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Automne 2003
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Michel
Bühler / Lettre à Menétrey |
ISBN 2-88241-130-8
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Dans la Lettre à Menétrey,
Michel Bühler sadresse à un ami, mort
il y a deux ans. Bilan dune vie et dune
amitié. Portrait aussi dun «pays
qui dort» (la Suisse) et, en pointillé
tout au long du récit, un voyage dans les Territoires
Occupés, en Palestine. Une fois de plus, Michel
Bühler frappe par sa générosité,
sa façon pudique, mais ferme, de dire les choses
de la vie. Émergent aussi de ce livre le portrait
attachant dun homme hors du commun et lhistoire
dune grande amitié.
La pente est rude; on a quitté
la plaine, le trafic, et maintenant, la route se faufile
entre les forêts déjà rougies par
lautomne. Le village est là, comme figé,
posé sur le replat. Dernier chemin à droite,
derrière la scierie. Une maison aux murs blancs,
Bühler, Michel, à la porte.
François, le grand-père, a jeté
la première pierre contre le mur de lusine,
un soir où la canaille sen était
venue protester. Les yeux malins, dans son cadre en
bois, on lentendrait presque houspiller le monde,
les nantis. Cest une tradition: chez les Bühler,
les hommes gueulent. Michel est le dernier, il a choisi
de gueuler à travers ses livres, ses disques,
sur les scènes de théâtre. Mais
le pays naime pas trop ceux qui gueulent. Le pays
est «propre en ordre», sourd, juste ce quil
faut, le pays dort.
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Michel Bühler est du pays; il a vu le monde, rencontré
des hommes justes et bons, il en a vu de moins justes et de
moins bons. Et il le dit, et il dérange. Il a choisi
de dire sa vérité. Et, forcément, de
passer pour un gêneur.
Il a cinquante ans passés, Michel Bühler, dont
trente, quarante peut-être, à suser la
voix pour quelques-uns, pour ceux qui savent encore écouter,
rire, boire et chanter. François disait que «cinquante
ans de vie, cest cinquante ans despoir».
Roger Jaunin
Michel Bühler, Lettre à Menétrey,
Bernard Campiche Editeur, 2003.
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Sylvaine
Marguier/ Miracle des jours |
ISBN 2-88241-104-9
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Quel peut être en 1847
le destin dune jeune fille de vingt-deux ans originaire
du Jura? Jeannette Maréchal est domestique chez
le comte et la comtesse de Gasparin. Elle aura la chance
daccompagner ses maîtres sur les traces
de Chateaubriand jusquà Jérusalem,
en passant par la Grèce et lÉgypte.
Plus quun récit
de voyage au Levant, Miracle des jours constitue une
fresque historique et la rencontre de personnages masculins
et féminins naturels et vrais. Bastien Fiefvet,
homme simple au grand cur. Victor Jolissaint,
ancien soldat de Napoléon devenu drogman en Égypte.
Laventurier Magdaleno Cavalieri. Châtillon,
visionnaire et fou de Dieu, réincarnation dun
chevalier des Croisades. Et de nombreuses femmes, parentes
ou non, solidaires les unes des autres.
Au milieu des soubresauts de
lHistoire - en novembre 1847 le Sonderbund est
écrasé par larmée suisse;
en France la révolution sociale est en marche
-, surgissent des événements qui renvoient
le lecteur au sens de sa propre vie. Séparation,
naissance, mort et amour. Les sentiments, les doutes
et les aspirations qui animent Jeannette et ses compagnons
de voyage sont ceux toujours éprouvés
par le lecteur contemporain.
Sylvaine Marguier, Miracle des jours,
Bernard Campiche Editeur, 2003.
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Antonin
Moeri / Le Sourire de Mickey |
ISBN 2-88241-131-6
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Les personnages qui peuplent
les nouvelles dAntonin Moeri sont peints sur le
vif, souvent campés dans leur univers quotidien,
et plus encore dans «leurs petites habitudes cachées
qui font de lhomme un curieux mammifère».
Des gens qui ont des difficultés dêtre,
de relation ou, du moins, le sentiment dêtre
un peu étrangers au monde, aux autres et à
eux-mêmes. Des gens comme les autres! Ils sinterrogent
et cherchent à construire des royaumes dont ils
seraient les rois et où ils seraient à
labri des contradictions qui les traversent.
[
]
On y sent le plaisir de lauteur qui semble bien
plus amusé quattristé devant le
spectacle des hommes. Si souvent grotesques. Et le plaisir
dun narrateur qui singénie, au milieu
de la plupart de ses histoires, à désarmer
toute tentative de prise au sérieux. Il brouille
les pistes et se fait le spécialiste des coq-à-lâne
et des fins en queue de poisson. Cest le plus
grand hommage quon puisse rendre à la vie,
qui ne se comporte pas autrement.
Eric Bulliard
Antonin Moeri, Le Sourire de Mickey,
Bernard Campiche Editeur, 2003.
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Alexandre
Voisard / Fables des orées
et des rues |
ISBN 2-88241-132-4
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Luvre dAlexandre
Voisard existe! Elle sest affirmée dès
1954, avec la caution dun maître qui lavait
généreusement aidée à naître.
Elle sest confirmée en bientôt un
demi-siècle, livre après livre, reconnue
par les lecteurs et la critique sous tous les aspects
que lon peut attendre dune uvre littéraire
digne de ce nom : nécessité, originalité,
cohérence, variété.
Nécessité: cest
par la poésie quelle saffirme dès
le début comme quelque chose de nécessaire,
et pas du tout comme une activité qui serait
«facultative» ou accessoire. Originalité
: elle saffirme demblée en tant que
langage spécifique, et cela ne cessera de se
confirmer au fur et à mesure de la parution des
volumes. Cohérence: cette uvre est tout
orientée autour dun centre, à savoir
le désir du pays denfance. Variété:
il suffira de feuilleter les volumes de luvre
complète à venir pour saviser avec
quel bonheur Voisard est passé dun genre
à un autre, comment il a fait évoluer
son style, comment il a su varier les tons.
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Je suis poète. Je le suis profondément («Pourquoi
jécris»): cette proclamation nest
pas de la prétention, elle est un constat. On pourrait
le modifier quelque peu: «je suis écrivain».
Cela voudrait dire entre autres choses que Voisard a toujours
besoin de dire son rapport au monde et quil sest
forgé une langue à cette fin. Deux aspects concomitants:
le besoin irrépressible de dire son rapport au monde
ne peut sapaiser quà travers un langage
qui sexpérimente en tant que langage, non en
tant que reflet du monde, ce qui veut dire quil sadapte,
se modifie sadapte aux choses à dire,
se modifie par le fait que le langage génère
du langage.
André Wyss
Alexandre Voisard, Fables des orées
et des rues, Bernard Campiche Editeur, 2003.
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Alexandre
Voisard/ L'Adieu aux abeilles |
ISBN 2-88241-133-2
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«Mais
vous rendez-vous compte que votre prose frise
la poésie ?» Je notai lexpression
: friser la poésie.
Maîtres et valets
entre deux orages
Ce poète, il me
semble que cest bien lui, Alexandre Voisard,
qui pouvait assez naturellement se muer en narrateur
distancé, dans la figure de cet écrivain
qui tire les ficelles des récits ironiques
Je ne sais pas si vous savez, Un
train peut en cacher un autre, Maîtres et
valets entre deux orages. Cest un
pan très important, trop mal compris peut-être
de luvre de Voisard, celui que lui-même
qualifie familièrement dopera
buffa. Je ne saurais assez recommander
la lecture de ces récits à celui-là
même qui pourrait se sentir très
éloigné de ce monde, à lamateur
de la poésie de Voisard: au lieu de se
laisser arrêter par des différences
de ton bien légitimes chez un écrivain
fécond et désireux de ne pas trop
rabâcher, il fera bien de chercher ce que
cette façon prosaïque du dire peut
révéler de lautre, la lyrique.
André Wyss
Alexandre
Voisard, L'Adieu aux abeilles, Bernard Campiche
Editeur, 2003.
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Page créée le 27.08.03
Dernière mise à jour le 27.08.03
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