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Adieu à l'étoile rose

Poussière d'azur
Comme une goutte de soleil
Vaincue par le brasier des étoiles
J'allume les feux d'un chagrin incendiaire


I L'automne s'est couché...
II La porte nocturne
III Les ailes de plume
IV Le rêve
V L'éveil jaune

I L'automne s'est couché comme un soleil

L'horizon déborde.

Mon étoile est morte, hier, d'un frimas d'octobre, d'une goutte d'eau sur l'ombre froide. J'ai respiré noir sur la fente de son dernier sourire, de ce berceau nocturne, où palpite désormais la clarté de notre grain de sable éternel.

Je ne vois qu'un champs d'étoiles glacées balayer l'horizon ouvert sur un ciel plombé. Il n'y a plus rien! Il n'y a que ce désert plus pesant que le néant lui-même. J'écris ces quelques lignes, à peine plus consistantes que des gouttes de pluie dans cet automne brouillé, à peine moins irréelles que mes souvenirs, pour briser ce frisson nocturne où tout s'engouffre, et glisser de ce souterrain vers le souffle éclatant de ton origine. Car seul le fil de ton regard, dont l'ombre s'est emplie, peut soutenir le vide, le froid et le givre qu'égrène ma solitude. Je tresse cette guirlande de mots désespérés, avec pour premier épi, l'étincelle de cet ultime désir: passer l'éternité jusqu'à te retrouver!

Chute des soleils!

L'automne a brûlé l'étoile doucement, brusquement, alors que je découvrais seulement les vertiges de l'immensité, de l'infini, de l'azur mystérieux et éclaté. Par-delà les ciels assourdissants de pureté et d'indivisibilité, par-delà les terres labourées par le soleil, les sommets plus aiguisés que l'âme (la sensation haletante brûle encore sous mes doigts), j'apprenais les errances physiques et intérieures. Le paysage dessinait mon âme, la dilatait, la gonflait jusqu'à mimer l'étroite correspondance. Parfois, j'ai balbutié des explosions! Le cheminement initiatique s'esquissait, maladroit, à travers les mots d'un Valais originel. Que dire? J'avais le bleu au bord des lèvres (l'inconscience du bien-être).

Mais l'instant du départ est toujours là! Dans une nuit noire d'octobre, suspendue entre le filet des étoiles, la mort accroche son feu de paille et le chagrin écarlate germe sur l'ombre.

© Julie Delaloye
jdelaloye@hotmail.com

 

Page créée le 23.03.00
Dernière mise à jour le 23.03.00

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