Née à Lausanne où elle a fait ses études d'institutrice. A enseigné pendant huit ans. Epouse et mère tandis que son mari poursuit sa formation de médecin à l'Hôpital de St-Loup. Départ pour le Portugal en 1965 avec trois petits enfants et une 2CV. Pendant quinze mois, étude de la médecine tropicale et du portugais, études nécessaires alors à l'obtention d'un visa pour le Mozambique. de 1966 à 1976, en Afrique, tâte de la brousse et de la ville. Donne le jour à deux enfants encore. Pendant que son mari pratique la chirurgie et l'obstétrique, elle s'occupe de ses enfants, de leur devoirs d'école et rencontre des femmes africaines qui lui ont demandé des cours d'économie domestique, puériculture, vie de couple, etc. C'est le commencement d'échanges qui se poursuivent encore et qui lui apportent bien davantage qu'elle n'a jamais donné.

A l'indépendance du pays, Claudine Roulet et son mari décident de rester et tentent le pari de travailler comme avant, mieux encore, si possible. N'avaient pas pensé aux rancoeurs amassées par le peuple, aux revanches qu'il devait prendre sur le premier bouc émissaire venu.

Retour en Suisse en 1976, avec cinq enfants dont les âges s'échelonnent de quinze à huit ans. Ouverture d'un cabinet de médecin généraliste à Reconvilier, dans le Jura Bernois. Initiation au travail administratif.

En 1980, décès accidentel de Thomas, leur fils aîné. Trois ans de souffrance et de deuil. Claudine suit un Atelier d'Ecriture. C'était il y a 14 ans.

Et encore...

A l'écriture, Claudine Roulet est arrivée par accident. De nature, serait plutôt contemplative: aimant les papiers à la cuve, les moires du Grand Canal à Venise. Elle sait que les reflets les plus somptueux se profilent dans les eaux les plus boueuses.

Si elle était un meuble, elle se voudrait "bonheur du jour", à cause des nuages pourpres qui constellent le bois d'acajou. A cause des compartiments multiples et du tiroir secret niché dans ses profondeurs. Dans sa tête, elle a tant de tiroirs qui s'ouvrent à l'instant précis où elle en a besoin... ou juste après.

Si elle était poisson, elle se voudrait anguille pour mieux glisser aux mailles des filets. Pour nourriture, ne serait pas - au grand jamais - pâté froid.

En mythologie, elle choisirait, parmi les déesses hindoues, celle qui fait onduler ses bras multiples: écrivant, caressant ou cousant, tout en pelant des pommes de terre.

Elle a un faible pour le caméléon, hésitant sur ses pattes grêles, sans savoir s'il ira ou restera. Elle aime chez lui sa couleur-humeur, ses yeux orientables à 180°, son indécision congénitale. Il ne sait jamais s'il mettra la première vitesse ou la marche-arrière.

Vite troublée. Prête à s'indigner des injustices, à déborder d'enthousiasme. C'est pour lutter contre ce défaut qu'elle se veut retenue. Contenue.

Page créée le 01.11.97
Dernière mise à jour le 27.08.09