Petite chronique des fleurs
et des oiseaux au printemps (2)
Le printemps a commencé
le 20 mars à 8 h 35 du matin. " Huit heures
trente-cinq du matin au printemps ", cest
un beau titre. Comme " Dix heures et demie du
soir en été ". Un titre comme Marguerite
Duras seule sait écrire.
On cultive son jardin. On se
cultive aussi. On écoute les Rita Mitsouko.
On se promène dans Paris et lon "
regarde en lair " les " immeubles
haussmanniens " et lon marche dans une
crotte de chien ; ça porte bonheur. On relit
" Bérénice ". On va voir "
Le goût des autres " dAgnès
Jaoui. On tombe amoureux de Clara, dAngélique,
de Béatrice ou de Manie, selon son goût.
Les éclectiques tombent amoureux des quatre
en même temps. Cest le printemps. "
La vie tisse entre les êtres plus de fils quelle
nen brise ", lisait-on la semaine dernière
dans " LAlmanach du Messager boiteux ".
Heureux message.
Le roman des oiseaux au printemps
est une romance commencée. Comme celle des
fleurs. Les primevères sont de plus en plus
nombreuses dans les prés. Les géraniums
mettent des feuilles. Nest-ce pas touchant ?
charmant ? Attendez que les pommiers soient en fleurs
et Capucine épousera Froux le lièvre.
Cela, cest un souvenir denfance dans un
album du Père Castor (texte de Lida, images
de Rojan), une très belle histoire damour.
Le 25 mars, cest lAnnonciation.
Encore neuf mois et ce sera Noël. Les magnolias
éclatent de splendeurs suaves. Les forsythias
silluminent de jaune. On rencontre des jonquilles
dans les bois. Renart sarrête pour les
cueillir et les offrir à Hermeline.
Tant de choses se passent
au printemps. Légères comme le vent
et les flocons de nuages qui flottent dans le ciel
bleu. Cest très joli un nuage, aussi.
jean-pierre.cousin@bluewin.ch
Samedi 25 mars 2000.