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A l'ombre d'un vertige comme des doigts sur ma peau
La soie noire et brûlante d'un soleil d'automne
Nous avions espéré cet instant, suspendu
Entre le teint bleui des herbes sèches et celui de la voûte
Où nos couleurs aux sourires innombrables
S'échangeaient au tendre du silence

Nos regards tournés vers ceux que nous avions cru aimer
Autrefois, dissimulés au cœur de nous-mêmes
Nous sûmes que nous avions toujours été là

Enfui
Le frisson des chambres froides
Le blanc livide des murs que nous rendons éclatant
Jour après jour, nuit après nuit

Comme ce vent sous le soleil d'automne
Et la soie noire dessinée sur ma peau
Je brûle dans mon ventre et l'enfant
Qui prend vie

Nous savions ce jour là
Entre le teint bleui des herbes sèches et celui de la voûte

 

 

 

Les diverses saisons de nos pluies
Aux fragiles amarres accoudées dans le port
Semblent tout ignorer du chant moqueur
De la crue trop soudaine et d'un goéland

Et les marins d'eau douce aux doigts couverts d'écailles
Couvrent le rire des quais blanchis d'oiseaux fatigués

Un peu plus loin on devine au travers du lac
La légende d'un chaland tourmenté
Dont les vieux racontent encore les secrets
Enfouis
Et d'un capitaine au cœur échoué dans la vase
Au côté de la Maria Dora

Et les regards qui croisent au large
Les rires marins
Semblent tout ignorer

 

 

 

Dansons les distances et les ailes sacrées
Aux mots chaussés de plumes
De rêves et de poussière
Et les oiseaux de lune aux volières étoilées
Pâliront devant toi
De leurs noms renversés

Tu vois belle amie
La chaîne des mots, brûlée
Jalouse la pulpe écarlate de ton sourire
Qui acquiesce

Et chaque étoile est un oiseau qui meure et ne se pose jamais
Il brille dans le vent
De ses ailes brisées

Valentin Kauffman

 

Page créée le 23.03.00
Dernière mise à jour le 23.03.00

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