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Editions L'Age d'Homme
Rue de Genève 10
1003 Lausanne
Tél. 021 312 00 95 - Fax 021 320 84 40
info@agedhomme.com
http://www.lagedhomme.com


Romans - Prose / Essais / Théâtre - Chronique / Poésie
 

  Jean-François Fournier / La nuit qui tua Juan Don

Genre : Roman
Parution prévue : septembre 2002
ISBN 2-8251-1719-6

"C'était la nuit qui tua juan Don. À quoi bon prononcer le nom de ce mal. Il vous laisse l'esprit vide, pétrifié. Alors, comme lui et moi avions coutume de le faire, je parlerai donc de peinture et d'Espagne. Il avait la tête de "l'Hiver" d'Arcimboldo, pauvre chose terreuse percée de tumeurs fruitières. Ses coudes et ses mains aussi, nous les avions déjà vus ensemble, au Prado de Madrid, dans "Les Trois Ages et la Mort" de Hans Baldung Grien. Les chairs qui lui restaient jaunissaient d'heure en heure, relâchées, bouffies de médecine. On aurait dit les corps irréels de "La Descente aux Limbes" de Bermejo, un maître peu connu du XVe qui avait marqué la Barcelone de Juan - sans doute un juif converti. Mais plus que tout, c'est son regard qui survécut à cette nuit de promesses. Il avait l'absence si terriblement amoureuse du Christ dans la "Pietà" de Luis "El Divino" Morales. Et moi, pour tout dire, je devais offrir aux infirmières à robes courtes les traits accusés et les yeux lourds de sa mère la Vierge.

Bien sûr, la terreur léchait ces couloirs défaits, suçait la lumière des ampoules. Goulûment. Comme un vampire à son premier bal. Bien sûr, il y eut des sanglots de femmes, et même des cris de folles. Mais je devais à notre amitié la reconnaissance toute simple de cette beauté morbide, de ces instants morphine qui allaient changer ma vie. Juan mourait, et son agonie traçait un passage entre sa force et ma faiblesse, sa vie démesurée et mes rituels froids, sa plume et la mienne. je perdais mon meilleur ami, la littérature un colosse, et les femmes - toutes les femmes --le violeur inspiré de leurs grandes illusions. C'était la nuit qui tua Juan Don. La nuit, le diable m'en est témoin, où je lui fis ce serment sacré d'embrasser une fois encore chacun des corps qu'il avait possédés."

Jean-François Fournier est né à Saint-Maurice en 1966. Tantôt romancier, dramaturge, poète ou biographe, ce pèlerin des cafés du monde vit aujourd'hui à Morges et travaille comme journaliste au "Matin". En 1998, l'Etat du Valais lui a décerné son Prix d'Encouragement pour l'ensemble de sa production littéraire.

Jean-François Fournier, La nuit qui tua Juan Don, Editions L'Age d'Homme, 2002.

 

  David Laufer / Le monde à témoin

Genre : Roman
Collection : Contemporains
Parution prévue : octobre 2002
ISBN 2-8251-1682-3

Au Moyen Age, les reliques faisaient l'objet d'une vive vénération... ainsi que d'un trafic impitoyable. Pour attirer les pèlerins, les moines de l'abbaye de Conques, au IXe siècle, envoyèrent l'un des leurs dérober les reliques de sainte Foy, à Agen.

Sur cette trame rocambolesque transmise par Bernard d'Angers, David Laufer a écrit un premier roman palpitant qui est en même temps une méditation spirituelle.

David Laufer est diplomate et conseiller culturel. Le monde à témoin est son premier roman.

Début du livre

AN 860

Les deux grandes portes de bois vibraient en émettant des petits jets de sciure et de poussières. Un clou gicla de son trou, puis un autre. Un des tenants horizontaux hoqueta dans un couinement nasillard, et puis péta. Un faisceau de lumière pénétra soudain. Et le jour se fit dans un hurlement.

La foule se précipitait sur les dalles en direction du choeur de l'église. Les plus valides lançaient carrément leurs poings dans la figure des plus vieux ou malades, et tous couraient. Les grands chandeliers de bronze suspendus dansotaient et les chandelles en tombaient. Les morceaux de bois arrachés à la porte se faisaient traîner sur toute la longueur de la nef; esquintant les jambes et faisant trébucher la foule en dominos. Une femme tombait se faisait écraser. Un homme trébuchait et étouffait sous les pas.

David Laufer, Le monde à témoin, Editions L'Age d'Homme, 2002.

 

  Michaël Perruchoud / Poil au temps

Genre : Roman
Collection : Contemporains
Parution prévue : octobre 2002
ISBN 2-8251-1691-2

Jeune romancier suisse, Michaël Perruchoud a su s'imposer par une narration prenante brodée sur de vrais thèmes et un style qui lui est particulier. Poil au temps, sorte d'autobiographie d'un jeune homme à l'ère du vide, est son premier ouvrage aux éditions L'Age d'Homme. Ses deux précédents romans ont été salués par la critique... et le public.

Début du livre

Le livre de lozer

Le type qui m'a poussé dans les douches s'appelait Joberan. Je m'étais habillé rapidement pour éviter les problèmes, pour ne pas me frotter à lui. Ça n'a servi à rien. Il attendait l'heure des vestiaires pour faire sa loi, pour donner la leçon au nouveau; il n'allait pas me lâcher si facilement.

C'était l'époque où je vivais chez ma tante, une bonne bourgeoise pleine de manières qui m'imposait horaires de rentrée et collège privé depuis mon arrivée à Bressuges. 'Tu n'as pas voulu suivre ton père à l'étranger, libre à toi, qu'elle répétait d'une voix doucereuse, la sale bique, mais n'espère pas que tu vas te comporter chez moi comme en terre conquise !" Elle vérifiait mes devoirs chaque soir et m'avait inscrit d'office dans une chorale guindée, celle que mes cousines fréquentaient depuis leurs cinq ans, entre bondieuseries et plaisanteries haut de gamme, entre le cake et le jus de pomme.

Michaël Perruchoud, Poil au temps, Editions L'Age d'Homme, 2002.

 

  Julien Dunilac / La Méduse

Genre : Roman
Collection : Contemporains
Parution prévue : novembre 2002
ISBN 2-8251-1725-0

Ce roman, une sorte d'anti-thriller se jouant de nos jours dans une république teutonique, dure le temps réel d'un procès - celui d'un homme âgé qui a assassiné sa jeune maîtresse. Mais à la confluence d'autres temps: ceux du meurtre et d'avant le meurtre, de la prison et de l'écriture d'une confession. Les raisons de son acte échappent, semble-t-il, au criminel lui-même, confronté à son propre abîme.

Chaque instant contiendrait-il tout le temps, comme l'a dit Krishnamurti ?

Ce livre peut aussi être lu comme un conte philosophique sur le refus du temps des Gorgones, dans lequel notre monde est entré.

Né en 1923, Julien Dunilac, après avoir été longtemps diplomate, fut le directeur de l'Office fédéral de la culture.

Son oeuvre, nourrie par la riche expérience gagnée au contact des événements et des hommes de notre temps, comporte de nombreux recueils de poésie, romans et écrits pour le théâtre, notamment radiophoniques.

Au moment où, traduite en italien et en grec, sa poésie gagne des lecteurs au-delà de nos frontières, Julien Dunilac poursuit inlassablement son oeuvre romanesque.

La Méduse est, après six autres romans, un nouveau jalon dans l'inventaire de son environnement et de son monde intérieur.

Julien Dunilac, La Méduse, Editions L'Age d'Homme, 2002.

 

Page créée le 27.08.02
Dernière mise à jour le 27.08.02

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