L'invité du mois
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Culture
et Création |
On a souvent confondu et on confond
encore ces deux notions : culture et création. Et cest
vrai quon peut dire de la culture quelle est de
la création au passé. Et, quinversement,
on peut voir dans la création la culture à venir.
Doù cette confusion.
Or, nous vivons cette époque
particulière où nous sommes dans lobligation
de considérer lune et lautre en termes
séparés. Jamais, en effet, la culture ne sest
aussi bien portée. Et jamais, la création aussi
mal. Ce qui nous contraint à cette différentiation
mal perçue par nos devanciers.
Jamais la culture ne s'est aussi
bien portée ...
Quaurait on dit au XIXème
siècle si lon avait su, quun siècle
plus tard, le nôtre, il y aurait, dans une petite ville
romande de 10 15 000 habitants, une galerie de peinture
qui attirerait en un seul été
300 000 personnes pour voir une exposition particulière,
dun seul peintre ? Des cars entiers venus de France
dans ce seul but : voir cette peinture, connaître mieux
ce peintre. On peut affirmer sans crainte que létonnement
aurait été immense.
Et que dire de ces millions de mélomanes
qui chaque jour se font leur concert privé ? Qui voyagent
pour visiter des églises, des musées. Peut-être
sagit-il de simple consommation. Oui, la culture est
vécue en termes de consommation. Mais peut-on pour
autant nier cet appétit de voir, dentendre, de
comprendre ? Non, il y a un phénomène de culture
de masse tout à fait nouveau et qui nest pas
dû quà lapparition de médias
nouveaux. Il procède pour une grande part dun
accès réel à une vision plus large du
monde et à des besoins nouveaux. Il est profondément
réjouissant de voir quun élargissement
considérable a été opéré
sur ce terrain qui nétait foulé autrefois
que par une petite élite privilégiée.
Jamais la création ne s'est
aussi mal portée ...
Et, parallèlement, et cest
cela qui est singulier, au moment même où le
public sélargit, où la réception
suniversalise, à ce moment précis, la
création artistique et littéraire se met à
sétioler. Cest réellement incompréhensible
: jamais les écrivains nont eu autant déditeurs
à leur portée, Jamais les artistes autant damateurs
éclairés, dacheteurs potentiels, de galeries
ouvertes ou de musées prêts à les recevoir.
En outre, jamais, nous navons été aussi
nombreux et aussi éduqués. Comment se fait-il,
dès lors, quil y ait cet amoindrissement, cet
affaiblissement de la création contemporaine, dans
tous les domaines de la culture ?
Poser la question, cest déjà
amorcer la réponse : beaucoup se refusent à
la poser ou à se la poser. Préférant
nier toute évidence pourtant aveuglante. Disant que
nous sommes dans un creux de vague passager, comme il sen
est déjà produit est-ce si vrai ?
ou que nous sommes trop proches de la création contemporaine
pour lapprécier à sa juste valeur. Mais
à chaque année qui passe, le phénomène
se répétant, il commence à devenir impossible
de soutenir linsoutenable. Il y a bel et bien carence,
vide, absence. Les artistes daujourdhui ne parviennent
plus à transfigurer la réalité comme
ils y parvenaient il y a 50 ans encore. Et attribuer ce phénomène
aux perversions du marché, au fric tout-puissant ne
suffit plus à masquer une réalité qui,
pour être si universelle et omniprésente, tire
fatalement sa raison dêtre, ailleurs et à
des niveaux beaucoup plus profonds.
De quel côté se tourner
pour comprendre?
Alors, de quoi sagit-il ? De
quel côté se tourner pour comprendre ? La première
réponse consiste, sans doute, à associer à
la création dautres formes dexpression
ou daspirations humaines. La religion, en premier lieu,
et aussi la philosophie, toutes deux en crise aussi ouverte
et profonde. La religion, dira-ton, est despèce
autre, plus fondamentale, plus essentielle, plus profonde.
On met là le doigt sur un premier indice important.
On ne considère pas vraiment lart, comme quelque
chose qui nous définirait comme une religion peut nous
définir. Ce nest pas aussi important. Cest
important, mais comme le serait un accompagnement. Lart
accompagne la vie, elle nen est pas consubstantielle.
La religion, oui. Quand on dit : « il est entré
en littérature comme dautres entrent en religion
», on mesure la différence. Tous les autres,
par conséquent, ceux qui nentrent pas comme en
religion, sont dévalués doffice. La littérature
nest jamais que jeu, artifice, mensonge organisé,
fiction, vie parallèle : on pourrait très bien
sen passer. Cest généralement ce
quon pense : on pourrait sen passer. Cest
mieux sil y en a, cest une valeur, une dimension
de plus, mais ce nest pas essentiel, comme peut lêtre
la religion et, à un moindre degré, la philosophie.
Cest ce quon a toujours
pensé à tort et cest ce
quon pense aujourdhui à raison.
Oui, aujourdhui, cest ainsi. Lart est gratuit.
Lart fait partie des jeux de société et
des sorties du dimanche. La rubrique culturelle des journaux
mélange dailleurs les genres. Culture et société,
culture et loisirs. Votre week-end : un panorama complet.
Où irons-nous ce dimanche ? A la schubertiade, peut-être,
ou revoir, rénovée, léglise de
St. Sulpice. Ou peut-être à lHermitage
?
Autrefois, on croyait aussi que cétait
ainsi. Rien de très nouveau, sinon que les autoroutes
ont succédé aux rues pavées. Mais, autrefois,
on avait tort, on ne comprenait pas. Aujourdhui, on
a raison. Lart ne sert à rien. Il est gratuit,
sauf lorsquon sort son porte-monnaie devant le guichet
dentrée.
Pourquoi, quelle différence
y-a-til ?
Autrefois l'art servait à
quelque chose ...
Eh bien, autrefois, lart servait
à quelque chose dont la nécessité a disparu
aujourdhui. A établir des repères, à
remodeler le monde, à lui redessiner ses contours.
Car, le monde changeait et ce qui changeait cétait
le rapport que lhomme entretenait à la nature.
Ce rapport bougeait, parce que lhomme au fur et à
mesure des siècles et des décennies établissait
et confortait son pouvoir.
Et, à chaque fois, quil
faisait un pas en avant, dassujettissement, de prise
de contrôle, de domestication, la nature seffaçait
davantage. Il y a eu dabord un tout-nature et aujourdhui
il y a un tout-homme. Quand il y avait un tout-nature, lhomme
nexistait que comme un animal de plus, aux propriétés
particulières. Cétait le sacré,
partout. On appelle le sacré, ce qui nest pas
lhomme. Et on appelle son contraire : le profane, ce
qui est lhomme. Le tout-nature, cétait
le tout-sacré. Le tout-homme, cest, désormais,
le tout-profane. Nous avons évacué, au cours
de notre histoire, la nature. Donc le sacré. Il ne
reste que du profane.
Cest à quoi servait lart
et on ne le savait pas. Et maintenant quil ne sert plus
à rien, on le sait. On sait quil servait, parce
quon découvre quil ne sert plus. Et on
découvre quil ne sert plus, au moment précis
où lhomme a définitivement pris la mesure
et la maîtrise de la nature. Ou croit en avoir pris
la mesure et la maîtrise, ce qui est pareil. On est
ce quon croit être. Et lhomme se croit tout-puissant
par rapport à la nature. A tel point même quil
se met à la protéger (lécologie)
après lavoir tant combattue.
Cétait lart, sa
raison dêtre, on le découvre maintenant.
Ca servait à ça, ça servait à
marquer les étapes, à fixer des bornes. Parce
quà chaque fois que lhomme avançait,
« profanait »la nature, amoindrissait ou effaçait
le sacré, à chaque fois, il fallait dans la
tête de tous, remodeler le monde. Selon le nouvel équilibre
obtenu par lavancée humaine, -scientifique, technologique,
économique, sociale Le monde nétait
plus comme il était. Il fallait donc le reconstituer
par des images, des textes, des formes artistiques. Il fallait
que ces formes établissent les nouvelles frontières,
les nouvelles lignes de force, le nouveau partage. Le rôle
de lart était là, aussi essentiel que
la religion. La nature, cest aussi le ciel, les dieux,
Dieu. En modifiant son rapport à la nature, lhomme
modifiait sa relation aux dieux puis à Dieu. On ne
pouvait faire que de la peinture religieuse jusquau
XVème siècle : on ne fait plus que de la peinture
profane,humaine, sociale, à partir du XVIIème.
On est passé dun sacré majoritaire à
un sacré minoritaire. Et, aujourdhui, on en est
à un tout-profane. Le sacré a disparu, la nature
a été domptée, lhomme est tout
puissant. Mais il est seul aussi. Il peut bien continuer son
évolution : ça ne change plus le rapport entre
le sacré et le profane. Ca ne fait que faire plus de
profane encore, mais inutile de marquer les étapes.
On est entre nous. Lhistoire de la conquête de
la nature est terminée. Lhistoire, dans sa définition
« utile », indispensable, na plus de raison
dêtre. Lart na pas disparu, mais il
a perdu sa fonction historique. Il est gratuit, inutile, décoratif.
Cest un art daccompagnement.
On est fascinés par l'art
d'autrefois
Et, cest aussi pourquoi on est
aujourdhui si fascinés par lart dautrefois.
On se rend bien compte quon visite son passé.
Quand Van Eyck a osé au XVème siècle
faire le portrait de sa femme, on comprend bien, mais sans
pouvoir lexprimer, quon a franchi une étape.
Personne navait osé faire cela avant lui. Cétait
exactement un acte profane, un acte de profanation du sacré,
dempiètement du profane sur le sacré.
Dempiètement de lhomme sur la nature, par
image symbolique interposée. Et quand Renoir a osé
peindre une feuille darbre en bleu, et quand Picasso
déconstruire un visage et le reconstruire à
sa façon, à chaque fois il y a un pas de plus,
un empiètement de plus, une victoire de plus du profane
sur le sacré. De lhomme sur la nature.
A chaque fois que lhomme concrètement
faisait un pas en avant, par une découverte scientifique,
son application technologique et lamélioration
des conditions de vie, par voie de conséquence, à
chaque fois il sobligeait lui-même à redéfinir
sa relation à la nature et à Dieu. Quand le
protestant ose tutoyer Dieu, au XVIme siècle, cest
quil sest préalablement donné les
moyens matériels de tutoyer Dieu. Il naurait
pas pu le faire un siècle plus tôt. Il y a une
relation directe entre lhistoire matérielle et
lhistoire culturelle qui en découle. Et non pas,
comme aujourdhui, une histoire parallèle, un
simple accompagnement.
Les artistes ne sont pas moins talentueux
...
Il ne faut donc pas confondre culture
et création. Jamais la culture ne sest portée
aussi bien. Jamais la création aussi mal. Non parce
que les artistes sont moins talentueux quautrefois,
ils le sont tout autant, non parce que le fric envahit tout.
Mais parce que lart a perdu sa raison dêtre,
de par la victoire totale de lhomme sur la nature, du
profane sur le sacré. Nous vivons dans un monde totalement
désacralisé. Et dans un monde désacralisé,
lart na plus sa place essentielle. Comme la religion.
On ne fait quentretenir des rôles caducs, des
fonctions dépassées et des raisons dêtre
sans raisons dêtre.
Claude Frochaux
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Présentation
de l'invité |
Claude Frochaux, né en 1935
à Bern. est d'origine neuchâteloise (Le Landeron).
Il fait des études classiques au collège St-Michel,
Fribourg et Gymnase à Neuchâtel qu'il interrompt
à 17 ans. Ensuite il séjourne en Angleterre
et Suisse allemande.
Dès 1954, Claude Frochaux travaille
dans le métier du livre. En 1954, il commence un apprentissage
de libraire à la librairie Payot à Lausanne
et obtient le diplôme de libraire en 1956. De 1956 à
1958, il est libraire à Zurich (Payot) et participe,
par deux longs articles, l'un consacré au théâtre
contemporain et l'autre à Georges Bataille, à
la Revue Présence de Genève animée par
Gilbert Troilliet. De 1958 à 1959, Claude Frochaux
est libraire à Londres et participe, sans travaux concrets,
au Free Cinema Group de Lindsay Anderson et correspond avec
la Tribune de Genève sur le cinéma anglais par
quelques articles. De 1959 à 1962, il est libraire
à Genève (Payot) et fait un voyage au Moyen
Orient en pratiquant un peu de journalisme libre. De 1962
à 1964, il travaille comme libraire et éditeur
chez Jean-Jacques Pauvert, Le Palimugre à Paris et
publie un poème dans la revue romaine II Caffè
avec un dessin original de Folon. En 1965, il est libraire
à Lausanne, puis dès 1968, se joint à
Vladimir Dimitrijevic qui avait fondé L'Age d'Homme.
En 1970, il participe à un symposium de théâtre
à Dourdan (France) pendant 15 jours avec d'importantes
personnalités du théâtre contemporain
: Bob Wilson. Tadeusz Kantor, etc... Il réalise divers
travaux de journalisme écrit et radio, dialogues d'une
dramatique de Noël pour la Télévision Suisse
Romande, dialogues français d'un film de Von Gunten,
Die Auslieferung. Il devient membre du Groupe d'Olten des
écrivains suisses et de la Société des
auteurs dramatiques de Suisse Romande.
|
|
Chronologie |
1935 |
Naissance à
Berne, 12 avril. Parents tous deux dorigine neuchâteloise(Le
Landeron). Une sur, Françoise(1934) et un
frère, Gilbert(1938). Père marchand de vin. |
1939 |
Retour dans la maison
familiale du Landeron. Classes primaires. |
1948 |
Collège St Michel
à Fribourg |
1951 |
Gymnase de Neuchâtel |
1952 |
Echecs scolaires :
quitte définitivement les études |
1952 53 |
Séjour à
Bournemouth en Angleterre |
1953 |
Séjour à
Schüpheim (LU) |
1954 |
Apprentissage de librairie
chez Payot à Lausanne |
1956 |
Fin dapprentissage.
Libraire chez Payot à Zurich |
1957 58 |
Articles dans divers
journaux et revues (Présence) |
1958 |
Libraire chez Foyles
à Londres |
1959 |
Libraire chez Payot
à Genéve. |
1960 |
Rencontre de Jean-Jacques
Langendorf.
Voyage avec lui au Moyen Orient sur les traces de Lawrence
dArabie. |
1961 |
Attentat anarchiste
contre le consulat dEspagne de Genève.
Prison de mars à août, puis libération
condionnelle. |
1962 |
Rencontre de Vladimir
Dimitrijevic chez Payot à Lausanne.
Procès en Cour dAssises. Condamnation à
un an avec sursis. |
1962 |
Libraire au Palimugre
à Paris. |
1965 |
Libraire à Lausanne
chez Pierre Rieben. |
1966 |
Mariage avec Isabelle
Martinet, mère dun enfant : Laurent. Divorce
en 1974. |
1967 |
Achète la librairie
quil revendra à Vladimir Dimitrijevic en
70.
Publie son premier livre, un roman, Le Lustre du Grand
Théâtre, au Seuil à Paris. |
1968 |
Entre à LAge
dHomme. Travail partagé entre la librairie
et lédition, puis la diffusion. |
1969 |
Parution de Heidi ou
le Défi suisse, un pamphlet, à La Cité,
Lausanne. |
1970 |
Lausanne ou les sept
paliers de la folie, à lAge dHomme. |
1971 |
Séjour à
Dourdan et publication de Djakarta, pièce de théâtre,
La Cité. |
1973 |
Abandonne définitivement
la librairie pour lédition. |
1975 |
Mariage avec Pierrette
Chevrot. Deux enfants : Sylvain, 1979 et Marc, 1981. |
1972 76 |
Divers travaux décriture
pour le cinéma et la télévision. |
1976 |
Les Amis de Pamela
Gibson, roman, LAge dHomme. |
1982 |
Aujourdhui je
ne vais pas à lécole, roman, LAge
dHomme. Prix Schiller. |
1996 |
LHomme seul, essai,
LAge dHomme. |
1997 |
Invité à
Toronto, Montreal et Québec(Laval), lectures et
conférences, avec Jean Michel Olivier. Prix
Lipp, Genève, pour LHomme seul. |
1973 2001 |
Editeur à LAge
dHomme et directeur de diverses collections, notamment
« Contemporains ». Se consacre à lédition
francophone, essentiellement suisse et belge, au théâtre
et au cinéma. |
|
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Bibliographie |
Le Lustre du Grand Théâtre,
récit, collection « Ecrire », Le Seuil 1967,
préface dAndré Pieyre de Mandiargues, collection
Poche Suisse No 58, LAge dHomme, 1986
Heidi ou le défi suisse, pamphlet, La Cité, 1969
Lausanne ou les sept paliers de la folie, récit, LAge
dHomme, 1970,
collection Le Bruit du Temps, photographies de Pierrette Frochaux,
LAge dHomme, 1991
Djakarta, théâtre, La Cité, 1972
Les Amis de Pamela Gibson, roman, LAge dHomme, 1976,
collection Poche Suisse,
No 186, LAge dHomme 2000
Aujourdhui je ne vais pas à lécole,
récit, LAge dHomme, 1982, Prix Schiller,
1983
LHomme seul, essai, LAge dHomme, 1996, réédition
en 1997, collection Poche Suisse,
Nos 194 et 195, LAge dHomme, 2001, Prix Lipp, Genève,
1997
Préfaces et postfaces
Wilhelm Reich, La Crise sexuelle, Editions
Hommes et Liberté, Bruxelles, 1965
Jean-Jacques Langendorf, Un débat au Kurdistan, collection
Métropolis, LAge dHomme, 1969, traduction
italienne, collection Gli Adelphi, Adelphi Edizioni, Milan,
1999
Gaston Cherpillod, Le Collier de Schanz, collection Poche
Suisse, No 121, LAge dHomme
Frédéric Schütz, Respire, Editions A la
Carte, Sierre, 1998
Jean Romain, La Dérive émotionnelle, LAge
dHomme, 1998,
collection Poche Suisse N0 177, LAge dHomme 2000
Georges Duquin, I, LAge dHomme, 2000
Textes littéraires inédits
Le Labyrinthe, poème, avec un
dessin de Jean-Michel Folon, revue Il Caffè, 3/juin
1963, Rome
Les enfants responsables ne jouent plus, prose poétique,
LAtelier imaginaire,
LAge dHomme, 1988
Essais divers, articles
Réflexions sur le théâtre
daujourdhui, revue Présence, No 6, hiver
1957 58, Genève
LEthique de Georges Bataille, revue Présence,
No 7-8, été 1958, Genève
Pourquoi jécris, La Gazette littéraire,1971,
Lausanne
La littérature est une vitesse, Almanach du Groupe
dOlten, 1973, LAge dHomme
Questionner François Rochaix, Almanach du Groupe dOlten,
1973, LAge dHomme
Cherpillod est-il innocent ? Almanach du Groupe dOlten,
1974, LAge dHomme
Un archipel de paix entre deux ciels, magazine Géo,
No 103, septembre 1987
Géopolitique dune propulsion : la réussite
humaine, Présences, La Guerre des battants, Alliance
culturelle romande, 1989, Pully
Etre suisse français et écrire, Les Cahiers
du Ru No 18, hiver 1991 92, Aoste
Comment se faire son identité suisse, Rencontres suisses,
annuaire 1997, Lausanne
Chroniques dans Le Passe-Muraille, articles divers dans La
Quinzaine littéraire, La Tribune de Genève,
La Feuille dAvis de Neuchâtel, La Gazette de Lausanne,
Le Journal de Genève, LHebdo
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La
Mémoire de mes souvenirs |
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Pendant plus de trente
ans, il aura vu passer, dans son bureau sans portes
ni fenêtres de la tour Métropole,
à Lausanne, tout ce que la Suisse romande
compte d'apprentis écrivains, de poètes
débutants, de critiques chevronnés,
de philosophes en herbe, de romanciers en devenir.
Et pour chacun il aura su trouver le regard juste
et les mots qu'il fallait pour prolonger une réflexion,
approfondir une recherche, encourager un travail,
bien souvent solitaire et ingrat, qui sans lui
serait demeuré lettre morte.
|
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Mais s'il a le contact chaleureux et
la parole facile, Claude Frochaux n'est pas un homme simple.
Depuis toujours, il mène une tripe vie : celle d'un
lecteur, d'un éditeur, d'un écrivain. En tout,
c'est un agitateur d'idées qui a choisi la pensée
en mouvement, les fables éclairantes, l'humour et l'ironie
aussi (ce qui n'est pas compris en Suisse où l'on se
doit d'être grave et sérieux et où l'humour,
quelque forme qu'il prenne, semble toujours involontaire).
A travers une suite d'entretiens dont
l'unique principe est la libre parole, Claude Frochaux nous
donne aujourd'hui l'occasion de découvrir toutes les
facettes d'un homme au regard généreux, à
la curiosité secrète, à l'écoute
bienveillante et féconde.
Jean-Michel Olivier est né
à Nyon en 1952. Il est l'auteur d'une quinzaine d'essais
et de romans. C'est aussi l'un des animateurs de la revue
culturelle Scènes Magazine. Depuis toujours, il partage
sa vie entre l'enseignement et l'écriture, la musique
et sa fille.
La Mémoire de mes souvenirs,
Entretiens avec Jean-Michel Olivier, Editions L' Age d'homme.
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L'Homme
seul / Prix Lipp Genève 1997 / Extraits de Presse |
L'Homme seul / Extrait de Presse
[...] Frochaux entreprend tout bonnement
de reprendre les choses depuis le néolithique, et de
retrouver les jalons entre les deux évènements
qui pourraient faire ressortir et expliquer la cassure. Entreprise
titanesque, basée sur une érudition et sur une
capacité de synthèse qui forcent l'adhésion.
[...]
L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age
d'Homme.
Michel Thévoz
1998
"Etes-vous de ces lecteurs que
l'épopée tragique fascine ? Ouvrez L'Homme seul
et je vous garantis le grand frisson. Dans cet essai où
le héros n'est autre que Caïn, c'est toute l'aventure
de l'homme d'Occident qui défile sous vos yeux - depuis
l'échappée du néolithique jusqu'aux banlieues
désenchantés d'une Europe postmoderne."
L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age
d'Homme.
Jil Silberstein
04.02.1997
"Un livre aura marqué l'année
1996, tant par son ambition et l'originalité de son
regard, que par son souffle prophétique. C'est le livre
d'un homme qui a passé sa vie parmi les livres... C'est
le livre d'un immense lecteur, aussi, et d'un grand écrivain,
dont le métier (et la passion) est d'éditer
les autres. Sortant de l'ombre, Claude Frochaux publie aujourd'hui
un essai, L'Homme seul, qui est une somme de réflexions
et de propositions sur la culture, un travail magistral qui
fera date."
L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age
d'Homme.
Jean-Michel Olivier
Scènes Magazine
avril 1997
"...En lisant L'Homme seul, nous
pensions à toute une Suisse terrienne mais cultivée,
sceptique et mystique à la fois, voyageuse et non conformiste,
que Claude Frochaux continue à sa façon candide
et curieuse, sur les sentes buissonnières du gai savoir."
L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age
d'Homme.
Jean-Louis Kuffer
février 1997
"Il faut savoir qu'en 500 pages
serrées, Claude Frochaux aborde à peu près
tout ce qui a compté dans l'histoire culturelle de
l'humanité, à travers toutes les civilisations
et toutes les disciplines. Pour un constat profondément
désespéré sur la situation actuelle de
l'artiste créateur.
L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age
d'Homme.
Laurent Wolf et Laurent Nicolet
Le Nouveau Quotidien
28.11.1996
"Quatorze années de travail
rassemblées dans un volumineux et passionnant essai
: L'Homme seul. Il n'y avait sans doute pas pour Claude Frochaux
de meilleures façon de fêter les 30 ans de L'Age
d'Homme, "sa" maison d'édition."
L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age
d'Homme.
Henri-Charles Dahlem
05.02.1997
Page créée le 31.10.01
Dernière mise à jour le 31.10.01
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© "Le Culturactif
Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"
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