|
Romans - Prose
/ Essais / Théâtre -
Chronique / Poésie
|
Jean-François
Fournier / La nuit qui tua Juan
Don |
Genre : Roman
Parution prévue : septembre 2002
ISBN 2-8251-1719-6
"C'était la nuit qui tua juan Don. À quoi
bon prononcer le nom de ce mal. Il vous laisse l'esprit vide,
pétrifié. Alors, comme lui et moi avions coutume
de le faire, je parlerai donc de peinture et d'Espagne. Il
avait la tête de "l'Hiver" d'Arcimboldo, pauvre
chose terreuse percée de tumeurs fruitières.
Ses coudes et ses mains aussi, nous les avions déjà
vus ensemble, au Prado de Madrid, dans "Les Trois Ages
et la Mort" de Hans Baldung Grien. Les chairs qui lui
restaient jaunissaient d'heure en heure, relâchées,
bouffies de médecine. On aurait dit les corps irréels
de "La Descente aux Limbes" de Bermejo, un maître
peu connu du XVe qui avait marqué la Barcelone de Juan
- sans doute un juif converti. Mais plus que tout, c'est son
regard qui survécut à cette nuit de promesses.
Il avait l'absence si terriblement amoureuse du Christ dans
la "Pietà" de Luis "El Divino"
Morales. Et moi, pour tout dire, je devais offrir aux infirmières
à robes courtes les traits accusés et les yeux
lourds de sa mère la Vierge.
Bien sûr, la terreur léchait ces couloirs défaits,
suçait la lumière des ampoules. Goulûment.
Comme un vampire à son premier bal. Bien sûr,
il y eut des sanglots de femmes, et même des cris de
folles. Mais je devais à notre amitié la reconnaissance
toute simple de cette beauté morbide, de ces instants
morphine qui allaient changer ma vie. Juan mourait, et son
agonie traçait un passage entre sa force et ma faiblesse,
sa vie démesurée et mes rituels froids, sa plume
et la mienne. je perdais mon meilleur ami, la littérature
un colosse, et les femmes - toutes les femmes --le violeur
inspiré de leurs grandes illusions. C'était
la nuit qui tua Juan Don. La nuit, le diable m'en est témoin,
où je lui fis ce serment sacré d'embrasser une
fois encore chacun des corps qu'il avait possédés."
Jean-François Fournier
est né à Saint-Maurice en 1966. Tantôt
romancier, dramaturge, poète ou biographe, ce pèlerin
des cafés du monde vit aujourd'hui à Morges
et travaille comme journaliste au "Matin". En 1998,
l'Etat du Valais lui a décerné son Prix d'Encouragement
pour l'ensemble de sa production littéraire.
Jean-François Fournier, La nuit
qui tua Juan Don, Editions L'Age d'Homme, 2002.
|
|
David
Laufer / Le monde à témoin |
Genre : Roman
Collection : Contemporains
Parution prévue : octobre 2002
ISBN 2-8251-1682-3
Au Moyen Age, les reliques faisaient l'objet d'une vive vénération...
ainsi que d'un trafic impitoyable. Pour attirer les pèlerins,
les moines de l'abbaye de Conques, au IXe siècle, envoyèrent
l'un des leurs dérober les reliques de sainte Foy,
à Agen.
Sur cette trame rocambolesque transmise par Bernard d'Angers,
David Laufer a écrit un premier roman palpitant qui
est en même temps une méditation spirituelle.
David Laufer est diplomate
et conseiller culturel. Le monde à témoin est
son premier roman.
Début du livre
AN 860
Les deux grandes portes de bois vibraient en émettant
des petits jets de sciure et de poussières. Un clou
gicla de son trou, puis un autre. Un des tenants horizontaux
hoqueta dans un couinement nasillard, et puis péta.
Un faisceau de lumière pénétra soudain.
Et le jour se fit dans un hurlement.
La foule se précipitait sur les dalles en direction
du choeur de l'église. Les plus valides lançaient
carrément leurs poings dans la figure des plus vieux
ou malades, et tous couraient. Les grands chandeliers de
bronze suspendus dansotaient et les chandelles en tombaient.
Les morceaux de bois arrachés à la porte se
faisaient traîner sur toute la longueur de la nef;
esquintant les jambes et faisant trébucher la foule
en dominos. Une femme tombait se faisait écraser.
Un homme trébuchait et étouffait sous les
pas.
David Laufer, Le monde à témoin,
Editions L'Age d'Homme, 2002.
|
|
Michaël
Perruchoud / Poil au temps |
Genre : Roman
Collection : Contemporains
Parution prévue : octobre 2002
ISBN 2-8251-1691-2
Jeune romancier suisse, Michaël
Perruchoud a su s'imposer par une narration prenante
brodée sur de vrais thèmes et un style qui lui
est particulier. Poil au temps,
sorte d'autobiographie d'un jeune homme à l'ère
du vide, est son premier ouvrage aux éditions L'Age
d'Homme. Ses deux précédents romans ont été
salués par la critique... et le public.
Début du livre
Le livre de lozer
Le type qui m'a poussé dans les douches s'appelait
Joberan. Je m'étais habillé rapidement pour
éviter les problèmes, pour ne pas me frotter
à lui. Ça n'a servi à rien. Il attendait
l'heure des vestiaires pour faire sa loi, pour donner la
leçon au nouveau; il n'allait pas me lâcher
si facilement.
C'était l'époque où je vivais chez
ma tante, une bonne bourgeoise pleine de manières
qui m'imposait horaires de rentrée et collège
privé depuis mon arrivée à Bressuges.
'Tu n'as pas voulu suivre ton père à l'étranger,
libre à toi, qu'elle répétait d'une
voix doucereuse, la sale bique, mais n'espère pas
que tu vas te comporter chez moi comme en terre conquise
!" Elle vérifiait mes devoirs chaque soir et
m'avait inscrit d'office dans une chorale guindée,
celle que mes cousines fréquentaient depuis leurs
cinq ans, entre bondieuseries et plaisanteries haut de gamme,
entre le cake et le jus de pomme.
Michaël Perruchoud, Poil au temps,
Editions L'Age d'Homme, 2002.
|
|
Julien
Dunilac / La Méduse |
Genre : Roman
Collection : Contemporains
Parution prévue : novembre 2002
ISBN 2-8251-1725-0
Ce roman, une sorte d'anti-thriller se jouant de nos jours
dans une république teutonique, dure le temps réel
d'un procès - celui d'un homme âgé qui
a assassiné sa jeune maîtresse. Mais à
la confluence d'autres temps: ceux du meurtre et d'avant le
meurtre, de la prison et de l'écriture d'une confession.
Les raisons de son acte échappent, semble-t-il, au
criminel lui-même, confronté à son propre
abîme.
Chaque instant contiendrait-il tout le temps, comme l'a dit
Krishnamurti ?
Ce livre peut aussi être lu comme un conte philosophique
sur le refus du temps des Gorgones, dans lequel notre monde
est entré.
Né en 1923, Julien Dunilac,
après avoir été longtemps diplomate,
fut le directeur de l'Office fédéral de la culture.
Son oeuvre, nourrie par la riche expérience gagnée
au contact des événements et des hommes de notre
temps, comporte de nombreux recueils de poésie, romans
et écrits pour le théâtre, notamment radiophoniques.
Au moment où, traduite en italien et en grec, sa poésie
gagne des lecteurs au-delà de nos frontières,
Julien Dunilac poursuit inlassablement son oeuvre romanesque.
La Méduse est, après six autres romans, un
nouveau jalon dans l'inventaire de son environnement et de
son monde intérieur.
Julien Dunilac, La Méduse, Editions
L'Age d'Homme, 2002.
Page créée le 27.08.02
Dernière mise à jour le 27.08.02
|
|
© "Le Culturactif
Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"
|
|