Sandrine Fabbri
Notice biographique
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Rubrique Livres du Mois
La Béance
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Notice
biographique |
Née à Genève en 1963, Sandrine Fabbri a été critique de théâtre au Journal de Genève puis correspondante culturelle du Temps à Zurich. Entre 1991 et 1995, elle a réalisé plusieurs reportages de guerre en Croatie. Elle choisit ensuite l'indépendance pour se consacrer à l'écriture et à la traduction (Lukas Bärfuss, Sibylle Berg), et s'installe à Paris en 2004, où elle organise des soirées littéraires au Centre culturel suisse; en Suisse romande, elle anime pendant la même période des rencontres avec des écrivains alémaniques pour la série «Ces Voisins inconnus». De retour à Genève, elle est actuellement enseignante et membre fondatrice du comité de la l'Association pour une Maison de la Littérature à Genève (MLG).
Dans La Béance , premier récit fort et pudique, Sandrine Fabbri mêle souvenirs et hypothèses pour enquêter sur une douloureuse absence: la narratrice a onze ans lorsque sa mère se jette par la fenêtre. En 2012 paraîtra Noras Mails (Lenos Verlag), «roman alcoolisé, sexuel et politique» écrit en allemand et qui témoigne de ses années zurichoises et parisiennes.
Le texte que nous publions ici est extrait de J'aimerais savoir , projet de roman qui a bénéficié de la bourse d'écriture «nouvel auteur» attribuée par la Ville et l'Etat de Genève sous l'égide de la Commission consultative de mise en valeur du livre.
http://www.sandrinefabbri.com
APD
photo de Yvonne Böhler
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Bibliographie |
La Béance, Roman, Prix Pittard de l’Andelyn 2010, Editions d’en bas, 2009.
Traduit en allemand par Yla von Dach, Diese endlose Stille, Lenos Verlag, sortie septembre 2011. |
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La Béance |
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"Depuis le matin, je t'ai suivie à la trace, une peur instinctive accrochée au ventre, je t'ai observée, surveillée.
Fruit de tes entrailles, les miennes me tenaillaient. Nous n'avons rien fait d'autre. Que voir des gens. Nous n'avons pas bouclé les valises. Tu as appelé quelqu'un. Par téléphone. J'étais à côté de toi. Prends soin de ma fille. S'il m'arrive quelque chose. Tu as dit ça. Tranquillement. En me regardant. Tu ne m'avais rien demandé. Je ne t'avais rien demandé. De semblable. Tu me regardais. Sans me voir. Tu m'ignorais.
Tu étais où, loin de moi, ça, c'est sûr, mais où. Je ne veux pas que l'on prenne soin de moi." Ce récit se déroule tendu comme un fil qui peut se rompre à chaque instant. Il évoque une tragédie familiale qui est aussi celle d'un choc entre cultures et celle d'un lieu, une cité satellite dans les années 60 et 70. Comment vivre avec le vide de l'absence? Comment survivre au silence ou aux mensonges qui entourent l'absente? Une petite fille subit la violence de la disparition brutale, inconcevable.
Devenue adulte, elle tente de retrouver cette femme écartelée entre deux hommes, entre Yougoslavie et Suisse, entre raison et folie, qui a eu été sa mère. Et de combler la béance par les mots.
La Béance, Editions d'en bas, 2009, 150 pages |
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Page créée le 21.01.10
Dernière mise à jour le
18.03.11
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