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Editions Samizdat

Denise Mützenberg
8 chemin François-Lehmann - 1218 Grand-Saconnex
Tél. 022 734 05 92
sampoesie@gmail.com
http://www.editionsamizdat.ch


Parutions 2010
 

  Denyse Sergy / La clef dans la mer


Denyse Sergy / La clef dans la mer Comment ne pas penser avec une tendre et joyeuse complicité à cette Denyse de 17 ans qui piaffe dans un bureau de la Fiduciaire genevoise et se met, parce qu’elle s’ennuie, à écrire des vers au verso des rouleaux de papier de la machine à calculer ! Et comme la bande est étroite, la poésie jaillit en sizains…
Une vie, sept vies plus tard, si Denyse Sergy écrit bref ce n’est plus faute d’espace mais par nécessité d’aller à l’essentiel et de noter, jour après jour, sans délai, le poème né de la nuit, tant qu’il est temps.
D.M.

« Sa poésie, dont la perfection des constructions l’apparente à une estampe japonaise, est sobre et émouvante. »

A-L. Delacrétaz et D. Maggetti :
Ecrivaines et écrivains d’aujourd’hui, 2002

Originaire de Lavigny, Denyse Sergy est née le 24 décembre 1919 à Lausanne. Elle suit des études de commerce à Genève et publie en pleine guerre ses premiers poèmes. Puis sa vie bascule. Une autre urgence - la souffrance des enfants - l’arrache à l’urgence d’écrire. Sur l’île de Noirmoutier, avec son mari, elle va accueillir, au long des années, trente-cinq garçons. Temps plein à ras-bord. Vivre suffit. Jusqu’au matin de ses quarante ans où, sur un coin de table, l’écriture lui est rendue. Articles, billets, chroniques. Qui désormais vont drainer le trop plein de la vie et couler vers les autres. Puis la poésie affleure à nouveau, retrouvée. Trente-cinq ans plus tard la source est toujours vive.

Denyse Sergy, La clef dans la mer, éditions Samizdat, 2010, 52 pages.

 

  Remo Fasani / Rêves


Remo Fasani - Rêves Remo Fasani est né à Mesocco (vallée italophone des Grisons) en 1922. Après avoir fait sa scolarité obligatoire dans son village, il a poursuivi ses études à l'Ecole normale de Coire et aux Universités de Zurich (où il a passé son doctorat) et de Florence. Il a enseigné aux collèges secondaires de Poschiavo et de Roveredo (Grisons) et à l'école cantonale de Coire. De 1962 à 1985, il a tenu la chaire de langue et littérature italiennes à l'Université de Neuchâtel. Il vit aujourd'hui à Grono dans sa vallée natale.

Spécialiste de Dante, poète et essayiste (Un libello sulla Svizzera plurilingue), Remo Fasani a traduit les poètes allemands ainsi que Baudelaire, Mallarmé, Eluard. Son anthologie Colloqui- Gespräche-Colloques est parue en 2010 chez « L'ora d'oro » à Poschiavo.* Au printemps 2008, les éditions Samizdat ont publié un choix de ses poèmes traduits par Christian Viredaz sous le titre : L'Eternité dans l'instant

*Elle sera présentée à Lausanne, sous l'égide du Centre de Traduction littéraire, le 4 novembre 2010, à 19h. à la Maison des Charmettes.

***

Dans le texte passionné qu'il nous avait confié en préface à la publication de L'éternité dans l'instant, Philippe Jaccottet écrivait : « Puissent très bientôt d'autres poèmes de Remo Fasani être traduits ! » Deux ans après, voilà qui est fait grâce au travail sensible de Christian Viredaz. Qui nous propose, en version bilingue, le dernier recueil du poète octogénaire : Rêves (Sogni).* Joël, un des « petits prophètes » de l'Ancien Testament, annonce un temps où les vieillards auront des songes. Comment ne pas y penser lorsqu'on plonge dans les 50 (cinquante !) rêves qui ont visité Remo Fasani du 11 mars 2005 au 25 janvier 2007. Intense activité onirique qui fait dire au poète : « Si le rêve n'est pas envoyé par les dieux, du moins a-t-il toujours quelque chose de sacré. »

Pour autant ces poèmes-rêves n'ont rien de solennel. Tandis que nous les découvrions, Claire et moi, les lisant à voix haute sous les arbres de l'été, ils nous ont, tout à la fois, fait rire et pleurer. Jamais Fasani n'a été si jeune, si rebelle, si lucide, si prophétique, si proche, si durement, si tendrement humain.

Lisez le

Denise Mützenberg

* Sogni a reçu le prestigieux prix de l'édition 2009 du "Premio internationale de poesia Borgo di Alberona" (Pouilles). On lit dans la motivation du jury: "Remo Fasani plonge sa sonde poétique dans l'impalpable réalité onirique, avec ses fascinants mystères et ses surprenantes révélations".

***

Vingt-deuxième rêve

Rien, la nuit passée, aucun rêve,
ou bien un seul, et tant de rêves en lui ;
mais rien qui reste de précis.
Rien que des ombres qui remuent,
une école peut-être, un message de moi.
Etait-ce ainsi, ou non ?
se demande en vain la mémoire.
Longtemps pourtant, comme sans fin
il a semblé que ce rêve durait.
Ainsi parfois l'âme nous parle
comprise et incomprise
et davantage nous attire en son royaume.

Remo Fasani, Rêves, Editions Samizdat, 2010, 180 pages.

 

  Silvia Härri / Balbutier l'absence


Silvia Härri / Balbutier l'absence Il faut se présenter / en quelques lignes / dire qui on est / ce qui nous fait / quand l'essentiel / tout l'essentiel est / entre les lignes.

Cela dit, Silvia Härri est née à Genève, en 1975. Elle navigue avec joie entre les deux versants qui composent son identité linguistique, le français et l'italien. Licenciée en lettres, elle a enseigné la littérature italienne à l'université avant de se tourner vers l'enseignement de cette même langue ainsi que de l'histoire de l'art au collège. "Balbutier l'absence" est son second recueil

***

Ce livre, comme tant d'autres, a longtemps cherché son titre. Jusqu'au jour où, tandis que j'en relisais attentivement le manuscrit, un poème m'a sauté à l'oreille :



Densité de l'abcès:
des phrases en charpie
- murmures d'enfance
complaintes de vieux -
ce qui reste
pour balbutier l'absence.

Le titre était là, dans le dernier vers. Silvia Härri ne le suggérait-elle pas dans un autre texte ?

Ma psalmodie de l' om
tient en deux mots
et trois voyelles: /
     les absents

D'ailleurs, deux jours plus tard, elle m'annonça qu'elle avait enfin trouvé Le titre. C'était le même. Cadeau de la connivence ! Mais pas surprenant. «Balbutier» n'est-il pas un doux mot pour dire la difficulté de dire ? Difficulté reconnue par l'auteur : "la plume boite et la comptine est ébréchée". Pourtant, lisez à la p. 41 ce chant sombre où la lettre f est comme une basse continue. L'alphabet est arme de lumière et tout au long du recueil le jeu des assonances dit aussi le bonheur d'écrire.

Avant de se confronter avec l'univers visuel d'Emeric Jakab, la voix de Silvia Härri s'apaise peu à peu :

. dans les feuilles s'ébroue doucement
la langue du début .

Denise Mützenberg

Silvia Härri, Balbutier l'absence, Editions Samizdat, 2010, 96 pages.

 

  Luisa Campanile / De l'eau et d'autres désirs


Luisa Campanile - De l'eau et d'autres désirsLuisa Campanile, née à Sion en 1973, italienne et suisse, psychologue de formation, puis comédienne, metteure en scène, auteure de l'auto-fiction Flux migratoires, pratique la marche et la poésie en alternance. « De l'eau et d'autres désirs » est son premier recueil de poèmes.

***

Curieusement, avoir entendu Luisa Campanile lire ses textes en public a représenté pour moi une expérience moins verbale que proprement physique. Laissant dans ma mémoire une trace persistante, quasi sans mots : une impression indéniablement liquide ! Il m'en restait quelques images : un ascenseur comme un puits, une colonne d'eau, des crues et des marées. Une figure de noyée. Corps pris dans les algues. Attraction mortelle des profondeurs ? Naissance ou noyade ?

Plus tard, le manuscrit entre les mains, j'ai retrouvé mes sensations, mais cette fois les images prises dans les mots, portées par un langage précis, aux brusques raccourcis, aux abruptes ellipses : "lent le mouvement vers le bas c'est fou je ne le cherchais pas (.) je croyais la mort un accord de l'eau avec l'air".

Longues phrases verticales, chutes, jaillissement, énumérations véhémentes dont le ton presque prophétique nous étonne. Est-ce parce qu'elle est comédienne ?

La voix de Luisa Campanile nous entraîne dans un théâtre personnel, étrange, à la fois candide et péremptoire. Au premier abord déconcertant. Mais chaque lecture nous le fait pénétrer plus avant :

J'appelle océan ma page blanche
J'appelle la grêle mon cheval
J'appelle aussi le geyser, je l'appelle mon amour .

Claire Krähenbühl

 

  Jacques Roman / L'élan, l'abandon

Jacques Roman / L'élan, l'abandon

«Jacques Roman est né en 1948 à Dieulefit (France). Après une formation professionnelle à Paris, il vit et travaille en Suisse romande dès 1970. Il est établi à Lausanne. Comédien et metteur en scène, il se consacre à l'écriture depuis 1967. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages poétiques»

"Tout a commencé ainsi. Tu as écrit sur une page blanche : l'élan , l'abandon. Et, tu peux le dire, si étrange que cela puisse paraître : d'avoir écrit sur cette page ces deux mots te la rendait plus blanche encore. Entre élan et abandon, tu as tracé une virgule. Cette virgule ! Précisément le geste qui pointant l'en-haut comme plongeoir dans l'élan se jetait vers l'en-bas comme nageur en la vague. Ce geste d'écrire la virgule était lui-même élan, abandon (il est vrai que toi tu es encore du monde où la main pense). Que d'images en foule se levèrent à l'apparition de ces deux mots accolés. Cette fulgurance, ce raccourci, naître et mourir."

Jacques Roman


. depuis plus de trente ans qu'il foule les planches des théâtres romands, on connaît bien sa haute stature, sa présence impérieuse et sa voix profonde qui insuffle aux textes vie et mouvement. Mais il est aussi l'auteur d'une trentaine d'ouvrages - recueils poétiques et prose, livres d'artistes, pièces de théâtre et radiophonique. Ecriture et scène sont les deux facettes indissociables d'une démarche qui s'élabore par bribes - «débris».

Anne Pitteloud

***

Si proches sont les morts à notre épaule.

ll faut inscrire ce livre dans le temps où Jacques Roman, après avoir achevé "Je vous salue l'enfant à l'heure de notre mort"* se demande s'il écrira encore. Sa poésie tourne depuis toujours autour d'un non-dit, d'une blessure secrète. Cet interdit marque au fer et troue chaque texte. Véhémente, tournoyante, une parole s'épuise à "ne pas dire".
Une nuit, - pourquoi? - le rideau se lève sur l'aveu, un seuil est franchi. De l'autre côté de l'insomnie, ce livre tendre peut naître. On pouvait lire dans "X° de Solitude Nord" **: Le jour où la mort n'entrera plus dans le champ de l'écriture. et la phrase restait en suspens. Peut-on dire qu'ici le poète reprend la phrase interrompue, la continue, la faufile, longue et sinueuse au long des pages? Ce n'est plus la mort qui hante le champ de l'écriture, ce sont les morts aimés qui l'habitent.
* Editions de l'Aire, Vevey, 2008.
**Editions Eliane Vernay , Genève , 1983 .

Claire Krähenbühl

Jacques Roman, L'élan, l'abandon, Editions Samizdat, 2010, 56 pages.

 

  Anne Bregani / Le Temps de l'Arc

Anne Bregani / Le Temps de l'Arc

Le plus beau cadeau pour une éditrice : accompagner, de recueil en recueil, la maturation d'une oeuvre significative ! En être témoin, à la fois averti et surpris. Se tenir au bord d'une voie dont on avait entrevu jadis les contrées traversées, à l'écoute d'une voix à l'ampleur pressentie.

Un mystérieux vivant surgit au centre du sixième recueil d'Anne Bregani. Tantôt guerrier, tantôt danseur, jeune prince bondissant ou chanteur à la lyre.

Est-ce l'Achille des anciens mythes ?
Mais il parle aussi au féminin:
Passante je vais/ renouant mes chaussures
(.obstinément je cherche / le joyau trouvé en rêve

Et pourrait être notre contemporain(e).
Les artificieux écrans/t'ont-ils /
dans la toile de leurs méandres / égarée ?


Quête, combat, initiation, dépouillement (ma cosse éclate, je me retrouve à nu), cette démarche poétique nous atteint une fois de plus au défaut de la cuirasse, au coeur du coeur :

.tu ne sais
si tu es fragile/ou forte
vivante/ou morte
tu vas tu vas / tremblant nautonier
sur la barque tirée au sort/ pour cette vie à toi donnée

le vertige te saisit/quand tu comprends soudain
que l'océan est aussi le port

Une fois encore, Anne Bregani met le feu à la parole.

Denise Mützenberg

Anne Bregani, Le Temps de l'Arc, Editions Samizdat, 2010, 120 pages.

 

  Luiz-Manuel / Un lampyre en hiver

Luiz-Manuel / Un lampyre en hiver

Luiz-Manuel par lui-même

Il est fou de mots, probablement comme tous les traducteurs: il les traque, parfois d'une langue à l'autre; il les apprivoise ou les rejette, les raccourcit ou les rallonge - à la manière de Procuste. Il va même jusqu'à les détourner... Il tente souvent de pervertir le discours poétique en y insérant des mots à première vue totalement dépourvus de charme - le mot comptable, par exemple, que l'on peut même, tout compte fait, parer de mille oripeaux poétiques. Ses recueils sont toujours construits - comme les maçons d'antan construisaient des murs de moellons. Il écrit beaucoup et amasse des textes; puis il les reprend, leur donne parfois une autre forme et les assemble selon une logique qui relève plutôt de l'intuition. Il écrit tantôt à l'ordinateur, tantôt dans l'urgence, sur n'importe quel support. Il rejette beaucoup de moellons: la série «Epaves sibyllines» comptait, au départ, soixante sizains d'un seul tenant: il en a ôté la moitié. Sur les trente qui restaient, ses éditrices en ont encore retranché dix. Mais peut-être que ces quarante moellons jetés au rebut pourront servir pour un autre mur?


Luiz-Manuel n'aime pas l'hiver.

L'hiver qui seul va s'épanouir parmi les imprécations et les soupirs - hiver honni où nous gisons désabusés, épaves sibyllines que la neige assoupit.
L'hiver, figure à la fois de la vieillesse qui s'annonce : Il n'y a plus rien à boire dans notre vie et du déclin supposé de notre terre et de l'humanité qui la saccage: le sable seul subsistera .
Fin d'une existence, fin d'un monde : l'hiver, la mort. Constat désespéré.
Alors, quel est ce « lampyre » qui brille dans le titre de son dernier recueil ?
C'est par les nuits d'été que la femelle sans ailes du ver luisant oriente sa petite lampe vers le ciel pour se signaler aux mâles qui volent dans le noir ! C'est donc dans le poème seul qu'un lampyre peut luire en hiver. Telle est la magie de la poésie : faire clignoter l'espoir au coeur même des ténèbres. Grâce au mystérieux pouvoir de la parole.
Il faut entendre Luiz-Manuel lire ses textes - en français comme en portugais - manger ses mots avec gourmandise ! Il en reste toujours bien assez d'audibles pour y percevoir battements d'ailes, frôlements d'élytres, bourdonnements, froissements de branches mêlés au chant du ressac:
l'été, la vie.
Je voudrais apprendre le dialecte des oiseaux et des cachalots écrit-il. On en vient à se demander, à le lire, s'il ne le parle pas déjà.

Denise Mützenberg

Luiz-Manuel / Un lampyre en hiver, Editions Samizdat, 2010, 80 pages.

 

  Patrice Duret / L'exil aux chemises mouillées

Patrice Duret / L'exil aux chemises mouillées

«Né le 10 juillet 1965, cancer ascendant poissons, je sens en moi un excès d'eau (qui me pousse parfois vers de drôles de rivages). J'essaie de compenser par du feu (un certain enthousiasme) et une poignée de terre pour structurer. Mon air, c'est pour rêver.»

Patrice Duret

***

Un voyage de deux ans ou cinquante pages, en vers et en Grèce - rêvé peutêtre comme rêvait Cendrars. Au premier regard la forme paraît classique : des quatrains de quatre pieds en trois strophes bien disciplinées. Lire à haute voix change la donne : dans leur cadre grillagé, les mots gambadent, sautent d'une ligne à l'autre, d'un sens à l'autre à travers le carnaval/des pt'ites ratures...


Mais c'est à nous de tenir la cadence : il faut gommer - gober - les syllabes en trop. Ce voyage qui cahote pourrait nous bousculer le corps comme l'oreille : jouer cailloux/dedans la langue.. Pourtant, quand on se laisse porter, la route se change en rivière et nous entraîne. Au cours du périple, on croise des buffles, une fille à l'oeil de vouivre, un ermite, des poètes. Malgré les clins d'oeil, Maroussis, Patras et le pâtre forcément grec, la balade - ou ballade - a quelque chose de folk-blues et son rythme lancinant nous pousse plutôt sur les traces de Ginsberg, on the Road.

Claire Krähenbühl

Patrice Duret, L'exil aux chemises mouillées, Editions Samizdat, 2010.

 

Page créée le 15.04.10
Dernière mise à jour le 15.02.11

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