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Adieu à l'étoile rose

Poussière d'azur
Comme une goutte de soleil
Vaincue par le brasier des étoiles
J'allume les feux d'un chagrin incendiaire


I L'automne s'est couché...
II La porte nocturne
III Les ailes de plume
IV Le rêve
V L'éveil jaune

V L'éveil jaune

Réveillée d'un sommeil rouge, je bois l'aube de la douleur. L'assaut du soleil me jette, un instant, l'élan coupable d'un désir. Mais l'écume renverse mes yeux et ma colère limite l'horizon.

Je sors dans le petit matin froid qui m'arrache un frisson et m'empoigne le visage. Il n'y a rien, il y a tout. Ça me déchire!

Sur le banc en bois gris, je suis restée des heures, n'osant presque pas bouger, collée au mur, comme au bord d'un précipice, de peur de glisser vers ces étendues vertes où tu ne cours plus. Les prés froids abritent désormais un sanctuaire interdit. Je ne franchirai plus leur porte sacréé.

Où est Nine?

Partout où je regarde, je te vois, absence réelle contre présence irréelle! En moi, hors de moi, le miroir s'oriente. Tout devient sensible...

L'ici se creuse d'un gouffre, frappé par la hauteur des cimes et du soleil, et le bleu intransigeant du ciel( trop bleu! comme ma douleur?). Au milieu de ce cirque ouvert, figé dans dans sa nudité d'automne, je suis comme happée, déracinée. La montagne écoute. Elle se tait. Puis roule, déchaînée, sur les fragments d'azur...

Une vibration dans l'insoumission!

Je les regarde, eux, les complices de ton regard louaient ton départ dans leur langage. Le non-dit! On remonte à l'origine!

Dans le sapin, les rouge-gorge murmurent une prière verte qui déracinent les pierres. Plus personne, l'absence siffle! Là-bas dans la vallée hurle l'écho de ma souffrance.

Je ne sais pas ce qui m'arrive, le paysage me traverse... Mon âme se répand sur un éboulis. Dans le grand éclatement, un petit monde s'est recrée à ton image, un champs, limité à mon regard, où tout se mélange et s'immobilise. Le temps s'y effondre.

Halte! Je sens vibrer le pouls de cet unique battement.

Que faire maintenant? Là-bas, le temps gémit encore.

Il est midi. Je me pends au ciel avec des grappes de sanglots.

© Julie Delaloye
jdelaloye@hotmail.com

 

Page créée le 23.03.00
Dernière mise à jour le 23.03.00

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