La parole à l'invité...
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Lausanne Jardins '97
Présent
Nicolas Bouvier
Une exposition
Deux livres
Un CD
Avenir
Un film de Françis Reusser
"Guerre dans le Haut-Pays"
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Un film
de Francis Reusser
adapté de l'oeuvre de Charles Ferdinand
Ramuz .
Une production de CAB PRODUCTIONS SA - LAUSANNE
CAB PRODUCTIONS SA
Jean-Louis Porchet et Gérard Ruey
Contact: Florence Ruffetta
Rue du Port-Franc 17,
CH- Lausanne Tél. 41-21/321 15.01 Fax 41-21/321 15
09
sur une idée et avec le soutien
de Pierre Starobinski
président de l'Association pour le projet cinématographique
"Guerre dans le Haut-Pays" ou "L'Amour en guerre"
Francis Reusser signe sans doute
un de ses meilleurs films et un grand film du cinéma
suisse .
La lecture réveille immanquablement
des paysages intérieurs. La découverte du texte
de C-F Ramuz "Guerre dans le Haut-Pays" fut pour
moi une révélation. D'abord parce quon
y sent déjà tout ce qui fera le style de Ramuz
(le roman est écrit en 1912 au retour de Paris, c'est
donc un roman de jeunesse), ensuite parce que ce texte garde
une incroyable actualité. S'il s'agit bien de la "révolution
vaudoise et de l'amour moderne" on retrouve les grandes
questions de ce texte dans notre quotidien de cette fin siècle.
D'emblée, il m'a paru indispensable
d'utiliser comme excuse la date du bicentenaire de cette révolution
vaudoise (1998) pour dépasser le contexte et offrir
au cinéma Suisse l'occasion de mettre en valeur ce
très beau texte de Ramuz. Quand les dates peuvent servir
la culture et que les raisons sont réunies pour ne
pas manquer l'occasion de le faire...
Cinq années de travail auront
été nécessaires pour rassembler réalisateur,
scénaristes, producteurs et personnes influantes afin
de garantir un avenir à ce qui était au départ
un rêve : susciter la réalisation d'un long métrage
de dimension européenne. Dépasser par l'expression
culturelle et artistique la géographie d'un canton
et donner à voir une partie de notre patrimoine au
plus large public possible.
Le tournage est achevé, le montage
est en phase terminale. Francis Reusser signe sans doute un
de ses meilleurs films et un grand film du cinéma suisse.
A découvrir dès le mois d'octobre dans les salles
de cinéma!
Pierre Starobinski
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Les
acteurs |
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Marion Cotillard
Rôle: Julie Bonzon
CAB productions SA -
1003 Lausanne
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Antoine Basler
Rôle: Ansermoz
CAB productions SA -
1003 Lausanne
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Yann Trégouët
Rôle: David Aviolat
CAB productions SA -
1003 Lausanne
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Synopsis |
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Hiver 1797-1798. Les troupes de Napoléon
alliées aux Libéraux vaudois, occupent le territoire
du Pays de Vaud, et s'activent aux préparatifs militaires
qui vont précipiter la chute de Berne et de ses vassaux.
La vallée des Ormonts (le Haut-Pays) et sa population
sont restées fidèles aux Bernois qui leur ont
garanti une relative autonomie politique et un statut fiscal
favorable.
L'action du film se déroule
durant les six jours qui précèdent la chute
de Berne et la victoire franco-vaudoise sur les réfractaires
pro-bernois Ormonans du Sépey, de la Forclaz et de
Vers-l'Eglise. La communauté paysanne qui vit dans
le fond de la vallée est déchirée par
les débats en cours qui opposent les tenants du statu
quo, plutôt conservateurs, souhaitant maintenir leur
style de vie agreste et leur indépendance farouche,
et les partisans de la Révolution et des Idées
des Lumières, importées de France.
Dans ce combat d'idées, un jeune
homme DAVID AVIOLAT, dont le père JOSLAS est un conservateur
dur, partisan de la Loi Civile et Religieuse, est amoureux
de JULIE BONZON, une jeune fille, née d'un père
tolérant et d'une mère restée ancrée
dans la tradition paysanne. DAVID, postier, qui fait la navette
entre le HAUT pro-bernois et ENTREROCHE, la petite ville du
BAS, est soucieux de justice et d'égalité. JULIE,
qui vit au village et remplace parfois à l'auberge
sa soeur VIRGINIE, préfère la vie à deux
au débat d'idées, se préoccupe peu des
convictions de son aimé. Le conflit père-fils,
s'agissant de DAVID et JOSIAS, la dualité amour-politique
s'agissant des deux amants, constituent la trame d'un récit
tragique. Il verra le fils, DAVID AVIOLAT, mourir de la main
de son père, dans l'ultime bataille victorieusement
menée par les Révolutionnaires que DAVID a guidés
contournant le village par les cols qu'il connaît. JULIE
qui tente de rejoindre son amoureux en pleine guerre, se perd
dans la neige et les combats, regagne le village pacifié
par les Français, où elle est convaincue de
rencontrer DAVID aux côtés des soldats victorieux.
Elle ne retrouvera que son cadavre, ramené chez son
père JOSIAS par ANSERMOZ, le compagnon d'armes de DAVID,
un ancien mercenaire au service du Roi de France, passé
du côté des Révolutionnaires par goût
de la Justice, lui aussi.
L'lnstituteur du village, DEVENOGE,
poète à ses heures et amateur clandestin de
Jean-Jacques Rousseau, fête l'arrivée des glorieux
fils de la Révolution, tandis que JULIE, incapable
d'accepter le malheur qui s'est abattu sur leur couple, s'affaire
comme si de rien n'était, préparant le repas
dans la maison de JOSIAS AVIOLAT, le père infanticide
de DAVID, qui a disparu. Le cadavre du jeune homme est maintenu
assis à la table de la cuisine par JEAN LE FOU, l'idiot
éclairé du village, sous le regard bouleversé
d'ANSERMOZ, qui laisse la jeune fille vaquer à son
délire de désespoir.
Bien des années plus tard, la
voix d'ANSERMOZ évoque l'immuabilité des choses
et des lieux, tandis que la vision de JOSIAS pendu, l'enterrement
de DAVID, la main d'une très vieille femme qui continue
à cueillir des bouquets de fleurs pour son amoureux,
laissent deviner que si la Révolution a passé
sans vraiment bouleverser ce petit monde des montagnes, la
quête obstinée de Justice et d'Egalité,
la volonté d'une femme à forger son destin dans
la construction du couple, perpétuent la résistance
à la résignation et au règne de la norme
sociale.
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Francis
Reusser |
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Cinéaste
Né à Vevey en 1942. Formation
à l'École de Photographie de Vevey et à
la Télévision Suisse Romande. Création
avec François Albera de la section audiovisuelle de
l'École Supérieure des Arts Visuels à
Genève. Réalisation de nombreux rnagazines TV.
Courts-métrages
- 1964 : Antoine et Cléopatre
- 1974 : Un film en chantier
- 1978 : Bleu Nuit
Films
- 1965 : Quatre d'entres elles
Mention au Festival de Locarno
- 1967 :Vive la mort
Cannes Sélection de la Quinzaine des Réalisateurs
(irnage: Renato Berta)
- 1976 : Le grand soir
Grand Prix du Festival de Locarno Grand Prix du Festival
de Hyères (Avec Niels Arestrup, image: Renato Berta)
- 1981 : Seuls
Cannes Sélection de la Quinzaine des Réalisateurs
(Avec Niels Arestrup, Christine Boisson, Michael Lonsdale,
Bulle Ogier, image: Renato Berta)
- 1984 : Derborence
Cannes Sélection officielle en compétition
César 1985 du meilleur film francophone (Avec Isabelle
Otero, Bruno Cremer, Jacques Penot, image: Emmuel Machuel,
son: François Musy)
- 1987 : La loi sauvage
(Avec Michel Constantin, Hélène Lapiower,
Lucas Belvaux, irnage: Emmauel Machuel, son: François
Musy)
- 1991 : Jacques & Françoise
(Avec Geneviève Pasquier, François Florey,
Roland Arnstutz, image: Joel David, son: François
Musy)
Documentaires
- 1971 Biladi une révolution
Mention au Festival de Locarno
- 1994 Passages de la Recherche
Documentaire de création (ARTE, TSR) Sélection
au Festival de Tour Eiffel
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Lettre
de Jean-Claude Carrière |
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Paris, le 4 août 1997
Cher Francis,
J'ai relu attentivement, une fois
encore, le livre de Ramuz, et la dernière version du
scénario. Je crois que nous approchons enfin, après
un an de travail, de ce que nous avons imaginé au tout
début: « Un film historique d'aujourd'hui ..
Cela paraît contradictoire,
et pourtant. Ce qui me frappe toujours, quand on aborde par
le vivant la période révolutionnaire, c'est
le tourbillon incessant et la permanente nouveauté
des idées qui s'ébranlèrent à
ce moment-là, et qui transformèrent le monde.
Tout semble avoir été
dit, discuté, éprouvé, rêvé,
combattu en quelques années, tout aussi bien la force
irrésistible de l'idée nouvelle - une idée
jusqu'à en mourir - que la fragilité de ces
mêmes lumières, fragilité si clairement
sensible partout aujourd'hui en Europe.
Que Ramuz ait choisi de nous présenter
ce combat nécessaire et sans fin, cette guerre véritable
entre nous et nous, dans un tout petit coin de Suisse, qu'il
l'ait fait avec des personnages simples et jeunes, qui en
perdent vie et raison, qu'il ait si bien établi le
contraste entre le haut et le bas, entre le mouvant et le
stable, entre hier et demain, entre Dieu et les hommes, entre
l'intégrisme et l'intelligence, tout cela m'a toujours
paru donner à ce conflit fondamental une concentration
particulière, inoubliable, bien plus efficace que de
longues dissertations généralistes.
Qu'en plus l'apport extrêmement
graphique du paysage, le fond blanc de la neige, qui semble
attendre telle ou telle écriture, la rudesse des visages
et des vêtements, notre recherche d'un découpage
abrupt, inattendu, qui jamais cependant ne violerait le passé
par la présence trop visible d'une caméra, tout
cela me paraît très favorable à l'apparition
de ce qu'on appelle habituellement le cinéma.
Je vois peu de dangers, ou de réserves.
Bien sûr, mais nous le savons, nous devons nous méfier
d'un certain mélo, et même d'un kitsch, toujours
à portée de l'oeil quand le passé paysan
se ramène. Mais bon, nous sommes prévenus. Nous
savons bien que c'est la vraie vie, toujours, qui doit l'emporter,
d'autant plus vraie qu'elle est naturelle. Nous avons beaucoup
réfléchi à tout ce que nous aimerions
mettre dans le film, entre la montagne et la plaine, le brouillard
et le soleil, la tradition et l'impatience, la clameur et
le murmure. Je te fais grande confiance là-dessus.
En toute amitié
Jean-Claude Carrière
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Page créée le 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01
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