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Paul Nizon
Adieu à l'Europe, traduit de l'allemand par Bernard Kreiss, Photographies de Willy Spiller, Ates Sud, 2003

Retrouvez également Paul Nizon dans nos pages consacrées aux auteurs de Suisse.

  Paul Nizon/ Adieu à l'Europe
 

ISBN 2-7427-4594-7

En 1975, Paul Nizon entreprend un voyage en Asie du Sud-Est, parcourant l'île de Sumatra, l'Indonésie, et une partie de la Malaisie. Que dire d'un voyage qui vous rend muet ? Comment écrire, alors que l'étrangeté vous submerge, aveugle, paralyse ? Adieu à L'Europe, écrit sept ans plus tard (1982), rend merveilleusement compte de l'alchimie autoficitionnaire de Paul Nizon par laquelle les bouleversements de la vie se trouvent saisis et transmués en art.

Le texte est accompagné de vingt et une photographies du compagnon de voyage de Paul Nizon, Willy Spiller.


Né à Berne en 1929, Paul Nizon, romancier et essayiste, est aujourd'hui considéré comme l'un des écrivains majeurs de langue allemande. Il vit en France où, en 1998, il a reçu le prix France-Culture et a été nommé chevalier des Arts et des Lettres. En France sont déjà parus chez Actes Sud L'Année de l'amour (1985 et Babel n°9), Stolz (1987 et Babel n°48), Dans le ventre de la baleine (1990), Immersion (1991), Marcher à l'écriture (1991), Dans la maison les histoires se défont (1992), L'Oeil du coursier précédé de Mes ateliers (1994), L'Envers du manteau (1997), Chien (1998) et, aux éditions Jacqueline Chambon, Canto (1991). Un "Thesaurus", paru en 1997, rassemble toutes ces oeuvres à l'exception de L'Envers du manteau et de Chien.

Adieu à l'Europe, traduit de l'allemand par Bernard Kreiss, Photographies de Willy Spiller, Ates Sud, 2003

 

 

- Interview: Paul Nizon répond à Daniel Rothenbühler (en français)

- Interview: Paul Nizon in Gespräch mit Daniel Rothenbühler (auf deutsch)

 

  Galerie: cinq photos de Willy Spiller

 

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  Extraits de presse


Le voyage mode d'emploi

Le Bernois de Paris Paul Nizon évoque son premier voyage hors de l'Europe (en Asie du Sud-Est) dans un texte riche de réflexions sur l'inconnu et le langage. Comment parler d'une réalité éloignée de la nôtre, nos mots sont-ils à même de la saisir avec précision - voeu de tout écrivain? En même temps, cette réalité s'avère la nôtre. « Le vieillard plus que centenaire, le cannibale assis là dans sa peau toute ridée, me parut soudain très proche, je crus pouvoir lire dans ses pensées. »

Accueilli, « dans l'air, une offre d'amitié », Nizon est vu à son tour comme une curiosité, « pour eux, des yeux bleus étaient des yeux aveugles et vides ». « Le voyage a déclenché un effet à long terme », Nizon se trouve détruit, « comme si j'étais tombé en morceaux », prix à payer pour recevoir l'autre. L'écrivain doit se débarrasser d'un regard ethnographique, scientifique, s'il veut espérer le contact. Nizon se sait condamné à utiliser des clichés et des idées préconçues pour donner sens à ce qu'il voit. Sans en être esclave, il les remet en question, les ajuste, relativise son point de vue, « la pensée m'effleura qu'il existait, en dehors de ce qui constitue mon expérience, des hommes et des formes de vie pour lesquels cette expérience n'était tout simplement pas suffisante ; et que ces hommes sont l'immense majorité. » L'humilité est un des cadeaux de ce texte qui parle sans prétention démagogique ? parce qu'il est littéraire, véhicule de notre propre voyage.

Julien Burri
24heures
09.02.2004

Chronique d'un non-voyage

[...]
Adieu à l'Europe est un texte sur le non-.voyage. La pauvreté de l'expérience vécue par Nizon (qui alors quittait le continent pour la première fois), la forme d'apathie qui l'accopagna durant son périple, la quasi-impossibilité de parler de tout ça (lui qui ne cesse pourtant d'écrire) marquenmt ces pages. [...] [L'essentiel] est bien dans une sorte de mutilation de la perception et de l'expression, dans l'insurmontable difficulté à se sentir "ailleurs", c'est-à-dire pleinement dans un espace et un temps différents.
[...]

Les photographies de Willy Spiller, dans ce èpetit livre joliment édité, offrent un contrepoint aux doutes de Nizon. Là. il y a des paysages, des visages auxquels se raccrocher.
[...]

René Zahnd
le passe-muraille
No 59, décembre 2003

 

Page créée le: 27.02.04
Dernière mise à jour le 03.03.04

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