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               Printemps 2004 
                 
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          |   Jean-Euphèle 
            Milcé / L'Alphabet 
            des nuits | 
         
         
           
            
               
                 
                   
                      
                    ISBN 2-88241-138-3 
                   
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                         «Pourquoi écrivez-vous, 
                          M. Milcé?» 
                        Il écrit depuis vingt 
                          ans et son premier roman paraît cette semaine. 
                          Jean-Euphèle Milcé, né en Haïti, 
                          est le lauréat du Prix Georges-Nicole. Rencontre. 
                        Milcé. Jean-Euphèle 
                          Milcé. Le nom loin remonte. Un nom qui résonne 
                          dans celui de ces Noirs américains qui ont décidé 
                          de quitter les Etats-Unis. «Fascinés par 
                          Haïti. Passionnés par Haïti, avec son 
                          autonomie, sa liberté toute arrogante.» 
                         
                        Haïti où Jean-Euphèle 
                          Milcé a grandi, où il a fait ses études 
                          (linguistique appliquée, gestion de documentation 
                          et de bibliothèques), où il a enseigné 
                          la littérature créole et dirigé 
                          la principale bibliothèque patrimoniale, Haïti 
                          où il sest mis voici plus de vingt ans, 
                          à écrire. «De la poésie essentiellement. 
                          En créole.» Et quand Jean-Euphèle 
                          Milcé débarque en Suisse il y a quatre 
                          ans  il a épousé en Haïti une 
                          Fribourgeoise et ils sont parents de jumeaux, Juliane 
                          et Sébastien, aujourdhui 4 ans et demi 
                          , voilà quil se met à un roman. 
                          «LAlphabet des nuits, je lai 
                          commencé le jour où je suis arrivé 
                          en Suisse.» Et cest ce manuscrit qui paraît 
                          cette semaine et reçoit le Prix Georges Nicole. 
                         
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                          «Chaque matin, je me réveille avec lhistoire 
                          de faire un texte
 Je vis en permanence avec cela. 
                          Jécris chaque jour.» Pourquoi écrire? 
                          «En Haïti, cétait ma manière 
                          toute simple de questionner lordinaire, et sil 
                          le faut, par ricochet, dénoncer aussi avec une 
                          espèce dironie.» 
                        «Ecrire? Je crois que cest 
                          ma manière de questionner ma société, 
                          et puis mon monde, aussi.» Ecrire, cest 
                          aussi dans LAlphabet des nuits, «présenter 
                          Haïti sous un aspect qui est très mal connu. 
                          Cest un pays de migrants, un pays qui a du mal 
                          à trouver ses propriétaires, en Haïti 
                          la terre nappartient à personne, cest 
                          un pays qui a été colonisé, mais 
                          par tout le monde, les Espagnols, les Anglais, les Noirs 
                          africains, les Noirs américains, les Arabes, 
                          les Syriens, les Juifs, les Américains: oui, 
                          cest un pays de transit. En transit. Tout le monde 
                          passe sur cette terre et personne ne se questionne quant 
                          à son avenir.» 
                        Après avoir travaillé, 
                          à Genève et à Lausanne dans des 
                          bibliothèques, Jean-Euphèle Milcé 
                          va ouvrir une galerie, à Fribourg, consacrée 
                          à lart plastique caribéen. La galerie 
                          Yanvalou. «Le mot dit une danse dapparat, 
                          extrêmement lancinante, dans la culture vaudou.» 
                        Le livre que Jean-Euphèle 
                          Milcé aurait aimé avoir écrit? 
                          Les Croix de bois, de Dorgelès. Parmi 
                          les auteurs qui laccompagnent? «Artaud et 
                          Cocteau».  
                        Dans dix ans? «Je mimagine 
                          en train de finir un cinquième livre et de partager 
                          mon temps sur des projets culturels entre Haïti 
                          et Suisse.» 
                        Jean-Euphèle 
                          Milcé, né le 14 janvier 1969 en 
                          Haïti, se présente volontiers comme ex-îlé. 
                          Au bénéfice dune formation en linguistique 
                          appliquée de lUniversité dÉtat 
                          dHaïti, il a suivi une formation continue 
                          en gestion de documentation et de bibliothèques. 
                          Jean-Euphèle Milcé a enseigné, 
                          dans son pays, la littérature dexpression 
                          créole et dirigé la principale bibliothèque 
                          patrimoniale dHaïti. Il publie ses premiers 
                          textes en créole dans le cadre des Vendredis 
                          littéraires de lUniversité Caraïbes 
                          animés par le romancier Lyonel Trouillot avec 
                          qui il fonde la revue Lire Haïti. 
                          Père et mari dans une famille moitié haïtienne, 
                          moitié fribourgeoise, il sétablit 
                          en Suisse, à Neyruz, en 2000. Depuis il a collaboré 
                          à plusieurs projets dans des bibliothèques 
                          suisses romandes. 
                          Pour LAlphabet des nuits, Jean-Euphèle 
                          Milcé a reçu, sur manuscrit, le Prix Georges-Nicole 
                          2004, décerné par un jury formé 
                          de François Debluë, Sylviane Dupuis, Eugène, 
                          Bertil Galland, Christophe Gallaz, Jean-Dominique Humbert, 
                          Daniel de Roulet, Alexandre Voisard, et de la Rédaction 
                          dÉcriture : Françoise Fornerod, 
                          Daniel Maggetti et Sylviane Roche. 
                        L'Alphabet des nuits, Bernard 
                          Campiche Editeur, 2003 
                          
                        Premier roman 
                          Haïti traversé à vif 
                        Voilà donc que débarque 
                          ce livre, ce roman qui taille dans les jours dHaïti 
                          et qui court la vie de Port-au-Prince, voilà 
                          donc quil déboule ce premier roman, LAlphabet 
                          des nuits, ses pages qui palpitent de vie, de peurs, 
                          déclats et qui remontent dans la chair 
                          éclatée de la mémoire. Cet Alphabet 
                          des nuits est le douzième texte auquel est 
                          attribué le Prix Georges Nicole. Un prix destiné 
                          à un auteur écrivant en langue française 
                          (suisse ou domicilié en Suisse) nayant 
                          jamais été édité. Le Prix 
                          Georges Nicole (doté de 3000 fr.) a découvert 
                          les premiers textes de Jean-Marc Lovay, Anne-Lise Grobéty, 
                          François Conod, Elisabeth Horem, Yves Rosset, 
                          Sylvaine Marguier ou notamment Catherine Safonoff. 
                        Parmi les soixante manuscrits 
                          qui lui avaient été adressés, le 
                          jury du Prix Georges Nicole, composé de Bertil 
                          Galland, Christophe Gallaz, Sylviane Dupuis, François 
                          Debluë, Eugène, Daniel de Roulet, Jean-Dominique 
                          Humbert, Alexandre Voisard et de la rédaction 
                          de la revue littéraire Ecriture (Françoise 
                          Fornerod, Daniel Maggetti, Sylviane Roche), a élu 
                          à lunanimité LAlphabet 
                          des nuits, de Jean-Euphèle Milcé. 
                          Des extraits de manuscrits retenus paraîtront 
                          dans Ecriture. 
                        JEAN-DOMINIQUE HUMBERT 
                            
                          22 avril 2004 
                        L'Alphabet des nuits, Bernard 
                          Campiche Editeur, 2003 
                          
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          |   Claire 
            Genoux  / L'heure apprivoisée 
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                    ISBN 2-88241-137-5 
                   
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                         Suivez-le, ce temps qui monte 
                          dans les pages de la passion. Écoutez-la qui 
                          brûle, dans sa quête au printemps inassouvi. 
                          Voyez là, cette passion à reconquérir, 
                          cet été à prendre  à 
                          vivre à nouveau, transposé, dans le présent 
                          de la phrase où vibre le poème. 
                          Cest lamour en chemin. Celui qui emporte 
                          dans sa voix tout lalentour quil rassemble, 
                          de mémoire. 
                          Dans sa trace laissée, cette fête. Une 
                          parole à prendre. 
                        Si la vie ne donnait 
                          quune seule nuit pour aimer 
                          je choisirais celle 
                          remplie de sang frais 
                          que les loups convoitent 
                          celle qui bat en trilles 
                          sous les chemises entrouvertes 
                          si la vie ne donnait quune fois létreinte 
                          je mangerais tout de suite les ventres 
                          de mes dents pointues 
                          en habile sorcière que je suis 
                        Vous irez le temps qui se chante 
                          dans le corps de la nuit. 
                        JEAN-DOMINIQUE HUMBERT 
                         
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                   Comme une comète au rmament, 
                    une voix nouvelle, en poésie, marque le temps. Un jour 
                    vous direz : je me souviens quand la jeune poétesse 
                    Claire Genoux sest fait connaître. 
                  BERTIL GALLAND 
                  Claire 
                    Genoux est née en 1971 à Lausanne, où 
                    elle vit. Après avoir obtenu une licence en lettres 
                    à lUniversité, elle se consacre à 
                    enseigner le français aux adultes et collabore à 
                    différentes revues, en Suisse et à létranger. 
                    En 1997, elle publie son premier recueil de poèmes, 
                    Soleil ovale, suivi de Saisons du corps qui 
                    reçoit le Prix de poésie C.F. Ramuz 1999. Outre 
                    ces recueils, ses poèmes ont paru dans diverses revues, 
                    en particulier Archipel, Écriture et 
                    la Revue de Belles-Lettres. 
                  Claire Genoux, L'heure apprivoisée, 
                    Bernard Campiche Editeur, 2004 
                    
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          |   Jean-Louis 
            Kuffer / Les Passions partagées | 
         
         
            
            
               
                 
                   
                      
                    ISBN 2-88241-139-1 
                   
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                         Durant mes vingt premières 
                          années de travail, mes activités mercenaires 
                          mauront occupé beaucoup plus que mes écrits, 
                          alors même que la lecture demeurait, dans les 
                          grandes largeurs, la base essentielle de tout ce que 
                          je faisais. Sil mest arrivé de toucher 
                          à tout dans mes articles, la ligne de fond de 
                          mon activité ne sest jamais écartée 
                          dune certaine lecture du monde, et toutes mes 
                          expériences accumulées en matière 
                          de critique littéraire, de reportages, dentretiens 
                          de toute sorte, de chroniques théâtrales 
                          ou déditoriaux ont contribué à 
                          enrichir mon expérience et donner à ma 
                          gouverne personnelle plus de vigueur. Si je me suis 
                          passablement dispersé à certaines périodes, 
                          rien na été perdu dans la mesure 
                          où je nai cessé de pratiquer lexercice 
                          de la note, pour moi fondamental. Daucuns prétendent 
                          que noter une idée ou une observation les tue. 
                          Or, cest tout le contraire que je pense et continue 
                          dexpérimenter : je note donc je suis. 
                        Loin cependant de constituer 
                          le réchauffé de notes de lectures antérieures, 
                          et moins encore un recueil darticles déjà 
                          parus, ce livre, dont le mouvement profond est bel et 
                          bien de reprise, se veut retour aux sources, et donc 
                          à ce que Peter Handke disait «lheure 
                          de la sensation vraie». 
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                  «Il nous faut relire plus que 
                    lire», affirmait ce druide des bibliothèques 
                    que fut John Cowper Powys, et cest dans le faisceau 
                    de regards croisés de tous mes âges et de tous 
                    les âges du lecteur que je voudrais situer Les Passions 
                    partagées, dans ce même mouvement de ressaisie 
                    qui fait noter à Samuel Belet, le personnage de Ramuz, 
                    au moment de se raconter, que « ce qui na pas 
                    assez été vécu est revécu », 
                    et le passé ressuscite dans un nouveau présent 
                    «car tout est confondu, la distance en allée 
                    et le temps supprimé. Il ny a plus ni mort ni 
                    vie. Il ny a plus que cette grande image du monde dans 
                    quoi tout est contenu». 
                  JEAN-LOUIS KUFFER 
                  Jean-Louis 
                    Kuffer est né en 1947 à Lausanne. Marié 
                    et père de deux enfants, il est responsable des pages 
                    littéraires du quotidien 24 Heures. Il est rédacteur 
                    en chef du Passe-Muraille. Jean-Louis Kuffer a déjà 
                    publié onze ouvrages, parmi lesquels Le Pain de 
                    Coucou et Le Cur vert. Son récit, 
                    Par les temps qui courent (1995), a obtenu le Prix 
                    Édouard-Rod 1996, et a été édité 
                    en France en 1996 par les Éditions Le Passeur, à 
                    Nantes. Jean-Louis Kuffer a publié en 1997 un important 
                    roman, Le Viol de l'ange, et en 1999 des «fugues 
                    helvètes», Le Sablier des étoiles. 
                    Ses carnets 1993-1999, L'Ambassade du papillon, ont 
                    obtenu le Prix Bibliothèque Pour Tous 2001. 
                   
                  Jean-Louis Kuffer, Passions partagées, 
                    Bernard Campiche Editeur, 2004. 
                    
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          |   Jean-François 
            Sonnay / Contes de la petite Rose | 
         
         
           
            
               
                 
                  
                     
                       
                         
                            
                          ISBN 2-88241-136-7 
                         
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                               Risette, qui avait pourtant 
                                survolé le désert, nimaginait 
                                pas quil était vaste au point de 
                                donner le vertige. La piste filait tout droit 
                                dans dimmenses étendues grises, escaladait 
                                des collines de cailloux rouges et pointus, ou 
                                bien serpentait entre des dunes de sable doré. 
                                À linfini. Elle fut aussi impressionnée 
                                par le silence. Les hommes, les bêtes marchaient 
                                sans parler. On entendait juste de temps à 
                                autre un éternuement, un soupir, le grincement 
                                dune corde sur un bât, ou le vent 
                                qui sifflait sur la crête des dunes.  
                              Heureusement que le soir, 
                                quand le soleil était moins fort, la vie 
                                sanimait un peu. Les hommes établissaient 
                                un campement, faisaient un feu, mangeaient, se 
                                racontaient des histoires dhommes. Les dromadaires 
                                se reposaient aussi et se divertissaient à 
                                leur façon. Après un petit picotin, 
                                ils se couchaient serrés les uns contre 
                                les autres pour se protéger du froid de 
                                la nuit et se racontaient des histoires de dromadaires. 
                                Les plus enragés bavards de la caravane 
                                étaient, vous laurez deviné, 
                                Risette et son petit copain à une bosse, 
                                qui avaient mille choses à se dire. Il 
                                ne faut donc pas sétonner si aujourdhui, 
                                même les dromadaires du Sahara savent pourquoi 
                                les oiseaux chantent. 
                                Pourquoi les oiseaux chantent? Cest la question 
                                que se posait Rose, quand elle était petite 
                                fille. Est-ce quils chantent parce quils 
                                sont gais, tristes ou bien fâchés? 
                                Dailleurs, tous les oiseaux ne chantent 
                                pas : certains pépient, dautres sifflent, 
                                trillent, piaillent ou gazouillent, mais pourquoi 
                                donc? 
                               
                             | 
                           
                         
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                  Dans les Contes de la petite Rose, 
                    il y a aussi de la magie, cest forcé! Mais je 
                    nai pas le droit den dire davantage. Cette magie, 
                    il faut lire pour la trouver. 
                  JEAN-FRANCOIS SONNAY 
                  Né en Suisse en 1954, Jean-François 
                    Sonnay vit actuellement à Paris. Il a étudié 
                    les lettres aux universités de Lausanne et de Rome. 
                    Depuis la parution de son premier livre en 1974, il a partagé 
                    son temps entre la littérature, la recherche en histoire 
                    de lart, lenseignement et le travail de délégué 
                    du CICR. 
                    Il a effectué plusieurs missions en qualité 
                    de délégué du Comité international 
                    de la Croix-Rouge (Koweit, Afghanistan, Colombie, ex-Yougoslavie 
                    et Zaïre). 
                    En dehors de quelques publications spécialisées 
                    en histoire de lart, Jean-François Sonnay a écrit 
                    des pièces de théâtre, des romans, de 
                    petits essais, des contes et des nouvelles. 
                    La Seconde Mort de Juan de Jesús a obtenu le 
                    Prix Schiller 1998 et le Prix Rambert 1998. 
                    Son dernier roman Un prince perdu (1999) a obtenu le 
                    Prix Bibliothèque Pour Tous 2000. 
                    Jean-François Sonnay est lauréat dune 
                    bourse de la Fondation Leenaards. Il a reçu en 2000 
                    le Prix des Écrivains vaudois pour lensemble 
                    de son uvre 
                  Jean-François Sonnay, Contes de 
                    la petite Rose, Bernard Campiche Editeur, 2004. 
                    
                  Page créée le 07.04.04 
                    Dernière mise à jour le 29.04.04 
                    
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