"Je désirais
écrire un récit simple, raconter
une histoire qui peut arriver à tout un
chacun. J'ai pensé à un jeune homme
d'affaires qui, à chacun de ses voyages,
écrit à son épouse. Le style
épistolaire permet d'étaler le récit
sur une longue période et de montrer comment
réagit Jules, sur le long terme. La longue
durée du récit est fragmentée
grâce aux lettres. Celles-ci s'échelonnent
sur une vie, mais ne racontent pas une vie, seulement
des bribes.
La structure d'Evanescence offre une vision totalement
subjective de la situation. Jules est le seul
à s'exprimer, il est la voix unique du
récit, ainsi le lecteur découvre
son ressenti et ses réactions. Jules vit
une expérience et le transmet directement,
sans intermédiaire, sans narrateur qui
cherche à interpréter les faits
et les dires des personnages. Le récit
n'est pas universel ou général,
il présente un homme et son chemin, une
personnalité.
Evanescence reflète la thématique
du récit en la nuançant. Un tel
titre donne une idée légère
mais claire du contenu. Je trouvais intéressant
que le titre comprenne le nom de celle qui est
evanescente: Eva, son épouse. Il livre
un certain nombre d'indications sur le contenu
sans pour autant dévoiler toute l'histoire."
Joane
Tissot, Evanescence, Editions G d'Encre, 2005
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