Sous
ce très beau titre, emprunté à Nicolas
Bouvier auquel ce petit livre rend hommage, le romancier
et poète genevois Vahé Godel aborde avec une
sobriété pénétrante le travail
de la langue écrite dans lequel l'écrivain
vagabond s'est toujours fixé les plus hautes exigences.
Il en souligne d'abord la nostalgie originelle. Celle de
l'Arche et de son harmonieuse unité qu'avouait l'auteur
du "Poisson-scorpion".
Ecrire,
soutient Vahé Godel, ce devait être pour lui
"réunir les mots dans l'Arche du Livre, les
sauver du désastre. "Trouver une langue"
qui puisse restituer l'Unité perdue: une langue neuve
qui prenne sa source dans le livre, qui prenne corps dans
l'écriture..." Après quoi l'analyse se
poursuit à travers les pistes de "L'usage du
monde", la "tradition matérialiste"
à laquelle l'uvre de Bouvier s'apparente, ou
encore sa dimension poétique: "le creusement
du verbe, l'enfouissement dans la parole, dans le silence
de la parole..."
Cet
hommage est précédé d'un texte que
Vahé Godel a offert à Nicolas Bouvier en novembre
1997: "Le royaume des pierres (fragments d'une mosaïque)",
une prose d'une beauté âpre et minérale.
Faire un peu
de musique avec cette vie unique, Editions Metropolis,
55 p.
Page créée le 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01
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