Passeur du romanche
Gabriel Mützenberg n'est plus
Hommage
C'est un fidèle et bon serviteur de la littérature
et de l'histoire du protestantisme qui vient de disparaître
en la personne de l'écrivain genevois Gabriel Mützenberg,
mort d'une maladie "que la médecine humaine ne
contrôle pas", ainsi qu'il le relevait avec la
sérénité du croyant au terme de son dernier
livre tout récemment paru sous le titre de Foi
d'historien; chronique d'une vie, retraçant
le parcours de son histoire personnelle amorcée en
1919 à Genève.
Humaniste chrétien, historien
de la Réforme (auquel on doit L'obsession
calviniste, en 1979, et L'éthique
sociale dans l'histoire du mouvement oecuménqiue,
en 1992) et de la pédagogie (notamment avec ses Grands
pédagogues de Suisse romande, en 1997), Gabriel
Mützenberg, amoureux et connaisseur des Grisons, fut
sans doute l'auteur romand le plus attentif à la culture
littéraire romanche, à laquelle il consacra
un essai référentiel (Destin
de la langue et de la littérature rhéto-romanes,
datant de 1974) et une substantielle Anthologie
rhéto-romane, parue en 1982 à L'Age d'Homme.
C'est à lui, en outre, que nous devons la découverte
mémorable d'Une jeunesse
en Engadine, de Cla Biert, qu'il traduisit et présenta
à l'enseigne de L'Aire en 1981.
Conclu sur une note plutôt sombre,
accordée à la noirceur du siècle et du
mal inscrit en l'homme, le "testament" littéraire
de Gabriel Mützenberg s'achève sur la ferme réaffirmation
de sa foi en le "décret bienveillant" de
son Dieu.
Gabriel Mützenberg,
Foi d'historien; chronique d'une vie, Labor et Fides 2002.
Jean-Louis
Kuffer
03.10.02
A l'occasion
de la présence de Gabriel Mützenberg sur le Culturactif
Suisse en tant qu'invité du mois l'an dernier, notre
site avait publié un
long entretien conduit par l'écrivain Flurin Spescha,
tiré de la revue Feuxcroisés.
Page créée le 31.10.02
Dernière mise à jour le 31.10.02
|