La Boucle
Quand un masque décati s'abat sur le visage aimé,
Et qu'une résignation morbide coule de ces yeux lassés,
Il ne reste plus qu'un écho : celui des trépassés.
La vie sur l'humble abîme de la raison
Tout doucement ruisselle sans passion.
Quand Cronos, l'impitoyable, accélère sa substance,
Et qu'une déformation dégoulinante sillonne
le corps en cadence,
Il ne reste plus qu'une supplique : pas de souffrances.
La vie sur l'humble abîme de la raison
Tout doucement ruisselle sans passion
Quand l'espoir se comble de certitudes funèbres,
Et qu'une décision égoïste supprime un
futur acerbe,
Il ne reste plus qu'un chant : l'appel des ténèbres.
La vie sur l'humble abîme de la raison
Tout doucement ruisselle
Quand la corde claque dans un bruit ténu,
Et qu'une soumission résolue choque les vertus,
Il ne reste plus qu'un soupir... celui du pendu.
David Crolais
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