Francine Clavien
Eté visionnaire, Editions Empreintes,
2002.
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Retrouvez également
Francine
Clavien dans nos pages consacrées
aux auteurs de Suisse.
Francine Clavien
/ Eté visionnaire |
ISBN 2-940133-62-X
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Eté
visionnaire laisse émerger le passé
pour faire mourir celui qui a commis l'irréparable.
La voix poétique convie
la faute à l'oubli. Elle exprime le remords,
la souffrance de ne pas être soi, et couvre
sa plainte de celle de la victime, ultime cri, dernier
oeil qui, de la tombe, regarde le fossoyeur.
Les poèmes convoquent
des images primitives du monde, pour que la voix qui
reste ne soit plus celle du tyran.
Francine Clavien, Eté visionnaire,
Editions Empreintes, 2002.
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Poème |
L'écluse du souvenir
Je visite le quartier immense,
interminable, je visite mon âme,
où les tourniquets ramassent
le paysage sur lui-même :
donnez-nous des nouvelles d'elle.
Les murs endiguent la nostalgie
de l'adolescent qui grimpe
sur le portail et tombe
Les maisons retiennent
les enfants par les bras
Je suis la patineuse au regard
de biais, au-dessus des haies,
la terre se fend
d'une légère cicatrice
et les chiens se taisent
J'ai du muguet sous les ongles.
Extrait de : Eté visionnaire,
Francine Clavien, Editions Empreintes, 2002.
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Quelques
questions posées par e-mail à l'auteure |
Comment conçois-tu le "
recueil ", qu'est-ce qui donne leur architecture aux
ensembles de poèmes ?
On constate qu'il y a le plus souvent
un projet littéraire d'ensemble, une cohérence
d'images ou de forme.
Le recueil " Eté visionnaire
" a répondu à une intention assez précise
au départ, à l'exploration d'un thème,
celui du remords, et au désir de tresser des voix
narratives, d'amener des personnages sur les lieux de la
faute. Cette unité thématique ainsi que les
évocations successives de portraits m'ont paru suffisantes,
pour faire tenir ces deux parties dans un ensemble. Si "
Ce qui est ajourné " laisse le temps de s'installer
dans le paysage de la représentation de la faute,
" Consciences " déploie la conscience mordue
par son passé, dans tous ses mouvements.
Le terme d'un recueil s'impose souvent
à notre insu, précédant une réflexion
ou une attitude qui n'appartiennent déjà plus
au projet. Par ailleurs, " Eté visionnaire "
s'ouvre sur un départ brutal, aliénant, et
se clôt par un autre départ, où la voix
narrative ne retient plus qu'une question, à savoir:
" Qu'est-ce qu'on attend de moi ? ".
Tu n'es pas insensible au monde alentour,
et ta poésie lui fait place de manière parfois
explicite. Comment envisages-tu les liens entre la poésie
et la politique ?
La question " qu'est-ce qu'on
attend de moi ? " sous-tend mon écriture, pas
seulement à travers le souci d'un lecteur, mais aussi,
d'une manière plus existentielle, à travers
la parole qui naît de cette " intranquillité
", de la déambulation de celui qui questionne.
L'écriture est très proche de ce projet de
l'être, et je ne peux les dissocier. C'est à
ce projet de l'être que j'aimerais toujours revenir
; à la liberté, à l'intégrité,
à la cohérence. Ma poésie exprime la
nostalgie d'une politique réellement faite pour l'homme,
et voudrait la précéder.
D'ailleurs, on pourrait dire que
la poésie précède toujours l'action,
et qu'elle n'est jamais coupée d'elle. J'aime beaucoup
l'idée développée par René Char
lorsqu'il dit que l'action est aveugle et que c'est la poésie
qui voit.
D'autre part, parmi les dédicataires
d' " Eté visionnaire ", je rends hommage
à des requérants d'asile, à des personnes
exilées, qui attendent qu'on leur redonne une dignité
(ne serait-ce que juridique). La parole poétique
est aussi dans cet exil, à guetter la totalité
qu'elle pourrait habiter, et où elle pourrait se
refaire.
Le recueil a une tonalité très
existentielle, même si les événements
sont elliptiques et mis en forme. Quel est ton point de
départ, plus généralement, quand il
s'agit d'écrire ?
C'est effectivement une émotion,
ainsi que la nostalgie que j'ai évoquée, qui
me permettent d'initier un poème. Parfois, une image
naïve désamorce l'intellect, pour le rendre
ensuite plus vigilant, dans la recherche d'un rapport juste
entre l'affect et la forme poétique, ou le travail
sur la langue.
Il me semble que dans ce recueil,
l'allusion à l'expérience existentielle "
limite " a permis à l'écriture d'être
à la fois dans l'affolement des images, de la spontanéité
et dans la gravité du questionnement.
Propos recueillis par Jérôme
Meizoz
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A
proposito di Francine Clavien e della poesia romanda |
Lo abbiamo detto e ripetuto: la
giovane narrativa romanda propone voci che andrebbero conosciute
ben oltre i confini della letteratura nazionale. Potremmo
fare una lunga lista di romanzi letti in questi ultimi anni
che consiglieremmo caldamente alla lettura. Ma per la poesia
possiamo dire altrettanto? Da qualche anno a questa parte,
vien da dubitare. Diciamolo chiaramente, la Romandia ha
per quanto concerne la forza dei suoi poeti, un buon numero
di patriarchi. La trimurti dei fondatori della poesia moderna:
Roud, Crisinel, Matthey ha lasciato in eredità un'esigenza
altissima di poesia, sebbene espressa in tre modi diversi:
l'elegia, la confessione, il mito. Dopo di loro Haldas,
Chappaz, Chessex hanno continuato su una scia di poesia
ad altissimo tenore spirituale, lutulenta, talvolta eccessiva
nelle sue mire e nelle giravolte stilistiche. Dietro questa
seconda generazione sono venute voci diverse ma importanti,
con ardore politico Voisard e Cuttaz, con raffinatezze estetiche
Pache e Tâche, con devozione ad un verbo prosciugato
Perrier e Voélin. Da ormai almeno tre lustri sono
attive José-Flore Tappy e Sylviane Dupuis, poco altro
si è manifestato all'orizzonte della poesia romanda.
Ci sono certo le nuove voci acerbe ma intense di Claire
Genoux e Julien Burri, da cui si aspetta ancora molto. Ma
dopo? C'era una certa attesa per i tre libri poetici annunciati
per questa stagione estiva da Empreintes, l'editore specializzato
in questo campo: oltre a un libro della francese Judith
Chavannes, due debutti tutti romandi. E ora che sono sul
nostro tavolo, non possiamo nascondere una certa delusione.
Patrick Amstutz, giornalista di Bienne ci presenta un librino
bianco dal titolo tutto in minuscolo "s'attendre":
pochissime le posie, tutte ondeggianti tra accensioni metafisiche
non sempre controllate e modestia calvinista ad ogni costo.
Il che fa l'effetto, per dirla con un celebre Witz di Umberto
Eco, di un cigno che deraglia. Più corposo - anche
più compiuto - lo sforzo di Francine Clavien: le
sue immagini sono più forti, soprattutto quando s'ancorano
in un vissuto che si intuisce dolorosamente segnato dalla
figura della madre. Si sente qui una ricerca portata fin
dentro la carne viva delle parole, anche se talvolta prigioniera
di un'idea di poesia che deve tutto all'osservazione di
Verlaine per cui il meglio dell'afflato poetico viene dalle
zone grigie. Il che può portare anche a un uso sconsiderato,
per non dire stilistico, dell'indeterminatezza e della confusione.
Per esaltarci di nuovo sulla poesia romanda, dunque, sorveglieremo
i giovani autori e avremo ancora una giusta pazienza. La
pazienza che si deve alla poesia.
Pierre Lepori
Rete2 RSI
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Extraits
de presse |
[...]
A rapprocher, paradoxalement, des poèmes élégiaques,
solaires et nostalgiques d«Eté visionnaire»,
de la Lausannoise dorigine valaisanne Francine Clavien.
Sa voix sourde et péremptoire, solaire et sensuelle,
comme le «rêve dune prune/ un raisin sucré
dans la bouche», couchée dans une vigne à
serpents, revient dans un Valais fantasmé, qui léveille
au secret.
[...]
Francine Clavien, Eté visionnaire,
Editions Empreintes, 2002.
Isabelle Falconnier
2 mai 2002
"Eté visionnaire"
de Francine Clavien
En avril 2001, Francine Clavien a
publié Terre arraisonnée, aux Editions Empreintes.
Le mois dernier, elle a publié Eté visionnaire,
recueil de poèmes paru à nouveau aux Editions
Empreintes. Ce texte poétique parle du remords, que
chacun tente de nier, de combattre ou d'apprivoiser. Il
laisse émerger le passé pour faire mourir
celui qui a commis l'irréparable. Il convie la faute
à l'oubli. Il exprime la souffrance de ne pas être
soi, et couvre sa plainte de celle de la victime.
Les poèmes convoquent des
images primitives du monde, pour que la voix qui reste ne
soit plus celle du tyran. Le recueil est guidé par
la Conscience célèbre de Victor Hugo dans
son poème qui, pour échapper au remords, va
aux bornes du monde, érige une muraille flottante,
y creuse une tombe, où l'oeil de Caïn le retrouve.
Cette insistance peut être
vécue comme l'irruption d'une folie, ou comme un
sursaut de la dignité du coupable. Ce sont ces retrouvailles
de l'oeil et du coeur que Francine Clavien a voulu exprimer.
Francine Clavien est née en
1967 à Miège. Elle a fait des études
de lettres et vit et travaille actuellement à Lausanne.
Francine Clavien, Eté visionnaire,
Editions Empreintes, 2002.
C
Eté visionnaire
[...]
En deux volets intitulés "Ce qui est ajourné"
et "Consciences", elle revient sur les terres
de l'enfance et de la faute, où les "maisons
retiennent les enfants par les bras", la "terre
adolescente", mais aussi vers "l'habitacle de
la mémoire", où "écrire fait
mal"
[...]
Isabelle Falconnier
Guide pratique du Salon du Livre
mai 2002
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Notes
bio-bibliographiques |
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Francine
Clavien, née en 1967 à Miège.
Etudes de lettres à Lausanne et à
Genève. Vit à Lausanne et travaille
dans la formation pédagogique. Soutient
des actions de la LICRA (Ligue contre le racisme
et lantisémitisme) dans sa lutte
contre le racisme et la xénophobie.
A publié en avril
2001, Terre arraisonnée, in « Achevé
dimprimer », aux Editions Empreintes.
« Achevé dimprimer »
est un coffret composé de cinq recueils
dauteurs suisses et français (Beat
Christen, Francine Clavien, Jacques Moulin,
Jean Portante, Fabio Pusterla). Il a été
édité, imprimé en typographie,
relié et diffusé au Salon du Livre
2001 par les Editions Empreintes. Les visiteurs
du Salon ont pu assister chaque jour à
la création artisanale dun livre,
ainsi quà la lecture du texte par
lauteur.
Vient de publier, en
avril 2002, Eté
visionnaire, recueil de poèmes
aux Editions Empreintes.
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Page créée le 20.06.02
Dernière mise à jour le 03.06.03
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