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Un instant m'a suffi pour comprendre que vous étiez "soleil", pour tisonner ma cendre dans l'âtre de vos bras. Est-ce le gel ou la morsure ? Aujourd'hui ma lumière intérieure vacille, prête à s'éteindre. Je n'arrive plus à combler vos pas d'une conversation cristalline. les mots ricochent, puis me reviennent sans avoir accompli leur but. Seuls me restent des jours que personne, hormis un dieu qui se prétend votre reflet, ne s'autorise à dénombrer. Combien de jours pour faire patienter ma mort ? Je vous avais offert des rires, un ballotin de gamineries confises, quatre baisers en sucre d'orge. Vous avez posé entre nous sur le marbre un bouquet de soucis. Vous visitiez les femmes longilignes au doigts peinturlurés d'exotisme, tandis que je veillais à mon chevet sur quelques rognures d'ongles d'essence névrotique européenne. Laissez-moi seule maintenant. Laissez-moi ! Que je puisse vous pleurer dans le deuil qui vous agrée, celui des épouses mauresques. Eclater du talon mes cartons à chapeaux. Déraciner les masques et boire l'eau croupie des vases. Demain me rétablira sainte ou fille de Pornokratès.

 

© Francine Dumont

 

Page créée le 23.03.00
Dernière mise à jour le 23.03.00

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