Parutions 2006
Alex Baladi / Cartes du monde
2006. 210 x 145. 204 pages. ISBN 978-2-940358-14-4.
Cartes du monde. Exercices de mémoire, ce sont cent dessins recueillis par Baladi, cent mappemondes, cent manières anonymes de se représenter le globe terrestre, cent lectures singulières, de la plus « fidèle » à la plus abstraite, aussi cent façons d’approcher le monde que nous habitons, cent façons de nous en rapprocher. Sachant que depuis l’antiquité la plus lointaine, la question de la représentation du globe sur une surface plane a été « problématique », il est intéressant de se pencher sur le coup de crayon délié, « pur » exercice de mémoire, et de passer outre les impératifs mathématiques de la projection. Pour découvrir enfin que sous le coup de la plus grande distance avec le modèle, quelque chose prend place.
Plus que le simple jeu, plus que le rêve ou l’imagination, plus que l’utopie, le caractère bienvenu d’une tentative de dessiner les contours, les lignes du monde. Premiers pas dans l’espace...
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Bashô / Le Chemin étroit vers les contrées du Nord
Traduction française de Nicolas Bouvier. Présentation d’Alexandre Chollier.
2006. 80 pages. ISBN : 978-2-940358-13-7.
Le Chemin étroit vers les contrées du Nord relate le dernier et le plus long voyage entrepris au printemps 1689 par le poète-vagabond Matsuo Bashô (1644-1694) dans les territoires septentrionaux de l’île du Honshu. Récit en prose, il est sans paradoxe aucun l’oeuvre la plus aboutie du grand maître de haïku. Dans Le Chemin étroit vers les contrées du Nord, le poète déjoue toute
tentative d’inscription dans un genre pour atteindre à une forme de poésie – prose et poème mêlés – extrêmement proche de l’instant vécu.
Fort de quatre années passées dans le monde japonais, Nicolas Bouvier en donne ici une traduction à la fois dense et sensible. Une traduction sans exotisme qui dévoile combien la proximité entre l’auteur et son traducteur, tous deux poètes, est grande.
*** H. D. / Borderline
Traduction française de Monique Rival.
Suivi de L’écriture pictographique par François Bovier.
2006. 48 pages. ISBN 978-2-940358-10-6.
Essai de la poétesse américaine Hilda Doolittle (qui signe H. D. à l’instigation d’Ezra Pound) sur le longmétrage d’avant-garde Borderline.
Considéré aujourd’hui comme un exemple probant de la pratique de la citation et de la surdétermination des références qui caractérise les premières avantgardes cinématographiques, Borderline manifeste un idéal visionnaire qui préfigure le «réalisme spirituel» de H. D. et réactive le mythe d’une écriture hiéroglyphique
Parmi les documents produits dans le sillage immédiat de Borderline, le texte de H. D. s’avère particulièrement fécond, tant sur le plan de la compréhension du film que de la stratégie esthétique de son auteur.
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Alexandre Friederich / Trois divagations sur le mont Arto
2006. 144 pages. ISBN : 978-2-940358-09-0.
« Il m'a fallu quelques heures pour charger le vélo, tracer mon chemin en fluorescent sur la carte au vingt-cinq millième et partir. J'aime rouler. J'aime les questions. Arriver est secondaire. Répondre à l'infini seul compte. Une réponse annulant l'autre, on demeure dans le mouvement perpétuel. »
Les Trois divagations sur le mont Arto ne sont pas que le récit d’un voyage. S’il y a bien déplacement, à vélo et dans les Alpes, celui-ci est l’occasion d’une recherche. Le minuscule (un sapin, un gland, un cri, une minute de sommeil) est confronté aux idées pesantes et pressantes qui ordonnent nos vies (liberté, violence). Alexandre Friederich roule. Il parle, il se mouille, il jure. Il raconte qu’il a roulé, qu’il a plu et qu’il a juré mais, est-on tenté de dire, là n’est pas la question.
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Collection "timbres" (documents sonores)
Charles-Albert Cingria / La jongleresse
Un CD d’une durée de 62:48 accompagné d’un livret de 64 pages
2006. Collection « timbres ». ISBN 978-2-940358-11-3.
«Tant pis pour ceux qui n’ont point de sens ni non plus d’oreille. Car il est très important d’avoir de l’oreille, non aux accents – qu’est-ce que cela peut faire que l’on parle ainsi ou ainsi – mais aux voix. Oui, aux voix quand s’élève un son et qu’on reconnaît qu’il est pur. Il faut beaucoup de temps pour en arriver là, mais j’y suis, je crois, et rien ne me ravit autant qu’une voix diastématique non tremblée – posée de par son origine humble, racée – qui émeut des places dans notre cerveau lié à notre chair et à nos tendons dans une capacité de reconnaître juste en vertu des nombres. »
Le disque compact est constitué de deux entretiens, l’un avec Simone Hauert de 1946, l’autre avec Jo Excoffier de 1954 et débute par une conférence musicale de 1937. Il se termine par deux brèves lectures de l’auteur. Les documents sonores appartiennent aux Archives de la Radio Suisse Romande. Préparé par Daniel Maggetti, le livret réunit des fragments inédits de Charles- Albert Cingria provenant du Centre de recherches sur les lettres romandes de l’Université de Lausanne.
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Valère Novarina / Le vrai sang
Un CD d’une durée de 63:38 accompagné d’un livret de 64 pages
2006. Collection « timbres ». ISBN 978-2-940358-12-0.
« Tout doit chuter ici sur le plateau et se mêler maintenant à de la clownerie – et ce n’est pas du tout de dérision qu’il s’agit, mais de justesse d’accord. Il s’agit de l’accord du monde, de son ordre mêlé. Pas de pur amour, sans le retour du corps, sa chute comique. Dans Dom Juan, Sganarelle illustre la théologie de saint Thomas, et tombe dans la fosse. Le théâtre est cette fosse, ce lieu de rire, de chutes, de prêches comiques, un lieu où l’on monte et tombe. Nous offrons notre corps en tombant, la chute est aussi une prière. Il y a dans le rire, dans l’offrande de son corps comique, un dépouillement de soi. »
Rassemblés par Pascal Omhovère, les documents sonores enregistrés entre 1972 et 2006 proviennent des archives de Valère Novarina. La réalisation sonore est de Pascal Ribier. Le livret qui accompagne le disque contient trois entretiens avec l’auteur, un fragment intitulé L’Acteur sacrifiant, 6 photographies et un texte de Pascal Omhovère.
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Parutions 2005
Ulises Carrión / Arguments
2005. 96 pages. ISBN 978-2-940358-08-3.
Ce recueil est emblématique de la poésie visuelle et concrète des années soixante-dix. Arguments n’est composé que de prénoms; chaque série de prénoms forme un argument ; chaque argument est en soi une petite nouvelle. La mise en scène typographique, les jeux de répétitions et de permutations donnent toutes les indications : pour autant que le lecteur recompose
et imagine le fil narratif…
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Eugen Gomringer / Constellations et poèmes concrets
Traduction française de Vincent Barras.
2005. 208 pages. ISBN 978-2-940358-07-6.
Les konstellationen sont conçues comme «le plus simple modèle visuel de la poésie verbale » reposant sur la simplification toujours plus radicale de la langue. Gomringer aspire ainsi à un langage réduit à l’essentiel. Le langage évolue alors vers un schématisme fonctionnel, vers une poésie instantanément lisible.
« Les konstellationen tendent à devenir objectives, c’est-à-dire à ne plus être les véhicules de contenus moraux ou philosophiques, ni l’expression d’un moi social qui se demande “Qui suis-je ?”, mais la libération d’une énergie, le faire-part d’une information esthétique, l’objectivation d’une langue. »
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Fabienne Raphoz / Pendant, 1 – 62
2005. 80 pages. ISBN : 978-2-940358-03-8.
La poésie de Fabienne Raphoz est le kaléidoscope d’une sensibilité vibratile où la fonction « pensée » n’exclut à aucun moment le lyrisme lorsque la parole se dépasse jusqu’à ce qui la calcine. Certains fragments sont plus réflexifs – aphoristiques ou philosophiques – ici et là voilés d’humour, parfois aussi d’abstractions ; d’autres enfin sont plus descriptifs, lorsque le regard se réfléchit autant qu’il se perd dans l’implicite. L’ensemble des poèmes tente de saisir ce qui se trame dans la durée ou la fulgurance : pendant.
Page créée le 05.09.02
Dernière mise à jour le 16.05.08
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