Julien Dunilac
Notice biographique
- Bibliographie - Quelques points
de repère - La Dernière Tonte avant l'hiver
Notice
biographique |
Né le 24 septembre 1923, à Neuchâtel,
Frédéric Dubois y accomplit sa scolarité
primaire, puis secondaire quil complétera par
la suite à Paris par des études universitaires
en sciences humaines.
Entré au Département
politique fédéral - devenu par la suite le Département
fédéral de Affaires étrangères
(DFAE) -, il est en poste, après Berne, à Paris
et à Berlin.
Il retourne à Paris en 1965
pour y assumer, auprès de lAmbassade de Suisse,
les fonctions dattaché, puis de conseiller culturel.
De retour à Berne en 1974, il
est le chef adjoint du Service Information et Presse du DFAE,
puis, dès 1978, le chef de la section des affaires
culturelles et de lUNESCO.
En avril 1980, le Conseil fédéral
le nomme directeur de lOffice fédéral
de la culture, poste quil occupera jusquà
sa retraite, fin 1985.
|
|
Bibliographie |
La Vue courte,
Poèmes, Seghers, Paris, 1952 |
|
La Part du
Feu, Poèmes, Debresse, Paris, 1954 |
|
Corps et Biens,
Poèmes, Caractères, Paris, 1957 |
|
Les mauvaises
Têtes, Roman, La Baconnière, Neuchâtel,
1958 |
|
Passager clandestin,
Poèmes, La Baconnière, Neuchâtel,
1962 |
|
Futur mémorable,
Poèmes, La Baconnière, Neuchâtel,
1970 |
|
L'Un, Poèmes,
LAge dHomme, Lausanne, 1974 |
|
George Sand
sous la Loupe, Essai, Slatkine, Genève/Paris,
1987 |
|
François
Mitterrand sous la loupe, Essai, Slatkine, Genève/Paris,
1981 |
|
La Passion
selon Belle, Poèmes, LAge dHomme,
Lausanne 1985 (Illustré par Ivo Soldini) |
|
Plein Ciel,
Poèmes, (Illustré par lauteur)
Editions du Verseau, Denges/Lausanne, 1985 |
|
Mythologiques,
Poèmes, LAge dHomme, Lausanne, 1987 |
|
Précaire
Victoire, Poèmes, Illustré par Pietro
Sarto, LAge dHomme, Lausanne, 1993 |
|
Le Conseil
fédéral sous la Loupe, Essai, Slatkine,
Genève/Paris, 1991 |
|
Précaire
victoire, avec dix eaux-fortes de Pietro Sarto, Editions
L'Age d'homme, 1991 |
|
Incandescence
sourde, Poèmes, Catalogue de lexposition
Bernard Gressot, Galerie Nelly LEplattenier, Lausanne |
|
Hotel le Soleil,
Nouvelles, LAge dHomme, 1995 |
|
L'Habit et
le Moine, roman, LAge dHomme, 1996 |
|
Le coup de
grâce, Editions L'Age d'homme, 1998 |
|
Garden-party,
Editions L'Age d'Homme, 2000. |
|
Le dos au mur,
Slatkine, 2001 |
|
La Méduse,
Editions L'Age d'Homme, 2002. |
|
Chroniques
; suivi de, Fragments d'une île, Maison
de la poésie, 2002 |
|
Territoires
de l'exil : poésies 1952-2002, Editions L'Age
d'homme, 2003 |
|
Le Funiculaire,
Editions L'Age d'Homme, 2004 |
|
Les métaphores
: roman, Slatkine, 2005 |
|
Le garde forestier, Maison de la poésie, diff.: Espace/Poésie, 2006 |
|
Héloïse
au miroir : roman, Editions L'Age d'homme, 2006 |
|
La voisine des vieux, Genève, Slatkine, 2007. |
|
Chanson du feu, Maison de la poésie, 2007. |
|
Lettre du placard, Editions L'Age d'homme, 2008. |
|
La dernière tonte avant l'hiver : roman, Editions L'Age d'homme, 2009. |
|
L'étrangère, Editions de la Nouvelle revue neuchâteloise, 2009. |
|
Rapaces, Editions de la Caille, 2009. |
|
Nombreuses pièces de théâtre
radiophonique créées par la Radio Suisse
Romande
(traductions en allemand, italien, néerlandais,
etc.) . |
|
|
Quelques points
de repère |
Né à Neuchâtel,
le 24 septembre 1924, jai été inscrit
à létat-civil de cette ville sous mes
prénoms et patronyme complet : Frédéric
Julien Dubois du Nilac.
Cela pour dire simplement que mon pseudonyme
est en fait une partie de mon nom, au même titre que,
mon activité littéraire fait partie intégrante
de ma vie dans tous ses aspects.
Sur le plan professionnel, jai
fait une carrière plutôt atypique. Ayant quitté
Neuchâtel en 1049, après y avoir suivi mes classes
primaires et secondaires, puis un apprentissage de banque
et occupé divers emplois, jai poursuivi, parallèlement
à mon travail, des études à Paris-Vincennes.
Au sein du Département politique fédéral,
devenu le Département fédéral des Affaires
étrangères, jai progressivement gravi
les échelons de cette carrière, de Paris à
Berlin, puis de Berlin au Havre, pour finalement revenir à
Paris comme conseiller culturel. Un poste que jai conçu
comme celui dun aumônier des artistes. De retour
à Berne, je me suis vu, après quelques années,
confier la direction de lOffice fédéral
de la culture.
Itinéraire intellectuel autant
que spirituel, mon activité littéraire a toujours
été en osmose permanente avec les autres aspects
de ma vie, professionnel, affectif et familial. Sans préméditation,
mes trois premiers recueils de poèmes sont édités
les années de naissance de nos trois enfants, en 1952,
1954 et 1957.
Le premier voit le jour dans la prestigieuse
collection " P.S. 52 " de Pierre Seghers et me vaut
une lettre du philosophe-poète Gaston Bachelard, la
première dune correspondance régulière
échangée avec lui.
Jai toujours écrit, dans
des lieux très divers le train étant
un endroit idéal mes activités professionnelles
et mes voyages nourrissant lécriture, cette dernière
à son tour inspirant mes réflexions dans tous
les autres aspects de ma vie.
Outre des livres de prose (romans,
nouvelles) et des essais, notamment dans la collection "
Sous la loupe " créée chez Slatkine, la
poésie occupe le centre de ma démarche. Elle
constitue le carnet de bord de mon itinéraire que je
dirais " spirituel ", faute dune bonne traduction
du mot allemand Weltanschauung.
Partie dune sorte de lyrisme
panthéiste, mon écriture poétique me
semble avoir suivi mon évolution intérieure
vers la concentration traduite aussi au niveau du verbe
-, un désir datteindre à une vision des
choses " telles quelles sont " dans leur réalité
non dualiste.
Dans une telle perspective, je me sens
proche dun certain nombre de scientifiques doublés
de penseurs, comme Hawking, Kapra ou de ce quécrivait
John Dryden, en 1674, dans ses Notes et observations sur lImpératrice
du Maroc : " Les simples poètes sont aussi fous
que de simples ivrognes, vivant dans le brouillard continuel,
sans rien voir ni juger clairement. Un homme devrait être
versé dans les diverses sciences, et posséder
une tête raisonnable, philosophique et, dans une certaine
mesure, mathématique, pour être un poète
excellent et accompli." Je suis conscient quil
me reste un long chemin à parcourir
Comme je suis conscient aussi dêtre
demeuré jusquà il y a peu en dehors du
milieu littéraire de Suisse romande et de ses arcanes.
Cela a tenu à mon absence du
pays durant presque trente ans, pour des raisons professionnelles,
mais plus encore à la barrière psychologique
créée par mes fonctions officielles.
Kenneth White a pu dire avec raison
que " La poésie commence par un refus radical
du monde." Sadonner à la poésie,
tout en étant chargé de proposer et de mettre
en uvre une politique culturelle nationale représentait
une contradiction inconsciemment, mais légitimement,
perçue par beaucoup. Elle a même nourri, en Suisse
italienne, à loccasion du lancement de lun
de mes livres à la bibliothèque cantonale tessinoise,
une interrogation sur le caractère dalibi que
luvre pourrait donner à la fonction ou
vice versa. A ma grande satisfaction, lauthenticité
de ma démarche poétique a alors été
unanimement reconnue. Par ailleurs, mes fonctions ont toujours
naturellement impliqué que je me préoccupe plus
du rayonnement des uvres dautrui que des miennes
propres.
Je suis heureux de mon indépendance
retrouvée qui me permet de midentifier avec une
citation tirée du Territoire imaginaire de la culture
de Michel Morin et Claude Bertrand : " Lindividu
créateur [
] ne vient pas de nulle part, car
il est bien situable dans un [
] réseau déchanges
et de communications, mais son activité créatrice
le constituera précisément comme un être
de nulle part, cest-à-dire dailleurs et
de partout ".
Parmi les nombreux témoignages
et critiques, jai choisi les deux extraits suivants
de lettres de Gaston Bachelard, tout en étant prêt
à donner à qui sy intéresserait
des photocopies des articles de presse qui ne paraissent le
plus significatifs :
Lettre du 9 mars 1952 (extrait) :
" Vos deux " neiges "
dans leur dialectique me bouleversent. Mais jai choisi
et les trois quatrains, jamais je ne les oublierai. "
Lettre du 9 décembre 1958 (extrait)
:
" Jai lu le livre (Les mauvaises
têtes) dans ces trois jours dun hiver parisien,
sans neige ! mais votre livre ma donné de telles
visions de N. que jai oublié Paris.
Jaurais voulu des pages encore
plus nombreuses sur latelier du Père. Un Père
cordonnier ! Grandeur ignorée comme tant de grandeurs
humaines. Mon père était cordonnier, votre
livre ma donc rendu à des rêveries inoubliables
"
|
|
La Dernière Tonte avant l'hiver |
|
Roman? mémoires? récit? Quel nom donner à ce livre? Cet auteur qui tond l'herbe de son verger pour la dernière fois avant l'hiver, tout en pensant que ce pourrait bien être la dernière fois tout court, est-il un personnage de roman impliqué dans une histoire qui risque de mal finir? Il est en tout cas un mémorialiste, dialoguant avec sa grand-mère morte depuis longtemps et avec son « surmoi », visité par des réminiscences et des souvenirs qui se bousculent en désordre dans sa tête.
Peut-être y a-t-il aussi chez lui du moraliste, voire également une veine de polémiste à la dent dure quand il se mêle de l'évolution de notre société.
On ne lui déniera pas non plus une vision poétique du monde où il nous est donné de vivre.
Julien Dunilac recourt à plusieurs harmoniques pour nous faire partager ce qui peut en fait se résumer comme sa recherche du temps perdu, sa quête pour empêcher ses souvenirs de le fuir, comme nous tenterions de retenir de l'eau dans nos mains. |
|
Avec ce nouveau livre, Julien Dunilac fait pénétrer le lecteur dans son intimité, l'amène à partager son entrée dans l'hiver de son âge. Après son itinéraire poétique et la vaste saga tirée de l'observation de son environnement, sa Dernière tonte avant l'hiver se présente comme une méditation sur la vie, le passage du temps et la mort. Julien Dunilac, La dernière tonte avant l'hiver : roman, Editions L'Age d'homme, 2009.
Page créée
le 01.11.97
Dernière mise à jour le 09.02.10
|
|
© "Le Culturactif
Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"
|
|