Jean-Paul Pellaton
Bibliographie
- Extrait de presse - Terres
de silence
Bibliographie |
Jean-Pierre
chez les hommes rouges, récit pour la jeunesse,
O.S.L., Zurich 1950 |
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Cent fleurs
et un adjudant, nouvelles, Ed. du Griffon, Neuchâtel
1953 |
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Quinze jours
avec Bob, récits, Labor et Fides, Genève
1955 |
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Le courrier
du roi Caraffa, récit pour la jeunesse, Le
Verdonnet, Lausanne 1960 |
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Le visiteur
de brume, roman, La Baconnière, Neuchâtel
1960 |
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Les lettres
de l'étrangère, pièce radiophonique,
RSR, 1963 |
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Nous avons
tous vu Podiliak, pièce radiophonique, RSR
et RTB 1967 |
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Vitraux du
Jura, étude en collaboration, Pro Jura, 1968,
1970, 1973, 1988 |
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Les prisons
et leurs clefs, nouvelles, L'Age d'Homme, Lausanne
1973 |
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Ces miroirs
jumeaux, roman, L'Age d'Homme, Lausanne 1975 rééd.
Poche Suisse, L'Age d'Homme, Lausanne 1991 |
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Coplas,
poèmes, L'Age d'Homme, Lausanne 1979 |
|
Quelques oiseaux
étourdis, nouvelles, L'Age d'Homme, Lausanne
1981 |
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Delémont,
étude, Ed. Du Griffon, Neuchâtel 1983 |
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Poissons d'or,
nouvelles, L'Age d'Homme, Lausanne 1984 |
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Dans la nuit
une rose, récit, L'Aire, Lausanne 1985 |
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Une ombre sur
la terrasse, roman, L'Age d'Homme, Lausanne 1988 |
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Contes et légendes
du pays rauraque, récits, Hifach, Perroy 1989 |
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Septembre mouillé,
récits, L'Age d'Homme, Lausanne 1990 |
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Les passeurs
de l'aube, roman, L'Age d'Homme, Lausanne, 1992 |
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Le Mège,
roman, L'Age d'Homme, Lausanne 1993 |
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Georges au
vélo, roman, L'Age d'Homme, Lausanne 1994 |
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Un habit chasse
l'autre, nouvelles, L'Age d'Homme, Lausanne 1996 |
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D'Ici-bas,
poèmes, Empreintes, Lausanne 1998 |
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Terres de silence,
roman, L'Age d'Homme, Lausanne 1999 |
Traductions
De l'impressionnisme
au tachisme, de B. von Grünigen, Birkhäuser,
1964 |
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Fritz Winter,
de G. Lohberg, Marbach, Berne 1980 |
Bibilographie extraite de "Ecrire
dans l'Arc jurassien, un panorama"
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Extrait de presse |
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Terres
de silence |
ISBN: 2-8251-1307-7 |
Les peuples, comme les hommes, ont besoin d'oublier les périodes douloureuses de leur histoire. En Suisse, on a oublié les courants extrémistes d'avant-guerre. En Espagne, on s'efforce de chasser de sa mémoire les horreurs de la guerre civile. Le sculpteur Sylvain Barraud et Amparo, la danseuse espagnole, témoins survivants, font revivre par leurs souvenirs et leurs réflexions, ces pans oubliés de l'histoire contemporaine.
Jean-Paul Pellaton, Terres de Silence, Ed. LAge dHomme, 1999 |
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Extrait de presse
Roman: Terres de silence
D'outre-tombe, Jean-Paul Pellaton nous parle dun douloureux
silence
À peine retourné à
la terre à l'âge de 80 ans, l'écrivain
jurassien Jean-Paul Pellaton nous parle de terres. Et de son
silence. Dans son ultime roman, il évoque les béances
et des abîmes qui croupissent à l'intérieur
de chaque être humain et de leurs territoires. Trouble
et apaisement
Le meilleur hommage que l'écrivain
jurassien Jean-Paul Pellaton, immense par sa simplicité
et sa maîtrise du mot juste, ait pu recevoir doutre-monde,
fut sans aucun doute laccueil de son ultime roman Terres
de Silence, publié aux Editions de LAge dHomme,
à Lausanne. Le roman le plus achevé, le plus
complet qu'il ait jamais écrit (voir plus bas, l'hommage
de l'éditeur et écrivain Claude Frochaux). Nous
ne reviendrons pas sur lunanimité de la reconnaissance
qui lui a été adressée: jamais écrivain
ne reçut tant d'approbation à l'heure blême.
Parlons plutôt de ses propres mots qui continuent de
trouver une résonance particulièrement universelle
chez les lecteurs. Bien sûr, la publication de Terres
de Silence a été magistralement signalée
dans le dernier numéro des Actes de l'Emulation sous
la plume de Philippe Wicht, à côté de
nos forces vives de la création littéraire jurassienne
Alexandre Voisard, Rose-Marie Pagnard, Daniel de Roulet et
Ernest Mignatte alias Daniel Sangsue, pour ne citer queux.
Maîtrise du temps
Retournons à Terres de Silence.
Nous avions parlé de la capacité de Pellaton
d'ancrer ses personnages n'importe où dans le temps,
dans le lieu, que ce soit au sud, au nord du Jura, en Allemagne
ou simplement partout où il y a une inscription de
l'humain. La territorialité n'était pas sa préoccupation,
ni la prégnance du lieu. Pourtant, cet ultime roman
se présente dans une parfaite maîtrise du temps,
mais un temps cette fois qui parle du destin de deux pays,
la Suisse qui n'avait pas totalement éradiqué
ses démons de pactisation avec les idées fascistes
vingt ans après la guerre, lEspagne de Franco
qui croupissait sous les poussées économiques
et les résistances, comme celle des anarchistes catalans.
Autour des deux pays, une chape de silence permet aux idées
les plus viles et aux ambitions les moins nobles de sépanouir.
C'est le temps de la mémoire que lécrivain
active avec une grande part allouée à l'art
qui fait rêver ou qui signale des poussées vitales
de la nature et de lêtre lart a toujours
été présent dans loeuvre de Pellaton.
La dernière fois que nous l'avons rencontré,
juste avant la parution de son dernier roman, ce fut lors
dun vernissage à Delémont. Une idée
le taraudait : comment de grands écrivains ont-ils
pu tomber dans loubli ? Et buvait avec envie les paysages
que proposait le peintre biennois Danilo Wyss. Il en pressentait
les lentes sédimentations. Son roman était achevé.
Il repensait à cette quête de la vérité
historique. Il pensait aux états de l'homme: lequel
de son personnage principal Sylvain Barraud était-il
le plus authentique ? Le correspondant d'un journal fasciste
de l'époque ; le jovial sculpteur de Castelfields en
Catalogne, ou lartiste professionnel qui a réussi,
après un séjour aux États-Unis à
devenir un artiste abouti ? " Les hommes naissent rarement
tout achevés " fait-il dire à son personnage
Gabriel tandis que le narrateur sinterroge sur une question
centrale: les gens changent-ils vraiment ?
Conscience politique
À travers ce roman, on sent
Jean-Paul Pellaton abîmé en son for intérieur
par la présence jadis des fascistes dans le Jura et
en Suisse, et par celle des intellectuels fascinés
par Charles Maurras. Plus tard, dans le Jura qui se dessinait,
Pellaton redoutait linévitable éclatement
dun pays soudé par sa culture. Il ne semblait
pas interrogé outre mesure par la politique, puisque
la démocratie assurait la bonne circulation des idées.
Son roman l'installe dans une conscience politique de dernière
minute: " comment ai-je pu, moi, vivre toutes ces années-là
sans vraiment minformer ou minquiéter ?
" lancera le narrateur. Ce roman le dédouanera
de cette intranquillité. Il pourra parler de voyage
dans le temps. Son minable narrateur voyagiste pourra mener
son enquête comme laurait fait nimporte
quel minable flic de Dürrenmatt. Sauf que Jean-Paul Pellaton
pose un regard de paix. Un regard qui donne de lépaisseur
à lhomme, dénude ses terres et filent
le train à leurs muets mouvements. De ces terres, de
ces hommes, cest à ses derniers den découvrir,
cette " réserve de silence ".
Jean-Paul Pellaton, Terres de Silence,
Ed. LAge dHomme, 1999, 133 pages
Yves-André Donzé
05.05.2000
Page créée
le 01.08.98
Dernière mise à jour le 14.08.09
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