Chronique de février
en Méditerranée (1)
Si loin sont les montagnes
blanches. Si bleue, la mer. Si tendres, les chevaux.
Ce sont là des mots
qui vous viennent. Et puis aussi :
Rien nest plus doux que
la douceur. Rien nest plus tendre que la tendresse.
Rien nest plus amoureux que lamour.
Ce sont là des mots
qui vous viennent dans le train qui vous emporte loin,
loin des montagnes, loin vers la mer. Presque un poème.
Dans la plaine où vous glissez sans fin, vous
vous laissez glisser, vous êtes bien. De temps
en temps, dans un pré, vous apercevez des chevaux.
Vous êtes amoureux des chevaux.
Puis vous arrivez vers la mer.
La Méditerranée en hiver. Vous en aviez
rêvé. Et puis la mer est là. Bleue.
Légèrement hérissée, mais
très peu. Une mer de février par beau
temps. Et vous marchez jusquà la digue
pour y monter mieux voir la mer. Les escaliers sont
glissants de sable. La digue est glissante de sable.
Et vous regardez lhorizon. Loin ; lhorizon.
La mer : au loin sans fin. Sans fin jusquà
la ligne au loin après laquelle il ny
aura plus rien, plus rien avant des heures, des jours.
Vous en aviez rêvé.
Vous y êtes.
Vous ressentez cet infini,
cette puissance.
Et vous vous sentez bien.
Et vous imaginez ces chevaux
qui galopent vers la mer, dans la mer, caracolent,
cabriolent, fous damour, fous de douceur, de
tendresse aussi.
Cest un rêve que
vous aviez rêvé.
Et vous vous tournez vers la
côte. Vous ressentez cette douceur qui vient
du paysage, des pins. Vous y voyez des chevaux tranquilles
qui attendent que vous les y retrouviez. Vous aviez
rêvé cette douceur. Comme vous y resteriez
Sans fin.
© jean-pierre.cousin@bluewin.ch
ma 20/02/2001