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Variations 13

Literaturzeitschrift der Universität Zürich - Revue littéraire de l'Université de Zürich
http://www.variations.uzh.ch

  Variations 13 / Politik und Fiktion

 

Schwerpunktthema von Variations 13 sind die Wechselbeziehungen des Literarischen mit dem Politischen. Die internationalen Beiträge des Bandes versuchen mit unterschiedlichen thematischen Ansätzen, den historisch variablen Einsatz des Politischen in fiktionalen Texten auszutarieren. Die Bandbreite der untersuchten Text reicht dabei vom mittelalterlichen Fürstenspiegel über das Drama der frühen Neuzeit bis hin zu theoretischen Positionen des 20. Jahrhunderts. Allen Beiträgen liegt die gemeinsame Prämisse zugrunde, dass das Politische, entschiedener als jeder Literaturbegriff im engeren Sinne, dem Text - und der Literaturwissenschaft - eine transdisziplinäre Öffnung abverlangt.

  Inhalt - Sommaire

Préface

Politik und Fiktion / Politique et fiction / Politics and Fiction

Literatur für Fürsten?
Arabische, lateinische und oberdeutsche Fassungen des pseudo-aristotelischen Secretum secretorum
Regula Forster

Poetry and Politics in the Early Renaissance
Herbert Klein

Tragédie et politique dans la période pré-classique
Le renforcement du discours politique par l'illustration du texte
Catherine Guillot

Le piège de la citation
La mise à l'épreuve du langage impérial dans les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand
Anne-Sophie Morel

Du journal L'Avenir au poème en prose
Journalisme politique et poésie catholique chez Félicité de Lamennais
Guilhem Labouret

Ästhetisch oder politisch ?
Autorinnen im Umfeld der ersten Frauenbewegung
Isabelle Stauffer / Susanne Balmer

A Country of Their Own
Politics of Space in Charlotte Perkins Gilman's Herland
Iva Balic

Morbid Symptoms
Gramsci and the Political Rhetoric of Futurism
Sascha Bru

Hot Topics, PRofessed Beliefs, and Dissenting Voices
Theoretical Comments on Politics, Ideology, and Fiction
Martin Mühlheim

Forum

Die Entstehung des freien Verses im Deutschen und Französischen als literarischer Selbstvollzug
Boris Previsic

Mélancolie de l'anatomie
L'exemple de "Don Andrea Vesalius" de Pétrus Borel
Thomas Hunkeler

Literarische und künstlerische Beiträge

Sans ami demeurer
Thérèse Moreau

From the Novel-in-Progress Bruntsfield
Ron Butlin

Women Without Men (novel excerpt, Chapter 5)
Regi Claire

Ulysses Simultan
Sabina Müller im Gespräch mit Verena Schindler
Sabina Müller

Rezensionen

 

  Préface


Bon appétit ! Messieurs ! -
[un temps] Ruy Blas se couvre, croise les bras,
et poursuit en les regardant en face.

O ministre intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous
choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante
pleure [...] 1

Ruy Blas de Victor Hugo met en scène une transformation héritée de la Révolution : le riche aristocrate devient pauvre et le pauvre devient riche (durant un laps de temps trop court hélas...) ; au-delà de l'intrigue amoureuse, l'auteur confronte et parole du pouvoir et paroles du peuple, dont le célèbre monologue de Ruy Blas (extrait ci-dessus) en est sans doute la représentation type. Au début de sa carrière, dans les années 1820 à 1830, Victor Hugo se défend de faire de la politique (il s'agissait de passer entre les gouttes de la censure), mais au fur et à mesure que l'écrivain acquiert de la notoriété et de l'assurance, il intègre à son oeuvre toute une réflexion à la fois historique et politique, sur la société. Littérature et histoire, ou littérature et politique ? La tragédie, comme le drame romantique, ont toujours eu parti-pris avec l'histoire, et au-delà, avec le politique : c'est le pouvoir et ses différents dérivés qui sont mis en scène et mis en cause. Tout type de texte littéraire recèle en lui des éléments composites du politique et de l'esthétique: une perspective diachronique montre que le texte littéraire (poésie, théâtre, roman) aura toujours peine à trouver sa place par rapport à la réalité et que le pouvoir officiel s'efforcera, justement, de le placer une fois pour toute là où il serait inoffensif : par exemple dans la poésie amoureuse, dans la comédie, dans le roman dit "sentimental"... Le politique apparaît en premier lieu comme un élément de subversion qui se doit de jouer et de déjouer les règles de la censure.

Il ne s'agissait pas tant, pour l'écrivain, de critique le pouvoir ni de faire de la politique, mais de problématiser la notion de pouvoir et de centralisation, puis, de façon toujours plus consciente à partir du XVIIe siècle, de raconter, de donner à voir, d'approcher le réel. Ainsi, c'est le XIXe siècle, né du choc traumatique de la révolution de 1789, qui problématisera avec passion et acharnement le statut de l'écrivain et qui affirmera l'ouverture de l'objet littéraire sur l'histoire et, par connexion nécessaire, sur le politique. Parmi les figures incontournables de ces "écrivains engagés", citons Victor Hugo, dont l'oeuvre traverse tout le siècle et se veut le témoin des bouleversements politiques du XIXe siècle 2. Même engagement sans concession pour Emile Zola, défenseur du capitaine Dreyfus et adepte du controversé roman expérimental.

Le XXe siècle apparaît sans doute comme le lieu de tous les dangers pour l'écrivain qui soit résiste, soit adhère aux idéologies dominantes...

Comment organiser le dialogue entre le politique et le littéraire ? Différentes réponses sont proposées par les articles de ce numéro, qui ont tous les mérite de dégager les ambiguïtés du politique dans le littéraire, voire de privilégier le politique au "littéraire" proprement dit. Le politique permettrait de décloisonner le texte littéraire, si l'on se réfère aux mouvements d'aujourd'hui qui tendent à "décentraliser" les études littéraires, tels que les feminist/gay/colonial studies.

Que deviennent le romanesque, le poétique, dans le processus actuel du "dé"-centrement et du dé-placement des genres et des sujets ? Sans doute que des options comme l'hybridation du texte ou encore son caractère "nomade" permettent de qualifier le travail actuel de l'auteur sur son texte, qui tend, comme tout produit du XXIe, à se globaliser, et à tendre vers le métissage (comme on parlait, au XIXe, du mélange des genres...).

1. Victor Hugo, Ruy Blas, Paris : Laffont (Coll. Bouquin), 1985 (pièce jouée pour la première fois en 1838)

2. Lire, à ce sujet, la synthèse très complète de Michel Winock, Les voix de la liberté : écrivains engagés du XIXe siècle, Paris : Seuil, 2001

 

  Redaktion und Herausgegeben von


Redaktion
Romy Günthart
Sylvie Jeanneret
Karl R. Kürtös
Iman Laversuch
Hannes Schneider
Thomas Stein
Tobias Weber

Erweiterte Redaktion
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Thomas Hunkeler

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Sylvie Jeanneret
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Hannes Schneider
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Page créée le 27.01.06
Dernière mise à jour le 27.01.06

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