retour à la rubrique
retour page d'accueil


Giovanni Bonalumi
Giovanni Bonalumi, Les Otages, Traduction de Danielle Benzonelli, Ed. Metropolis, 2002.

Retrouvez également Giovanni Bonalumi dans nos pages consacrées aux auteurs de Suisse.

  Giovanni Bonalumi / Les Otages
 

"Mon père est mort un soir d'avril, il y a longtemps : j'étais encore petit et j'allais à l'école en tablier. On dit qu'il est mort à cause de l'eau du lavabo, à la consigne de la gare. Il était tout en sueur et il a voulu se laver les mains. Il est sûrement mort de ça, mon père, La congestion n'est pas une maladie et j'étais à mille lieues de comprendre la raison de cette mort subite. Plus tard, ma mère m'a expliqué que c'était à cause des sardines que nous avions mangées à midi, ce jour-là. C'était un vendredi et il tenait à ce que l'on renonce à la viande. Il n'allait jamais à l'église, mais là-dessus, il était intransigeant."

La mort prématurée du père, un employé des chemins de fer, aurait dû sceller à jamais le destin du jeune orphelin : dans un Tessin catholique et pauvre des années 1920, quoi de plus prestigieux pour une veuve sans ressources que d'accepter d'envoyer son fils aîné au séminaire ? Un curé dans une famille pauvre, c'est non seulement synonyme d'éducation et de prestige, mais c'est aussi assurer ses vieux jours à la cure.



Dans ce roman intense, Giovanni Bonalumi, sans la moindre complaisance pour personne, retrace la vie quotidienne et interminable de ce jeune séminariste, sa découverte des autres, ses premiers émois amoureux, mais surtout la grande solitude de ces années passées sous la conduite de prêtres qui niaient toute émotion chez des adolescents à qui on avait volé le droit à l'enfance.

Au moment de sa sortie, en 1954, l'ouvrage fit scandale dans son Tessin natal. Le Titre "Les Otages" était en soi une offense à l'Eglise. Mais l'auteur s'en défendit : il attaquait un système, non une foi.

Giovanni Bonalumi (1920-2002) est né au Tessin. Il a été titulaire de la chaire d'histoire de la littérature italienne à l'université de Bâle. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont "Pour Luisa" (éd. Metropolis, 2000). Il est considéré comme un des grands auteurs de langue italienne de sa génération. En italien, l'ouvrage, couronné par le prix Veillon, en est à sa quatrième édition, dont une de poche, en 1997, aux éditions Moretti & Vitali en Italie.

Traduit de l'italien par Danielle Benzonelli

Giovanni Bonalumi, Les Otages, Ed. Metropolis, 2002.

 

  Extraits de presse


Giovanni Bonalumi / Les Otages

Les lecteurs francophones ont fait tardivement connaissance avec Giovanni Bonalumi, disparu ce printemps à 82 ans, grâce à la traduction en 2000 de Per Luisa.
[...]

Les Otages (Gli Ostaggi, Vallecchi, 1954): d'abord mal accueilli au Tessin avant d'être ensuite réédité par Casagrande, avait pourtant été couronné par le Prix Veillon. Aujourd'hui encore, on est d'emblée saisi par la force discrète de la voix du narrateur évoquant la mort brutale de son père, lorsqu'il a 10 ans, et l'ignorance dans laquelle on le tient de cette mort.
[...]

Giovanni Bonalumi, Les Otages, Traduction de Danielle Benzonelli, Ed. Metropolis, 2002.

Isabelle Martin

Samedi culturel / 11.05.02

Emilio ne sera jamais curé

Le tessinois Giovanni Bonalumi, décédé récemment, narre le mal-être d'un séminariste.

"Ma mère vient de loin. Quand j'entre au parloir, j'ai l'impression qu'elle attend depuis une heure. Elle ouvre un paquet de friandises. On a toujours quelque chose, un cornet de châtaignes, quelques noix, une barre de chocolat à vingt centimes." Le Suisse Giovanni Bonalumi, né au Tessin, raconte ainsi le Noël d'un jeune séminariste.
[...]

Les Otages est l'histoire d'une fin et l'ébauche d'un nouveau départ.

Giovanni Bonalumi, Les Otages, Traduction de Danielle Benzonelli, Ed. Metropolis, 2002.

Marc-Olivier Parlatano

18.05.02

Haines et amours du petit séminariste

[...]
En 1954, Gli Ostaggi de Giovanni Bonalumi avait scandalisé son Tessin natal, où l'évêque demeurait une puissance. Cela n'avait pas empêché le livre, couronné par le Prix Veillon, de connaître un gros succès en Italie où il est devenu un classique. Restait à traduire cet ouvrage aux phrases simples et aux paragraphes minuscules, comme il sied à l'autobiographie d'un adolescent privé du beau langage. C'est aujourd'hui chose faite, grâce à Danielle Benzonelli et à l'éditrice Michèle Stroun. Le volume, qui sort peut après la mort de l'auteur, constitue un peu le jumeau de Larmes impures de Furio Monicelli, récemment adapté par l'Arpenteur.
[...]

E.D.

01.05.02

 

Page créée le 29.05.02
Dernière mise à jour le 29.05.02

© "Le Culturactif Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"