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          Peter Stamm 
          Peter Stamm, Blitzeis, Editions Arche 
          Peter Stamm, Verglas, Editions Christian-bourgeois 
         
          
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        Retrouvez également 
          Peter Stamm dans 
          nos pages consacrées aux auteurs de Suisse. 
         
        
           
            |   Peter 
              Stamm / Blitzeis | 
           
           
               
              
                 
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                           Ein Pub in New York, ein Eisweiheir 
                            im Thurgau, eine Klinik in Deutschland, Hitze, Regen 
                            und Blitzeis, Geheimnisse und Geständnisse, Realistische 
                            Stories und coole Liebesgeschichten vom Autor des 
                            Debüterfolgs " Agnes ". 
                          " Eine wunderbar ökonomische, 
                            unaffektierte, ins Herz schiessende Prosa " 
                          Facts 
                          Peter 
                            Stamm, geboren 1963. Studierte nach einer kaufmännischen 
                            Lehre einige Semester Anglistik, Psychologie, Wirtschaftsinformatik 
                            und Psychopathologie. Längere Aufenthalte in 
                            Paris, New York und Skandinavien. Lebt in Zürich 
                            und Winterthur. Seit 1990 freier Autor und Journalist, 
                            schreibt u.a. für Nebelspalter, Neue Zürcher 
                            Zeitung, Tages-Anzeiger, Weltwoche. Mehrere Hörspiele 
                            für Radio DRS, Radio Bremen und den WDR, ein 
                            Theaterstück, Beiträge für verschiedene 
                            Bücher. Seit 1997 Redakteur der Literaturzeitschrift 
                            Entwürfe für Literatur. Sein 1998 bei Arche 
                            erschienener Debütroman Agnes wurde mit dem Rauriser 
                            Literaturpreis sowie vom Kanton Zürich und der 
                            Stadt Zürich ausgezeichnet und von der Stiftung 
                            Pro Helvetia gefördet. 
                          Blitzeis - Peter Stamm - Editions 
                            Arche 
                            
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            |   Peter 
              Stamm / Verglas | 
           
           
             
              
                 
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                           Le second livre de Peter Stamm 
                            rassemble neuf nouvelles dans lesquelles se retrouve 
                            latmosphère confinée de son premier 
                            roman, Agnès, les mêmes personnages sans 
                            attaches, qui voyagent beaucoup et parlent peu. Désespérément 
                            ils cherchent à communiquer ou tout simplement 
                            à survivre, mais la vie sournoisement leur 
                            échappe et les plus fragiles ou les plus lucides 
                            abandonnent en chemin. 
                          Avec un regard dentomologiste, 
                            le narrateur exprime dans une prose blanche, distancée, 
                            excluant toute allusion psychologique , le désarroi, 
                            le mal de vivre, la difficulté daimer 
                            de ceux qui ont aujourdhui trente ans. Verglas, 
                            ou les souffrances dun jeune Werther de lan 
                            2000. 
                          Traduit de lAllemand 
                            par Nicole Roethel 
                           
                          http://www.christianbourgois-editeur.fr/ 
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            |   Bio-bibliographie | 
           
           
             
              
                 
                    
                    
                       
                        |  
                             
                          Peter Stamm par 
                            Yvonne Böhler 
                         | 
                         
                          
                             
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                                 Peter 
                                  Stamm est né en 1963 à 
                                  Weinfelden. Après un apprentissage de 
                                  commerce, il suit des études de philologie 
                                  anglaise, psychologie, informatique économique 
                                  et psycho-pathologie. Il fait des stages dans 
                                  des cliniques psychiatriques et prend des emplois 
                                  temporaires. Il a passé plusieurs années 
                                  à létranger, notamment à 
                                  Paris, New York et en Scandinavie.  
                                Depuis 1990, il est écrivain 
                                  et journaliste et travaille, entre autres, pour 
                                  la Neue Zürcher Zeitung, le Tages-Anzeiger-Magazin 
                                  et la Weltwoche. Il a écrit presque trois 
                                  cents textes pour le Nebelspalter, des satires 
                                  et des parodies ainsi que des critiques de cinéma 
                                  et de théâtre. Il est également 
                                  lauteur de plusieurs pièces radiophoniques 
                                  pour radio DRS, Radio Brême et la WDR. 
                                  Une première pièce de théâtre, 
                                  Fremd gehen, a été mise en scène 
                                  à Berne, en 1995. De plus, Peter Stamm 
                                  a écrit des contributions pour divers 
                                  livres. Depuis 1997, il fait partie de la rédaction 
                                  de la revue littéraire Entwürfe 
                                  für Literatur. 
                                Son premier roman, Agnes, 
                                  a paru en 1998 aux Editions Arche à Zurich 
                                  et Hambourg. Il a reçu le prix de Rauris 
                                  en Autriche et des prix du canton et de la ville 
                                  de Zurich. 
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                    En 1999, il a publié Blitzeis, 
                      un recueil de neuf récits. Le canton de Zurich lui 
                      a décerné une bourse pour un séjour 
                      de trois mois à Berlin. 
                    En 2000, Agnès paraît 
                      en traduction française et anglaise et son auteur 
                      termine trois projets pour le théâtre: Die 
                      Planung des Plans, un monologue pour le Schauspielhaus à 
                      Zurich, How to create your own perfect Billy et Puf? oder 
                      der Stellenwert von Sehnsucht und Leidenschaft für 
                      das Wachsen des Reiches Gottes, deux pièces de théâtre. 
                    Aujourdhui, Peter Stamm vit et 
                      travaille à Zurich, Winterthur et Berlin. 
                    Bibliographie 
                    Agnes, Zurich, Arche, 1998; Frankfurt/M, 
                      Wien, Büchergilde Gutenberg, 1999. 
                      Agnès, traduit par Nicole Roethel, Paris, Christian 
                      Bourgois, 2000. 
                      Agnes, traduit par Michael Hofmann, London, Bloomsbury, 
                      2000. 
                      Blitzeis, Erzählungen, Arche, 1999. 
                    Pièce radiophonique 
                    "Bildnis eines Knaben mit Peitsche 
                       aus einer Privatsammlung". Dans: Ach & Och: 
                      das Schweizer Hörspielbuch. En collaboration avec Schweizer 
                      Radio DRS, publié par Reinhardt Stumm, préface 
                      de Heinrich von Grünigen. Zurich, Haffmanns, 1998. 
                    Textes satiriques 
                    Alles über den Mann. Avec des 
                      cartoons de Brigitte Fries. Rorschach, Nebelspalter-Verlag, 
                      1995. 
                    Texte journalistique 
                    Gotthard: die steinerne Seele der Schweiz. 
                      Photos de Markus Bühler, Zürich, AS-Verlag, 1997. 
                    Extrait de la Revue Feuxcroises 
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            |   Un 
              entretien réalisé par Daniel Rothenbühler pour 
              la revue Feuxcroisés | 
           
           
             
              
                 
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                       Peter Stamm "Etre disponible 
                      à linattendu" 
                      
                    Il y a trois ans, Peter Stamm était 
                      un journaliste et écrivain peu connu. Il travaillait 
                      pour la NZZ, le Tages-Anzeiger et la Weltwoche, publiait 
                      des textes dans la revue satirique Der Nebelspalter et écrivait 
                      des pièces radiophoniques. En un temps record, le 
                      roman Agnès et les récits Blitzeis ont fait 
                      de lui une référence de la littérature 
                      suisse-allemande au-delà des frontières. A 
                      sa parution, Agnès reçut le prestigieux prix 
                      autrichien de Rauris. Un an plus tard, Blitzeis passa sans 
                      problèmes lépreuve difficile du deuxième 
                      livre. Le roman et les récits séduisent la 
                      critique aussi bien que le public. Et, fait rare, cet écrivain 
                      suisse se vend mieux en Allemagne que dans son pays. 
                    Est-ce parce que les histoires quil 
                      raconte se passent pour la plupart loin de Suisse, dans 
                      le nord de lAmérique ou de lEurope? Ou 
                      est-ce parce que ses personnages représentent le 
                      "type universel de la vie actuelle" comme laffirme 
                      la radio Freies Berlin? 
                    Peter Stamm parle damour et 
                      de mort, de rencontres et de séparations, de culpabilité 
                      et de deuil  des expériences dont traite la 
                      littérature depuis les mythes de lAntiquité. 
                      Son art consiste à les placer dans le quotidien de 
                      la vie moderne tout en maintenant leur force primaire. Ses 
                      personnages sont des êtres ordinaires, presque médiocres, 
                      qui ont de la peine à faire face aux événements 
                      et aux émotions qui les envahissent. Ebranlés 
                      par lamour ou la mort, ils cherchent à se préserver 
                      de tout ce qui pourrait les déstabiliser et recourent 
                      aux moyens dont dispose en premier lieu lindividu 
                      moderne: le repli sur soi et la fuite. Ils ne vivent ainsi 
                      que les amorces de grandes émotions, mais ce fait 
                      ne diminue pas limpact des événements 
                      sur les lecteurs, il lamplifie. En faisant passer 
                      lobservation avant laction, les personnages, 
                      chez Peter Stamm, donnent de limportance aux moindres 
                      gestes et paroles. Ceux-ci sont rapportés avec précision 
                      par des narrateurs soumis à la même inhibition. 
                      En résulte un saisissant understatement à 
                      laméricaine souligné par un style sobre 
                      qui renonce à tout effet. 
                    En même temps, Agnès 
                      fait entrevoir que ce soin du détail nest pas 
                      équivalent à un réalisme plat. Car 
                      ce roman, en plus dune histoire damour et de 
                      mort, présente également une expérience 
                      de lêtre humain en tant que homo narrans. Le 
                      roman montre deux amants qui aimeraient préserver 
                      leur histoire damour en la transformant en récit. 
                      Lironie tragique veut que ce soit justement par cette 
                      tentative quils se perdent. Lhomme, se faisant 
                      narrateur, est entraîné par la logique de son 
                      récit. La femme, Agnès, dabord désireuse 
                      quil écrive, se voit finalement obligée 
                      de le quitter. Elle le fuit ou elle se tue, le roman ne 
                      donne pas de version définitive. Le pouvoir destructeur 
                      qua sur elle le récit de son amant sexplique 
                      par le fait que, depuis petite, elle se laisse captiver 
                      par les histoires quelle lit. Elle est la lectrice 
                      idéale dune littérature qui demande 
                      quon prenne pour réalité ce qui nest 
                      que fiction. Lauteur nous montre donc les méfaits 
                      dune lecture réaliste tout en la suggérant 
                      par une mise en scène précise des lieux, des 
                      atmosphères et des actions. Cest seulement 
                      quand on se rend compte de la partialité du narrateur 
                      quune double lecture simpose: le lecteur reconnaît 
                      le caractère factice du récit dans la mesure 
                      où il sest fait captiver par lui. 
                    Après le succès dAgnès 
                      et de Blitzeis, Peter Stamm sest concentré 
                      sur plusieurs projets pour le théâtre. Il a 
                      écrit Die Planung des Plans, un monologue pour le 
                      Schauspielhaus à Zurich, et deux pièces, How 
                      to create your own perfect Billy et Puffi oder der Stellenwert 
                      von Sehnsucht und Leidenschaft für das Wachsen des 
                      Reiches Gottes. Ces textes sont marqués par le goût 
                      de lauteur pour lexpérimentation. Il 
                      y déjoue les conventions littéraires comme 
                      il la déjà fait dans ses pièces 
                      radiophoniques et dans Fremd gehen, pièce mise en 
                      scène en 1995 à Berne. 
                    Entretien 
                     Vous avez fait de longues 
                      années dapprentissage et de voyage dans les 
                      années 80. Elles ont laissé des traces dans 
                      le roman Agnès et dans les récits du recueil 
                      Blitzeis. Aviez-vous déjà des projets littéraires 
                      à lépoque? 
                     Oui, jai commencé 
                      à écrire il y a très longtemps, et 
                      également lors de mes séjours à létranger. 
                      Mais à lépoque, je minspirais 
                      de ce que javais vécu auparavant en Suisse. 
                      Les sujets américains et scandinaves dAgnès 
                      et de Blitzeis ont ressurgi après mon retour en Suisse. 
                      Jai dû retourner sur place pour véri?er 
                      si mes souvenirs concernant les lieux étaient justes. 
                     Est-ce là le souci du reporter 
                      que vous êtes aussi, depuis 1990? 
                     Quand je parle de lieux concrets, 
                      jessaie dêtre exact. Mais à part 
                      ça, je ne pense pas être marqué dans 
                      mon écriture littéraire par mon travail de 
                      journaliste. Au contraire, jai écrit bien avant 
                      de faire des reportages. Il sest avéré 
                      que mon style se prêtait bien au journalisme. Mon 
                      travail de journaliste mimporte encore sous un autre 
                      angle. Je ne me vois pas comme écrivain au-dessus 
                      de la mêlée, je veux écrire des histoires 
                      de la vie normale. Mes personnages mènent une vie 
                      de tous les jours, jai donc besoin de garder des liens 
                      avec leur façon de gagner leur vie. De plus, je naimerais 
                      pas vivre de bourses étatiques ou privées. 
                      Je suis même prêt à écrire des 
                      textes publicitaires, sil le faut, et je lai 
                      déjà fait. 
                     Mais cest un travail bien 
                      distinct de lécriture littéraire? 
                     Je fais cette distinction 
                      aussi par rapport à mon travail de journaliste. Contrairement 
                      à Meienberg, par exemple, je ne considère 
                      pas mes reportages comme un genre littéraire. En 
                      tant que journaliste, jessaie de présenter 
                      les faits, en tant quauteur, je me sens libre de suivre 
                      mes envies. "Blitzeis", par exemple, un récit 
                      du recueil éponyme, décrit un reporter enquêtant 
                      sur une femme qui souffre dune maladie mortelle. Ce 
                      texte est issu dun vrai reportage. Layant terminé, 
                      javais envie de montrer ce dont je ne pouvais parler 
                      en tant que reporter, notamment la brutalité sous-jacente 
                      des rapports entre enquêteur et malade. 
                     La brutalité des rapports 
                      humains, en particulier lors de séparations entre 
                      êtres qui semblent proches, nest-elle pas chez 
                      vous un sujet qui dépasse la réflexion sur 
                      le journalisme? 
                     Je pense effectivement que 
                      nous vivons dans un monde où lon napprend 
                      plus à faire de vrais adieux. La télécommunication 
                      nous fait croire que nous restons connectés quoi 
                      quil arrive, et cest ainsi peut-être que 
                      nos adieux, comme nos rencontres, se font dans une indifférence 
                      qui peut paraître brutale. 
                     Il vous arrive aussi de vous 
                      moquer de ce genre de phénomènes sociaux. 
                      Quentre 1993 et 1995, vous ayez écrit quelques 
                      trois cents satires peut surprendre quelquun qui ne 
                      connaît que la teneur plutôt sérieuse 
                      de votre roman et de vos récits. 
                     Jai toujours ressenti 
                      deux besoins contradictoires, celui de me défouler 
                      dans lexpérimentation sans limites et celui 
                      de me soumettre à des formes rigoureuses. Aujourdhui, 
                      je nécris plus de satires, mais je donne libre 
                      cours à mes fantaisies dans mes pièces radiophoniques. 
                      Je lai également fait en écrivant un 
                      livre pour enfants. Il na pas encore été 
                      publié. Son contenu semble trop farfelu pour être 
                      illustré. Mais je suis sûr que cela se fera. 
                     Dans un essai sur lhumour 
                      vous ne montrez pas une très haute estime pour le 
                      rire. Pourquoi? 
                     Le rire est une sorte dagression. 
                      Je suis un homme agressif, mais au lieu de cogner, je fais 
                      rire. Au-delà de cet exutoire, le rire ne mintéresse 
                      pas. Le rire nous distancie des choses. En écrivant 
                      je cherche au contraire à les cerner le plus près 
                      possible. Ce nest pas drôle, mais cest 
                      indispensable. 
                     En 1995, vous renoncez à 
                      collaborer à la revue satirique Nebelspalter, en 
                      1997, vous adhérez au comité de rédaction 
                      de la revue littéraire Entwürfe et en 1998, 
                      vous publiez Agnès. Aviez-vous décidé 
                      de vous consacrer davantage à la littérature 
                      proprement dite? 
                     Cest le résultat 
                      de plusieurs coïncidences. En ce qui concerne Entwürfe, 
                      jai suggéré un jour aux responsables 
                      de la revue de consacrer un numéro aux pièces 
                      radiophoniques. On ma proposé de le réaliser 
                      moi-même, et cest ainsi que jai rejoint 
                      le comité de rédaction. Maintenant, cest 
                      avec plaisir que je contribue à offrir une tribune 
                      aux écrivains de valeur qui ont de la peine à 
                      se faire entendre autrement. Quant à Agnès, 
                      ce roman naurait peut-être pas été 
                      publié en 1998 si la Suisse navait pas été 
                      linvité dhonneur à la Foire du 
                      livre de Francfort. Auparavant, javais envoyé 
                      ce texte à cinq éditeurs qui mavaient 
                      tous répondu quil ne se prêtait pas à 
                      la publication. Cest une agence littéraire, 
                      à la recherche de nouveaux talents suisses, qui a 
                      établi le contact avec Arche  une des cinq 
                      maisons dédition qui avaient déjà 
                      reçu mon manuscrit. 
                     Aviez-vous déjà 
                      contacté des maisons dédition pour dautres 
                      textes? 
                     Oui, javais fait la 
                      même démarche pour trois romans. Ils avaient 
                      tous été refusés. Aujourdhui 
                      je pense quils ne méritaient pas mieux. Avec 
                      Agnès cétait différent. Je sentais 
                      déjà à la teneur des lettres de refus 
                      que ce texte aurait plus de chance malgré les premiers 
                      insuccès. 
                     Ces premières réactions 
                      étonnent aujourdhui, vu le succès du 
                      roman auprès de la critique et du public. Comment 
                      les éditeurs ont-ils justifié leur refus? 
                     Leurs objections étaient 
                      pour la plupart moins catégoriques que celles de 
                      certains critiques littéraires. Laccueil dAgnès 
                      na pas été aussi unanime quil 
                      paraît aujourdhui. Lors dun débat 
                      télévisé, par exemple, une critique 
                      littéraire très écoutée a dit 
                      navoir rien trouvé de positif à la lecture 
                      de ce roman. A ses yeux, il décrit un univers glacial 
                      vu par un narrateur privé de sentiments. 
                     Nest-ce pas cela qui fait 
                      lintérêt du roman aux yeux dautres 
                      critiques? 
                     Je ne pense pas que le monde 
                      que je décris soit seulement froid et que mes narrateurs 
                      ne soient que des cérébraux. Mais il est vrai 
                      que certains critiques ont trouvé dans mes personnages 
                      limage type du Suisse neutre, même devant ses 
                      sentiments, dautres au contraire le représentant 
                      universel de nos sociétés modernes. A mes 
                      yeux, ces deux visions se rejoignent dans la mesure où 
                      la plupart des sociétés industrialisées 
                      sont en train de se "suissifier" (verschweizern). 
                      A part ça, Agnès ne doit pas être spécifiquement 
                      suisse, puisque ses ventes ont été plus importantes 
                      en Allemagne quen Suisse. Je suis curieux de voir 
                      la réaction des publics de langue française 
                      et anglaise. Les premiers échos aux deux traductions 
                      sont plutôt positifs. 
                     Les métaphores du froid 
                      dans vos textes rappellent les jeunes Zurichois qui, au 
                      début des années 80, se considéraient 
                      comme des brise-glace et voulaient raser les Alpes. A dix-huit 
                      ans, en 1981, avez-vous été touché 
                      par ce mouvement? 
                     Pas du tout. Cest seulement 
                      plus tard que jai compris ce qui sy était 
                      passé. Après coup, je partage avec cette génération 
                      sa désillusion non pas frustrante, mais salutaire. 
                      Tôt, jai été fasciné par 
                      le personnage du révolutionnaire qui a perdu ses 
                      illusions, tel que Übelohe dans Le Mariage de Monsieur 
                      Mississippi de Dürrenmatt. Je crois, comme Dürrenmatt, 
                      quil ne faut pas chercher son salut dans un projet 
                      révolutionnaire ou dans un au-delà. Certes, 
                      ce monde est terrible, mais il nest pas mauvais. Limmense 
                      vide du cosmos est beau. Aujourdhui, nous pouvons 
                      le voir concrètement tandis que dautres époques 
                      nen avaient quune connaissance abstraite. Jéprouve 
                      une sorte de religiosité de la nature, non pas dans 
                      le sens dune divinité maternelle qui nous abrite, 
                      mais plutôt dune grande loi à laquelle 
                      nous devons nous soumettre. Cest pourquoi les images 
                      de la nature me tiennent à cur. Les images 
                      du froid dont vous parliez ont certes une valeur métaphorique 
                      à la lecture de mes textes, mais elles ont aussi 
                      leur importance en elles-mêmes. Renoncer à 
                      des visions qui transcendent le monde, cest pouvoir 
                      le regarder tel quil est, sans chercher des explications. 
                      Une telle vision peut être consolatrice. Là-dessus 
                      je ne suis pas daccord avec Dürrenmatt, qui avait 
                      horreur de ce qui pourrait être vu comme consolation. 
                      A part ça, cest lauteur qui ma 
                      le plus marqué, le seul dont jaie quasi tout 
                      lu. 
                     Nêtes-vous pas aussi 
                      influencé par la littérature américaine? 
                     Certainement. Hemingway a 
                      été important pour moi ou Raymond Carver, 
                      même si jai peu lu le second. Mais il y a aussi 
                      lItalien Pavese ou, plus loin, le Russe Tchékhov. 
                      Carver a dailleurs fait référence à 
                      Tchékhov, et sans en avoir encore la preuve, je suis 
                      sûr que Hemingway a également été 
                      influencé par ce dernier. 
                     Et Frisch? 
                     Cest drôle. On 
                      ma déjà rendu attentif sur certains 
                      liens entre mes textes et Stiller ou Homo faber. Mais cest 
                      seulement par la suite que jai lu ces deux romans 
                      et que jai été frappé des parallèles 
                      quon pouvait y voir. En retraçant son histoire 
                      damour avec Agnès par une sorte de récit-portrait, 
                      le narrateur de mon roman transgresse le commandement "Tu 
                      ne te feras aucune image" qui, selon Frisch, doit régir 
                      lamour. Mais à la différence de Julika 
                      dans Stiller, Agnès ne soppose pas à 
                      cette transgression, elle pousse même son amant à 
                      écrire. Au départ, mon idée était 
                      de montrer un homme et une femme qui, comme tant dautres, 
                      ont besoin de se voir eux-mêmes en se racontant leur 
                      histoire et qui courent ainsi le risque de rater leur vie. 
                      Je voulais dabord les faire écrire tous les 
                      deux, chacun sa version de lhistoire. Mais finalement, 
                      jai jugé plus intéressant que le narrateur 
                      sapproprie seul le rôle de chroniqueur du couple. 
                      Il étouffe chez son amie toute envie décrire 
                      en dénigrant la première amorce dun 
                      texte quelle lui soumet. Cest pourquoi ensuite, 
                      quand elle souhaite que son histoire soit racontée, 
                      elle doit lui demander de lécrire. Il adopte 
                      ainsi le rôle dun Pygmalion à lenvers: 
                      il néveille pas son uvre à la 
                      vie en laimant, il statufie lêtre aimé 
                      en achevant son uvre. 
                     Avez-vous pensé au martyre 
                      de sainte Agnès en écrivant celui de votre 
                      héroïne? 
                     Non. Là aussi, je nai 
                      pris connaissance des parallèles possibles quune 
                      fois le roman écrit. Mon héroïne devait 
                      dabord sappeler Solveig. Puis un poème 
                      de Keats ma inspiré le nom dAgnès. 
                      A la parution du roman, les critiques ont trouvé 
                      des liens surprenants avec les Legenda aurea. Cest 
                      fascinant. Mais ces découvertes ne devraient pas 
                      amener les lecteurs à ne plus voir dans lhistoire 
                      dAgnès que le martyre dune jeune fille. 
                      Rien nindique par exemple quelle se tue vraiment. 
                      Jai dabord écrit une version où 
                      le narrateur tombe sur des indices qui prouvent la mort 
                      dAgnès, mais jy ai renoncé. Je 
                      préfère que, sur ce point, la fin reste ouverte. 
                      Maintenant il ny a que laffirmation du narrateur 
                      au début du roman qui fait croire quAgnès 
                      est morte. Mais on peut se rendre compte par la suite quil 
                      nest pas fiable puisquil maintient dans son 
                      récit des affirmations qui ont été 
                      démenties par Agnès. 
                     Le réalisme apparent du 
                      roman cacherait donc une déstabilisation subtile 
                      de la narration? 
                     Exactement. Agnès nest 
                      pas marqué par ce réalisme que certains ont 
                      voulu y trouver. Cest dailleurs ce qui rend 
                      difficile ladaptation cinématographique du 
                      roman. 
                     Vous êtes en train de préparer 
                      un film? 
                     Oui. Le cinéaste zurichois 
                      Samir est daccord de le réaliser et la production 
                      semble être assurée. Je suis en train décrire 
                      le scénario et javoue que ce nest pas 
                      facile. Comment par exemple montrer dans le film le pouvoir 
                      de tout récit sur Agnès? Ou quel visage donner 
                      au narrateur? Il nen a pas dans le roman, puisque 
                      nous voyons tout avec ses yeux. Cest fascinant de 
                      résoudre ces problèmes, mais en ce qui concerne 
                      lécriture proprement dite, je ne trouve pas 
                      très passionnant délaborer un scénario. 
                      Je ne peux pas me laisser aller, cest très 
                      technique et il y a beaucoup de contraintes extérieures. 
                      Quelquefois, jai limpression de rédiger 
                      un mode demploi. 
                     Nêtes-vous pas habitué 
                      à certaines contraintes par vos productions radiophoniques? 
                     Cest autre chose. Jai, 
                      certes, dabord dû apprendre les règles 
                      du métier, mais maintenant je me sens très 
                      libre quand jécris une pièce radiophonique. 
                      La langue parlée y est importante, et cet aspect 
                      quasi musical me pousse à plus daudace dans 
                      lexpérimentation. Pour moi, écrire, 
                      cest toujours en premier lieu travailler la langue. 
                      Cest valable aussi pour ma prose. Il y a des critiques 
                      qui croient que je me soucie plus de lhistoire, mais 
                      cest faux. Lhistoire nest que le squelette 
                      qui doit porter la langue. 
                     Souvent, pourtant, la critique 
                      fait léloge de votre art délaborer 
                      des histoires bien construites. 
                     Je ne fais pas que construire. 
                      Jai justement limpression que le scénario 
                      moblige trop à construire alors que dans mes 
                      pièces radiophoniques et ma prose narrative jaime 
                      me laisser emporter par ce qui simpose au cours de 
                      lécriture. Je navais pas prévu, 
                      par exemple, la grossesse dAgnès, elle ma 
                      surpris autant que les personnages du roman. Actuellement 
                      je suis en train décrire un roman qui se passe 
                      en Norvège et a pour protagoniste une femme. La seule 
                      chose que jaie décidée cest que, 
                      pour la première fois, je renonce au "je" 
                      du narrateur en faveur dune instance narrative qui 
                      a accès à la vie intérieure de la protagoniste 
                      et que celle-ci va faire un voyage. Mais je ne sais pas 
                      encore tout ce que cela donnera. Je mattends à 
                      des surprises en avançant dans lécriture. 
                      Etre disponible à linattendu, prêt à 
                      faire face à ce qui méchappe, cest 
                      ce qui fait à mon avis lintérêt 
                      même de la vie. 
                     Cette ouverture vers linconnu 
                      nest-elle pas aussi, dans vos textes, un sujet important? 
                     Le récit de Blitzeis 
                      que je préfère sappelle "Das schönste 
                      Mädchen". Son narrateur se trouve sur une île 
                      hollandaise et voit écrit dans le sable le nom dAlien. 
                      Il croit y voir le reflet de sa propre solitude, de son 
                      étrangeté dans ce monde. Par la suite, il 
                      apprend que cette inscription nest quun hommage 
                      à la plus belle fille de lîle qui porte 
                      ce nom de femme hollandais. Je trouve précieux de 
                      tels moments où toute vision préétablie 
                      sécroule. On est mis dans une position précaire 
                      et parfois on narrive même plus à se 
                      reconnaître soi-même. Cette expérience 
                      de trouver quelquun détranger dans ma 
                      propre image fut dailleurs le déclic décisif 
                      pour lécriture dAgnès. Cest 
                      terrifiant, un moment pareil, mais cest là 
                      peut-être que, sans sen rendre compte, on est 
                      le plus proche de la vérité et le plus prêt 
                      à aimer. 
                     Daniel Rothenbühler 
                    
                    un entretien proposé 
                      par la revue Feuxcroisés 
                        
                     
                       
                   | 
                 
               
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            |    Extrait 
              de Blitzeis | 
           
           
             
              
                 
                   
                    FEU ! 
                    Sous la Roche-à-la-Vache, 
                      la falaise de molasse où une vache était tombée 
                      jadis et sous laquelle, lhiver, se formaient les plus 
                      beaux glaçons, se trouvait la grotte où Sven 
                      et moi avions nos rendez-vous. De là, disait-on, 
                      un souterrain secret conduisait autrefois au château. 
                      Mais à présent, la grotte était obstruée 
                      au bout de quelques mètres déjà, et 
                      nous y avions pris nos quartiers. Nous allumions des bougies, 
                      sculptions des pipes et faisions sécher des feuilles 
                      de hêtre que nous nosions jamais fumer. Cest 
                      non loin de là que vivait Herbert. 
                    La mère de Herbert nous offrait 
                      des glaces à leau faites maison parce que nous 
                      jouions avec son fils bien quil soit catholique. Nous 
                      navions pas dargent. Ce nest que plus 
                      tard, à la Fête cantonale de tir, que nous 
                      avons gagné quelques sous en nous engageant comme 
                      marqueurs. La commune avait dressé une grande tente 
                      de fête à côté du stand de tir. 
                    Cest à côté 
                      du stand quune nuit, jai fumé ma première 
                      cigarette, tout près de là, nous enfouissions 
                      les os et les cadavres danimaux que nous trouvions 
                      parfois dans les bois. Un beau jour, Sven avait apporté 
                      une tête de brochet qui puait déjà, 
                      et nous lavions brûlée. Là-bas, 
                      non loin du stand, il y avait un bois de hêtres, plus 
                      lumineux que la forêt de la Roche-à-la-Vache 
                      qui entourait notre grotte. Clarté des hêtres, 
                      disait mon père. 
                    Dans la forêt, à lépoque, 
                      nous étions libres, et nous nous moquions des éclaireurs 
                      qui chantaient en uniforme. Nous ne chantions pas. Nous 
                      mâchions de loseille et de la résine, 
                      récoltions faînes et glands. Sven affirmait 
                      quun jour, il avait fait rôtir une corneille, 
                      et je le croyais, parce quil sétait lui-même 
                      percé loreille, avec une aiguille chauffée 
                      à blanc, pour y accrocher une boucle. Son père 
                      était allemand, ce qui semblait tout expliquer. Mon 
                      père était serrurier, celui de Herbert, architecte. 
                    Herbert allait tous les samedis aux 
                      scouts catholiques, et le mercredi après-midi, il 
                      avait le catéchisme. Le soir, il fabriquait avec 
                      son papa des modèles réduits davion 
                      avec de minuscules moteurs à essence. Parfois, tandis 
                      que je jouais avec Sven, il rôdait dans les parages 
                      des heures durant sans se faire voir, puis se montrait brusquement 
                      en disant: "Venez chez moi, et vous aurez une glace!" 
                    Ensuite, nous mangions notre sorbet 
                      devant chez lui, sa mère senquérait 
                      de lécole et Herbert faisait des grimaces derrière 
                      son dos, jusquà ce que nous ne puissions nous 
                      empêcher de rire. Herbert avait trois surs. 
                    Herbert sétait engagé 
                      avec nous comme marqueur à la Fête de tir. 
                      Cétait son père, nous révéla 
                      Herbert, qui avait voulu quil soit cibare, et aussi, 
                      quil soit scout. Dans la commune, on naimait 
                      pas son père. Il venait de la ville et nous avait 
                      construit une église fort laide au milieu du village. 
                      Le père de Herbert, quand il tirait, portait des 
                      lunettes spéciales et une coûteuse veste de 
                      cuir, rembourrée aux coudes. Herbert disait que son 
                      père était tireur délite à 
                      larmée, mais nous nen croyions pas un 
                      mot. Je métais cassé le bras deux fois, 
                      déjà, Sven sétait même 
                      cassé la jambe à ski. Herbert navait 
                      quune seule cicatrice, au bras, et Sven disait quelle 
                      provenait dun vaccin. 
                    A la grande Fête de tir, Herbert 
                      était cibare à côté de moi. Sur 
                      sa cible, il nenregistrait que des 1 et des 2, tandis 
                      que mon tireur marquait un 5 après lautre. 
                      Herbert avait sur lui une gourde de thé chaud, et 
                      je lui ai dit: "Tu aurais le cran daller voir 
                      qui est lincapable qui tire si mal sur ta cible?" 
                    Je plaisantais, bien sûr, il 
                      aurait dû le savoir, nous étions beaucoup trop 
                      loin. Mais nous étions tout au bout de la ciblerie, 
                      alors il a escaladé le mur latéral et ma 
                      crié en riant: "Je vois la fumée des 
                      fusils." 
                    Puis il est tombé, un trou 
                      dans la tête. Il y a eu une grande agitation, mais 
                      on voyait bien quil ny avait plus rien à 
                      faire. Jétais à côté de 
                      Herbert, et le chef cibare ma donné une gifle 
                      et ma repoussé. Il pleurait. Par la suite, 
                      il ma présenté ses excuses, jen 
                      ai été gêné. 
                    Le chef cibare a passé en 
                      jugement parce quil était responsable, mais 
                      il na pas eu à aller en prison, et personne 
                      au village na rejeté la faute sur lui. Ni sur 
                      moi non plus. Je navais rien dit. On ma même 
                      marqué des égards spéciaux parce que 
                      javais été sur les lieux, et que javais 
                      vu Herbert mort. 
                    Le lendemain soir, il y eut la remise 
                      des prix, puis la fête. Cest là que jai 
                      fumé ma première cigarette, et le président 
                      de la Société de tir ma donné 
                      du feu en disant: "Si larchitecte avait été 
                      un meilleur tireur, il aurait touché le centre de 
                      la cible et naurait pas tiré son fils en pleine 
                      tête." 
                    Extrait de Blitzeis - Peter Stamm - 
                      Editions Arche 
                    Traduction: Marion Graf 
                    Cet extrait est tiré 
                      de la Revue Feuxcroisés 3 
                        
                     
                    
                      
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                      Stamm Peter : Verglas 
                    Né en 1963, Peter Stamm fait 
                      partie de cette jeune génération d'écrivains 
                      qui ont tous les mêmes approches, les mêmes 
                      préoccupations, les mêmes inquiétudes, 
                      qu'ils soient anglais, français, allemands, espagnols 
                      ou américains, ou encore suisses comme lui. Ils ne 
                      pratiquent ou ne connaissent qu'un style dépouillé, 
                      sobre, économique, facile à lire, où 
                      chaque mot compte, simplement comme pour tous les adeptes 
                      du minimalisme. Certains - et Peter Stamm est de ceux-là 
                      - réussissent mieux que d'autres. Ils ont beaucoup 
                      voyagé, parlent souvent plusieurs langues et se sentent 
                      bien ou mal, toujours pareils un peu partout, participant 
                      ainsi à une sorte de mondialisation de la littérature 
                      générationnelle. 
                    Au cours des neuf nouvelles qui composent 
                      ce recueil, le narrateur, peut-être toujours le même, 
                      se trouve donc en Suisse, à New York, en Suède, 
                      sur une île hollandaise ou en Italie. Probablement 
                      toujours âgé d'une trentaine d'années, 
                      il observe ses amis, la vie autour de lui : les difficultés 
                      d'aimer, d'être aimé, de communiquer et tout 
                      ce qui s'ensuit, la résignation, la tristesse, le 
                      désespoir, le manque d'ambition, une vague fatigue 
                      de vivre et, bien sûr, la mort. Il garde souvent ses 
                      distances non sans compassion, mais sans plus d'humour que 
                      d'ironie. Ce qui retient l'attention, c'est qu'à 
                      partir d'une situation banale, quotidienne, Peter Stamm 
                      introduit toujours une atmosphère un peu étrange, 
                      parfois déplaisante, parfois plus douce si bien que 
                      l'on aborde chaque nouveau texte avec curiosité  
                    (traduit de l'allemand par Nicole Roethel, 
                      éd. Christian Bourgois, 164 p., 95 F [14,48 €]). 
                    M. Si. 
                        
                      16.03.01 
                      
                     
                    Page créée le: 24.06.03 
                      Dernière mise à jour le 24.06.03 
                      
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