Petite chronique des chevaux
au printemps (1)
Il a plu tout le jour, mais,
le soir, la pluie a cessé. Tout à la
fin dun après-midi étiré
interminablement, on a comme fui la ville et gagné
la campagne où vivent les chevaux.
Là, tout est douceur.
Et calme. Apaisement. Le ciel est gris, mais clair.
On se sent bien.
On entre dans lécurie,
on sen vient saluer les chevaux. Vendaval, autrement
dit lOuragan. Et Faraona la câline. Elle
a comme un cur dessiné sur le front.
Elle arrive vers vous, déjà vous aime.
Et puis Guapa, la belle, qui
vous appelle, vous veut seulement pour elle, Consellera,
la jument grise à la robe dargent
Faraona : elle attend un petit poulain. Une pouliche
? On ne sait pas
Cest annoncé pour
juin.
On a sorti Vendaval dans la
cour. Il bâille, bâille à nen
plus finir. Il na rien fait de tout le jour,
heureux dans son box comme un roi quil est,
mais il bâille à nen plus finir.
On rit. On le caresse. On rit.
On le caresse, on le gratte,
on le brosse, suivant lendroit, il tend le cou
de plaisir et de contentement.
Il se fait tard, finalement.
Huit heures du soir. On boit un verre de Xérès
à la santé des chevaux dEspagne
Puis il se fait plus tard encore
: minuit déjà dépassé.
A lécurie, les chevaux dorment.
A qui rêve Vendaval cette
nuit ?
© jean-pierre.cousin@bluewin.ch
je 29/03/2001