, un peu terne. Le narrateur 
                    lobserve dans chacun de ses gestes demployé 
                    au Conservatoire général de lEtat civil, 
                    comme il note les activités des autres préposés 
                    aux écritures, des officiers d'administration, des 
                    sous-chefs et du conservateur lui-même, comme il passe 
                    au scanner chaque geste qui inscrit les noms, les dates des 
                    vivants et des morts, comme il dessine chaque détail 
                    du labyrinthe où sont entassés les dossiers 
                    des défunts dans un ordre que seule la fonction publique 
                    peut inventer, lieu rendu tellement dangereux par cet ordre 
                    même que le Conservateur sest vu dans lobligation 
                    de " rédiger une note de service prescrivant, 
                    sous peine damende, lutilisation obligatoire du 
                    fil dAriane pour tous ceux qui devaient se rendre dans 
                    lesdites archives ". 
                  Monsieur José, depuis vingt-cinq 
                    ans, obéit aux ordres, sennuyant un peu et collectionnant 
                    pour se désennuyer des coupures de journaux sur des 
                    hommes illustres. 
                  Par un hasard inexplicable, une pulsion 
                    irrépressible, Monsieur José détenteur 
                    dune clé de la porte de communication entre le 
                    Conservatoire et le logement de fonction vétuste que 
                    lui a cédé lEtat, Monsieur José 
                    donc utilise une nuit cette clé et pénètre 
                    par effraction  pourrait-il dire  sur son lieu 
                    de travail. Il est parfaitement conscient de commettre " 
                    un péché contre lesprit de corps de la 
                    fonction publique, - il na pas respecté la chaîne 
                    hiérarchique et agi sans lordre nécessaire 
                    ni lautorisation dun supérieur  mais 
                    il éprouve pour la première fois le frisson 
                    de la désobéissance et lorgueil de tout 
                    connaître sur la vie de quelquun ", il peut 
                    enfin sourire dun plaisir intime. 
                  A partir de cette nuit-là, Monsieur 
                    José, employé insignifiant et qui ressemblait 
                    à la grisaille de son application au travail, se fait 
                    remarquer. La fièvre de ses nuits, lexcitation 
                    de ses incursions répétées dans le monde 
                    des morts et la surprise quelles lui préparent 
                    deviendront son évidence. Parce quil prend goût 
                    au mensonge, à labsentéisme, à 
                    la falsification, à la peur de se faire prendre, il 
                    se lance sur les traces dune jeune femme, cherchant 
                    à travers elle à sortir de son obscurité 
                    intérieure, à sentir quil a un cur 
                    et que ce cur a envie daimer. Ses nuits de plus 
                    en plus audacieuses dans les entrailles du Conservatoire et 
                    les rencontres quelles entraînent de jour pour 
                    vérification personnelle ouvrent les yeux de Monsieur 
                    José sur un monde pour lui inconnu, tout simplement 
                    sur la vie. Lui que le narrateur appelait Monsieur José, 
                    dune manière incantatoire, devient pendant quelques 
                    pages un " Je " qui poursuit le récit de 
                    sa propre histoire dont il est devenu le véritable 
                    sujet. 
                  Latmosphère de " 
                    Tous les noms " pourrait être oppressante si José 
                    Saramago ne loutrait à dessein par son humour 
                    décapant, intégrant dans le récit des 
                    dialogues absurdes ou prosaïques entre son personnage 
                    et tout être prêt à lui répondre 
                     le Conservateur, sa conscience, ou simplement son plafond 
                    qui comme tout plafond " est lil multiple 
                    de Dieu ". 
                  Monsieur José, personnage enseveli 
                    comme létait Doutor Pereira de " Pereira 
                    prétend " dAntonio Tabucchi, devient, par 
                    la tendresse quéprouve pour lui son créateur 
                    et lhistoire quil lui prête, celui qui se 
                    découvre lentement, qui découvre par là 
                    même son appartenance au monde, sa force de résistance 
                    dans un univers abscons et limportance de sortir toute 
                    mort de loubli afin que nous nen portions pas 
                    le deuil éternellement. 
                  Claire Julier 
                  José Saramago, Tous les noms (Todos 
                    os Nomes) roman traduit du portugais par Geneviève 
                    Leibrich. Editions du Seuil, 271pages. 
                    
                  Actualité de la nouvelle 
                  "Le cri du dinosaure" 
                    de Jean-Michel Junod 
                  Nous ne sommes pas toujours certains 
                    de lintégrité ni de lauthenticité 
                    des êtres et des choses. Il nexiste ni barrière 
                    ni protection contre lirruption du fantastique dans 
                    la réalité. 
                  Cette citation de Jean-Michel Junod 
                    lui-même, tirée de sa nouvelle valaisanne intitulée 
                    " La belle dIssert ", me semble bien situer 
                    lensemble de ce recueil. En effet, hormis sa passion 
                    des lointains voyages et lérudition dun 
                    véritable documentaliste avec laquelle il décrit 
                    les lieux où il se trouve, lart de cet écrivain-chirurgien 
                    est précisément celui de broder, avec une vraisemblance 
                    surprenante, un substrat fictif si profondément imbriqué 
                    dans le substrat descriptif réel que le lecteur ne 
                    se rend plus compte quon " le mène en ballon 
                    ". Ceci est particulièrement développé 
                    dans " Vol de jour " (p. 55) ou dans " Vol 
                    de nuit " (p. 47), alors que les menaces criminelles 
                    se font encore plus précises. 
                  Et si " Le cône mystérieux 
                    " semble vouloir prolonger le succès dun 
                    précédent roman du même auteur (Le Cône-Elisabeth), 
                    il faut relever aussi la qualité de la chute (au propre 
                    et au figuré !) au terme de la nouvelle intitulée 
                    " Le Mylodon " (p. 21). Bref, sans les dévoiler, 
                    invitons le lecteur à lire ce nouvel ouvrage dans la 
                    collection " Contemporains " dirigée par 
                    Claude Frochaux aux Editions de lAge dHomme. Le 
                    dépaysement est garanti. 
                  André Durussel 
                  Junod Jean-Michel, Le cri du dinosaure, 
                    Nouvelles. Ed. lAge dHomme, 1999, avec une illustration 
                    de couverture due à lauteur. 
                    
                  Le Voyage de l'Ange de François 
                    Berger 
                  Le langage cinématographique 
                    de François Berger dans " Le Voyage de lAnge 
                    " 
                  François Berger, né en 
                    1950 à Neuchâtel, est avocat, membre de la Société 
                    européenne de culture. Il sest fait connaître 
                    comme poète en 1981 déjà et il a reçu 
                    demblée le prestigieux " Prix Louise Labé 
                    " en 1982 pour " Mémoire danges ", 
                    poèmes publiés aux Editions de la Baconnière. 
                    Il vient de donner aux Editions de lAge dHomme 
                    à Lausanne, dans la collection " Contemporains 
                    " dirigé par Claude Frochaux, un étrange 
                    et fascinant roman intitulé " Le Voyage de lAnge 
                    ", qui atteste la pleine maturité de lécrivain. 
                    Cet ouvrage rassemble en effet, comme une gerbe de symboles 
                    et détoiles, une thématique sans cesse 
                    creusée et explorée depuis " Le Repos dAriane 
                    " (Editions Eliane Vernay, 1990) et qui trouve ici sa 
                    véritable plénitude expressive. 
                  Dans ces quelques notes, on voudrait 
                    relever un aspect précis de cette écriture, 
                    en montrant brièvement et par un seul exemple comment 
                    elle est proche de lexpression cinématographique 
                    contemporaine. Cette parenté dexpression nest 
                    pas le fruit dun pur hasard seulement lorsquon 
                    sait que François Berger a été lui-même 
                    premier assistant dun réalisateur de films, alors 
                    quil était étudiant en droit. Ainsi, si 
                    lauteur du " Voyage de lAnge " a intitulé 
                    lun des 38 brefs chapitres (ou séquences ?) de 
                    son roman " Cest du cinéma " (p. 209), 
                    il est frappant de constater, au chapitre 19 déjà, 
                    combien la scène où Marie, étendue dans 
                    un pré proche du quartier de Bethlehem, près 
                    de Berne, alors quelle attend son avion pour Salzbourg, 
                    est dans la même tonalité que celle où 
                    baigne le film de Claude Goretta réalisé en 
                    1971 et intitulé " Le Jour des Noces ", inspiré 
                    par une nouvelle de Guy de Maupassant. Une même poésie 
                    diffuse et tragique  mais qui est aussi une tentative 
                    de restitution dun véritable tableau romantique 
                    telle que " Les indiennes " ont tenté de 
                    le faire en 1988 (Editions de La Baconnière)  
                    baigne en effet ces pages. Même découverte fortuite, 
                    même humour, même tendresse, même lumière 
                    diffuse : 
                  " Il est beau. Il a détranges 
                    yeux gris. Il se passe quelque chose entre eux. Ils se regardent. 
                    Un coup de foudre est toujours possible. A cause du silence 
                    " (p. 108). 
                  " Le Voyage de lAnge ", 
                    cest une fresque historique et théologique contemporaine 
                    au cur de la Suisse profonde et de ses mythes fondateurs, 
                    cest une histoire damour qui débute et 
                    sachève à Iseltwald, au bord du lac de 
                    Brienz. Mais cest aussi un long métrage quil 
                    faut savourer pour la qualité de ses images. 
                  André Durussel 
                  François Berger, Le Voyage de lAnge, 
                    Roman, Ed. LAge dHomme, Lausanne 1999.  
                    Illustr. Couverture : Ophélie, par Odilon Redon, 235p. 
                    22.5/15.5cm. ISBN 2-8251-1303-4. 
                    
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          |   Chronique littéraire | 
         
         
           
            
               
                  
                  Chronique littéraire  
                   "Redire son nom" par 
                    Fabienne Guillermin 
                  Lors des journées " Lire 
                    en fête " des 30 et 31 octobre 1999 à Crêt-Bérard, 
                    M. Michel Moret ma généreusement offert 
                    un petit ouvrage gris, broché, intitulé " 
                    Redire son nom ", écrit par une jeune inconnue 
                    : Fabienne Guillermin. Nous sortions dun débat 
                    centré sur la situation de la littérature en 
                    Suisse francophone au cours duquel les propos de cet éditeur 
                    tranchaient avec le discours ambiant où les uns parlaient 
                    de grisaille, les autres de ce constat que lon avait 
                    passé de lintrospection pastorale à la 
                    figure des enseignants dans la littérature romande
 
                    De retour à Hermenches, accueilli par le chien " 
                    Goupil ", je me plonge dans ce " roman " qui 
                    nen est pas un. Jouvre délicatement ces 
                    feuillets encore brochés et je marrête 
                    à la page 81 : 
                  " Faisons comme Marie. Gardons 
                    des pages blanches sur nos livres ouverts ". 
                  Cette belle citation, ne faudrait-il 
                    pas la proposer à tous les éminents et éminentes 
                    critiques littéraires que Michel Moret (et ESPACES) 
                    ne portent pas dans leur cur ? En effet, que vont-ils 
                    dire au sujet de cet ouvrage ? Le descendre en flammes ? Le 
                    porter aux nues ? Tout est possible. Pour ma part, cette recommandation 
                    de Fabienne Guillermin situe admirablement lenjeu, le 
                    contexte général et le climat dans lequel vivent 
                    Marcello et Anna, la narratrice, ainsi quune énigmatique 
                    et amnésique Marie, exilée par hasard dans cette 
                    ferme de Toscane. 
                  " 
                    Redire son nom " est un roman mystérieux 
                    du début à la fin, entrecoupé de dialogues 
                    bien ancrés dans le présent, mais qui ne sont 
                    pas là comme une sorte de jeu tel que François 
                    Berger nous le propose dans " Le Voyage de lAnge 
                    ". Un roman qui reste sans épilogue ni conclusion, 
                    comme si lécriture elle-même souhaitait 
                    effacer au fur et à mesure ses propres traces derrière 
                    elle afin de laisser sinfiltrer (ou sévaporer 
                    ?) quelque chose ou quelquUn
 Ce que la grande 
                    mystique Simone Weil nommait la grâce. Celle par laquelle 
                    Marie était habitée. 
                  " 
                    Redire son nom ". Roman, par Fabienne Guillermin, 
                    née en 1970, dipl. de lEcole Supérieure 
                    dArt visuel de Genève. Editions de lAire, 
                    15, rue de lUnion, CH-1800 Vevey, 117p. 18.5/12.5cm. 
                    broché. Manque lISBN. 
                    
                  "Partir à vingt ans" 
                    par Maurice Chappaz 
                  Votre archive est en vous 
                  Cette phrase, cest celle que 
                    Jean Starobinski vient décrire pour Maurice Chappaz 
                    dans une récente préface à " Partir 
                    à vingt ans ", un petit ouvrage publié 
                    par " La Joie de Lire ", (collection " Qui 
                    suis-je ") en octobre 1999 et imprimé à 
                    Singapour
 
                  " Partir 
                    à vingt ans " contient non seulement des 
                    lettres de 1939 échangées avec les chanoines 
                    Paul Saudan et Norbert Viatte, un célèbre poème 
                    écrit en 1938 (La Merveille de la Femme), et qui est 
                    semblable à une nouvelle version du Cantique des cantiques, 
                    mais aussi et surtout des entretiens et des conversations 
                    avec des élèves du Collège de Saint-Maurice, 
                    qui se sont tenus davril à juin 1998 (et quESPACES 
                    avait dailleurs signalés dans son No 218, octobre 
                    1998, p.4). 
                  Il y est beaucoup question de la Suisse 
                    pendant la seconde guerre mondiale, de la vocation poétique 
                    et de ses exigences, des Prix littéraires et de la 
                    reconnaissance sociale
 pour autant, ajoute Maurice Chappaz, 
                    que les pouvoirs officiels ne sen mêlent absolument 
                    pas ! Les aides publiques sont de trop.  
                    (p. 163). 
                  Cher Maurice Chappaz, vous qui maintenant 
                    " marchez dans du sable ", comme vous me le déclariez 
                    il ny a pas très longtemps, alors que vous polissiez 
                    sans cesse les quelques galets retrouvés pour une réédition 
                    de " Vocation des Fleuves " (La Joie de Lire, 1998), 
                    puissiez-vous être pour nous, longtemps encore, comme 
                    les vieux de Thomas S. Eliot, un explorateur de la transcendance. 
                    Et cela même si, pour ESPACES, les aides publiques ne 
                    seraient point de trop ! 
                  André Durussel 
                  Chappaz Maurice : " Partir à 
                    vingt ans ". Préface de Jean Starobinski. Editions 
                    La Joie de Lire, Genève 1999. 18/11cm. 217p. + index 
                    des noms cités. ISBN 2-88258-154-8. Photographie de 
                    couverture : Y. Krapetz. 
                    
                   Nouvelles publications périodiques 
                   
                  Revue : NUANCES 
                  Le Conservatoire de musique de Lausanne 
                    vient de publier le Numéro 1 dune nouvelle publication 
                    trimestrielle nommée NUANCES, sous la responsabilité 
                    de M. Olivier Gloor, bibliothécaire. ESPACES salue 
                    avec joie cette revue et relève que la BCV fait partie 
                    intégrante des partenaires financiers de NUANCES, alors 
                    quen date du 20 juillet écoulé, ce même 
                    établissement bancaire résiliait froidement 
                    son abonnement à ESPACES pour les motifs suivants : 
                  " Nous avons été 
                    amenés à abandonner un certain nombre de contrats 
                    liés à des revues dont lintérêt 
                    direct avec le monde économique ne nous paraît 
                    pas évident " (R. Perreten). 
                  Nous en avons tiré deux conclusions 
                    : 
                  1) La musique fait partie intégrante 
                    du monde économique. 
                  2) La poésie et la littérature 
                    nintéressent pas les banques. 
                  Toujours dans NUANCES, nous relevons 
                    que Madame Yvette Jaggi, Présidente de la grande Fondation 
                    Pro Helvetia, a donné en date du 28 septembre 1999, 
                    à la grande salle, un remarquable exposé sous 
                    le titre : " Exceptions culturelles en Suisse comme en 
                    Europe ". 
                  Enfin, nous reproduisons les lignes 
                    suivantes dues au compositeur Jean Balissat, Président 
                    de la Société de Musique Contemporaine (SMC). 
                    Elles résument avec justesse la situation de la culture 
                    en cette fin du vingtième siècle : 
                  " Notre temps est celui des questions, 
                    non des certitudes. Lart en est le reflet et nous ne 
                    pouvons rester indifférents à ce prodigieux 
                    brassage où toutes les techniques saffrontent, 
                    où les frontières sabolissent entre les 
                    genres, où la notion même de culture tend à 
                    perdre ce quelle sous-entendait délitiste 
                    auparavant ". 
                  Pour tous renseignements au sujet de 
                    NUANCES, sadresser au Conservatoire de Lausanne, Rue 
                    de la Grotte 2, Case postale 2427, 1002 Lausanne, Tél. 
                    021/321 35 35, ou par E-Mail à : gloor.cml@urbanet.ch 
                  André Durussel 
                    
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          |   Firmin Massot au 
            Musée d'Art et d'Histoire de Genève | 
         
         
           
            
               
                 
                  Au Musée dArt et 
                  dHistoire de Genève : Firmin Massot (1766-1849) 
                   
                  Exposition réalisée à 
                    loccasion du 150e anniversaire de la disparition du 
                    peintre (à voir jusquau 30 janvier 2000). 
                  Le Musée dArt et dHistoire 
                    rend hommage à Firmin Massot, lun des principaux 
                    représentants de lEcole genevoise de peinture 
                    de la fin du XVIIIe et de la première moitié 
                    du XIXe siècle, en présentant une soixantaine 
                    de ses uvres (huiles, dessins, pastels, miniatures). 
                  Massot choisit bien vite de peindre 
                    des portraits, encouragé par de nombreuses commandes 
                    de notables genevois, puis dhôtes célèbres 
                    de la République. 
                  Fils dun maître-horloger, 
                    il se forme essentiellement à Genève. Sa sur 
                    Pernette lui enseigne la miniature et le dessin à la 
                    mine de plomb. Puis il suit les cours de lEcole de dessin 
                    de la Société des Arts. Il participe activement 
                    à la vie artistique locale comme membre de la Société 
                    des Arts et du Comité de Dessin, et comme directeur 
                    de lAcadémie. 
                  Dès la fin du XVIIIe siècle, 
                    il découvre les portraitistes anglais, cest pourquoi 
                    ses uvres des années 1805 à 1815 sont 
                    fortement empreintes de naturalisme à langlaise 
                    ; les modèles sont représentés dans des 
                    poses décontractées au milieu dune nature 
                    sans apparat. Vers 1820, la facture de ses tableaux est encore 
                    plus libre ; il accorde une importance accrue aux visages. 
                    Les arrière-plans des portraits masculins sont traités 
                    sobrement, unis et sombres ; les fonds des portraits féminins, 
                    par contre, associant architecture et paysage, sont beaucoup 
                    plus colorés. 
                  Cette exposition permet de découvrir 
                    Firmin Massot tel quil fut apprécié à 
                    Genève dans la première moitié du XIXe 
                    siècle. 
                  Giuseppe Patanè 
                  
                  
                  
                    
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          |   Mémento d'Espaces | 
         
         
           
            
               
                |  
                    
                    AU MÉMENTO DESPACES 
                     
                  Exposition 
                  Lausanne : jusquau samedi 5 février 
                    2000 
                    BIBLIOTHEQUE CANTONALE ET UNIVERSITAIRE 
                    Place de la Riponne 6 · CP 595 
                    CH-1000 Lausanne 17 
                  Naissance dun 
                    beau livre " Vignes pour un miroir " (1985) 
                  Poèmes 
                    de S. Corinna Bille 
                    Gravures de Pierre Schopfer 
                  Cette exposition retrace la genèse 
                    dun livre de bibliophilie né de la rencontre 
                    de deux regards, celui dun écrivain et celui 
                    dun peintre : Vignes pour un miroir, publié par 
                    André et Pierre Gonin à Lausanne en 1985. 
                  La présentation de ces documents 
                    est accompagnée de manuscrits originaux tirés 
                    du fonds S. Corinna Bille déposé aux Archives 
                    littéraires suisses, à Berne. 
                  Réalisation : Silvio Corsini 
                    
                   Cours : Musique classique  
                  Faut-il prendre congé du 20e 
                    siècle comme Anton Bruckner et Gustav Mahler ont marqué 
                    la fin du 19e siècle ? 
                  En effet, le 19e siècle qui, 
                    dans son premier tiers, a connu le génie incomparable 
                    de Beethoven et de Schubert, qui, ensuite, a vu la montée 
                    irrésistible du Romantisme, avec en particulier Liszt, 
                    Brahms, Wagner, ne peut ignorer, dans son dernier tiers, Bruckner 
                    et Mahler, si proches et si divers à la fois. 
                  A lheure de lEurope, les 
                    pays latins nont-ils pas encore beaucoup de peine à 
                    leur ouvrir leurs frontières? 
                  Et chez nous ? Les frontières 
                    de la musique sont-elles si impénétrables ? 
                  Un nouveau cours en cinq soirées, 
                    avec Georges Athanasiadès, permettra une première 
                    approche de ces deux compositeurs que lon na pas 
                    fini de découvrir. 
                  Ce cours No 408, organisé par 
                    lUniversité populaire de Lausanne, aura lieu 
                    le jeudi de 18h15 à 19h45 les 13, 20, 27 janvier + 
                    3 et 10 février au Gymnase cantonal Auguste Piccard, 
                    Ch. de Bellerive 16 à Lausanne. (Bus TL No 2, arrêt 
                    " Pêcheurs "). 
                  Renseignements et inscriptions à 
                    lUPL, Tél. 021/312 43 48. 
                    
                   Conférence : Lart 
                    est-il populaire ? 
                  Conférence 
                    donnée par Michel Thévoz Professeur, 
                    Conservateur de la Collection de lArt Brut 
                  " Nentre pas ici sans désir 
                    " : telle est linscription que Paul Valéry 
                    a proposé dapposer au fronton dun musée. 
                  Les gigantesques files dattente 
                    en permanence à lentrée des plus grands 
                    musées du monde procèdent-elles vraiment du 
                    désir ou du pensum ? De la popularité de lart 
                    ou de lacharnement culturel ? Lincompréhension 
                    à laquelle se heurtaient les artistes du début 
                    du siècle na-t-elle pas fait place à une 
                    surcompréhension tout aussi obscurantiste ? 
                  Quand : Mardi 18 janvier 2000 de 19h00 
                    à 20h30 
                    Où : Grand Auditoire de lEcole de Médecine, 
                    Faculté de Médecine de lUNIL, Rue du Bugnon 
                    9, Lausanne 
                    Prix dentrée : Fr. 12.- Membres cotisants UPL, 
                    AVS, AI, chômeurs, apprentis, étudiants : Fr. 
                    10.-. 
                  Renseignements au Tél. 021/312 
                    43 48, Fax 311 50 73, Université populaire de Lausanne, 
                    Bel-Air 2, 1002 Lausanne 
                    
                  Exposition : "Une libraire 
                    idéale, une aventure éditoriale" 
                  Après une remarquable exposition 
                  La Bibliothèque cantonale et 
                    universitaire de Fribourg a présenté, du 24 
                    septembre au 23 octobre 1999, une exposition intitulée 
                    : " Une librairie idéale, une aventure éditoriale 
                    : Walter Egloff et la L.U.F. " (1935-1953). 
                  Tandis quen France la littérature 
                    était " occupée ", Fribourg a connu 
                    pendant la guerre des années exceptionnelles. Lentreprise 
                    éditoriale de la L.U.F (Librairie de lUniversité 
                    de Fribourg), telle que la faite Walter Egloff entre 
                    1935 et 1953, marque sans conteste un des grands moments de 
                    lhistoire culturelle fribourgeoise : cest à 
                    la LUF quont paru des livres de Paul Claudel, de Pierre 
                    Jean Jouve, de Pierre Emmanuel et de Charles-Albert Cingria 
                    pendant la Seconde Guerre mondiale ; cest à la 
                    LUF quont paru les Discours de guerre du général 
                    de Gaulle ; cest à la LUF quont paru les 
                    premiers livres de Jean Starobinski ; cest à 
                    la LUF que résonne " Le Cri de la France ", 
                    la collection dirigée par Pierre Courthion. Lieu de 
                    rencontre et foyer culturel, brillante maison dédition 
                    aujourdhui disparue, la LUF, dont le monogramme est 
                    devenu célèbre et presque mythique, était 
                    jusquici un beau sujet quil restait à traiter 
                    avec le recul nécessaire. Il était du devoir 
                    de la BCU de rendre justice à cette librairie idéale 
                    et à cette aventure éditoriale que fut la Librairie 
                    de lUniversité. Cest là où 
                    Georges Borgeaud a été libraire. 
                  Le catalogue de lexposition, 
                    comprenant des textes et témoignages réunis 
                    par Michel Dousse (fils dAntoine Dousse, auteur de " 
                    La Nuit La Source " aux Editions de lAire en 1985) 
                    et le jeune historien Simon Roth, accompagné dun 
                    précieux dossier iconographique, avec des photographies 
                    dauteurs et danimateurs de la Librairie, est disponible 
                    à la Bibliothèque cantonale et universitaire 
                    de Fribourg. Il est préfacé par Martin Nicoulin. 
                    185p. 23.5/17cm. ISBN 2-940058-15-6. 
                  André Durussel 
                     ESPACES remercie Madame Doris Jakubec 
                    de ses informations. 
                    
                   "Midi-Rencontres" A la 
                    Bibliothèque Cantonale du Valais 
                  Dans le cadre des " Midi-Rencontres 
                    ", parrainées par " Le Nouvelliste " 
                    sous le thème " Valais Pluriel ", signalons 
                    les causeries trimestrielles suivantes, qui ont lieu à 
                    12h15 (Rue des Vergers 9, 1950 Sion VS)  
                  Jeudi 10 février, 12h15, Vivre 
                    la différence à lécole 
                    Philippe Theytaz, directeur décole et enseignant 
                  Jeudi 2 mars, 
                    12h15, Bientôt la fin du Valais catholique ? 
                    Michel Salamolard, prêtre et directeur des " Paroisses 
                    vivantes ", journal des paroisses catholiques de Suisse 
                    romande 
                  Jeudi 30 mars, 
                    12h 15, Les médias valaisans, image plurielle du Vieux-Pays 
                    (XIXe-XXe) 
                    Georges Andrey, professeur dhistoire, Université 
                    de Fribourg 
                    
                  Avec nos abonnés  
                  Trois fidèles abonnés 
                    nous ont quittés durant lannée 1999 et 
                    nous conserverons précieusement tout ce quils 
                    ont fait, écrit et pensé au sujet dESPACES. 
                    Il sagit du poète Claude Schmidt, à Genève, 
                    ainsi que Madame Rosa The Creton, responsable des Archives 
                    culturelles romandes à Morges, qui nous laisse le tiré 
                    à part No 985, octobre 1998, toujours disponible à 
                    notre rédaction, ainsi que Madame Irène Jacquiery-Mercier, 
                    membre fidèle aussi de lAAGR, décédée 
                    à son domicile de Granges-près-Marnand le vendredi 
                    12 novembre 1999 à lâge de 84 ans. 
                    .  
                    ESPACES félicite notre fidèle lectrice de Vucherens, 
                    Mademoiselle Louise Vuagniaux, qui a fêté en 
                    la nouvelle salle communale de ce village du Jorat, le 3 octobre 
                    1999, son nonantième anniversaire. 
                    .  
                    LES CONCERTS DE MÉZIÈRES (VD), saison 1999-2000 
                    : 
                    Fabienne Viredaz, soprano, Suzanne Perrin, hautboïste, 
                    et Pierre Goy à lorgue interprèteront 
                    des pièces du répertoire baroque le vendredi 
                    21 janvier 2000 à 20h30 au temple de Mézières. 
                    Le célèbre groupe vocal " Pic, Notes ", 
                    dirigé par Jean-Pierre Noverraz, présentera 
                    un choix de churs le vendredi 10 mars 2000, aussi à 
                    20h30. Sadresser à Madame Anne-F. Jordan pour 
                    réservations. 
                   
                      
                    A Noter...  
                      LA POSTE / DIE POST / LA POSTA  
                      Abonnements à ESPACES et changements dadresse 
                    Saviez-vous que, à partir 
                      du 1er juillet 1999, la poste a décidé daugmenter 
                      la taxe de communication pour les changements dadresse 
                      des journaux et périodiques, qui passe de Fr. 0.30 
                      à Fr. 1.50 ? Alors, soyez gentils, indiquez-nous 
                      votre changement dadresse avant que loffice 
                      de poste nous facture cette taxe élevée. Et 
                      puis, surtout, renouvelez sans tarder votre abonnement à 
                      Fr. 50.- au moyen du bulletin de versement qui vous a été 
                      adressé en novembre par courrier séparé. 
                      Cest avec vous que nous voulons saluer les douze mois 
                      et les 6 numéros futurs de lan 2000 ! 
                    Administration et rédaction dESPACES 
                   
                   
                   
                  
                  Page créée le 10.11.99 
                    Dernière mise à jour le 09.10.01  
                      
                    
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              Suisse" - "Le Service de Presse Suisse" 
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