En livrant l'intimité d'une
famille indienne de Guyane française, l'écrivain
Jil Silberstein offre une réflexion sur la place
des peuples minoritaires dans une société
moderne.
Coopération: D'où vous
vient cet intérêt pour les peuples autochtones?
Jil Silberstein: Le hasard m'a amené
à me trouver face à des personnes qui m'ont
beaucoup impressionné, que j'ai trouvées humainement
rayonnantes et riches. Je me sentais profondément
offensé par le sort qui leur était réservé.
J'ai eu envie de raconter leur quotidien et de montrer la
réalité de leur condition dans un monde moderne
qui ne leur réserve pas de place.
[...]
Avez-vous la volonté de dénoncer
un système ?
Je n'aspire pas à l'objectivité.
Mon livre est un livre de solidarité inconditionnelle,
même si cela me pose des problèmes, car être
inconditionnel n'est pas forcément juste. Mais je
pense que ce peuple a droit au chapitre. Pour moi ces peuples
ont beaucoup de valeurs humaines, beaucoup de valeurs en
relation au monde. Ces valeurs m'enrichissent intimement,
elles mettent en friche l'héritage que j'ai reçu,
ma façon de traduire certains phénomènes,
prolongent mes intuitions.
J'ai voulu montrer de quoi l'Occident
se coupe, quels sont les dommages que l'Occident pratique
à vouloir éradiquer ces cultures.
[...]
Jil Silberstein, Kali'na, une famille
de Guyane française, Albin Michel, 2002
Emilie Jendly
31 juillet 2002
Page créée le: 12.08.02
Dernière mise à jour le 12.08.02
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