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Parutions Automne 2006
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Anne
Cuneo / Lacunes de la mémoire |
ISBN 2-88241-183-9
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À un interlocuteur qui
lui demandait où il trouvait les idées
de ses scénarios, souvent noirs, Claude Chabrol
répondait lors dun entretien radiophonique
récent (je cite de mémoire): «Dans
les rapports humains, et particulièrement dans
les rapports de couple, limagination est souvent
en deçà de la réalité. Lorsque
dans la vie réelle on voit la haine pousser un
couple à sentre-détruire, on a la
sensation de lire un de ces romans noirs dont on est
le spectateur incrédule.» Et il assurait
que, en dépit des apparences, il navait
guère inventé. Ses films étaient
fondés sur des histoires vraies dont il avait
pris connaissance en lisant les faits divers des journaux.
Lhistoire des « Jonain » est issue
dun tel fait divers : laissée à
moi-même, je naurais jamais imaginé
que, au début du XXIe siècle, il se trouve
des gens pour résoudre leurs problèmes
de couple dune telle manière. Après
tout, nous vivons à une époque où
au moins un mariage sur trois se termine par un divorce,
et où il nest plus nécessaire, rationnellement
parlant, de sentre-tuer pour se débarrasser
de son partenaire. Le «divorce à litalienne»
a fait son temps.
Pourtant, au moment où je termine ce récit,
je constate que cette affaire, qui avait attiré
mon attention par sa bizarrerie et son anachronisme,
nest pas isolée: je viens de lire lhistoire
dun mari qui a tué non pas un, mais trois
des collègues de son épouse.
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Il a laissé près du premier
cadavre des indices compromettants pour elle; lorsque ces
indices ont été négligés, il a
tué un deuxième collègue, puis un troisième:
bien entendu, cest lui quon a fini par arrêter.
Ses raisons? Il voulait que sa femme passe sa vie en prison,
ce qui aurait justifié quil demande le divorce,
et lui aurait garanti la garde de ses enfants. Lidée
de demander le divorce, tout simplement, sans tuer personne,
ne lui était pas venue.
Anne Cuneo
Née à Paris à la veille de la Seconde
Guerre mondiale, Anne Cuneo
passe son enfance en Italie du Nord.
Après la mort de son père en 1945, elle passe
plusieurs années dans divers internats et orphelinats
religieux en Italie dabord, puis à Lausanne où
elle doit sadapter à la langue et à lenvironnement
nouveaux. Après cette difficile période, elle
passe une année en Angleterre, à Plymouth et
Londres, et découvre la culture anglo-saxonne. Plus
tard, elle puisera dans les souvenirs de ce moment décisif
de son adolescence pour un roman plein dhumour et de
fraîcheur, Station Victoria (1989). De retour
à Lausanne, elle est dabord téléphoniste,
puis étudie à lUniversité de Lausanne
(licence ès lettres), apprend les métiers de
la publicité, enseigne la littérature, voyage
à travers lEurope.
Éclectique, Anne Cuneo partage son temps entre la création
dans presque tous les domaines de la littérature et
le journalisme. Son uvre est animée par une participation
spontanée aux courants modernistes. Lillustration
de ses choix esthétiques apparaît dans Gravé
au diamant (1967), Passage des Panoramas (1978),
Hôtel Vénus (1984). Porte-parole des laissés-pour-compte
dans La Vermine, elle introduit le monde des immigrés
dans la littérature romande avec les deux volumes de
son Portrait de lauteur en femme ordinaire (1980/1982).
Elle évoque le milieu des malades dans Une cuillerée
de bleu (1979) après avoir survécu à
un grave cancer. Essayiste, elle dessine des portraits des
milieux du spectacle dont elle se sent proche: Le Piano
du pauvre (1975), La Machine Fantaisie (1976),
Le Monde des forains (1985), Benno Besson et Hamlet
(1987).
Elle participe à des expériences cinématographiques
et théâtrales. De lécriture, elle
passe à la mise en scène et à la réalisation.
Aujourdhui, Anne Cuneo ne met plus sa vie en livres,
estimant quelle a raconté tout ce quelle
a vécu de différent. Cette voix plus profonde,
elle la prête à des personnages, qui sexpriment
toujours à la première personne, telles les
héroïnes de Station Victoria (1989) et
de Prague aux doigts de feu (1990), ou le héros
du Trajet dune rivière (1993, Prix des Libraires
1995), Francis Tregian. Anne Cuneo a publié en 1996
une suite indirecte au Trajet dune rivière,
Objets de splendeur, où la figure attachante dun
Shakespeare amoureux nous réintroduit dans lunivers
du grand dramaturge.
En 1998, Anne Cuneo publie son premier roman dit «policier»
(mais quelle qualifie de «roman social»),
Âme de bronze suivi en 1999 par Dor
et doublis puis en 2000 par Le Sourire de Lisa
où lon retrouve lenquêteuse
Marie Machiavelli.
Anne Cuneo collabore au Téléjournal à
Genève et à Zurich, où elle demeure conjointement
aujourdhui. Ses ouvrages, constamment réédités
et traduits en allemand, sont tous de grands succès
de librairie en Suisse.
Anne Cuneo, Lacunes de la mémoire,
Bernard Campiche Editeur, 2006, 250 pages.
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Anne
Cuneo / Le Trajet d'une rivière |
ISBN 2-88241-043-3
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Le magnifique ouvrage dAnne
Cuneo comporte une interrogation humaniste des plus
fines. (?) Francis Tregian doit sa fortune posthume
à son sublime recueil de virginaliste, le Fitzwilliam
Virginal Book, le plus beau peut-être jamais
composé. Catholique, victime dune persécution
récurrente dans le monde élizabéthain,
il disparut à la Tour de Londres. La romancière
lui octroie trente ans de sursis. De la Rome de Palestrina
assombrie par les progrès de la Compagnie de
Jésus à Anvers, opulente mais pusillanime,
des lignes de feu qui séparent Huguenots et Ligueurs
au bourg suisse dÉchallens, Tregian compose
ses propres variations sur le devoir et la raison, la
conscience et le libre arbitre. Écartelé
entre deux mondes, ce disciple de Montaigne natteint
la sérénité, la quiétude
rêvée, que par la médiation de la
musique, quintessence du bonheur dont il se fit lanthologiste
inspiré.
Ceux qui quitteraient à regret les inoubliables
harmonies de Morley et Bull, Sweelinck et Farnaby, pourront
sans attendre dévorer Objets de splendeur
(Bernard Campiche Éditeur et Denoël, 1996),
où la figure attachante dun Shakespeare
amoureux nous réintroduit dans lunivers
magiquement intemporel du grand dramaturge.
Philippe-Jean Catinchi,
Le Monde
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Née à Paris à la veille de la Seconde
Guerre mondiale, Anne Cuneo
passe son enfance en Italie du Nord.
Après la mort de son père en 1945, elle passe
plusieurs années dans divers internats et orphelinats
religieux en Italie dabord, puis à Lausanne où
elle doit sadapter à la langue et à lenvironnement
nouveaux. Après cette difficile période, elle
passe une année en Angleterre, à Plymouth et
Londres, et découvre la culture anglo-saxonne. Plus
tard, elle puisera dans les souvenirs de ce moment décisif
de son adolescence pour un roman plein dhumour et de
fraîcheur, Station Victoria (1989). De retour
à Lausanne, elle est dabord téléphoniste,
puis étudie à lUniversité de Lausanne
(licence ès lettres), apprend les métiers de
la publicité, enseigne la littérature, voyage
à travers lEurope.
Éclectique, Anne Cuneo partage son temps entre la création
dans presque tous les domaines de la littérature et
le journalisme. Son uvre est animée par une participation
spontanée aux courants modernistes. Lillustration
de ses choix esthétiques apparaît dans Gravé
au diamant (1967), Passage des Panoramas (1978),
Hôtel Vénus (1984). Porte-parole des laissés-pour-compte
dans La Vermine, elle introduit le monde des immigrés
dans la littérature romande avec les deux volumes de
son Portrait de lauteur en femme ordinaire (1980/1982).
Elle évoque le milieu des malades dans Une cuillerée
de bleu (1979) après avoir survécu à
un grave cancer. Essayiste, elle dessine des portraits des
milieux du spectacle dont elle se sent proche: Le Piano
du pauvre (1975), La Machine Fantaisie (1976),
Le Monde des forains (1985), Benno Besson et Hamlet
(1987).
Elle participe à des expériences cinématographiques
et théâtrales. De lécriture, elle
passe à la mise en scène et à la réalisation.
Aujourdhui, Anne Cuneo ne met plus sa vie en livres,
estimant quelle a raconté tout ce quelle
a vécu de différent. Cette voix plus profonde,
elle la prête à des personnages, qui sexpriment
toujours à la première personne, telles les
héroïnes de Station Victoria (1989) et
de Prague aux doigts de feu (1990), ou le héros
du Trajet dune rivière (1993, Prix des Libraires
1995), Francis Tregian. Anne Cuneo a publié en 1996
une suite indirecte au Trajet dune rivière,
Objets de splendeur, où la figure attachante dun
Shakespeare amoureux nous réintroduit dans lunivers
du grand dramaturge.
En 1998, Anne Cuneo publie son premier roman dit «policier»
(mais quelle qualifie de «roman social»),
Âme de bronze suivi en 1999 par Dor
et doublis puis en 2000 par Le Sourire de Lisa
où lon retrouve lenquêteuse
Marie Machiavelli.
Anne Cuneo collabore au Téléjournal à
Genève et à Zurich, où elle demeure conjointement
aujourdhui. Ses ouvrages, constamment réédités
et traduits en allemand, sont tous de grands succès
de librairie en Suisse.
Anne Cuneo, Le Trajet d'une rivière,
Bernard Campiche Editeur, 2006, 600 pages.
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Claire
Genoux / Ses pieds nus |
ISBN 2-88241-176-6
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Sans bruit, sur la pointe
des pieds
Un deuxième recueil de nouvelles de Claire
Genoux, subtil, mélancolique et vénéneux.
«C'est ce qui m'est
arrivé et que je n'ai pas vécu»,
dit Marguerite Duras en exergue de Ses Pieds
nus, dernier recueil de Claire Genoux. On
ne saurait mieux cerner les personnages de ces
sept nouvelles: ils sont tous à l'écart
de la vie, de leur vie. Celui qui «photographie
des femmes nues» qu'il croit posséder
parce qu'il les brutalise se trouve mis en échec
par une épouse silencieuse et déterminée.
Le psychiatre qu'elle le somme de consulter saura
fissurer cette façade arrogante.
Une jeune femme prend le train pour Prague, c'est
le plus loin qu'elle ose se risquer. En route,
il y aurait l'aventure, le plaisir, peut-être
la passion. La peur l'empêche de les accepter:
finalement «Prague ne comptera pas».
Les copains d'Emile rêvent de grands départs
en buvant des bières et des whiskys. Lui
ne va pas plus loin que l'hôtel City d'où
il contemple son balcon desséché.
«J'aimerais dire que mon corps, de toute
façon, je ne peux pas le garder pour moi
seule, vous comprenez», dit l'héroïne
de «L'eau, l'été», une
jeune fille qui tente de «rester souple
dans sa tête».
Dans ces histoires mélancoliques, les contacts
physiques, même sous couvert de gestes affectueux,
s'apparentent à des viols, à des
abus.
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Même le fait d'attendre un enfant
est le résultat d'un malentendu: Jeanne se disait «que
les bébés ne s'attrapent pas comme ça,
qu'il faut les vouloir, et elle n'en voulait pas». Et
quand elle finira par accepter celui qui s'annonce, ce sera
pour l'accaparer. «Tout le monde a une douleur, comme
un étang tranquille au milieu du corps. Sans la douleur,
on n'est rien», constate l'une de ces victimes. Sans
révolte, sans se plaindre. Le mieux qu'on peut faire,
c'est s'approprier sa mort, semble-t-il.
Il se dégage de ces récits une infinie tristesse.
Il vaut mieux affronter leur pessimisme par petites doses
pour ne pas désespérer tout à fait. Personne
n'est jamais au bon endroit. Claire Genoux met au service
de toute cette impuissance un art réel de la suggestion.
Elle sait dessiner le détail juste pour matérialiser
l'angoisse diffuse qui émane de ses figures. Quand
l'histoire s'égare sur un chemin de traverse, se fixe
sur des personnages anodins, ce n'est jamais sans raison.
Claire Genoux a commencé par la poésie - Soleil
ovale et Saisons du corps (Ed. Empreintes). Elle en a gardé
le sens de l'ellipse.
Isabelle Rüf,
Le Temps
Claire
Genoux est née en 1971 à Lausanne, où
elle vit. Après avoir obtenu une licence en lettres
à lUniversité, elle se consacre à
enseigner le français aux adultes et collabore à
différentes revues, en Suisse et à létranger.
En 1997, elle publie son premier recueil de poèmes,
Soleil ovale, suivi de Saisons du corps qui
reçoit le Prix de poésie C.F. Ramuz 1999. Outre
ces recueils, ses poèmes ont paru dans diverses revues,
en particulier Archipel, Écriture et la Revue de
Belles-Lettres.
Claire Genoux, Ses pieds nus, Bernard
Campiche Editeur, 2006, 210 pages.
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Anne-Lise
Grobéty / La Corde de mi |
ISBN 2-88241-184-7
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Anne-Lise Grobéty,
violoniste des mots
Ce qui frappe dès les
premières pages de La Corde de mi , le dernier
roman dAnne-Lise Grobéty, et qui ne se
relâche jamais, cest cette incroyable maîtrise
de la langue et de sa musique, doublée de limpression
tenace de lire en couleurs impression du reste
difficile à décrire, donnée par
ces mots auxquels la romancière restitue tout
leur sens, ces mots quelle épluche et dont
elle presse la pulpe, leur offrant une résonance
et un impact nouveaux. Si cela est valable pour la plupart
des textes de Grobéty, cest encore plus
évident ici, où tout est à déguster.
Mais cette écriture qui simpose comme ce
qui semble une évidence est en réalité
le fruit dun travail de longue haleine. Lhistoire
du petit Mongarçon, orphelin de père,
qui deviendra luthier, traînait dans la tête
de lécrivaine depuis neuf ans une
de ces histoires «qui nen finissent pas
de vouloir quon les commence». Impossible
de rédiger plus de quarante pages sans sessouffler.
Jusquà ce que survienne le personnage de
Luce. Et là, cest le déclic.
Luce, fille du luthier et narratrice de ce récit,
est une femme dune trentaine dannées
qui na pas revu son père depuis douze ans.
Mais lorsque celui-ci, vieux et malade, se retrouve
à lhôpital, elle tente de renouer
le lien.
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Ou plutôt de nouer tout court,
puisque cet homme, quelle manque de confondre avec le
malade du lit dà côté, na
jamais prêté attention à elle, ne sest
même jamais défait de son attitude de rejet.
Cest dailleurs cette cruelle indifférence
qui est à la base du texte: Luce raconte, en sadressant
à son père, son enfance et son adolescence passées
à tenter dexister pour lui, elle raconte ses
efforts, sa lutte pour quil la remarque et laccepte.
En parallèle, elle se sert des bribes de souvenirs
quelle a pu recueillir pour inventer (tout en recherchant
une certaine véracité) la vie de son père.
Son objectif: mener ce récit jusquau moment de
sa naissance à elle, jusquau jour où le
petit Mongarçon, devenu avec lâge adulte
Marc-Gaston, est bombardé papa. Refaire son entrée,
en somme, en espérant récolter cette fois un
peu plus dapplaudissements et surtout ne plus
voir la salle se vider.
Mais Anne-Lise Grobéty, et elle a raison, prend tout
son temps pour arriver jusque-là. Elle sapplique
avant cela à décrire certaines scènes
de lenfance de Mongarçon: sa naissance par exemple,
qui ressemble fort à une résurrection, mort-né
à la sortie du ventre et tout de suite réanimé
par le soupir dun BonVieux qui passe par là (ce
qui fait dire à la sage-femme impatiente qui le tire
au monde quil sera «fait du bois dont on fait
les flûtes»); ou la vie avec son frère,
sourd-muet, qui finira par être placé en institution
par une mère qui fait ce quelle peut pour se
débrouiller sans mari, une mère, très
touchante dans ce quelle a dinsupportable, qui
annonce à Mongarçon quil devra, désormais,
«chanter pour deux». Lourde tâche que lenfant
se met en tête daccomplir, en commençant
par le début, à savoir trouver la réponse
à cette question: que veut dire chanter? Puis vient
la découverte de la musique, du violon, et lapprentissage
chez les frères Pelet, deux vieux luthiers qui décident
denseigner ce quils savent à ce garçon
prometteur.
Le contraste est grand entre ce gamin qui découvre
le monde, se bat pour oser suivre sa vocation malgré
les fortes réticences de sa mère, apprivoise
avec passion linstrument quil a choisi, et le
père quil devient, raconté par Luce, un
vrai monstre dégoïsme et dindifférence.
Mais ce roman ne se contente pas des apparences. Grobéty
décortique ses personnages, décline à
travers eux le thème de la filiation et de labsence
et joue avec les perspectives et les cadrages, les «couches
de temps», dans un texte très vivant, toujours
en mouvement, un texte en traque permanente de quelque chose
mais quoi ? Pour répondre à cette question,
Luce lutte. à plusieurs reprises au long du récit
(et cest dailleurs la scène «à
leau de pluie» sur laquelle souvre le roman),
elle sembourbe dans un chemin où elle sest
égarée en voulant retrouver la maison des frères
Pelet, la maison où elle est née, et où
son père, de son lit dhôpital, lui a demandé
de retourner pour y chercher un étui de violon bleu.
Un enlisement dans la boue qui traduit celui de ses pensées,
quelle désembourbe patiemment et progressivement
pour tenter dy voir clair.
On ne lâche plus ce récit envoûtant qui
raconte son histoire avec un don dexpression exceptionnel,
et dont on voudrait citer toutes les phrases. Par exemple
celle-ci: «Peut-être quon finira quand même
par forcer le cur des hommes avec la musique. En tout
cas, ça vaut la peine dessayer encore. Ou avec
les mots, pourquoi pas, je ne suis pas borné à
ce point! Pourvu que le cur sentrouvre pour couver
enfin un peu dhumanité.»
Anne-Lise Grobéty donne ici son meilleur livre
et lorsque lon sait la qualité des précédents,
on réalise ce que cela signifie. Plus que romancière,
elle se fait musicienne, virtuose en violoniste des mots,
chef dorchestre à loreille plus fine et
au sens romanesque plus développé que jamais.
Bruno Pellegrino, article
à paraître dans Le Passe-Muraille No 71
Née en 1949 à La Chaux-de-Fonds, Anne-Lise
Grobéty étudie à la Faculté
des lettres de lUniversité de Neuchâtel
et effectue un stage de journalisme. Elle commence à
écrire très tôt, et elle a dix-neuf ans
lorsque paraît son premier roman. Après un deuxième
roman, elle ralentit son activité littéraire
pour soccuper de ses enfants. Dans le même temps,
elle sengage politiquement et siège pendant neuf
ans comme députée socialiste au Grand Conseil
neuchâtelois. Son mandat achevé et ses filles
devenant plus autonomes, Anne-Lise Grobéty renoue avec
lécriture en 1984.
Anne-Lise Grobéty se fait connaître du grand
public dès son premier roman, Pour mourir en février,
couronné par le Prix Georges-Nicole. La suite de son
uvre remporte le même succès: le Prix Rambert
et deux Prix Schiller lui ont notamment été
décernés. Parmi ses publications les plus importantes,
les romans Zéro positif et Infiniment plus,
tous deux traduits en allemand, et les recueils de nouvelles
La Fiancée dhiver et Belle dame qui
mord. Elle a reçu le Grand Prix C. F. Ramuz en
2000 pour lensemble de son uvre, et le Prix Saint-Exupéry-Valeurs
Jeunesse de la francophonie 2001 ainsi que le Prix Sorcières
2002 pour Le Temps des mots à voix basse.
Ses narratrices cherchent à affirmer leur identité
féminine, à une époque où la présence
des femmes en littérature commence à saffirmer.
Anne-Lise Grobéty est donc aussi fortement concernée
par la condition de la femme écrivain, par les aspects
historiques, formels et politiques de lécriture
féminine, mais elle poursuit surtout une exploration
de la langue dans une tonalité bien à elle.
Anne-Lise Grobéty, La Corde de
mi, Bernard Campiche Editeur, 2006, 480 pages.
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Élisabeth
Horem / Mauvaises rencontres |
ISBN 2-88241-177-4
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Treize nouvelles tour à
tour graves, drôles ou cruelles, et dont les personnages
connaissent des moments de désarroi, des «
dérapages », des situations déconcertantes
ou dangereuses parfois absurdes.
Les quatre premiers textes ont été publiés
en revue en 1994 et 1995. Les autres ont été
écrits en 2005 et 2006.
Carrière - Mauvaise rencontre - Volte-face
- Sophies - Tentation - Circassienne - Adolescence -
Serviteurs de lÉtat - Affaire classée
- Le rendez-vous - Potentiel - La mort de Nono - Le
chasseur dimpalas
Les quatre premières nouvelles, écrites
en 1994 et 1995, ont été publiées
:
- Carrière, dans le Journal de Genève;
Mauvaise rencontre, dans Le Passe-Muraille; Volte-face,
dans Écriture; Sophies (sous le titre
de Sophie), dans LEncrier renversé.
Les autres nouvelles ont été écrites
en 2005 et 2006 :
- Le rendez-vous a été publié
dans le recueil 20 ans du Salon du livre et de la presse,
sur le thème de la lecture, édité
par Anne Brüschweiler. Genève, Fondation
pour lécrit ; Éditions Favre, 2006.
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Elisabeth Horem, française
et suisse, a étudié à Paris.
Elle a publié Le Ring (1994, Prix Georges-Nicole
1994, Prix de la Commission de littérature du Canton
de Berne 1994 et Prix Michel-Dentan 1995), Congo-Océan
(1996, Prix dencouragement de la Ville de Berne), Le
Fil espagnol (1998) et Le Chant du bosco (2002),
quatre romans dont les critiques ont souligné la remarquable
qualité décriture et latmosphère
détrangeté et de mystère qui sen
dégage.
Elisabeth Horem a séjourné à Moscou,
à Prague et dans plusieurs pays arabes dont lIrak
(2003-2006), évoqué dans Shrapnels. En
marge de Bagdad (2005). Elle vit maintenant à Tripoli
(Libye).
Elisabeth Horem, Mauvaises rencontres,
Bernard Campiche Editeur, 2006, 200 pages
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Jean-Louis
Kuffer / Les Bonnes Dames |
ISBN 2-88241-185-5
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Ce sont trois très vieilles
dames restées très alertes de cur
et desprit. Il y a Clara la gardienne du foyer
qui multiplie les activités positives en sorte
de compenser un douloureux veuvage, Marieke la Hollandaise
bohème aux curiosités inépuisables,
et Lena la voyageuse qui a donné beaucoup de
sa vie aux autres. Toutes trois, nées avant la
Grande Guerre, à lépoque du poêle
à bois et du bas de laine, ont traversé
le XXe siècle en sadaptant vaille que vaille
à ses mutations considérables, jusquà
pratiquer le SMS et le vote démocratique par
internet.
Aucune des trois ne sest aigrie ni ratatinée
malgré les tribulations et lesseulement,
toujours elles sont restées du côté
de la vie, transmettant aux plus jeunes ce quelles-mêmes
ont reçu et sen trouvant revivifiées
à leur tour.
Ainsi, réunies par une dernière folie,
se lancent-elles dans une équipée cocasse
et touchante à la fois, des bords du Nil à
la Vallée des Rois, où lombre des
fins dernières les effleure dans la splendeur
intemporelle de lÉgypte ancienne, avant
que la vie rebondisse.
De fait, cest essentiellement «avec la vie»
que ce roman tissé dhumour et de tendresse
a été écrit, jusquà
se fondre en temps réel dans la mélancolie
des dernières heures, prélude à
quelle reconnaissante remémoration.
Jean-Louis Kuffer
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Jean-Louis
Kuffer est né en 1947 à Lausanne. Marié
et père de deux enfants, il est responsable des pages
littéraires du quotidien 24 Heures. Il est rédacteur
en chef du Passe-Muraille. Jean-Louis Kuffer a déjà
publié treize ouvrages, parmi lesquels Le Pain de
coucou et Le Cur vert. Son récit,
Par les temps qui courent (Bernard Campiche Éditeur,
1995), a obtenu le Prix Édouard-Rod 1996, et a été
édité en France en 1996 par les Éditions
Le Passeur, à Nantes. Jean-Louis Kuffer a publié
en 1997 un important roman, Le Viol de lange,
et en 1999 des «fugues helvètes», Le
Sablier des étoiles. Ses carnets 1993-1999, LAmbassade
du papillon, ont obtenu le Prix Bibliothèque Pour
Tous 2001. Le Prix Paul-Budry 2005 a été décerné
aux Passions partagées. Lectures du monde (1973-1992).
Depuis plusieurs années, Jean-Louis Kuffer anime un
blog littéraire, très visité et commenté:
http://carnetsdejlk.hautetfort.com/livre/
Jean-Louis Kuffer, Les Bonnes Dames, Bernard
Campiche Editeur, 2006, 160 pages
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Éric
Masserey / Le Sommeil séfarade |
ISBN 2-88241-175-8
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«Quand je suis sorti du
camp, je ne me souvenais plus de rien», disait
un vieil homme au micro, le 5 février 2005, à
propos dAuschwitz. Et je me suis demandé
comment vivait un homme qui na plus de souvenirs.
Est-on vraiment sorti de quelque part si notre existence,
celle davant, où rentrer, a disparu? Quelle
est cette «réalité absolument rationnelle»
des autres, capable de vider un passé pourtant
plein de nous à ras bord? Et laquelle pourra
le rappeler?
Dans la mémoire vierge de cet homme, jai
voulu inscrire des histoires quil aurait trouvé,
après, sans autre rapport entre elles que lépoque
de leur parution, pendant les années cinquante.
Quelles lui tiennent lieu dantan
et de retour chez lui! dis-je.
Pourquoi certains grands romans et pas dautres,
pourquoi pas de plus discrets, de plus humbles peut-être
et tout aussi vastes? Je ne sais pas, si ce nest
quils continuent de compter pour moi, surtout
le Quatuor. Les citations et les paraphrases, quelques
rythmes et des intonations viennent ainsi de La Chute,
de Mémoires dHadrien, de Pays
de neige, et du Quatuor dAlexandrie.
Avec le bref écho de plus de livres quil
nest raisonnable de nommer. Et la lecture dAnna
Karénine, bien sûr.
Jai puisé à de grands fleuves pour
dire peu, en fin de compte, du Lager, de Salonique et
de lhistoire des Séfarades. Je mentionnerai
seulement Primo Levi et son humanité, Imre Kertész
et son rapport à la réalité
absolument rationnelle ou non et LHistoire
des juifs sépharades, dEsther Benbassa
et Aron Rodrigue (Seuil, 2002).
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Éric
Masserey est né en Valais. Après des
études de médecine, il vit et travaille aujourdhui
dans le canton de Vaud. Son premier livre, Une si belle ignorance
(généalogies) a paru en 2002 aux Éditions
dAutre Part et faisait partie des ouvrages sélectionnés
pour le Prix Michel-Dentan 2003.
Eric Masserey, Le Sommeil séfarade,
Bernard Campiche Editeur, 2006, 80 pages
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Jean-François
Sonnay / Yvan, le bazooka, les
dingues et moi. Ceci n'est pas un roman |
ISBN 2-88241-178-2
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Épopée panique
et vraie compassion
Au poète algérien
Kateb Yacine qui lui décrivait les malheurs de
son peuple et lui demandait comment en témoigner,
Bertolt Brecht répondit: bon sujet de comédie!
Or nous y repensions en lisant Yvan, le bazooka, les
dingues et moi, qui relève bel et bien de la
comédie et n'en procède pas moins d'une
révolte authentique et d'une vraie compassion,
nourrie en outre d'observations percutantes. Celles-ci
rappellent parfois les féroces satires d'un Alexandre
Zinoviev, notamment dans la première partie où
il est question de la privatisation démentielle
de l'Empire d'Est en Ouest, où les pénitenciers
et les asiles psychiatriques sont industriellement recyclés
après la vente des mines et usines, ponts et
poulaillers
Savoureux personnage de Quichotte
de nos temps mondialisés, le Parigot Yvan est
mandaté par son ONG, Charité.2, pour une
mission d'évaluation dans un trou perdu de République-Centrale,
au lieudit Sebbah où de farouches montagnards,
et autres dingues, résistent à l'instauration
par la force du bonheur généralisé.
Une frise de personnages superbement dessinés,
dont un capitaine suisse à la montre réglée
sur l'heure de Berne et un général Arkan
en hélico capitonné Napoléon III,
se convulsent au fil de cette épopée panique
finissant si mal qu'on en rit d'autant plus
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Né en Suisse en 1954, Jean-François
Sonnay vit actuellement à Paris. Il a étudié
les lettres aux universités de Lausanne et de Rome.
Depuis la parution de son premier livre en 1974, il a partagé
son temps entre la littérature, la recherche en histoire
de lart, lenseignement et le travail de délégué
du CICR.
Il a effectué plusieurs missions en qualité
de délégué du Comité international
de la Croix-Rouge (Koweit, Afghanistan, Colombie, ex-Yougoslavie,
Zaïre et Darfour).
En dehors de quelques publications spécialisées
en histoire de lart, Jean-François Sonnay a écrit
des pièces de théâtre, des romans, de
petits essais, des contes et des nouvelles.
La Seconde Mort de Juan de Jesús a obtenu le
Prix Schiller 1998 et le Prix Rambert 1998.
Son dernier roman Un prince perdu (1999) a obtenu le
Prix Bibliothèque Pour Tous 2000.
Jean-François Sonnay est lauréat dune
bourse de la Fondation Leenaards. Il a reçu en 2000
le Prix des Écrivains vaudois pour lensemble
de son oeuvre.
Jean-François Sonnay / Yvan, le
bazooka, les dingues et moi. Ceci n'est pas un roman, Bernard
Campiche Editeur, 2006, 370 pages.
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Alexandre
Voisard / Poésie III |
ISBN 2-88241-189-9
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Amour: La Nuit en miettes
présente un discours beaucoup plus direct et
transparent que celui des livres qui lont précédée;
La Claire Voyante est la face lumineuse de la
même relation amoureuse; Toutes les vies vécues
en est la face érotique.
Bilan: après Le Dire Le Faire, qui a quelque
chose de douloureux dans linvective, Une enfance
de fond en comble est dune langue limpide
et inspirée de souvenirs pacifiants, Le Repentir
du peintre est fait dimages apaisées,
dadresses à soi moins pressantes, dans
une attitude plus débonnaire face à la
malice des temps.
Entre les deux groupes, Les Rescapés,
dans une poésie grave et un langage parfois direct,
inaugurent la forme qui subsistera dans luvre
dAlexandre Voisard : le poème en laisses
de vers courts.
André Wyss, directeur
de la publication
Né en 1930, dun
père instituteur et dune mère dorigine
franc-montagnarde, Alexandre
Voisard, après des études hachées,
a pratiqué divers métiers dans le théâtre,
les postes, lindustrie, la librairie.
Après un bout de carrière politique (il
a été délégué aux
Affaires culturelles de la République et Canton
du Jura et vice-président de la Fondation Pro
Helvetia), il sest retiré dans le village
natal de sa compagne, Courtelevant, en France voisine,
juste au-delà de la frontière, où
il se consacre désormais entièrement à
lécriture.
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Affublé tour à tour dépithètes
réductrices telles que «poète politique»,
«poète de lamour» ou «poète
de la nature», il les récuse toutes même
sil est fier davoir été de ces «poètes
de la libération» du Jura. Il lui arrive daffirmer
avoir été aussi «le premier poète
écologiste après saint François dAssise».
Poète donc avant toute chose (Liberté à
laube; La Claire Voyante; Les Rescapés; Toutes
les vies vécues; Le Dire et le Faire; Une enfance de
fond en comble), il est aussi un conteur subtil et ironique
(Louve; Un train peut en cacher un autre; LAnnée
des treize lunes; Maîtres et valets entre deux orages).
Il a été appelé, dès 1990, à
siéger parmi les trente membres de lAcadémie
Mallarmé, à Paris. Dans une interview, il confiait
que son rêve denfant était de «devenir
un grand musicien»?
La parution de LIntégrale dAlexandre
Voisard, en huit volumes, sous la direction dAndré
Wyss, a débuté au printemps 2006 et se terminera
en automne 2007.
Alexandre Voisard, Poésie III,
Bernard Campiche Editeur, 2006, 576 pages.
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Alexandre
Voisard / Poésie IV |
ISBN 2-88241-190-1
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De 1997 à 2000: période
de grande fécondité dans luvre
dAlexandre Voisard.
Après lheure du bilan, qui marque les trois
derniers livres du volume précédent, voici
lheure de lautobiographique (lautobiographie
proprement dite sera dans le volume 8 de LIntégrale).
Relation au passé, la remémoration va
de pair avec la quête à nouveau reprise
du rapport à soi, maintenant, et du rapport au
monde, comme du rapport à la poésie: dans
Le Déjeu et Sauver sa trace (avec
Le Muguet perdu), elle saccompagne de réflexions
sur la poésie et sur lacte de créer,
ce qui prolonge le bilan sur le mode réflexif.
Les Fables des orées et des rues, dune
veine plus distante et plus narquoise, puis les apostilles
de Quelques fourmis sur la page apportent à luvre
le sceau, parfois secret, dune sagesse de bon
aloi.
André Wyss, directeur
de la publication
Né en 1930, dun père instituteur
et dune mère dorigine franc-montagnarde,
Alexandre Voisard,
après des études hachées, a pratiqué
divers métiers dans le théâtre,
les postes, lindustrie, la librairie.
Après un bout de carrière politique (il
a été délégué aux
Affaires culturelles de la République et Canton
du Jura et vice-président de la Fondation Pro
Helvetia), il sest retiré dans le village
natal de sa compagne, Courtelevant, en France voisine,
juste au-delà de la frontière, où
il se consacre désormais entièrement à
lécriture.
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Affublé tour à tour dépithètes
réductrices telles que «poète politique»,
«poète de lamour» ou «poète
de la nature», il les récuse toutes même
sil est fier davoir été de ces «poètes
de la libération» du Jura. Il lui arrive daffirmer
avoir été aussi «le premier poète
écologiste après saint François dAssise».
Poète donc avant toute chose (Liberté à
laube; La Claire Voyante; Les Rescapés; Toutes
les vies vécues; Le Dire et le Faire; Une enfance de
fond en comble), il est aussi un conteur subtil et ironique
(Louve; Un train peut en cacher un autre; LAnnée
des treize lunes; Maîtres et valets entre deux orages).
Il a été appelé, dès 1990, à
siéger parmi les trente membres de lAcadémie
Mallarmé, à Paris. Dans une interview, il confiait
que son rêve denfant était de «devenir
un grand musicien»?
La parution de LIntégrale dAlexandre
Voisard, en huit volumes, sous la direction dAndré
Wyss, a débuté au printemps 2006 et se terminera
en automne 2007.
Alexandre Voisard, Poésie IV, Bernard
Campiche Editeur, 2006, 512 pages.
Page créée le 16.11.06
Dernière mise à jour le 16.11.06
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