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Bernard Campiche Editeur

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CH- 1350 Orbe
Tél. 024 441 08 18
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Nouveautés Avril 2003
 

  Frédéric Lamoth / La Mort digne

ISBN 2-88241-127-8

«Je me demandais quel serait le rôle exact de ce personnage dans le contexte funèbre de cette soirée. Je ne pensais pas que mon père le tenait en assez haute estime pour l’associer aussi intimement à ses derniers instants. Avait-il poussé le raffinement jusqu’à donner une touche légère, voire comique, à la scène en y faisant intervenir une sorte de figurant? Je ne m’étonnais plus de rien, tant les événements prenaient une dimension extraordinaire et presque irréelle. Je ne voyais pas ce que ce théâtre dissimulait: le suicide, la mort dans toute sa vulgarité au bout du renoncement et de la souffrance. Il n’y avait que l’éclat de la tragédie. La dignité qu’il s’était bâtie et en laquelle nous voulions croire encore avec ferveur.»

Albert Biollaz, officier instructeur de carrière de l’armée suisse, vit une retraite aisée et heureuse en compagnie de son épouse et de son fils, Vincent, étudiant en lettres. Atteint d’une maladie incurable, il prend contact avec une association nommée S.O.S. (Sterben Ohne Schmerzen). Il désire organiser son départ de ce monde, comme il a mené toute sa vie. Peu à peu, Albert Biollaz s’égare, perd ses certitudes et se retrouve seul face à la «Grande Faucheuse».

Pour son premier roman, totalement fictif, Frédéric Lamoth dresse un portrait très ironique de la société helvétique, entre armée, service à la Patrie et vie simple. Sans jamais être méprisant, l’auteur nous touche par la justesse de son regard d’une certaine Suisse, aujourd’hui en grande mutation. Le roman marque aussi par son sujet délicat et douloureux: organiser sa propre mort et y faire face.

Originaire de Coppet, Frédéric Lamoth est né à Vevey en 1975, de père hongrois et de mère suissesse. Après des études au Gymnase cantonal de la Cité, puis à l’Université de Lausanne, il est aujoud’hui médecin.

Frédéric Lamoth, La Mort digne, Bernard Campiche Editeur, 2003.

 

  Thierry Luterbacher / Le Splendide Hasard des pauvres

ISBN 2-88241-128-6

Pour son deuxième roman, Thierry Luterbacher nous emmène dans une narration à deux niveaux. Le Splendide Hasard des pauvres est un récit rédigé par l’écrivain Youri Suarez, parti de rien et devenu un écrivain adulé et «à la mode». Youri Suarez revient dans la ville de son enfance, pour y savourer sa «victoire» sur ceux qui avaient écrasé ses parents et n’avaient jamais cru en lui.

Peu à peu, le texte dérape dans une interférence entre la vie réelle de Youri et ses écrits: réalité ou fiction? Les personnages glissent progressivement d’un récit à l’autre.

Comme l’a largement souligné la Critique lors de la parution de son premier roman, Un cerisier dans l’escalier, Thierry Luterbacher possède un art de raconter des histoires simples, avec un langage, des références (chansons, poésie, polars) et un humour qui lui appartiennent. Les lieux, les personnages nous semblent très humains, très proches et le climat dégagé est empreint à la fois de révolte et de nostalgie. Thierry Luterbacher confirme ici qu’il est un auteur original.

Né en 1950, à Péry-Reuchenette, dans la partie francophone du canton de Berne (Suisse), Thierry Luterbacher est journaliste, réalisateur, auteur, metteur en scène de théâtre et artiste-peintre, Il a été l'élève d'Antoine Vitez au Conservatoire d'art dramatique de Paris. Père de trois enfants, Thierry Luterbacher vit à Romont, près de Bienne, en Suisse romande. Son premier roman a été primé sur manuscrit par le Jury du Prix Georges-Nicole 2001, puis, après sa parution, par le Prix 2001 de la Commission de littérature française du canton de Berne et le Prix Saint-Valentin 2002. Un cerisier dans l’escalier a également été sélectionné pour le Prix des Cinq Continents de la francophonie 2001, et est lauréat 2002 du Festival du Premier Roman de Chambéry 2002.

Thierry Luterbacher, Le Splendide Hasard des pauvres, Bernard Campiche Editeur, 2003.

 

  Jean-François Sonnay / Vrai ou Faux

ISBN 2-88241-126-X

«Je ne l’ai pas inventé: c’était dans le journal et qu’on ne vienne pas me dire que les journaux racontent n’importe quoi, parce qu’une histoire pareille ça ne s’invente pas. La seule chose sur laquelle ont brodé journalistes et enquêteurs, c’est la cause du décès. L’hypothermie, la dépression et la médecine, une fois n’est pas coutume, n’y étaient pour rien. L’homme est mort parce qu’il avait fait ce qu’il avait à faire et n’avait plus aucune raison de continuer à vivre, comme ces bourdons qui meurent après avoir fécondé une reine. Il voulait voler, il a volé et il est mort. C’est le destin qu’ont connu beaucoup de passionnés d’aviation avant lui, sauf qu’il est le premier à avoir fait voler un fauteuil de jardin.»

«J’aime les histoires. En écouter, en lire, en rapporter. Encore et encore. Toute existence humaine n’est-elle pas faite de mots? Je les aime tellement que je suis jaloux de ceux qui en connaissent de nouvelles et que j’envie ceux qui auront la joie de découvrir celles que je connais déjà. Elles disent à leur manière le mystère ou la force du vivant et j’apprécie, dans la construction du récit, ce doux arbitraire du langage qu’on impose à la vie pour l’exprimer, comme on referme les doigts sur ce qu’on aime.»

Né en Suisse en 1954, Jean-François Sonnay vit actuellement à Paris. Il a étudié les lettres aux universités de Lausanne et de Rome. Depuis la parution de son premier livre en 1974, il a partagé son temps entre la littérature, la recherche en histoire de l’art, l’enseignement et le travail de délégué du Comité international de la Croix-Rouge. Passionné d'histoire, mais aussi amateur de contes, il a publié des romans, des nouvelles, des contes pour enfants, des essais et des pièces de théâtre.

Jean-François Sonnay, Vrai ou Faux, Bernard Campiche Editeur, 2003.

 

  Anne Lise Grobéty / Amour mode majeur

ISBN 2-88241-125-1

 

Il pleut sur mon coeur comme il pleut sur la neige, de grosses caries grises se creusent dans la denture des champs, rigoles ravinent ma joue, temps à la morve, aux flaques, aux meurtrissures...

- chagrin, simple course, s'il vous plaît, deuxième classe.
- C'est vraiment là que vous voulez aller, petite Madame ? Ce n'est pas une gare, à peine une halte. Pas même de quoi boire une vodka ! Et, dites, pleurer n'est pas de mise sur la banquise: vos larmes gèlent, la morve durcit, le corps caille sans répit, le crampon est d'usage de midi à minuit.
- Ah oui?... Bon, alors un chagrin aller et retour, je vous prie.

***

Il y a de la fable dans l'air de ces pages. Puis là, ce mouvement qui file en comptines. Ici ? C'est la phrase du conte qui emmène les temps de l'amour. De cet amour-là qui est fugue. Jusqu'au vertige.

Dans l'alerte portée de ces chapitres qui sont autant de variations (treize fois dites, comme pour en prononcer l'irrévocable destin), méfiez-vous. C'est un bonheur grave qui passe. Vous l'entendez qui rôde et se glisse, drôle et imprévu. Vous le voyez qui grimpe en tons légers. Voilà qu'il s'élance. Qu'il enchante. Tenez : vous le suivez là qui cavale en rythmes courtois.

Et voici qu'il se rapproche. Se tait, happé. Dans l'aigu de l'absence surgit ce tragique, contenu. Le chant du livre emporte son ombre. Le temps d'une merveille.

Jean-Dominique Humbert

 

Née en 1949 à La Chaux-de-Fonds, Anne-Lise Grobéty se fait connaître du grand public dès son premier roman, Pour mourir en février, couronné par le Prix Georges-Nicole. La suite de son oeuvre connaît le même succès : le Prix Rambert et deux Prix Schiller lui ont notamment été décernés. Parmi ses publications les plus importantes, les romans Zéro positif et Infiniment plus, tous deux traduits en allemand, et les recueils de nouvelles La Fiancée d'hiver et Belle dame qui mord. Elle a reçu le Grand Prix C.F. Ramuz en 2000, le Prix Saint-Exupéry-Valeurs Jeunesse de la Francophonie 2001 et le Prix Sorcières pour Le Temps des mots à voix basse.

Ses narratrices cherchent à affirmer leur identité féminine, à une époque où la présence des femmes en littérature commence à s'imposer. Anne-Lise Grobéty est donc aussi fortement concernée par la condition de la femme écrivain, par les aspects historiques, formels et politiques de l'écriture féminine, mais elle poursuit surtout une exploration de la langue dans une tonalité bien à elle.

 

Page créée le 14.04.03
Dernière mise à jour le 28.04.03

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