Natacha Allet, jeune critique
issue de l'Ecole de Genève, interroge cinq
autoportraits dessinés par Antonin Artaud
au cours des derniers mois de son existence mouvementée.
Le dessin y apparaît comme une autre forme
d'expression, parfois plus radicale encore que
l'écriture, dans la lutte acharnée
menée par cet écrivain hors normes,
pour échapper à l'identité
et à la prison de l'être. En l'occurrence,
la finesse de l'analyse est servie par une langue
qui ne se paie pas de mots, mais qui, au contraire,
cherche à convaincre avec patience, à
l'aide d'expressions justes, mesurées,
en s'appuyant constamment sur des exemples probants
et sur des citations du poète qui renouvellent
substantiellement la compréhension de l'uvre.
Ce nouvel ouvrage s'inscrit idéalement
dans la collection " Images ", créée
il y a quelques années à La Dogana,
où l'art des peintres et des poètes
trouvent à se croiser grâce, également,
au soin extrême accordé à
la reproduction des uvres.
Natacha Allet, Le gouffre
insondable de la face - Les autoportraits d'Antonin
Artaud,
Editions La Dogana, 2005, 120 p.
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