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Editions Zoé

Marlyse Pietri-Bachmann
CH-1227 Carouge-Genève
Tél. 022 / 309.36.06
Fax 022 / 309.36.03
e-mail: info@editionszoe.ch
http://www.editionszoe.ch



 


Parutions 2009

Ivan Vladislavic / Clés pour Johannesbourg - Portrait de ma ville
ISBN 978-2-88182-654-2 - octobre 2009
Début du deuxième millénaire, Johannesbourg reste divisée, désormais autant par la pauvreté et la violence que par la race. Vladislavic, fin arpenteur des rues, des quartiers, des parkings, des jardins, circule de scène en scène aussi cocasses que tragiques. Le livre est composé de 138 entrées, comme autant de clés pour comprendre la ville, à la manière Vladisalvic: sorte de regard agile et enregistreur, esprit joueur qui analyse, compare, fait des liens et manie les mots pour dire les impressions les plus fines.
Ce texte est une ode amoureuse à Johannesbourg, industrielle, polluée, dangereuse, belle et injuste.
Né en 1957, Ivan Vladislavic est également éditeur et collabore avec les plus grands écrivains contemporains d’Afrique du Sud. Clés pour Johannesbourg. Portrait de ma ville a reçu le prix du Sunday Times Alan Paton et le prix Warwick.
Traduit de l’anglais par Nida et Christian Surber

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Jean-Marc Lovay / Tout là-bas avec Capolino
ISBN 978-2-88182-653-5 - septembre 2009 - Sélection 2009 Prix Wepler
L’histoire du livre ? L’inventeur Capolino avait enfin réussi à ne plus jamais mourir.
Lovay donne au monde des idées un état physique. Il offre alors un univers halluciné, coloré, fourmillant de bêtes, de plantes et de mondes enchâssés. Sa générosité avec les mots, sa confiance dans la langue galvanisent et modifient notre rapport aux choses. A sa lecture, on a la formidable sensation d’éprouver pour ainsi dire toutes les sensibilités du monde. C’est vrai qu’il faut prendre son élan au début de chaque phrase comme pour un plongeon. Le vertige à lire Tout là-bas avec Capolino se reflète dans ce qu’on y lit : la nature s’enfonce dans la nature, il y a un trou dans le ciel, une pensée à l’intérieur d’une autre pensée. Il est question du futur dans le passé, d’une présence dans l’absence ou du souvenir d’une future blessure, mais il ne faut pas s’inquiéter, tout devient lumineux dans ce périple sur la fin et le commencement.
Au sujet de Jean-Marc Lovay, on a parlé d’un « styliste prodige » dans le Magazine littéraire. Pour Le Monde, « le livre refermé, on se surprend à guetter les bruits d’une nouvelle manière, à tenter de percevoir le chant des oiseaux, et le silence qui suit est encore de Lovay ». Pour le médiéviste Charles Méla, l’écriture de Lovay est tout simplement « à vous couper le souffle ! »
Tout là-bas avec Capolino est son dixième roman (il a publié le premier, Les Régions céréalières, chez Gallimard en 1976). Entre montagnes et forêts, c’est parfois la trace d’un blaireau qui emmène son écriture.

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Alexandre Lazaridès / Adieu, vert paradis
ISBN 978-2-88182-652-8 - septembre 2009
Dans une ville qui n’est jamais nommée, au bord d’un des plus grands fleuves du monde, un enfant vit l’enfer des secrets de famille. Ses parents appartiennent au monde de la diaspora, ils restent des étrangers au pays. L’univers de l’enfant est clos et menaçant malgré la tendresse lucide de la mère. Le « petit hérisson » se réfugie dans des cachettes d’où il observe la vie familiale. Quand il devient le témoin d’événements plus cruels encore qu’il ne les imaginait, il est frappé d’inertie. Lui aussi doit alors, dorénavant, porter le poids du secret.
Ce roman des origines est captivant. Le narrateur ponctue le récit de ses souvenirs par des intermèdes dans lesquels, adulte, il va découvrir les vrais dessous du naufrage. Si le «vert paradis» baudelairien part en fumée, la saveur des mots et le retour constant à des motifs, comme dans une tapisserie orientale, font de ces pages un grand voyage au pays de l’enfance.
Originaire d’Egypte, Alexandre Lazaridès vit à Montréal depuis 1965. Il a fait carrière dans l’enseignement et la critique dramatique et musicale. Adieu, vert paradis est son premier roman.

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Ella Maillart / Entretiens avec Ella Maillart : Le monde - mon héritage
Livre -CD - DVD - ISBN 978-2-88182-6656-6
Ella Maillart (1903-1997), après l’URSS et l’Asie, a passé le temps de la Deuxième Guerre mondiale en Inde auprès de maîtres de sagesse. Elle est ensuite revenue en Suisse où elle s’est installée à Chandolin. Le film réalisé par Paul Siegrist en 1973 pour la Télévision Suisse Romande, Les Itinéraires d’Ella Maillart, nous met en contact direct avec cette personnalité hors pair. Elle raconte ses voyages, son chemin spirituel, ses idées sur l’Europe, et enfin la nature qu’elle observe chaque jour autour de son refuge alpestre.
Le CD regroupe des extraits d’entretiens accordés par Ella Maillart à la Radio Suisse Romande entre 1945 et 1993. Elle y décrit sa jeunesse à Genève et au Creux-de-Genthod, à quelques mètres du lac, ses lectures, sa carrière de sportive de compétition et les rencontres qui ont déterminé son parcours. Elle évoque son retour de l’Inde au lendemain de la guerre, sa vision de notre civilisation occidentale et son cheminement intérieur qui fut le centre d’intérêt de la seconde partie de vie.

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Ella Maillart / Envoyée spéciale en Mandchourie
ISBN : 978-2-88182-651-1- août 2009
« Les filles sont de lamentables et hagardes épaves, en pull-overs déformés, qui dansent entre elles sur le sol de briques. Les consommateurs, s’ils racontaient à Paris l’histoire de leur vie, feraient pâlir d’envie le plus extravagant des scénaristes de films d’aventures. Mais ici les faits sont dépouillés et simples, comme seule la réalité sait les façonner. »
C’est en 1934 qu’Ella Maillart (1903-1997) voyage en Mandchourie avec sa plume et son Leica. Elle est l’envoyée spéciale du Petit Parisien au Mandchoukouo, empire récemment créé par les Japonais. Son regard de « blanche » observe ici avec humour, là avec perspicacité, les haines de races, la modernisation galopante d’une région, les enjeux de pouvoir entre Japonais, Chinois, Mandchous et Russes. Toujours avec elle priment les faits, « dépouillés et simples ». Ce voyage, où Peter Fleming la rejoint, est le prélude à leur long périple raconté dans Oasis interdites.
Préface de Gilbert Etienne

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Metin Arditi / La Chambre de Vincent
Zoé Poche No 42 - ISBN 978-2-88182-657-3 - novembre 2009
« Je me souviens avec une très grande précision de mon étonnement en cet instant. Un sentiment nouveau m’envahissait doux et surprenant : j’admirais mon père. Je gardai pour moi cette émotion précieuse. »
La Chambre de Vincent est le premier récit de Metin Arditi, publié en 2002, après trois essais, et avant de nombreux romans. Né à Istanbul, Metin Arditi vit à Genève.

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Jean-Marc Lovay / Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée
Zoé Poche No 43 - ISBN 978-88182-658-0 - novembre 2009
« Et en me retournant vers le ciel dénué de pitié et de cruauté j’entendais finir d’un coup les chants de colère et les chants de joie des oiseaux. »
Jean-Marc Lovay est né en 1948 à Sion. Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée, son onzième livre, est paru en 1998, coédité par les Editions Zoé et les Editions Verticales.

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Robert Walser / Nouvelles du jour
Zoé Poche No 44 - ISBN 978-2-88182-660-3 - novembre 2009
« À quoi peut bien servir l’énergie, en l’absence de génie ? À propos, aujourd’hui, je me suis levé énergiquement, c’est-à-dire d’assez bonne heure, et de ce fait, je peux écarter le reproche d’être velléitaire. »
Robert Walser (1878-1956) vit à Berne de 1921 à 1933. Les quarante petites proses réunies ici datent de cette période de grande productivité qui précède son silence définitif. Préface de Peter Utz. Traduit de l’allemand par Marion Graf.

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Maurice Chappaz / Chant des cépages romands
MiniZoé No 75 - ISBN 978-2-88182-646-7 - juin 2009
« Bien des notaires qui ne prêtent pas attention à leurs épouses goûtent, tâtent, regardent, respirent, mirent une carafe de vin dans un rayon de soleil comme s’il s’agit d’une personne, de leur vraie femme, de leur enfant. Ils ont des gestes câlins pour prendre leur verre, une bouche futée, des mots d’amoureux. (…) Tirer sa nourriture d’un champ et se taire, voilà sans doute la moins vaine des occupations humaines. » Lyrique, mystique, panique, ce Chant est d’abord un hommage à la matérialité de la vigne.
Maurice Chappaz est né le 21 décembre 1916 et mort le 15 janvier 2009.
Postface d’Isabelle Rüf

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S. Corinna Bille / Rose-de-nuit ou le sursis
MiniZoé no 73 - ISBN 978-2-88182-647-4 - juin 2009
Ainsi cette amoureuse au nom de fleur détourné obtient avant que la mort ne vienne tout sceller un «sursis» : une errance qui lui permet de refaire le voyage, de regarder une dernière fois autour d’elle, de retrouver des visages et des gestes, d’embrasser la beauté saugrenue du monde et surtout de porter encore un peu sa douleur informulée, inavouée, en somme de rassembler son être meurtri avant d’être cette morte parfaite aux mains croisées, un chapelet entre les doigts. L’œuvre de S. Corinna Bille (1912-1979) est aussi envoûtante que salubre : il n’y a pas de temps mort.
Préface de Doris Jakubec

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Doris Jakubec / Le Bleu Cavalier de la mort
MiniZoé no 74, ISBN : 978-2-88182-648-1, juin 2009
Avec sa façon simple et lumineuse, Doris Jakubec explique dans les deux textes de ce livre ce qu’est la littérature. Rien de moins ! Mais elle cache bien son jeu, et modeste, elle raconte comment la littérature l’a « conduite à accepter la réalité ». Avec grâce, et au travers de tel poème d’Anne Perrier surtout, tel exemple de Chappaz ou de Bouvier, elle illustre comment la lecture contribue « à notre propre compréhension du monde et de l’existence, mais avant tout à un dépassement, à une ouverture à l’autre, à l’altérité ».
Doris Jakubec a dirigé pendant 23 ans le Centre de recherche sur les lettres romandes à l’Université de Lausanne et a notamment dirigé l’édition de C.F. Ramuz dans la Pléiade.
Postface de Michel Jeanneret

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Emeric Bergeaud / Stella
Collection Les Classique du Monde, ISBN 978-2-88182-650-4, mai 2009
Romulus, le nègre, et Rémus, le mulâtre, tous deux fils de Marie, l’esclave africaine, sont les grands héros de ce premier roman de la littérature haïtienne. Incarnant tour à tour les personnages historiques de Toussaint Louverture, Dessalines, Rigaud ou Pétion, ils mènent le combat qui conduira le 1er janvier 1804 à l’indépendance de Saint-Domingue, devenue Haïti, et à la naissance de la « première république noire ».
Combattant pour la liberté et l’indépendance nationale, ils se trompent, se découragent, s’affrontent pour finalement l’emporter, grâce à deux femmes, leur mère d’abord, et une jeune femme blanche, Stella. Allégorie de l’idéal révolutionnaire, Stella sera leur guide ; guerrière elle se battra courageusement jusqu’à la victoire finale où elle dévoilera sa véritable identité : elle est la Liberté !
Alors « il n’y aura bientôt plus sur terre ni noirs, ni blancs, ni jaunes, ni Africains, ni Européens, ni Américains : il y aura des frères (…) Notre pays n’est pas étranger aux idées progressistes du siècle (…) »
ÉMERIC BERGEAUD (1818-1858) a écrit Stella sur l’Ile de Saint-Thomas où son engagement politique l’avait contraint à l’exil. Il était conscient d’être le citoyen d’un pays nouveau qui venait de vivre une épopée, unique dans l’histoire, mais qui n’était pas reconnue par les grandes puissances.

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Adrien Pasquali / Le Pain de silence
Zoé Poche NO 41, ISBN 978-2-88182-649-8, mars 2009
«Sans doute n’as-tu jamais été un enfant», cette phrase, la mère de celui qui parle ne l’a peut-être jamais prononcée, mais elle l’a dite avec son corps, avec ses yeux tristes. A partir de ces mots, se dévide, en deux amples coulées sans point ni paragraphe, ce récit d’une enfance qui n’en a pas été une. Sa mère perpétuellement alitée, son père absent, le petit garçon est condamné à des responsabilités d’adulte, voué à la solitude et au silence. Un silence installé au centre de la table chaque fois que la famille est réunie pour un repas ; un silence aussi dur que les pierres que le père attaque à la dynamite dans les galeries où il travaille. Mais un silence qui est aussi la seule chose que tous trois aient eue en commun.

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Beatrice Guelpa / Gaza debout face à la mer
ISBN 978-2-88182-645-0 - avril 09
Rue Salah Khalaf, dans un quartier en bordure de Gaza City, une porte verte, discrète. Puis une maison blanche dans un extraordinaire jardin. C’est là que vit Jawdat Khoudary, un homme d’affaires originaire de Gaza qui a fait fortune dans la construction et s’est mis en tête de préserver le patrimoine archéologique de sa terre natale. Rêveur et pragmatique, bâtisseur et généreux, il a créé un musée, ouvert depuis l’été 2008. Les journaux du monde entier ont parlé de Al Mat’haf : Le Monde, The Independant, El Pais, The New York Times. À tous les journalistes qui s’étonnaient, Jawdat a fait la même réponse : « Les Israéliens veulent nous réduire au stéréotype du terroriste. Moi, je veux redonner le goût du beau à mes compatriotes, leur insuffler de l’espoir. »
Jawdat Khoudary se raconte, et raconte le Proche-Orient dans le même temps, sous l’œil attentif et perspicace de Béatrice Guelpa. Enfant sous l’administration égyptienne, adolescent sous l’occupation israélienne, il a vécu l’histoire dans sa chair.
Journaliste, Béatrice Guelpa a été grand reporter en Russie et à Hong-Kong. Elle a également couvert la guerre en Tchétchénie et le conflit israélo-palestinien.

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Joël Jakubec / Le Marchand de glaces
ISBN 978-2-88182-643-6, avril 09
«Tout droit, là-bas, derrière les bosquets», il y a le camp où d’affreuses choses se sont passées, qu’on avait crues à jamais sans retour. Mais tandis qu’un marchand vient régaler les visiteurs pour qui l’important, désormais, est d’avoir sa glace à lécher, quelqu’un s’est avisé de rejouer la partie, condamnant le héros à piocher, encore et encore. C’est la pioche qui donne le rythme à ses pensées et à ses phrases. Piégé, il est peu à peu introduit dans un monde d’oppression à l’avenir sombre.»
«Quand on comprend comment ça a commencé, c’est déjà trop tard ; les événements, impatients, s’enchaînent selon une démarche débridée et débordent les causes et les signes qui les annonçaient.»

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Marie Gaulis / Lauriers amers
ISBN 978-2-88182-644-3, avril 09
Ce récit est une quête et une enquête, un retour personnel et historique sur le passé. Marie Gaulis est née en 1965 d’une mère française et d’un père genevois. Son père, Louis Gaulis, écrivain, est mort en 1978 à Tyr, au Liban, lors d’une mission qu’il effectuait pour le Comité international de la Croix-Rouge, dans des circonstances qui n’ont jamais été élucidées.
Qui, sur l’ordre de qui, a tiré sur la voiture du CICR au crépuscule alors que Louis Gaulis rejoignait sa base ? Trente ans après, Marie Gaulis est retournée au Liban, s’est rendue sur le lieu exact de l’accident, a cherché minutieusement des témoins, les a interrogés. Non pas pour construire un tombeau à son père, mais pour le retrouver au-delà des communiqués officiels et des rapports d’experts. Et pour renouer les liens avec une histoire, un pays et une décennie qui continuent de peser sur le présent. Sans oublier que morts et vivants cohabitent dans les ruines de Tyr, entre les bouquets de lauriers-roses.
Marie Gaulis vit entre Paris, Sydney et Genève. Ecrivain, elle a publié plusieurs recueils de proses. Traductrice, elle a adapté Karaghiozis et le château des fantômes, théâtre d’ombres grec, pour la collection Les Classiques du Monde.

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Anne Brécart / Le Monde d'Archibald
176 p., ISBN 978-2-88182-642-91, mars 2009
Peut-on vivre sans la protection d’une maison familiale, qu’elle soit réelle ou fantasmée? Dans une vieille demeure de famille où tous se réunissent pour célébrer la ronde des étés éternels, la narratrice tombe sous le charme de son oncle Archibald, patriarche incontesté quoique fragile. Chaque année elle revient dans la maison qui garde les secrets des défunts et des vivants, mais le passé conserve aussi les turbulences : il y a sur les lieux des présences impalpables qui s’avèrent inquiétantes. La mort du cousin préféré, le mutisme d’Idriss le Kosovar, l’initiation sexuelle de l’adolescente, annoncent la fin d’un monde suspendu. Un roman à l’écriture limpide sur un lieu préservé de l’enfance, à la fois source de menaces et objet de désir. « Ici les réminiscences poussent comme des plantes tropicales ; je les sens physiquement s’agripper aux murs et grimper au plafond. »
Le Monde d’Archibald est le troisième roman d’Anne Brécart. L’auteur a vécu son enfance et son adolescence à Zurich et habite Genève. Elle a reçu pour Angle mort le Prix Schiller Découverte.

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Matthias Zschokke / La commissaire chantante ; L'ami riche ; L'invitation
208 p., ISBN 978-2-88182-641-2, février 2009
Si les personnages du théâtre de Matthias Zschokke sont des adeptes de l’autodérision, si leur esprit est férocement perspicace et lucide, ils restent capables de grandes amours et sont au fond des romantiques. C’est tout l’art de Matthias Zschokke. Il ressort de ses pièces un esprit sombre peut-être, mais aussi tendre, espiègle et brillant. La Commissaire chantante sait raconter des histoires comme personne et sa maladresse est bien plus charmante que désespérante ; L’Ami riche incarne moins un espoir dérisoire que l’espérance réelle d’un changement fondamental; et les protagonistes de L’Invitation pratiquent l’art de ne pas tricher dans un contexte de convenances sociales qu’ils sont tous incapables d’adopter.
Les trois pièces réunies dans ce livre sont d’une profonde humanité, notre désir d’être aimé y est omniprésent. L’élégance mélancolique de la langue de Zschokke permet à ce théâtre de se lire comme de la littérature de fiction.
Né en 1954 en Suisse précisément là où Robert Walser a passé son enfance et sa jeunesse, près du lac de Bienne, Matthias Zschokke s’est installé à Berlin en 1980 et n’a plus quitté cette ville. Ecrivain, dramaturge, cinéaste, il mène ces trois professions de front « comme on assaille une forteresse, en attaquant de tous les côtés ». Il a reçu le Prix Robert Walser pour son premier roman, Max (Zoé, 1988), et de nombreux prix en Allemagne pour son théâtre et son cinéma.

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Matthias Zschokke / Maurice à la poule
272 p. - ISBN 978-2-88182-640-5 - février 09
Traduit de l’allemand par Patricia Zurcher
Maurice passe ses jours dans son bureau du quartier nord de Berlin, là où débarquent les habitants de l’Est, une zone déclarée «sensible». Il écrit à son ami et associé Hamid à Genève, le plus souvent il ne fait rien. De l’autre côté de la cloison, quelqu’un joue du violoncelle, cela l’apaise, mais il ne réussit pas à dénicher le musicien tant le dédale des immeubles est inextricable. Il fréquente souvent le Café Solitaire, la Papeterie de Carole, passe devant le Bar à Films de Jacqueline des lieux dont les propriétaires changent souvent pour cause de faillite.
Dans ce roman fait de détails, d’esquisses et de lettres, Zschokke met en scène des existences sans gloire, des êtres blessés par la vie, pour qui il nourrit une tendresse sans limites.
Né à Berne, Matthias Zschokke s’est installé à Berlin en 1980. Ecrivain, dramaturge, cinéaste, il a reçu le Prix Robert Walser pour son premier roman, Max (Zoé, 1988), et le Prix Schiller pour Maurice à la poule.

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Michel Layaz / Cher Boniface
112 p., ISBN 978-2-88182-634-4, janvier 2009
Marie-Rose, généreuse, idéaliste et orgueilleuse, aimerait que Boniface écrive. Boniface préfère rester « inoccupé et anonyme, et de loin ». Houspillé par sa belle, Boniface peine à cultiver son indolence désabusée et se voit devenir le héros don quichottesque d’aventures finalement très joyeuses. D’érudit paresseux, il apprend sous nos yeux à devenir gourmand de la vie. Et même passionné. Boniface a l’amour de la différence, Marie-Rose est une enthousiaste critique. Alors tout le monde est égratigné : les riches et les pas riches, les célèbres et les pas célèbres, la pensée unique, les snobs, les travailleurs, les ados, les écrivains, les journalistes, les inspirés et les sportifs.
Brillante et acerbe, l’histoire de Boniface Bé et de la belle Marie-Rose a quelque chose d’une diatribe impitoyable mais aussi délirante et farcesque contre la société d’aujourd’hui. Les fréquentes énumérations opèrent chaque fois un subtil pincement chez le lecteur parce que l’ironie est mordante et le constat désespéré. Mais une joie vraie vient tout au long de ces pages effacer la noirceur du constat.
Michel Layaz signe ici son huitième roman. Son principal succès, Les Larmes de ma mère (Prix Dentan et Prix des Auditeurs 2004 de la Radio Suisse Romande), a été repris en poche chez Points Seuil.

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Blaise Hofmann / L'assoiffée
175 p. - ISBN 978-2-88182-639-9 - février 2009
Ce pourrait être un scénario de road movie, c’est le chemin choisi un beau matin par la narratrice qui décide d’une rupture dans sa vie, d’un départ sans objet ni moyens.
Dès lors un long ruban d’asphalte se déroule devant elle, les campagnes et les bourgs défilent comme un monde d’images tandis que les rencontres sont brèves, parfois rudes parfois douces. L’arrivée à Paris se transforme en un séjour d’une saison où gravitent, dans une ivresse de rencontres, des gueux, des amicaux, des indifférents, des malheureux, un monde où la narratrice pratique la témérité et la compassion. Puis elle largue les amarres de la ville pour se diriger vers l’océan, là où se dissolvent toutes les volontés.
D’une écriture incisive, souvent orale, l’auteur donne vie à une héroïne qui s’échappe de sa vie comme un électron échappe à son orbite pour gagner sa liberté.
Blaise Hofmann a reçu le Prix Nicolas Bouvier 2008 à Saint-Malo pour Estive, carnet de route en haute vallée alpine. Il est également l’auteur d’un récit de voyage, Billet aller simple.

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Parutions 2008

  • Alice Rivaz - Jean-Georges Lossier / Pourquoi serions-nous heureux ? - Correspondance 1945-1982
  • Joseph Kessel / Entretiens avec Joseph Kessel. Un témoin inspiré
  • Anne Martine Parent / Etude sur J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir de Christine Arnothy
  • Bozena Nemcova / Babitchka
  • Charles Forsdick / Oasis interdites d'Ella Maillart
  • Arnaud Buchs / Le Déjeu, d'Alexandre Voisard
  • Pierre Vilar / Les Armes miraculeuses, d'Aimé Césaire
  • Etienne Barilier / La Fête des lumières
  • Etienne Barilier / Ils liront dans mon âme - Les écrivains face à Dreyfus
  • Robert Walser / Morceaux de prose
  • Robert Walser / Poèmes
  • Gerhard Meier / Habitante des jardins
  • Pierre-Yves Frei / Les 24 heures du temps
  • Joëlle Kuntz / Switzerland. How an Alpine pass became a country
  • Nicole Pelletier - Michel Dentan Robert Walser / le rien et le provisoire
  • Collectif / Château de Chillon. Le fief de la rêverie romantique
  • Charles Méla / Leçon d’adieu
  • Ama Ata Aidoo / Désordres amoureux
  • Eric Eigenmann / Poétique de Michel Soutter. Cinéaste écrivain
  • Patrice Duret / Les Ravisseuses
  • Gérard Henry / Chroniques hongkongaises
  • Collectif / Les Tribulations d’un voyageur helvétique
  • Catherine Lovey / Cinq vivants pour un seul mort
  • Ippolito Nievo / Ange de Bonté. Histoire du siècle passé
  • Nicolas Bouvier / L’oreille du voyageur Nicolas Bouvier de Genève à Tokyo
  • Jean-Marc Lovay / Réverbération
  • Annemarie Schwarzenbach / Lettres à Claude Bourdet. 1931-1938

     

Page créée le 27.06.08
Dernière mise à jour le 12.11.09

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