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Atelier d'écriture du Département de français moderne
Université de Genève

Consigne : faire un texte à partir de la liste de mots suivante (extraite de la nouvelle de Peter Bichsel « Les Employés », in Le Laitier, Gallimard, 1967, pp. 77-78)

Employés – Midi – Porte – Chapeau – Rue – Tiroir – Loterie – Manteau – Bizarre – Travail – Guichet – Questions – Savoir – Tampons - Radis en salade – Tabac

L’impatience gagne les employés du notaire, mademoiselle Sidonie croise et décroise les jambes sous son bureau, Monsieur Juvet tire sur sa moustache, le coursier cligne des yeux. Enfin, la vieille horloge sonne midi. Le jeune veuf ouvre la porte et pose son chapeau sur sa tête. Mais avant de rejoindre la foule dans la rue, son regard se dirige vers la secrétaire qui range un dossier dans le tiroir de Monsieur le notaire.

- Mademoiselle Sidonie ?

La jeune femme lève la tête.

- Mademoiselle, la loterie, je veux dire, est-ce que vous m’accompagneriez à une loterie, samedi ?

- Tenez, aidez-moi à mettre mon manteau. Voilà. Vous ne trouvez pas bizarre cette agitation, dès que les gens ont terminé leur travail ? Si je vous promets de vous accompagner à la loterie, vous déjeunerez bien avec moi ?

Les joues de monsieur Juvet tournent au rouge.

- Bien… bien sûr . Mais il faut que j’aille à la poste auparavant.

Ses yeux semblent s’excuser du mal à propos de l’obligation en question.

- Eh bien, allons-y !

Elle passe le seuil, il ferme la porte après lui. Il lui offre son bras, elle s’y accroche fermement. Arrivé au guichet, monsieur Juvet n’en finit pas de poser des questions. Mademoiselle Sidonie s’impatiente :

- Mais enfin, vous devriez savoir cela.

Se tournant vers monsieur Juvet :

- Demandez au coursier de le faire. Monsieur le notaire n’est pas là aujourd’hui. Le garçon n’a fait que se tourner les pouces ce matin. Si monsieur l’employé de la poste s’y perd parmi ses tampons, nous nous passerons de lui, n’est-ce pas ?

Le veuf hoche la tête, et ils se dirigent vers un café. Une fois à table, ils décident de commander des radis en salade pour deux. Leurs fourchettes s’entrechoquent tandis qu’ils piochent dans l’assiette. Le ragoût qui suit a de la peine à disparaître dans leurs estomacs. Puis, l’homme bourre sa pipe de tabac et l’allume. Sidonie respire avec bonheur l’odeur du tabac et répond largement au sourire de Jean.

© Laurence de Coulon

 

Page créée le 20.11.01
Dernière mise à jour le 20.06.02

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