Il y a deux ans à
peine, ses poèmes tout nimbés de,
" soleil ovale" se révélaient,
nonobstant l'évocation de paysages familiers,
comme d'incontournables miroirs où Claire
Genoux, déjà, était confrontée
à sa "bouche de mortelle".
Une mélancolie tenace
ombrait ses chants d'azur. On reconnut d'emblée
une autorité naturelle à cette voix
qui tremblait si peu au bord du gouffre en lequel
bascule ce qui eût dû consoler d'être
au monde : la beauté, la pérennité
des choses, l'amour.
Ici en écho, on
entend que la blessure originelle, loin de s'apaiser,
creuse un peu plus profond. Claire Genoux nous
dévoile le tracé de la déchirure.
La chair des mots qui la hantent est sa propre
chair éprouvée sans fin en ses feux.
Le poème dès lors n'est pas tant
exorcisme que procès à une suspecte,
une improbable âme soeur qui ne'serait au
bout du compte que la part submergée du
lancinant "désir de durer ".
Soyons attentifs aux
inflexions de cette voix passionnée et
limpide, à ce cri et à ce chant.
Ils disent vrai.
Alexandre Voisard
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