Alice Rivaz
Notice biographique
- Bibliographie -
Article de Markus Hediger - Alice Rivaz, Jean-Georges Lossier, Pourquoi serions-nous heureux?
Notice
biographique |
Après une enfance vaudoise et
des études de musique, Alice
Rivaz (1901-1998) a passé toute sa vie à
Genève, où elle a travaillé de nombreuses
années au Bureau International du Travail (BIT). Après
avoir publié trois livres (dont La Paix des ruches)
au cours des années 1940, il lui faudra attendre les
années de retraite pour explorer de nouveau, à
travers romans, récits et nouvelles, lunivers
des femmes en famille, au travail, en amour. Ses cinq
romans dont Jette ton pain (1979), considéré
comme son chef-duvre , ses deux recueils
de nouvelles, ses récits et ses notes intitulées
Traces de vie ont tous été réédités,
en grande partie aux Editions de LAire où a été
repris en 1999 Le Creux de la vague, paru en édition
originale à Lausanne, chez Rencontre, en 1967.
Extrait de : Daniel Maggetti, Lectures
conseillées, L'Aire bleue, 2002
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Bibliographie |
Cendres,
R. Julliard, 1943. |
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Jean-Georges
Lossier, Poésie et vie intérieure, Ed.
universitaires, Fribourg, 1985 |
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Nuages dans
la main, roman, Guilde du Livre, Lausanne, 1940; Julliard,
Paris, 1943; L'Aire, Lausanne, 1987 - 2008 |
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De mémoire
et d'oubli, L'Aire, 1973 et 1993 |
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Comme le sable,
roman, Julliard, Paris, 1946; L'Aire, 1996 |
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L'homme et
son enfant ; Sans alcool ; Le canari, postf. de Françoise
Fornerod, portr. d'Alice Rivaz par Yvonne Böhler,
Editions Zoé, 1996 |
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Jette ton pain,
Bertil Galland, Vevey, 1979; L'Aire, 1997 |
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Ce nom qui
n'est pas le mien, ibid., 1980; L'Aire, 1998 |
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Sans alcool,
nouvelles, La Baconnière, Boudry, 1961; Zoé,
Genève, 1998 |
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Traces de vie,
journal, ibid., 1983; Editions de l'Aire, 1998 |
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Le Creux de
la vague, roman, L'Aire/Rencontre, 1967; L'Aire bleue,
1999 |
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La Paix des
ruches, LUF, Paris et Fribourg, 1947; Poche suisse,
1984, L'Aire bleue 1999 |
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Comptez vos
jours, Corti, Paris, 1966; Poche suisse, 1984; L'Aire
bleue 2000 |
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Alice Rivaz...
et C.F. Ramuz, Archives littéraires suisses,
2001 |
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Creuser des
puits dans le désert : lettres à Jean-Claude
et Paule Fontanet, éd. établie et annotée
par Françoise Fornerod et
Jean-Claude Fontanet, Editions Zoé, 2001 |
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L'Alphabet
du matin, ibid., 1968; Editions L'Aire, 2002 |
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Pierre
Girard / Alice Rivaz : Les enveloppes bleues. Correspondance
1944-51, texte établi et annoté par
Daniel Maggetti et Cécile Fornerod, Genève,
Editions Zoé, 2005. |
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Alice Rivaz, Jean-Georges Lossier, Pourquoi serions-nous heureux?, correspondance 1945-1982, Genève, Editions Zoé, 2008. |
En allemand et italien
Der Bienenfriede
: Roman ; Bemesst die Zeit, aus dem Franz. von Marcel
Schwander, (Benziger, 1976) Lenos-Verlag, 1993 |
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Schlaflose
Nacht : Roman, aus dem Franz. von Markus Hediger,
Lenos-Verlag, 1994 -
C. Merian, 2007 |
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Wolken in
der Hand : Roman, aus dem Franz. von Markus Hediger,
mit einem Nachw. von Marianne Ghirelli, (Huber, 1992)
Lenos-Verlag, 1995 |
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Aus dem Gedächtnis,
aus dem Vergessen : Erzählungen, aus dem Franz.
von Markus Hediger, Lenos-Verlag, 1997 |
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L'alfabeto
del mattino, trad. di: Alberto Panaro, Compagnia editoriale
pisapia, Edizioni Eldonejo, 1998 |
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Getta il tuo
pane, trad. di Alberto Panaro, Edizioni Eldonejo,
1998 |
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Nuvole fra
le mani, trad. di Grazia Regoli, Edizioni Eldonejo,
1998 |
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Racconti di
memoria e d'oblio, trad. di: Grazia Regoli e Alberto
Panaro, Compagnia editoriale pisapia, Edizioni Eldonejo,
1998 |
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Il cavo dell'onda
: romanzo, trad. di Alberto Panaro, Edizioni Eldonejo,
1999 |
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Come la sabbia
: romanzo, pref. di Françoise Fornerod ; [trad.
di Grazia Regoli, Edizioni Eldonejo, 1999 |
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Wie Sand durch
die Finger : Roman, aus dem Franz. von Markus Hediger,
Lenos-Verlag, 2000 - 2006 |
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Der Bienenfriede
: Roman, aus dem Franz. von Marcel Schwander, Lenos-Verlag,
2001 |
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Das Wellental
: Roman, aus dem Franz. von Markus Hediger, Lenos-Verlag,
2001 |
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Article de Markus
Hediger |
" LE MONDE EST BEAU "
Grande dame des lettres suisses, Alice
Rivaz nous a quittés il y a quelques jours. Son traducteur
et confident se souvient.
Le siècle qui s'achève
avait juste un an à la naissance d'Alice Rivaz, morte
le 27 février dernier dans une maison de retraite près
de Genève, où elle a passé les six dernières
années de sa vie. Son extraordinaire Iongévité
lui a valu d'être oubliée à la fin des
années quatre-vingt - la quasi-totalité de son
oeuvre se trouvant alors épuisée depuis longtemps
- mais lui a permis aussi d'assister à un regain d'intérêt
pour ses romans et nouvelles à partir du milieu des
années nonante. Plusieurs ouvrages d'Alice Rivaz ont
été réédités, notamment
son deuxième roman Comme le sable (1946), qui avait
connu un purgatoire de cinquante ans, ainsi que son chef-d'oeuvre
incontesté: Jette ton pain (1979).
Alice Rivaz a également suscité
la curiosité outre-Sarine, voire même outre-Rhin.
Peut-être même pourrait-on dire que la Suisse
romande l'a un peu redécouverte grâce aux articles
élogieux parus un peu partout au sujet de trois livres
d'elle que... j'ai traduits en allemand. Cela a commencé
en 1992 par la traduction de Nuages dans la main, le roman
qui avait fait connaître Alice Rivaz en 1940. Musicienne
de formation, elle avait rêvé, à l'autre
bout du siècle, d'une carrière de pianiste de
concert, mais ses mains trop petites lui interdisaient les
oeuvres des romantiques allemands quelle aimait tant...
Dès les premières lignes,
j'ai su que Nuages dans la main était un très
bon roman. J'y ai découvert des formules, des images,
des perspectives inattendues, quelque chose aussi qui faisait
que je m'attachais à ces personnages si humains, si
familiers, à leurs préoccupations, aux désirs
de ce qu'ils n'ont pas, aux rêves qu'ils ne réaliseront
jamais. Il est vrai qu'Alice Rivaz parle souvent, avec un
amour et une compassion qui lui appartiennent en propre, mais
aussi avec humour, d'existences ratées, de vieillards,
d'enfants, de pauvres et d'exploités - en particulier
dans ses deux merveilleux recueils de nouvelles que sont Sans
alcool (1961) et De mémoire et d'oubli (1973). Arrivé
au bout de cette première traduction, j'ai alors voulu
faire la connaissance de l'auteur.
Alice Rivaz m'a reçu dans son
petit appartement genevois de l'avenue Théodore Weber
où elle habitait depuis soixante ans ! Nous avons parlé
quatre heures ensemble. Disons pour être juste qu'elle
m'a parlé pendant tout un après-midi... M'ont
frappé la beauté de son visage presque sans
rides, ses lèvres toujours pleines et, derrière
de grandes lunettes, son bleu regard où fulguraient
des lueurs malicieuses.
" Je me vois dans mon berceau,
c'est l'été "
Quelques mois plus tard, en septembre
1992, Alice Rivaz a quitté Genève pour se retirer
à la pension des "Mimosas", où je
lui rendais régulièrement visite.
Je n'évoquerai ici que deux
souvenirs. Lors de ma première visite à Genthod,
Alice Rivaz a tenu à me dicter une phrase, une dernière
phrase qui ne la quittait plus : " Contre ma volonté
je glisse, irrévocablement, vers l'unicité de
l'inexistence, toute seule, sans Maître." Et quelques
années plus tard, en compagnie du poète Jean-Georges
Lossier, elle nous a raconté ceci : " Vous savez,
depuis quelque temps, il me revient des souvenirs si anciens
que je me vois dans mon berceau... J'y suis toute nue, c'est
l'été. Au-dessus de moi il y a une boule rouge
que j'essaie de toucher de mon pied. Et je me souviens exactement
des premières paroles que j'ai dites, on a dû
me les répéter, mais c'est quand même
extraordinaire à cet âge-là, n'est-ce
pas, j'ai dit : le monde est beau, il faut le remercier...
"
Markus Hediger, né en 1959,
vit à Zurich. Il a traduit en allemand A. Rivaz,
J. Mercanton, Y. Z'Graggen, E. Horem, Y. Laplace. Il est
également l'auteur, en français, d'un recueil
de poèmes paru l'an dernier : Ne retournez pas la
pierre (L'Aire).
Markus Hediger
11 mars 1998
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Alice Rivaz, Jean-Georges Lossier, Pourquoi serions-nous heureux? |
ISBN : 978-2-88182-635-1
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Point n'est besoin d'une grande distance géographique pour que naisse une correspondance: un poète et une romancière habitent le même quartier, une même sensibilité et une admiration réciproque les rapprochent, et voici l'échange d'une longue amitié.
ALICE RIVAZ et JEAN-GEORGES LOSSIER ont entamé leur carrière littéraire à côté de leur activité professionnelle lorsque s'amorce, vers la fin de la guerre, leur dialogue épistolaire. Sur fond d'allusions aux difficultés matérielles liées à l'époque, ils s'approchent l'un de l'autre par le truchement de tel personnage romanesque ou la musique d'un vers. Genève et ses alentours dessinent une carte du Tendre où les sentiments sont évoqués avec pudeur et discrétion; l'OUVRE, mission sacrée, réunit avant de séparer. Deux caractères se révèlent et se découvrent, vibrent au diapason quelques mois durant puis reprennent leur liberté. Deux ouvres fortes se construiront dans la durée d'une estime et d'une entente fidèles et nourricières.
Édition établie et annotée par Françoise Fornerod Alice Rivaz, Jean-Georges Lossier, Pourquoi serions-nous heureux?, correspondance 1945-1982,
Genève, Editions Zoé, 2008.
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Page créée
le 01.11.97
Dernière mise à jour le 29.03.11
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