Libertinage nihiliste
Tristesse,
Ecarte tes cuisses, laisse-moi pénétrer
dans ta sombre et exquise demeure.
Laisse-moi absorber ton flux de souffrance.
Dévoile-moi le secret de ton infinie sagesse.
Mélancolie,
Laisse-moi partager ta couche.
Laisse-moi te prendre, ton venin coule déjà
le long de ma bouche.
Monotonie,
Toi qui me poursuis, tu finiras par me dévorer
de tes belles dents acérées.
Et toi, la femme vêtue
de noir, marquise de lobscurité, catin
du néant,
Abreuve-toi de mon élixir de vie, que lon
puisse enfin être réuni.
Empare-toi de mon énergie, éteins la
flamme qui brûle en moi.
Et toi, la vie, déesse
de lhypocrisie, regarde mon cur qui se
ternit.
Comprendras-tu enfin que je suis seul maître
de mon destin.
Ô vous ! hommes de société,
pauvres misérables,
Vous ne saurez jamais de quoi je suis capable.
Je vous ferai, à tous,
boire la semence du désespoir.
Jéjaculerai toute ma démence sur
la gaieté qui en vous danse.
Vous mavez souillé,
torturé
Désormais il faut payer
Vous mavez violé
avec vos morales
Jai été fécondé
par vos rêves brisés.
Plutôt que de devenir comme
vous
Je préfère encore être fou.
Le suicide est bien plus facile
que de suivre vos vies stériles.
Je copulerai avec vos viscères, car depuis
ce jour le vice erre.
Je sodomiserai vos torts en baisant avec la mort.
Je vous hais cordialement
Je vous attends tous au tournant.
© Jean-Christophe Udry