Editions Samizdat
Denise Mützenberg
8 chemin François-Lehmann - 1218 Grand-Saconnex
Tél. 022 734 05 92
sampoesie@gmail.com
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Nouveautés Printemps 2004
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Anne
Bregani / Lettre au couchant |
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Anne
Bregani
Née à Berne en 1951, Anne Bregani
découvre très tôt la valeur, et
les risques, de la parole, ainsi que la puissance des
mots, et leurs dangers. La rencontre des grands textes
de la littérature et de la pensée la confirme
dans ses intuitions. Elle vit à Lausanne où
elle a passé trois ans à l'Ecole des Beaux-Arts,
puis obtenu, en 1979, une licence en sciences politiques.
Enseignante, elle reçoit dans sa classe d'accueil
des jeunes qui viennent de tous les continents.
Un mot émerge, mon
oreille le capte dans le flux
celui-là plutôt qu'un autre, que mille
autres,
me frappe en cet instant
m'intrigue - et si je l'empruntais pour traverser
la page...
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Au milieu de tant de lectures
prévisibles, les poètes sont ceux qui nous donnent
encore à entendre de l'inouï. Ainsi Anne Bregani
avec sa "Lettre au couchant."
L'énigmatique chouette harfang, sur laquelle s'ouvre
son quatrième recueil, l'oiseau nocturne aux ailes de
neige, nous introduit subrepticement au coeur de la nuit obscure
où naît le poème... et nous voilà
assistant "en direct aux mystères de l'écriture"!
Cette prose désopilante (dans le sens premier du terme
qui signifie ouvrir, dégager ce qui était obstrué)
est intitulée "A l'aventure".
Et c'est bien dans ce risque, ce danger que l'auteur se jette,
entraînant à sa suite son lecture (s'il le veut
bien):
m'avancer
seule
connaissant ma nudité
que je vêtirai d'une peau de paroles
la page blanche est une arène...
"La poésie est un combat" écrivait
Eluard.
Combat qui se livre, chez Anne Bregani, à l'intersection
sensible où son corps et le monde* se rencontrent ainsi
qu'en témoigne ce superbe cri :
Je ne veux d'autre bannière
que le vent dans les nuages
le chant de la moelle épinière
dans l'arborescence splendide des nerfs
échelle de Jacob
où montent et descendent
les anges cellulaires
Denise Mützenberg
*cf l'éclairante préface de Catherine Dubuis
à la réédition des deux premiers recueils
d'Anne Bregani chez Empreintes
Anne Bregani, Lettre au couchant,
Editions Samizdat, 2004
Au printemps 1996, les éditions Samizdat publient
son premier recueil Le
territoire de l'oiseau. Jean-Raymond Tschumi, dans
Le Nouveau Quotidien, reconnaît d'emblée
cette poésie qui "parle avec la simplicité
de ses élans par des mots qui vont droit au centre
de l'émotion".
Le Livre des séparations
paraît en mai 1997. Marion Graf salue "la prenante
autorité que peuvent donner, jusque dans le dénuement
et l'ignorance, justesse et sobriété de ton..."
Il est choisi pour être "Le livre de la Fondation
Schiller Suisse 1998".
Dans les Chroniques du nord-est,
(2001), Anne Bregani poursuit son exploration des frontières,
territoires, et migrations. Lecteur empathique, Gilbert Salem
évoque "la vibration intérieure, la sagesse
d'arpenteur et l'amour infini que l'auteur voue à sa
langue." (24Heures)
A la fin de 2003, les deux premiers recueils d'Anne Bregani
sont réédités dans la collection Poche/Poésie
des Editions Empreintes accompagnés d'une substantielle
préface de Catherine Dubuis.
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Micheline
Dutoit / Ombre feue |
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Micheline
Dutoit est née en 1952 à Genève.
Elle y exerce à mi-temps le métier de
bibliothécaire. Elle consacre tout son temps
libre à la vie.
De ses premiers poèmes
publiés à l'Harmattan sous le titre "Embrasements,
Cendres, Pierres", José-Flore Tappy a écrit
: "Un timbre clair, sonore, une intonation déterminée,
cherchent à dire une sorte d'ardeur ou d'inquiétude
toujours menaçante, aiguë et sans objet,
qui menace de submerger l'esprit mais que les mots,
précisément, vont conduire vers le monde
concret."
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Lire, en tant que membre du jury, l'énorme pile de manuscrits
adressés à la Société genevoise
des écrivains pour l'attribution du prix Roger Chanez,
aurait pu être un exercice fastidieux s'il n'avait pas
été pour moi sous-tendu par la question tant de
fois posée: "Qu'est-ce que la poésie?"
Comment reconnaître, dans ces
milliers de mots alignés avec passion ou naïveté,
cette "matière" que le poète Luc Bérimont
disait pouvoir identifier aussi sûrement que le bois,
le fer ou le lait...
Et voilà qu'au milieu des 57
envois anonymes, j'ai eu soudain sous les yeux, non pas du
lait ou du bois, mais un mystérieux alliage d'ombre
et de feu, irréfutablement de la poésie :
broyer le silence
moudre les mots
éclats de nuit
épée de lumière
sous les arbres
un territoire d'ombre
où le feu aiguise
la stridence d'une saison
à inventer
Ou encore :
ombre feue
j'enfouis dans mes artères
la lumières du silence
tout l'or du monde
ruisselle en rivière
Quand les identités des auteurs ont été
dévoilées, j'ai dit à Micheline Dutoit
que je serais heureuse d'éditer ses poèmes.
Les voici : j'aime partager mes bonheurs.
Denise Mützenberg
Micheline Dutoit, Ombre feue, Editions
Samizdat, 2004
Page créée le 24.05.04
Dernière mise à jour le 24.05.04
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