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Laure
Wyss / Avant que la mer ne se fige |
ISBN 2-88241-106-5
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"Christine, fille de Marie
Eléonore de Brandebourg et de Gustave II Adolphe,
avait 6 ans lorsque, succédant à son père
tombé à la bataille de Lützen, elle
est devenue roi de Suède. C'était en 1632
(...) En 1654, après dix ans de règne,
elle a abdiqué, a quitté la Suède,
s'est convertie au catholicisme. (...) A son époque,
Christine Alexandra a été à la
fois admirée et méprisée - elle
avait adopté le deuxième prénom
d'Alexandra après sa conversion ; ses exégètes
posthumes voient en elle une personnalité discutable
: une vie entre orgueil et tragédie. Au premier
abord, cette femme extraordinaire, privilégiée
par la naissance et l'éducation, dotée
d'un esprit rayonnant, disparaît sous les données
innombrables sur la guerre de Trente Ans et ses conséquences
pour l'Europe du XVIIe siècle; elle ne peut pas
être vue hors du cadre des grands conflits de
l'ère baroque. A-t-on répondu à
la question de savoir pour quelle raison profonde la
reine a pris sa décision ? Nous enregistrons
ses actes, nous entrevoyons sa silhouette, son visage,
mais connaissons-nous son âme ?"
Dans son livre, Laure Wyss cherche
à répondre à cette question depuis
la perspective du XXe siècle.
Elle est sans doute particulièrement
bien placée pour le faire. Elle a vécu
en Suède pendant la Deuxième Guerre mondiale,
et est ainsi à même de voir Christine à
la fois de l'extérieur et de l'intérieur.
Celle qui fut une grande journaliste, et qui est devenue
un des écrivains les plus importants de Suisse
alémanique, éclaire d'un jour original,
en un style à la fois concis et baroque, cette
grande figure historique du XVIIe siècle dont
les actes et les décisions affectent aujourd'hui
encore la politique européenne.
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Laure Wyss
est née en 1913 à Bienne, en Suisse. Etudes
à Paris, Berlin et Zurich. Elle a été
journaliste à la Télévision Suisse
et cofondatrice du Tages-Anzeiger Magazin.
Pour son oeuvre littéraire,
Laure Wyss a obtenu de
nombreuses distinctions, notamment la bourse littéraire
de la Fondation Max-Frisch. Laure Wyss vit à
Zurich.
.. On ne peut pas décrire
un personnage tel que Christine en gardant ses distances,
il faut la placer dans le contexte de son temps. Laure
Wyss fait cela très bien ; après une consultation
approfondie des sources, elle rassemble des fragments
pour en faire un portrait. Elle ne prétend pas
à l'objectivité scientifique. On a plutôt
l'impression que l'auteur emmène ses lectrices
et ses lecteurs dans sa quête, qu'elle les associe
à son travail.
Neue Zürcher Zeitung
... Elle a réussi un fragment
précieux, dont la lecture inspire et exalte le
lecteur.
Luzerner Zeitung
Dans son récit très
précis sur Christine, Laure Wyss a constamment
été confrontée aux gouffres qui
séparent son époque de la nôtre.
C'est en longeant ces gouffres que l'auteur définit
notre temps. Le montage littéraire, le passage
d'une époque à l'autre, n'est ainsi ni
un jeu, ni un point de vue détaché ; l'histoire
n'est ni "ronde", ni fermée sur elle-même.
Comme l'auteur le dit, il s'agit là de fragments.
C'est le fait que Laure Wyss assume le caractère
morcelé du texte qui en fait la grandeur.
WochenZeitung
Couverture : Louis Michel Dumesnil
Un livre de 240 pages, Collection ch
Prix de vente : Fr. 34.-
Laure Wyss, Avant que la Mer ne
se fige, Fragments sur la reine Christine de Suède,
Traduit de l'allemand par Anne Cuneo, 2001
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Jean-François
Sonnay / Les Contes du tapis Béchir
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ISBN 2-88241-107-3
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Comme tous les tapis, raconta
Béchir, j'ai connu beaucoup de pieds dans ma
vie, des pieds de pauvres, des pieds de riches, des
pieds nus et des pieds chaussés. J'ai réchauffé
des petons d'enfants à la peau crémeuse,
j'ai caressé des pieds de femmes tout parfumés
; j'ai vu défiler des pieds d'athlètes
musclés, des pieds tordus de vieillards, des
pieds nerveux, des pieds tendres, des gros, des maigres,
des jolis, des chatouilleux. Je les ai tous supportés
généreusement, avec une égale humeur,
même ceux qui sentaient mauvais, même ceux
qui me blessaient avec des talons aiguilles, mais les
pieds les plus beaux que j'aie connus demeurent ceux
de Fatima, la jeune femme qui m'a fabriqué et
que j'ai accompagnée à son mariage.
C'est à elle que je dois
d'être au monde et, avant de recevoir la délicate
pression de ses orteils, j'ai eu la chance de connaître
celle de ses doigts, si fins et si habiles qu'ils pouvaient
confectionner des noeuds de la taille d'une tête
d'épingle. Sans mentir, je suis la plus belle
chose que Fatima ait faite de ses mains, mais c'est
avec tristesse que je pense à elle, car la pauvre
femme est morte de chagrin quand elle était encore
jeune, tandis que moi j'ai beaucoup vieilli. Le destin
est bien injuste, n'est-ce pas, puisqu'il fait périr
les êtres humains et laisse vieillir les objets
qu'ils ont créés. Mais les créations
des humains ne sont pas ingrates et, à ceux qui
savent les écouter, elles racontent l'histoire
de ceux qui leur ont donné le jour.
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Né en Suisse, Jean-François
Sonnay vit actuellement à Paris. Il a
étudié les lettres aux universités
de Lausanne et de Rome. Depuis la parution de son premier
livre en 1974, il a partagé son temps entre la
littérature, la recherche en histoire de l'art,
l'enseignement et le travail de délégué
du Comité International de la Croix-Rouge, Il
est l'auteur de plusieurs romans, essais, nouvelles
et pièces de théâtre. Son dernier
roman Un Prince perdu (1999)
a obtenu le Prix Bibliothèque pour Tous 2000.
Lauréat d'une bourse de la Fondation Leenaards,
il a reçu en 2000 le Prix des Ecrivains vaudois
pour l'ensemble de son oeuvre.
Un petit garçon qui dit
non, une souris dégourdie, une vieux tapis qui
parle. Ainsi sont nés ces contes pour petits
et grands.
Béchir, le plus beau des
plus beaux tapis d'Orient, raconte ses voyages, du Pamir
au Grand Océan, des montagnes au château
d'un roi, d'un musée à une niche de chien,
de la guerre à la paix. La souris dort, l'enfant
écoute, apprend à raconter, à faire
plaisir aussi.
Beaucoup d'histoires qu'on raconte
ne disent pas tout à fait la vérité,
mais ce n'est pas ce qu'on leur demande. On attend d'abord
d'une histoire qu'elle dise la vie et fasse plaisir.
Les personnages qu'on y rencontre sont rarement des
personnages réels, c'est pourquoi d'ailleurs
on ne les croise pas dans la rue. Mais si l'on a assez
de place pour eux dans son coeur, pourquoi se priverait-on
de leur compagnie ?
Un livre de 150 pages
Prix de vente : FF 90.-, Fr. 28.-
Jean-François Sonnay,
Les Contes du tapis Béchir, Bernard Campiche
Editeur, 2001
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Page créée le 30.09.01
Dernière mise à jour le 20.06.02
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