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Suzanne
Deriex / Un Arbre de Vie |
ISBN 2-88241-057-3
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Mon père avait écrit
la biographie de son quatrième aïeul, Jean-Charles
Develay (1784-1854), médecin et chirurgien à
Yverdon comme lui. Né au château de Hauptwil,
il était le fils d'Elisabeth Antoinette de Gonzenbach,
orpheline de mère à l'âge de huit
ans. Elisabeth avait une soeur et un frère aînés.
Elle était, à deux siècles de distance,
la petite fille de L'Enfant et la Mort, ce roman qui
s'arrêtait abruptement, comme elle, sur le chemin
de la maison : quand personne ne nous attend, on arrive
toujours trop tôt. C'est à Hauptwil en
1763 que je devais commencer l'histoire de ma famille.
Je ne savais alors rien ou presque de la Thurgovie,
de Genève et de Lyon à la fin du XVIIIe
siècle...
Suzanne Deriex
Née à Yverdon,
Suzanne Deriex a fait
des études de théologie et de mathématiques
à Lausanne et à Bâle. Outre les
pièces radiophoniques, des articles de nouvelles,
elle a publié six romans. Mariée, mère
de trois fils, Suzanne Deriex vit à Cully. Un
Arbre de Vie est le premier tome d'une trilogie
retraçant l'histoire de sa famille paternelle
au travers des événements de la Suisse
et de L'Europe
Suzanne Deriex, Un Arbre de Vie,
Bernard Campiche Editeur, 1995.
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Suzanne
Deriex / Exils |
ISBN 2-88241-079-4
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Le tilleul a un goût d'enfance.
Sa mère lui en faisait boire quand elle se réveillait
la nuit. Sarah lui sourit :
- Merci d'avoir frappé
à ma porte ce soir. Je n'aurais pu parler à
personne d'autre, ni à un autre moment. Il faut
savoir oublier parfois. Pendant des années, j'ai
enfoui sous des souvenirs heureux les moments où
j'avais été tout près de faire
naufrage. Je les croyais relégués dans
une autre vie. Cette nuit, en les retrouvant avec vous,
j'ai compris qu'ils ne m'avaient jamais quittée.
Elle hésite. Elle pose
sa mains sur le poignet de sa belle-soeur. Le contact
physique l'aide à poursuivre :
- je vous souhaite bien sûr
tout le bonheur du monde, le bonheur tel que vous l'imaginez.
Vous êtes si jeune ; ce que je vais vous dire
vous semblera cruel : acceptez que ce bonheur ne soit
justement pas celui que vous avez imaginé. Je
ne sais pourquoi il en est ainsi, mais je crains que
le meilleur de nous-mêmes ne puisse grandir sans
événements douloureux.
Née à Yverdon,
Suzanne Deriex a fait
des études de théologie et de mathématiques
à Lausanne et à Bâle. Outre les
pièces radiophoniques, des articles de nouvelles,
elle a publié six romans. Mariée, mère
de trois fils, Suzanne Deriex vit à Cully. Un
Arbre de Vie est le premier tome d'une trilogie
retraçant l'histoire de sa famille paternelle
au travers des événements de la Suisse
et de L'Europe
Suzanne Deriex, Exils, Bernard Campiche
Editeur, 1997.
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Sylviane
Roche / Le Temps des Cerises |
ISBN 2-88241-077-8
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Et puis je reste chez moi à
lire, j'aime bien cela aussi finalement. Des romans
historiques, des biographies politiques, que mes enfants
me conseillent, surtout Nina. Je viens de lire quelque
chose sur la guerre d'Espagne et aussi Anna Karénine
de Tolstoï, mais j'ai trouvé ça un
peu long. Je ne lisais jamais quand j'étais jeune.
Personne ne lisait autour de moi. À Buchenwald,
il y avait des camarades qui se racontaient des livres,
qui se passaient des poèmes sur des bouts de
papier ramassés Dieu sait où. Qui les
récitaient le soir à voix basse. Je n'oublierai
jamais, en août 1944, un exemplaire des Yeux d'Elsa
qui circulait dans le camp. Je n'ai jamais su comment
il était arrivé là. On était
au moins cinq mille Français dans le camp à
l'époque, et tout le monde avait fini par en
entendre parler. On recopiait les poèmes, on
les apprenait par coeur. On ne connaissait pas le nom
de l'auteur, en tout cas, moi, je ne le connaissais
pas. Mais j'ai appris par coeur Le Pont de C et je me
le récitais en marchant à la corvée
(je le sais encore). Ce n'est qu'après 45 que
j'ai appris de qui c'était et, de toute façon,
je n'avais jamais entendu parler d'Aragon. À
part l'école (mais l'école et moi ç'a
toujours fait deux), c'était mon premier contact
avec la littérature. A Buchenwald! Tiens c'est
marrant, je n'avais jamais vu les choses comme ça.
je n'y avais jamais pensé de cette façon.
C'est ce portemine en argent, on commence à écrire,
et puis ça part tout seul. Peut-être que
je vais me mettre à écrire mes Mémoires
pour mes petits-enfants! Elles ne seraient pas plus
bêtes que les autres, d'ailleurs, ni plus embêtantes
à lire. C'est pas les trucs à raconter
qui me manquent! Joseph Blumenthal, Mémoires
d'un Vieux... D'un vieux quoi? D'un vieux militant?
D'un vieux con? D'un vieux Juif d'origine polonaise?
D'un vieux tout court ?
Née à Paris, Sylviane
Roche enseigne le français au Gymnase
de Nyon. Elle a publié des nouvelles, Les
Passantes (1987) et deux romans, Le
Salon Pompadour (1990) et Septembre
(1992).
Sylviane Roche est membre de la
revue littéraire Écriture.
Sylviane Roche, Le Temps des
Cerises, Bernard Campiche Editeur, 1998.
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Page créée le 30.09.01
Dernière mise à jour le 20.06.02
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