Créer, maudite volonté de vouloir être
aimé
"Tu sais, Hugo Claus est le plus
grand romancier néerlandophone. Cest aussi le
plus grand poète. Et le plus grand auteur de théâtre
"
Incrédule, je regardai le conducteur de la voiture.
Ce nétait pourtant pas un quelconque bavard !
Pour que Jacques De Decker, journaliste de renom et écrivain
lui-même, balance une affirmation pareille, cest
quelle devait comporter au moins une part de vérité.
Les essuie-glaces allaient et venaient, pour chasser le crachin
de ce matin doctobre. Nous foncions sur lautoroute
en direction dAnvers. DHugo Claus, javais
lu la plupart des livres parus en français. Pas besoin
dêtre un génie de la critique pour saisir
quil sagissait là dun des principaux
écrivains dans lEurope contemporaine. Toutefois,
je navais pas accès aux versions originales,
au contraire de mon compagnon du moment, qui semble toujours
passer dune langue à une autre aussi facilement
quun politicien change de promesse électorale.
Alors que défilait le paysage, qui semblait encore
se tasser sous le ciel gris, jessayais de rassembler
mes idées. Hugo Claus, entre légende et réalité.
Un personnage à la vie flamboyante, rehaussée
de quelques anecdotes quon se plaisait à répéter.
Un homme qui, par exemple, lors de coups de gueule fameux,
écrivait des poèmes quil polycopiait pour
les distribuer aux passants. Plutôt sympathique, tout
ça. Et puis dans certains de ces livres, en particulier
dans La Rumeur, qui venait de paraître en français,
je sentais une force, une sève, une vitalité,
une férocité bien rares. Anvers approchait,
nous allions au devant du "plus grand"
Qui allions-nous rencontrer, me demandais-je
? Un écrivain drapé dans son orgueil, blessé
de navoir jamais obtenu ce Prix Nobel qui lui paraissait
promis à plusieurs reprises (nous étions dailleurs
la veille de lattribution, curieuse coïncidence,
mais une fois encore les académiciens de Stockholm
sont parvenus à surprendre tout le monde) ? Un auteur
statufié, posant à lhomme de lettres ?
La pluie rend le pavé dAnvers luisant. Nous sonnons
à la porte dune maison patricienne, joliment
rénovée. Courte attente dans la rue déserte.
Le maître flamand ouvre la porte
Lil
pétillant et le sourire malicieux rassurent demblée.
"Le plus grand", son épouse ô combien
charmante et les deux visiteurs se retrouvent à la
table du petit déjeuner. "Café ?"
Volontiers
Commence alors une conversation singulière,
ponctuée de rires. Quelle présence, quelle faconde
! Même si, au bout du compte, on a le sentiment que
lessentiel se dissimule derrière des pirouettes.
Morceaux choisis.
Le voyant
"Une fois, jai rencontré
un journaliste qui ma demandé: "Combien
de temps as-tu mis pour écrire un livre comme La Rumeur
?" Comme je trouve cette question idiote, quelle
na rien à voir avec la littérature, je
lui ai dit: "Je peux répondre que jy pense
depuis douze ans, que jy travaille et finalement que
je le lâche. Mais si je suis dune humeur différente,
je peux tout aussi bien répondre que je lai écrit
en deux mois, que si on ne peut pas écrire ça
en deux mois, on nest pas un professionnel, mais un
amateur
" Comme ce journaliste nenregistrait
pas mes propos, quil ne prenait pas de notes, quil
croyait que tout était bien emmagasiné dans
sa grosse tête, il a publié un article avec le
titre suivant: "Après douze ans de travail, Claus
écrit son livre en deux mois." Il na donc
rien compris. Evidemment dautres journalistes ont repris
linformation, jusquau jour où un petit
malin a déclaré: dès que laffaire
Dutroux a éclaté, Claus a écrit son livre
en trois semaines et léditeur a pris trois semaines
pour le publier ! Ces gens-là ne réfléchissent
donc pas une seconde. Mais la conséquence de ce quiproquos
loufoque, cest que lorsque je vais lire mes poèmes,
il se trouve toujours un type qui se lève pour dire:
"Vous navez pas honte dexploiter le malheur
de ces enfants pour faire du fric ?" Il y a donc bel
et bien quelque chose qui flotte dans lair, corruption,
fausses rumeurs
De toute façon, le poète
est un voyant. Il sest produit une espèce de
correspondance entres les rumeurs dune affaire comme
celle de Dutroux et les rumeurs de mon livre. Mais je ne suis
pas anthropologue ou ethnologue. Je ne cherche pas à
donner une idée de la Belgique à la Zola ! Je
suis dans lallégorie, avec des histoires invraisemblables."
Histoire belge
"Me serais-je conduit différemment
si jétais né en Angleterre ou en Allemagne
? Je ne le crois pas. Il y a évidemment le côté
folklorique qui joue. Et puis la Belgique montre les misères
humaines de façon assez théâtrale. Pour
reprendre le cas de laffaire Dutroux, je métonne
surtout que les gens sétonnent. Cest assez
extraordinaire. Cest comme si on découvrait que
des milliers de personnes achètent du matériel
de pornographie enfantine, alors quils le font en toute
tranquillité depuis des années. Il y a tout
de même ce propos dun juge qui a déclaré,
dans une interview: "Sil existait des jeux olympiques
pour le sado-masochisme, la Belgique aurait au moins, avec
ma femme, une grande championne."Cest fantastique,
non ?"
Forces vitales
"Il ny a guère de
rébellion ou de révolte. Quand quelque chose
se passe en France ou en Amérique, de temps en temps,
deux ou trois Belges se lèvent ! Jai voulu, je
crois, montrer que la médiocrité et la bêtise
sont les forces les plus grandes. Ce sont des forces très
vitales, alors que lintelligence est fragile."
Une suite
"Je ne traite pas du temps présent.
Mais peut-être que je vais y arriver. Le chagrin des
Belges parle des années quarante, La Rumeur des années
soixante. Ce soir, je _nis un nouveau livre, qui est comme
un prolongement de La Rumeur. Je me rapproche de lépoque
contemporaine. Jai toujours été touché
par une chose. Dans Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas
écrit le mot _n, puis il y a une ligne blanche et,
dans la même page: "Vingt ans après
"
Attendre linspiration
Donc en hommage, jai
écrit la suite de La Rumeur avec les mêmes personnages
vingt ans après."
Chaos terrifiant
"La façon dont les gens
pensent, agissent ou sexpriment me paraît, dans
La Rumeur, traitée de manière assez réaliste.
Cest un chaos terrifiant, non ? Chez moi en premier,
dailleurs."
Le péril des idées
"Mon âge idéal est
prépubère. Je dirais douze ans. Donc les érections,
par exemple, on ne sait pas encore très bien à
quoi ça sert
Tout le système dobservation,
de captation se met en place à ce moment-là.
Alors il ne faut pas laisser glisser, entre ce quon
voit et létonnement quon éprouve,
des idées. Les idées, cest la corruption.
Cest ce qui mine lobservation, cest ce qui
détruit chaque apport. Mais je nai aucun mérite
à cela. Cest parce que je suis très bête.
Des fois, jessaie de penser. Je suis assis et tout à
coup jéprouve une sorte de picotement, assez
écurant, une espèce didée.
Alors je me dis: ah ! je pense, donc je suis
Une demi-minute
après, jai tout oublié. Où est-elle,
cette idée ? Je lavais
"
Sous nos yeux
"Je ne pourrais pas écrire
autrement quen partant de la Flandre. Je serais alors
obligé de faire des recherches. Cette idée ma
toujours parue saugrenue. Je connais des écrivains
qui commencent par "faire des recherches". Pour
moi, cest un mystère. Gâcher sa vie à
étudier des petits faits sordides qui se sont déroulés
voici des années, alors que la même chose se
produit sous nos yeux !"
Le règne de la terreur
"Je publie mes pièces et
je ne veux plus quon les joue. Je trouve quil
y a une telle terreur du metteur en scène quon
mabîme mon travail avant quon laie
montré. Si on jouait une pièce de manière
régulière et que, disons trois ans après
sa création, on la reprenne en y ajoutant le "génie"
du metteur en scène, je ny verrais pas dobjection.
Mais quune pièce nouvelle, fraîchement
écrite, soit montrée avec tant de gâchis,
ce qui est une mode actuellement, je ne laccepte pas.
Alors jai fait moi-même des mises en scène.
Mais je nen fais plus. On naime pas faire les
choses quon ne fait pas mieux que les autres !"
Maître James
"Il y a dans La Rumeur quelque
chose de théâtral, cest vrai. Cela provient
sans doute du fait que mon maître vénéré
nest autre quHenry James. Il affirmait quil
fallait écrire de manière scénique. Je
ne peux dailleurs pas procéder autrement. Impossible
de décrire les cogitations dun personnage, dexpliquer
que, finalement, il ne trouve pas la vie si magnifique, et
ainsi de suite. Non. Moi, je préfère
quil
éternue !"
Le mercenaire
"Le mercenaire est une figure
de ma mythologie privée, qui émerge de manière
régulière. Dans le temps, jai connu, des
mercenaires, en particulier un Gantois qui était parti
se battre. Un jour, mon frère mappelle et me
dit: "Tu veux voir André à la télévision
? Il faut que tu regardes les nouvelles." Cétait
une espèce de Falstaff, un peu bête. On le voyait
à lécran. Il avait été abattu
et des soldats noirs le portaient. Cétait saisissant,
cette grande masse blanche, dont on ne savait pas trop quoi
faire. Le mercenaire, pour moi, représente aussi le
manque didéologie, ou le support dune idéologie
qui interviendrait quand ça nous chante."
Maudite volonté
"Pour mes livres, jaime
bien avoir un délai. Quand on me fixe une échéance,
jamène mon paquet, au jour convenu, à
minuit. A ce moment-là, la qualité na
rien à voir. On peut toujours affirmer que tel livre
serait beaucoup mieux si je le retravaillais. Bien sûr.
Mais je pourrais aussi le retravailler dix ans après.
Il faut accepter les défis quon se donne. Dailleurs
ça marrange, parce que jai une tendance
à ne rien faire. Je peux passer ma vie, confortablement
installé, à regarder les gens passer sous les
tilleuls, qui font du jogging et qui tombent. Peut-être
que ça marrangerait. Mais non. Il y a cette hantise,
cette maudite volonté de vouloir être aimé."
Pavé encombrant
"Un bon poème, je crois
quil doit avoir une année de garde. Il y a quatre
ans que mes poèmes complets sont parus en néerlandais.
Jai dailleurs, maintenant, un peu de peine à
publier des poèmes. Jen ai des masses. Mais ce
gros livre est assez encombrant."
Question déquilibre
"Le désir dêtre
aimé relie sans doute toutes mes activités.
Mais cest un vil désir. Ce nest pas un
compliment. Par qui veut-on être aimé ? La tendance
est de vouloir être aimé par tout le monde. Dans
mon cas, ladmiration ou lamour sous toutes ses
formes sont contrebalancés par de bonnes doses de haine
et de détestation. Cest dailleurs le seul
équilibre que je connaisse ! Comment peut-on apprécier
un bon repas si on ne mange pas aussi, de temps à autre,
un hamburger ? Coucher avec une belle femme si on ne connaît
pas les laides ? Qui sont plus féroces. Daprès
ce quon dit
"
Le chaud et le froid
"Lidéal, pour moi,
cest dhabiter dans le Sud de la France quand il
fait très chaud et en Belgique quand il fait très
froid. Dans un cas, je ne sors pas parce quil fait beaucoup
trop chaud. Dans lautre, je ne mets pas la tête
dehors parce quil fait beaucoup trop froid. Jai
alors de bonnes raisons de travailler !"
Une plaie vivante
"On ne peux comprendre son rapport
à la vie que de manière rétrospective.
Je crois quil est difficile de mettre le doigt sur cette
plaie vivante: la vie. Je nen sais rien. Lécriture,
évidemment, fixe quelque chose
Mais il y a surtout
la recherche, la quête."
Sans rancur
"Jai eu une très
grande chance. A 19 ans, jai écrit mon premier
roman, à partir dun malentendu. Je nai
donc pas été impressionné par la littérature,
avec la conscience du chef-duvre, avec le désir
dégaler Dostoïevski ou je ne sais qui. Jai
eu une autre grande chance, cest que lattention
portée à mon travail a été presque
immédiate. Jai eu des louanges, beaucoup dinsultes
aussi. Mais des louanges en quantité suffisante pour
ne pas me plaindre. Jai des collègues écrivains
qui ont débuté difficilement. Je vois quils
ont gardé une espèce de rancur, de malaise
envers la chose artistique. Moi, je nai jamais eu cette
jalousie dévorante que jobserve chez beaucoup
décrivains."
Langue minoritaire
"Si on compare les exemplaires
vendus, mettons de La Rumeur, la langue minoritaire nest
pas le néerlandais. Le livre se vend à, disons,
5000 exemplaires en français et sans doute 125000
en néerlandais. Où est la langue minoritaire
? Pour prendre, volontairement, la question dun point
de vue dépicier, en Amérique, des écrivains
notoires, dont on étudie les uvres dans les universités,
vendent dix mille exemplaires quand tout va bien! Alors, où
est la petite langue minoritaire, qui se défend dans
son petit pays ?"
Civilisation néandertalienne
"Maintenir les murs et les
extases de la tribu: oui, cest aussi le rôle de
lécrivain. Par exemple, Le chagrin des Belges,
je lai écrit pour que mes deux fils sachent comment
leur père a vécu dans une civilisation tout
à fait étrange et néandertalienne. Jai
voulu leur montrer ce que cétait de vivre avant
la guerre, pendant la guerre et après la guerre dans
une toute petite communauté."
Le clausien
"Prenons le cas dune pièce
de théâtre. La langue utilisée par des
gens dune classe moyenne, chez nous, est un dialecte.
A Anvers, on parle donc dune certaine façon,
que les habitants dOstende ne comprennent pas. Si je
veux faire comme un Français ou un Américain
et noter ce que disent ces gens, avec la structure de la phrase
et les accents, je ne le peux pas. Je devrais le faire phonétiquement
et, en plus, on ne comprendrait pas ma pièce ailleurs
que dans la région où est parlé le dialecte.
Je suis donc obligé dinventer une langue, perçue
aussi bien par les Anversois que par les Ostendais. En même
temps, il faut que les gens qui écoutent la télévision
la comprennent aussi, quils ne se retrouvent pas face
à un néerlandais bâtard et calcifié.
Je suis donc obligé de faire des moyennes. Quand je
la regarde dun il innocent, cette langue ne me
plaît pas. Elle a la rigidité de la langue parlée
à la télévision, elle a des écarts
linguistiques. Cest une forme de galimatias. Au théâtre,
si ma pièce est alors montée par quelquun
qui na pas loreille assez fine, elle devient alambiquée
et ne veut plus rien dire. Jai écrit quarante-cinq
pièces dans cette langue qui nexiste pas
"
Flamingant francophone
"Avant, jaurais dit: la
Belgique nexiste que dans limagination de quelques
colonels et de leurs maîtresses. Personne à Anvers
ne se sent belge, à part quelques artistes, qui aiment
le côté indécis. On se sent donc Bruxellois,
wallon
Personnellement, jai une tendance: je me
sens comme un flamingant francophone ! Toute ma jeunesse a
été baignée par le souci davoir
une patrie flamande. La question belge a aussi un côté
loufoque: pourquoi chercher des ancêtres ? Ou bien ils
sont là ou bien non. On ne peut pas les forger à
partir dun néant. Chez nous, avant la guerre,
pendant la guerre, on a cherché désespérément
des mythes, une histoire. Dès mon jeune âge,
jai eu la conscience dappartenir à une
communauté, la Flandre, qui a un passé, alors
que la Belgique na pas de passé. Alors ce pays
a-t-il un avenir? La vraie question est: la planète
a-t-elle un avenir ? Je vous assure que je nai pas été
élevé chez les Jésuites
"
Anguille sous roche
"On ne le dirait peut-être
pas, mais il y a beaucoup de choses que je fais inconsciemment.
Je suis un autodidacte pratiquement analphabète. Or,
les autodidactes ont un côté maître décole.
Ils veulent savoir mieux que les autres parce quils
nont pas étudié. Il existe en eux une
rancune envers les étudiants. Par conséquent,
lorsque jinvente un personnage, quil me faut un
prénom et un nom, ce nest jamais innocent. Il
y a toujours anguille sous roche."
Lesprit de contradiction
"Chez moi, il y a de linsatisfaction.
Aujourdhui, je vais finir un livre avant minuit. Ma
première réaction sera de dire: est-ce tout
? cest cela ? Il y aura demblée des petits
germes pour contredire ce qui vient dêtre fait.
Jécris une pièce de théâtre
quand jai fini un livre. Jécris pour le
cinéma, quand jai fini une pièce de théâtre.
Et ainsi de suite. Quand je fais de la peinture, les grands
formats sont contrecarrés par de toutes petites aquarelles.
Si jétais prétentieux, je dirais quil
y a là une dialectique."
Le secret
"Jaimerais assez quon
dise, quand je ne serai plus là, que jétais
un grand peintre et que jécrivais aussi des choses.
Jentasse des centaines et des centaines de peintures
que je ne montre pratiquement jamais. Cest le secret.
Cest pour plus tard."
Propos recueillis par René Zahnd
Entre Ensor et Faulkner
Nous le dirons sans ambages: La
Rumeur est le roman le plus fort que nous aurons lu
cet automne, à côté de quoi toute la production
française paraît de la roupie de sansonnet. Au
moment où la charmante figure du pasteur Pandy chipe
la vedette au suave Dutroux, Hugo Claus nous plonge dans une
Flandre profonde dont les personnages pourraient fort bien,
à vrai dire, hanter les troquets dHelvétie
moyenne et dun peu partout. Le retour dAfrique
du mercenaire déserteur René Catrysse en son
bled de Bousekerke, où il a toujours été
considéré comme un vaurien porte-poisse, marque
le début dune suite de "phénomènes"
désastreux, de morts suspectes en symptômes dépidémie
préfigurant la nouvelle peste contemporaine. Construit
en récit à voix alternées, où
sincorpore celle dune sorte de chur à
lantique (les clients du bistrot Le Pot-aux-roses),
La Rumeur est le portrait,
grinçant et poignant à la fois, dune communauté
en complète déliquescence, marquée par
le retour du refoulé colonial et pronazi. Par delà
lancrage historique (cela se passe dans les années
soixante) de ce roman faulknérien, Hugo Claus parvient
lui aussi à restituer le tragique et la pantelante
drôlerie de la condition humaine universelle, ramassée
sur lespace dun timbre-poste provincial, dans
une esthétique rappelant les adorables affreux Deschiens
Jean-Louis Kuffer
Hugo Claus, La Rumeur, Editions Bernard
de Fallois, traduit du néerlandais par Alain van Crugten,
288 p.
© by Le Passe-Muraille, journal littéraire,
Lausanne, 1997.
Page créée le 20.12.97
Dernière mise à jour le 20.06.02
|