III Les ailes de plume
La nuit germe et déchire
ses ailes de plume en tombant. Cet instant, entre
la mort et la vie, n'existe pas. Je reste vide, incrédule,
devant le passage. Et le corps insensible, rendu indolore
par l'explosion de chagrin, encombre, se dissout dans
son feuillage froid et inutile.
Je dégouline d'obscurité!
Par la fenêtre, j'ai regardé la lune
noircir les lauriers...
Adieu à l'étoile!
Il faut dire adieu à
l'étoile. Mais comment dire adieu quand son
odeur palpite encore sur mes lèvres, quand
les grains de sa chaleur se mêlent encore à
mon sang? Je ne sais pas, je tombe en larmes.
Il est trop tôt ou trop
tard!
Il n'y a que le chaos(quand
la douleur est dépassée où est-on?)
qui explose dans ma gorge.
Ne pas penser, surtout ne pas
penser. Je voudrais essayer de dormir par-delà
la buée des larmes qui brisent le masque d'argile,
dormir auprès de l'étoile réchauffée,
laisser le temps et l'espace glisser sur mon vide.
La sensation jaunira!
J'embarque pour un nouveau
miroir...
© Julie Delaloye
jdelaloye@hotmail.com